Eau, patrimoines, biodiversité et climat, 50 ans d’une destruction exemplaire du bien commun

Eau, patrimoines, biodiversité et climat, 50 ans d’une destruction exemplaire du bien commun

Comment en sommes-nous arrivés à la pollution de toutes les eaux et de tous les sols (et à leur désertification), à l’effondrement des populations d’insectes, d’amphibiens, de reptiles, de poissons, d’oiseaux et de mammifères, à la dérive climatique et aux sécheresses*, à l’eau rare et chère… bref à l’effondrement généralisé du vivant que même les plus distraits peuvent maintenant constater (mais sans vraiment prendre conscience) ?

* les responsables de la situation sont les premiers à se plaindre :

actualité 2020 et la suite

Là même où, depuis des dizaines d’années, la tête de bassin versant a été saccagée avec acharnement en méprisant toutes les alertes et les propositions, les « autorités » qui ont pris part au saccage s’alarment maintenant de la sécheresse !

https://www.info-chalon.com/articles/2020/04/30/44012/Une-nouvelle-secheresse-se-profile-en-Saone-et-Loire-Mise-en-oeuvre-de-premieres-mesures-de-restriction-des-usages-de-l-eau?fbclid=IwAR1lHByExU55vgirRFDCmsENkHTHVq5480lVB1uyuZM9kidpbsmWeeh-1c0

Et de distribuer des feuilles d’information annonçant la création d’un « Comité Départemental Sécheresse« , et décrivant l’art et la manière d’économiser l’eau à la maison ! Mais rien sur l’indispensable restauration des cours d’eau et des milieux humides massacrés par leurs soins.

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Comment… et quand ? Très exactement, quand avons-nous vraiment basculé dans l’engrenage des destructions ? Quand les alertes, les résistances et les dynamiques restauratrices du bien commun ont-elles été vaincues ?

Pour bien le comprendre, se pencher sur les dérives locales, même à petite échelle, est tout aussi édifiant que l’étude des dérives planétaires.

Là, l’exemple est complet. Il n’y manque rien.

sur la carte de Cassini, XVIIIème siècle

le 30 octobre 1968, le bourg de Saint-Gengoux-le-National et ses abords ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. C’était après une grande destruction, et avant d’autres destructions plus graves encore.

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«Dans nos pays de l’Europe civilisée où l’homme intervient partout pour modifier la nature à son gré, le petit cours d’eau cesse d’être libre et devient la chose de ses riverains. Ils (…) l’emprisonnent entre des murailles mal construites que le courant démolit; ils en dérivent les eaux vers des bas-fonds où elles séjournent en flaques pestilentielles; ils l’emplissent d’ordures qui devraient servir d’engrais à leurs champs; ils transforment le gai ruisseau en un immonde égout
Histoire d’un ruisseau, Élisée Reclus, 1869

1 siècle après Élisée Reclus, en 1970, la Terre était encore en assez bon état. Il y avait encore place pour l’espoir et l’action. De nouvelles agressions massives et les projets d’exploitation mondialisée avaient soulevé l’inquiétude et fait se lever partout le mouvement écologiste et d’autres mouvements critiques et alternatifs à la civilisation imposée par la globalisation capitaliste. Les mouvements d’alerte et de proposition des années soixante constituaient la nouvelle gauche (New Left).

Une cinquantaine d’années plus tard encore, la situation est dramatique.

Pourquoi les alertes n’ont-elles pas été écoutées ?

Pourquoi ont-elles été combattues, et par qui ?

Comment les propositions ont-elles été éliminées – y compris celles qui, nombreuses, sont aujourd’hui reprises avec tambours et trompettes ?

Pourquoi l’aveuglement n’a-t-il cessé de progresser ? Comment ?

Comment les profiteurs-pollueurs-destructeurs ont-ils pu s’affranchir de toute régulation ?

L’exemple d’une petite cité, mais de longue et belle histoire et qui avant d’être dégradée a, elle aussi, connu un éveil remarquable il y a 50 ans, révèle un développement des influences néfastes, l’écrasement des alertes et des alternatives, la corruption et le dévoiement des mécanismes de représentation. Il démontre que les mêmes processus délétères ont, à tous les niveaux et de façon concomitante, pris le pas sur la conscience du bien commun, sur la démocratie, la convivialité et l’amour du vivant.

