Les tragédies humaines engendrées par le mouvement sioniste
Les tragédies humaines engendrées par le mouvement sioniste
par Moïse Saltiel,
article paru en 1996
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au-dessous, un entretien avec Gabor Maté :
Zionism will be looked upon as one of the greatest disasters in Jewish history
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Né dans la grande communauté juive de Thessalonique qui allait être décimée par les nazis, Moïse Saltiel était un Israélien de la première heure. Mais il était aussi anti-sioniste.
Agronome de sensibilité écologiste, il était fin connaisseur des destructions provoquées par la brutalité des colonisateurs sionistes qui, loin d’avoir développé l’agriculture en Palestine et « fait verdir le désert », n’ont cessé d’étendre celui-ci.
Et il n’a pas vu la multiplication des colonies bétonnées et de leurs routes en tous sens, et la construction des murs de la honte !
Sous le pseudonyme de Maurice Jacoby, il publiait ses articles dans Témoignage Chrétien, jusqu’à ce que ce journal commence à le censurer dans les années 1990.
Plusieurs de ses articles ont été publiés par le mensuel écologiste Silence (ainsi : Palestine-Israël : l’heure de vérité ?, n° 212-213, janvier 1997).
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Le Sionisme, une idéologie coloniale qui se donnait comme tâche la purification ethnique de la population indigène de la Terre Sainte, et son remplacement par des colons Juifs ashkénazes d’Europe et d’Amérique, est responsable de trois tragédies humaines sans pareilles dans l’histoire de l’Humanité.
Malgré son échec patent dans la résolution de ses objectifs, le mouvement sioniste continue à subsister parce que ses dirigeants ont transformé la Palestine en la principale base stratégique, financée et armée par l’Occident dans le Moyen-Orient pétrolifère.
La Première tragédie, et la plus sévère, concerna les Juifs ashkénazes.
Les dirigeants sionistes n’étaient intéressés que par l’immigration des jeunes Juifs d’Europe La collaboration des dirigeants sionistes avec les nazis commença très tôt… En 1938, en pleine expansion du nazisme en Europe, Ben Gourion déclarait : « Si je pouvais sauver tous les enfants juifs d’Allemagne en les transférant en Angleterre, et seulement la moitié en les transférant en Eretz Israël (la Palestine), je choisirais la seconde solution.«
Hertglass, qui fut plus tard Directeur général du Ministère de l’Intérieur d’Israël, soumit durant la Deuxième guerre mondiale, un mémorandum secret aux dirigeants de l’Agence Juive, spécifiant que ce mémorandum ne devait en aucun cas tomber entre les mains d’antisionistes qui font partie du Comité de sauvetage des Juifs sous occupation nazie.
En voici quelques extraits : « Je sais bien que la présentation du problème comme suit est cruelle, mais je dois affirmer, que si nous avons la possibilité de ne sauver que 10 000 Juifs capables de participer à l’édification du pays et à la résurrection de la Nation juive d’un côté, et d’un autre côté la possibilité de sauver un million de Juifs qui seront pour nous une charge, et dans le meilleur des cas un élément indifférent, nous devons nous retenir et ne sauver que ces dix mille Juifs, et ce malgré les protestations et les adjurations du million… Nous devons, par manque de choix, renoncer à sauver l’élément destructeur. » (Tamar Meroz et Reuven Padatzur, Haaretz, 29.4.1985.)
Les directives de ce mémorandum furent suivies à la lettre par le dirigeant sioniste hongrois Rudolf Kastner, un des principaux responsables de l’envoi en 1944 de centaines de milliers de Juifs hongrois vers les camps de la mort, lors de ses pourparlers avec Eichmann.
Ces deux hommes parvinrent à un accord selon lequel Eichmann laisserait partir « illégalement » quelques milliers de Juifs pour la Palestine. (En fait, leurs trains étaient gardés par la police allemande.)
En échange, « l’ordre et la tranquillité » régneraient dans les camps d’où étaient expédiés, en direction d’Auschwitz, des centaines de milliers de Juifs hongrois.
Les quelques milliers de rescapés de cet accord étaient des Juifs éminents et des membres des organisations sionistes de jeunesse (des « pionniers« ). « Le meilleur matériau biologique« , selon les termes employés par Eichmann lui-même.
Tous les jours, durant une longue période, 12 000 Juifs de Hongrie étaient expédiés vers Aushwitz.
Mais tandis que la majorité des Juifs hongrois étaient envoyés vers une mort inéluctable, Kastner et ses proches sélectionnaient les Juifs qui allaient être transférés en Suisse dans le train des privilégiés. (Yédidia Béeri, Haaretz 15.10.1985).
Sur les 500 000 Juifs hongrois en 1944, seuls 200 000 survécurent.
La Deuxième tragédie concerne les Arabes et autres citoyens des pays musulmans, de confession juive.
En septembre 1948, le Ministre de l’Intérieur arrêtait toute immigration de Juifs orientaux, déclarant : « Il ne faut pas oublier que c’est pour résoudre le problème des Juifs d’Europe que l’État d’Israël a été créé« .
Fin 1950, volte-face des dirigeants sionistes. Au lieu des millions de Juifs ashkénazes que Ben Gourion et Weizmann s’attendaient à voir submerger le nouvel État, seuls 160 000 étaient venus, et la plupart ne le firent que parce qu’alors toutes les autres portes leur étaient fermées.
L’avenir du nouvel État d’Israël était en jeu.
Le seul « matériau humain » qu’on pouvait faire venir…
La Troisième tragédie est celle du peuple palestinien, que le mouvement sioniste a essayé d’exterminer.
Les accords d’Oslo, un miroir aux alouettes
– Les accords d’Oslo, signés par Arafat au nom des Palestiniens le 13 septembre 1993 à la Maison-Blanche, ont été le miroir aux alouettes qui a arrêté l’Intifada.
En signant ces accords, Arafat, a échangé le droit d’aînesse des Palestiniens sur leur patrie millénaire, pour le plat de lentilles d’une certaine autonomie sur une toute petite partie de la Palestine, tout comme l’avait fait Jacob avec son frère Esaü.
Au bout de trois années de tractations, les Palestiniens ont obtenu en tout et pour tout, une autonomie relative sur quelques enclaves isolées de la Cisjordanie et la Bande de Gaza, représentant environ 400 km2, soit moins de 1,5 % des surfaces de l’ex-Palestine mandataire.
Durant ces trois ans, les dirigeants travaillistes israéliens en ont profité pour :
– élargir leurs implantations,
– accroître les surfaces bâties de Jérusalem et de ses banlieues satellites vers l’Est, coupant ainsi l’unité territoriale de la Cisjordanie en deux,
– développer un très dense réseau routier qui a transformé la Cisjordanie en un échiquier isolant les villes et les villages palestiniens,
– établir des routes où seuls les colons des implantations juives peuvent circuler,
– occuper, sous prétexte de sécurité, utilité publique ou autre, les quelques champs travaillés par les Palestiniens.
Les dirigeants du Likoud arrivés au pouvoir en mai 1996 contestent même l’autonomie des Palestiniens sur 1,5 % de la surface de la Palestine mandataire.
Elle a été bafouée à leur première manifestation d’envergure : fin septembre 1996, les troupes israéliennes ont pénétré dans l’enclave de Ramallah, où les Palestiniens manifestaient.
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Zionism will be looked upon as one of the greatest disasters in Jewish history