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L’état du terrain :

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sommaire

1 – L’ancienneté de la défense du bien commun et la progression inexorable des destructions

2 – Entre beaucoup d’autres curiosités, une révélation qui suscite beaucoup d’interrogations…

3 – Le bien commun est nu devant ses prédateurs

4 – Comment la démocratie divorce d’avec le bien commun

5 – Dégrader continûment pour assujettir et retarder le temps du renversement

les notes

Et la destruction qui continue, qui continue…

Et la sécheresse qui progresse, qui progresse…

D’autres exemples de destruction des zones humides (Pas-de-Calais, Pays Basque…)

Pourtant, des restaurations sont menées ailleurs…

petite bibliographie édifiante

en annexe (dossier suivant sur le site) :

L’écologie des catacombes, un premier bilan de la dernière action publié par le site Les Eaux glacées du calcul égoïste en avril 2014

http://www.eauxglacees.com/L-ecologie-des-catacombes-par

actualité 2020

appréciations et publications sur la défense de cette tête de bassin

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l’étude de terrain correspondante :

L’eau perdue, 1ère partie

L’eau perdue, seconde partie

…en dépit des effets d’annonce :

Redonner aux rivières altérées par les aménagements et les activités humaines un fonctionnement naturel, c’est se protéger contre les crues, améliorer la qualité de l’eau, favoriser le retour de la biodiversité et s’adapter au changement climatique, rien de moins. C’est aussi penser développement économique, lien social et qualité de vie ! Une somme de bénéfices que les territoires ont à considérer, alors même que l’urgence à agir sonne à leurs portes.

https://cdurable.info/+Pourquoi-restaurer-les-rivieres-Les-reponses-de-l-agence-de-l-eau-Rhone-Mediterranee-Corse+.html

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Mais, sur le terrain, c’est un peu différent. Même dans l’espace de l’agence Rhône Méditerranée Corse…

1 – L’ancienneté de la défense du bien commun

et la progression inexorable des destructions

Comme partout, l’alerte écologiste – celle qui animait une partie de la nouvelle gauche née dans les années cinquante-soixante – s’est aussi développée à Saint-Gengoux-le-National. Depuis les balbutiements jusqu’à la dernière action pour la préservation du ruisseau principal et du patrimoine, se sont égrainées une cinquantaine d’années d’information et de tentatives de sensibilisation, d’initiatives constructives, de résistances aux projets destructeurs. Et… rien n’y a fait. Les destructions n’ont cessé d’être multipliées et l’essentiel – l’eau et ses milieux – a été perdu. Déjà, au début des années 2000, un observateur un tant soit peu attentif était frappé par la faiblesse des populations animales. Le plus souvent, la campagne semblait vide !

Une cinquantaine d’années car la dernière alerte pour l’eau, le patrimoine architectural, la vie de la campagne et du village (2007-2017), s’inscrit dans la continuité des actions qui l’ont précédée, au moins depuis 1973 :

« En 1973, un espoir naquit. Une association de sauvegarde et de mise en valeur se constituait, sous l’impulsion de quelques jeunes du pays. Grâce à l’impulsion de l’Union R.E.M.P.A.R.T., où sont affiliées les équipes qui ont sauvé également l’église du Puley et celle de Saint-Hyppolite, un chantier de jeunes bénévoles s’ouvrait en août 1973 et commençait le dégagement et la consolidation des remparts. Dans le même temps, des relevés architecturaux était commencés, afin d’avoir un programme d’ensemble permettant d’aboutir à une proposition permanente de sauvegarde. Cet effort se poursuivait en 1974, avec la restauration des voûtes d’une ruelle médiévale, quelques travaux aux remparts, et la poursuite de l’étude de la ville. (…) »

J.-P. Thorreton

Sites et Monuments octobre – novembre – décembre 1974 – n°68, revue de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France (SPPEF), pages 34, 35, 36

RENAISSANCE VAUBAN A MAUBEUGE – CHARTRES – NANTES – ILE EN PERIL – SALIES-DE-BEARN – MILLAU-EN-ROUERGUE – SAINT-GENGOUX-LE-ROYAL.

Mais, à l’époque des observations de Jean-Pierre Thorreton, le système de « la croissance marchande » avait déjà étendu les réseaux de ce que l’on allait appeler la mondialisation – ou globalisation. Il multipliait les grands comptoirs de « la grande distribution » pour déstructurer, déculturer, aliéner par « la consommation de masse« . Il s’agissait de rendre dépendants de nouveaux objets et services les personnes et les groupes qui, jusqu’alors, n’en avaient aucun besoin : « la manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays« , Edward Bernays (1). La marche vers la dépendance et l’aliénation a été réalisée par séduction et tromperie, comme avec les cigarettes (Lucky Strike) devenues « flambeaux de la liberté » et l’automobile « symbole de liberté« *, et sous la contrainte avec les déstructurations économiques, sociales, spatiales (comme avec la ruine planifiée des paysans, des artisans des commerçants, l’imposition de la « grande distribution« , etc.).

* Toujours la liberté ! Une notion très plastique qui permet aisément d’occulter la complexité du monde. Très commode pour faire accepter n’importe quoi.

Alors que Jean-Pierre Thorreton constatait l’éveil de la campagne bourguignonne, dans la France de 1974, les lanceurs de l’alerte écologiste et patrimoniale étaient en train de découvrir que même un PSU gauchiste se prétendant « autogestionnaire« * faisait partie du système auquel il prétendait s’opposer, en s’activant sous le manteau pour développer « une perspective commune utile à la croissance marchande » (dérapage de Michel Rocard en février 1974 dans une réponse aux écologistes qui lui demandaient des éclaircissements). « La croissance marchande« … la culture du superflu, du faire si l’on peut sans s’interroger si l’on doit… la source même de la ruine, tant pour la cité médiévale bourguignonne que pour la planète !

* mais soutenu, sinon orienté, par les lobbies du nucléaire et de « la grande distribution » (Henry Hermand subventionnait le PSU, et un membre du lobby nucléaire était très actif dans le Bureau National du parti)

C’est grâce à la ténacité d’une personne du collectif de sauvegarde que ce document a été découvert en 2016 au hasard d’une énième recherche (plus de 8 ans après le début de l’action !).

La découverte de l’antériorité, non pas d’une alerte, mais de plusieurs alertes similaires, également accompagnées de réalisations et de projets, a été un choc pour les défenseurs d’aujourd’hui qui ignoraient encore que tant d’autres les avaient précédés, et depuis si longtemps. D’un coup s’ouvrait une perspective de plusieurs dizaines d’années qui révélait beaucoup de choses, surtout sur ce qui avait été soigneusement caché.

Cela rendait encore plus faibles et curieuses, pour ne pas dire suspectes, les objections relatives au non-engagement de la population, donc à l’importation d’une « action étrangère à la commune » – prétexte avancé par les environnementalistes du secteur pour ne pas agir. Pour ceux-là, l’eau, ses hôtes, ses écosystèmes, l’importance de leur rôle multiple, localement et jusqu’à la mer, l’incidence sur le climat, etc., tout passait au second plan. À longueur de réunions et de rencontres informelles, ils montraient leur incompréhension du terrain et des conséquences de sa dégradation, voire leur indifférence.

Mais qu’y avait-il au premier plan de leurs préoccupations ? Ils révélaient ainsi une conception de la démocratie très éloignée de celle des écologistes qui, dès les débuts, y ont intégré les autres êtres, l’écosystème, le vivant d’aujourd’hui et de demain; bref, le bien commun appréhendé dans son ensemble et sur la longue durée. Et… et ne confondaient pas (les écologistes) l’action politique et l’électoralisme des luttes pour le pouvoir capitalisé (rebaptisé « écologie politique« , sic). D’ailleurs, plusieurs dévoileront leur appartenance à des partis d’extrême-gauche toujours aussi peu connaisseurs du vivant, et qui, bien que très occupés par d’invraisemblables luttes intestines, contribueront fortement à faire échouer l’action. Aucune démonstration sur l’importance du sujet et l’urgence absolue de l’action ne les fera évoluer. Démontrant que leurs précautions démocratiques n’étaient que prétextes, la découverte de l’ancienneté des luttes menées là pour les mêmes raisons les laissera de marbre. Même l’intervention d’habitants témoignant sur les manipulations qui avaient permis les destructions précédentes ne changeront rien. Les environnementalistes voulaient juste occuper tout l’espace associatif et politique, mais sans faire le travail. Le pouvoir avant la vie… quelque chose comme ça. Ils n’étaient pas assez sensibilisés et motivés par l’écologie – précisément, pas sensibles aux vies et au patrimoine menacés, en tout cas pas suffisamment, et paraissaient appliquer des consignes tombées du haut de leurs hiérarchies. Exactement comme le dénonçait déjà Pierre Fournier, au bon temps de la nouvelle gauche écologiste, quarante ans auparavant ! Justement, Pierre Fournier, le fondateur de La Gueule Ouverte avec Cavanna, avait déjà identifié (au tout début des années 70), une collusion d’intérêts et une complémentarité d’action qui allaient se traduire en authentiques coordinations…  « Il y a deux ans, « la pollution » faisait bien rigoler les professionnels de l’agitation politique, et Charlie Hebdo faisait bien rigoler les « spécialistes de l’environnement ». Maintenant, les uns et les autres se sentent dépassés sur leur gauche et ne songent plus qu’à récupérer le truc » (Industries, pollutions et lutte écologique). Les uns et les autres, protecteurs de la nature et gauchistes, tous monopolisateurs incapables de coopérer, même devant l’urgence sinon pour saboter encore, ne cesseront de conjuguer leurs efforts contre les écologistes. Ils ont parfaitement réussi une chose : à éteindre l’alerte écologiste et à enterrer ses propositions alternatives – une aide précieuse à la réussite du projet de la globalisation capitaliste, et aux effondrements culturels, écologiques, sociaux.

Quarante ans après, c’est la même ankylose, la même fraternité nuisible que nous avons retrouvées, intactes, à l’occasion de la défense de l’écosystème de Saint-Gengoux. Comme nous le verrons bientôt, cette belle unanimité est parfaitement complémentaire de l’inertie malveillante des institutions aux mains des lobbies.

Il y eut bien une action juridique initiée par une confédération des associations environnementales locales. Naturellement, j’ai communiqué toutes les informations à l’avocat que l’on m’avait indiqué. Mais l’était-il vraiment ? Car il coupa court assez vite, disant qu’un autre avait été désigné. Contacté, celui-ci daigna juste me dire qu’il avait reçu la consigne de ne pas communiquer avec moi (?). Dans l’alerte que j’avais initiée et portait encore ! Mais exploiter les informations que j’avais recueillies et transmises ne le gênait pas – ni ses commanditaires. Mais les ont-ils utilisées ? Solidarité sainte des « protecteurs de la Nature » avec les écologistes… Comme quarante ans auparavant, dès la Semaine de la Terre où, pour récupérer et détourner, s’étaient infiltrés des perturbateurs professionnels partagés entre protection de la nature et coulisses du capitalisme… Bref, toutes les pratiques que condamnait la nouvelle gauche écologiste avant d’être étouffée.

Je n’eus plus aucune information sur le déroulé de cette étrange procédure (1 bis)

Par-dessus tout, la découverte de plus de quarante ans de luttes pour le bien commun mettait plus en évidence la duplicité de ceux qui, ignorant l’apport de compétences et de motivation, dénigraient la nouvelle alerte pour la décourager. En 8 ans 1/2 de contacts et d’actions de sensibilisation, personne ne nous avait parlé de ce précieux témoignage sur le mouvement culturel qui avait animé la cité. Ni de beaucoup d’autres choses, d’ailleurs. Cela n’était, donc, pas seulement de perte de mémoire qu’il s’agissait, mais d’une omerta en rapport avec la dégradation d’ensemble ; à la fois cause et conséquence.

Car le long temps ne pardonne pas. Il montre les variations et les constantes. Il trahit les mensonges et les dissimulations. Il met en relief les évolutions et les régressions. Et, là, c’est d’une impressionnante régression qu’il s’agit.

Nous avons retrouvé trace d’une association : Villa Vallis (dissoute en janvier 2006).

Plusieurs de ses actions :

– récupération et restauration de la Tour des Archers,
– projet de réaliser des jardins médiévaux entre la Tour et la Cité (une idée équivalente à celle proposée en 2008, sans connaissance de la première),
– opposition au projet de détruire les maisons de tanneurs et l’hospice renaissance du Faubourg des Tanneries,
– défense de l’îlot médiéval de l’Abondance menacé de destruction (pour faire un parking !),
– création d’une fête médiévale,
– création du marché de nuit,
– opposition au projet d’implantation d’un grand supermarché, avec services, entre la Tour des Archers et la Cité médiévale et classement en zone de protection (la ZPPAUP aujourd’hui bafouée), etc.

Mais c’est une autre association dont Jean-Pierre Thorreton a observé les premiers pas en 1974 : une association locale du réseau Rempart. Entre le Prieuré Saint-Christophe du Puley, l’église de Saint-Hyppolite et plusieurs tours de Saint-Gengoux, les associations locales étaient particulièrement dynamiques.

Si l’action menée ces dix dernières années correspond exactement à l’esprit des actions précédentes, elle s’est développée dans un contexte profondément différent. L’ambiance s’était considérablement dégradée (2).

Au Puley et à Saint-Hyppolite, les associations de sauvegarde Rempart sont toujours bien vivantes et poursuivent les chantiers de restauration et d’entretien. Rien ne subsiste à Saint-Gengoux où tout semble avoir été effacé; excepté, pour quelques initiés, la mémoire de Marguerite Rebouillat qui a joué un grand rôle dans l’éveil d’il y a une cinquantaine d’années.

Villa Vallis avait été principalement animée par deux artistes, Anne Lanci et Marcel Luquet (également constructeur de caravanes). Curieusement, le souvenir de Villa Vallis, qui a pourtant beaucoup fait pour Saint-Gengoux, semble embarrasser nombre d’habitants.

des caravanes qui, désormais, sont des pièces de collection

http://www.saint-hippolyte-71.org/les-premiers-chantiers-de-1971-a-1990/

  • La Fontaine de Jouvence, avec son grand bac de pierre, enterrée sous le bitume au centre du village (comme les ponts du canal des Fossés),
  • Le faubourg renaissance des Tanneries avec les maisons de tanneurs et l’ancien hospice aux colonnades,
  • l’enceinte du Couvent des Ursulines avec ses grands portails ouvragés,
  • un pâté de maisons médiévales remarquables proche de l’église classée, au coeur de la zone de protection (l’Îlot de l’Abondance),
  • les ruisseaux avec leurs ripisylves au nord et au sud de la cité,
  • les fossés du mur ouest et le canal du XVIIIème siècle (et ses ponts) où coulait, depuis, le Ruisseau de Nolange dans sa traversée de la cité, etc.

Une autre destruction du début des années 1980 : le Faubourg renaissance des Tanneries

(sous la haute protection des Bâtiments de France)

(photo aérienne IGN)

Végétation rasée, la mare du Mont Goubot en cours de comblement en 2013

En haut à gauche, la mare du Mont Goubot en cours de destruction

https://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2013/05/10/nos-paysages-ces-tresors

https://www.cen-bourgogne.fr/fichiers/aufonddelamare2_web.pdf

https://www.anbdd.fr/evenement/colloque-international-les-mares-un-patrimoine-naturel-construit-un-patrimoine-culturel-neglige-integrer-les-dimensions-geohistorique-et-territoriale-dans-la-gestion-contemporaine-des-mares/

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2 – Entre beaucoup d’autres curiosités, une révélation qui suscite beaucoup d’interrogations…

Pourquoi la « France moche » continue de s’étendre

http://www.slate.fr/story/144466/france-zone-commerciale-geante

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/le-grand-remembrement-7583513

  • dissimulation même de l’existence du ruisseau historique de la cité,
  • dissimulation de l’état des eaux et de leurs milieux avant les pollutions et les destructions,
  • dissimulation des destructions patrimoniales,
  • « perte » de la mémoire des chantiers néfastes..

le lit du Nolange après une douce, mais longue, pluie (juste devant la maison de l’ancien qui n’y a « jamais vu d’eau« )

3 – Le bien commun est nu devant ses prédateurs

  • Début 1980, l’administration préfectorale, qui était sous l’autorité du ministère de l’environnement et en charge de la protection des ruisseaux, a elle-même supervisé la destruction du ruisseau au sud de la cité. Aujourd’hui, avec le changement climatique et l’impératif de sauvegarde des têtes de bassin versant, avec plusieurs lois de protection en plus, avec l’assurance de pollutions catastrophiques en cet endroit, la même administration a appuyé le projet de station-service et de supermarché dans le lit du ruisseau – avant de faire in extremis machine arrière sur la station-service.
  • Les Bâtiments de France avaient classé le Pré À l’Agasse après le succès de la pétition de l’association Villa Vallis. Ils l’ont déclassé en dédaignant l’action du collectif de sauvegarde.

Ministère de l’Environnement,

Direction de l’Environnement de la Commission Européenne,

Bâtiments de France (la zone est classée),

Onema,

administration préfectorale,

SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux),

Comité de Bassin,

ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique),

DREAL et Continuité Écologique,

Schéma Régional de Cohérence Écologique (5),

Trame verte et bleue,

Stratégie Régionale pour la Biodiversité,

même par le Pays d’Art et d’Histoire (dernière formule), etc.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tablissement_public_territorial_de_bassin

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/c_7681/l-eau-perdue-de-saint-gengoux—-et-la-degradation-de-la-qualite-des-eaux-de-l-aval#.Wltelta4Bpo

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/c_7716/un-ruisseau-a-sauver-d-urgence–le-nolange#.WltgJNa4Bpo

https://www.eaurmc.fr/jcms/pro_72420/fr/zones-humides-zones-utiles-agissons

Préserver et restaurer les têtes de bassin versant du territoire du SAGE Estuaire de la Loire

Les têtes de bassin versant font l’objet d’une préoccupation récente et grandissante. Ces zones particulières correspondent aux bassins d’alimentation des petits cours d’eau. Situées à l’amont des réseaux hydrographiques, les têtes de bassin jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement global du bassin versant, de son réseau hydrographique et constituent son capital hydrologique. En effet, les études ont montré que 60% du volume de l’eau présent dans les bassins provient des têtes de bassin versant. Étant donné leur taille réduite, leur régime souvent intermittent et leur densité importante, les cours d’eau en tête de bassin ont facilement été jugés insignifiants et ont subi (ou subissent encore) de fortes modifications par l’Homme, que cela soit à cause de travaux d’aménagement, de pressions variées, ou d’un manque de considération dans la gestion des milieux aquatiques. Pourtant, les services écosystémiques apportés par ces milieux participent au bon fonctionnement global des hydrosystèmes, notamment dans un souci de solidarité amont-aval et d’atténuation des effets du changement climatique. Le schéma ci-dessous illustre le rôle de tampon hydrologique des zones humides en tête de bassin versant.

https://www.sage-estuaire-loire.org/wp-content/uploads/2020/04/note_synthe%CC%80se-_TBV_CLE06_06_VF.pdf

extrait d’un compte-rendu du Conseil Municipal de l’été 1984

* Le principal objectif de la directive-cadre sur l’eau est de parvenir à un bon état de toutes les masses d’eau d’ici à 2015, à savoir le bon état écologique et chimique des eaux de surface et le bon état chimique et quantitatif des eaux souterraines. (https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-24399-bilan-dce-2012.pdf)

** Afin de reconquérir la qualité écologique des rivières, le projet de loi rénove les procédures d’entretien des rivières et fixe de façon précise les débits minimas qui devront être laissés dans les cours d’eau par les ouvrages hydrauliques. (https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000017758328/)

la progression irrésistible du désastre annoncé

(https://www.cepri.net/tl_files/pdf/guidevulnerabilite.pdf)

Plan du projet de station-service

4 – Comment la démocratie divorce d’avec le bien commun

https://renaissancerurale71bis.wordpress.com/2016/09/11/les-guepes-temoins-de-leffondrement/

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-bilan-des-plans-ecophyto

https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-du-samedi-11-decembre-2021

https://www.franceinter.fr/societe/pres-d-un-milliard-d-euros-gaspilles-enquete-sur-le-fiasco-du-plan-anti-pesticides

Mais avec quelles forces ?

http://www.nouveauxcommanditaires.eu/dbfiles/mfile/2800/2836/DP_Patrick_Bouchain.pdf

https://larbreindispensable.wordpress.com/2021/06/02/bocage-entre-grignotage-permanent-et-destruction-dampleur-le-massacre-continue-exemple-a-dourdain-et-a-la-meziere-sur-couesnon/

https://www.actu44.fr/ancenis/haies-et-mares-detruites-un-agriculteur-condamne/

Rêve pavillonnaire, les dessous d’un modèle (https://www.facebook.com/watch/?v=589452001632140). En espérant que la totalité de l’enquête devienne accessible

Désormais, tout concourt à l’amplification de la dégradation biologique et climatique. Même en cet lieu oublieux de son passé et déserté par la conscience, la gravité des dégradations finira par la réveiller, et des comptes seront demandés aux responsables.

D’ici la fin du siècle (2071-2100), les tendances observées en début de siècle s’accentueraient, avec notamment :
– une forte hausse des températures moyennes pour certains scénarios : de 0,9°C à 1,3°C pour le scénario de plus faibles émissions (RCP 2.6), mais pouvant atteindre de 2,6°C à 5,3°C en été

http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/le-climat-futur-en-france

Le parti de la globalisation capitaliste – celui du profit personnel et immédiat contre la vie – a remporté chacune des batailles en bernant tout le monde, puis en s’efforçant de tout effacer derrière lui. Rien n’a échappé au sabotage des alertes et des alternatives, aucun lieu, aucun domaine. Aucun effondrement (écologique, climatique bien sûr, culturel…) qui ne soit une conséquence de cette malfaisance généralisée **. Cela laisse peu d’espoir sur la possibilité d’une rémission. Et Saint-Gengoux est devenu une victime qui s’ignore. Parmi tant d’autres.

** Or, parmi ceux qui font mine de déplorer la gravité de la situation, nombre des plus bavards ont participé à l’étouffement des alertes et des alternatives.

en 2017

la Tour des Archers et ses alentours – « protégés » par une ZPPAUP qui s’étend au-delà de l’église, à plus de 300 mètres derrière le photographe

les deux collines de ce côté de la vallée sont classées « zone Natura 2000 »

cet espace fait partie de la tête de bassin versant du Nolange

il est compris dans la Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) « Côte Chalonnaise de Chagny à Cluny »

LES ZNIEFF, L’HISTOIRE D’UNE RÉUSSITE

http://znieff-2012.mnhn.fr/

printemps 2018

la nouvelle entrée de la cité médiévale inscrite en 1968, avec ses abords, à l’inventaire des Monuments Historiques et protégée par une ZPPAUP

Un peu à droite du centre de la photo, pointent les deux clochers  de l’église clunisienne classée. À partir de là s’étend la zone de protection où, même pour ouvrir une petite fenêtre de toit, il faut présenter un dossier aux Bâtiments de France. En l’occurrence, la protection couvre tout l’espace saisi par le photographe, jusqu’à la Tour des Archers – derrière lui !

Dans la cité médiévale bourguignonne comme à peu près partout, la laideur sanctionne la destruction des biens communs…

Comment la France est devenue moche

Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases pé­riurbaines.

https://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

Pourquoi la France est devenue moche

l’enlaidissement de la France est une conséquence de la mondialisation qui uniformise le territoire sous la bannière du double impératif produire/consommer.

https://www.lefigaro.fr/vox/culture/2014/07/14/31006-20140714ARTFIG00107-perico-legasse-pourquoi-la-france-est-devenue-moche.php

Pourquoi la « France moche » continue de s’étendre

Vous en avez tous traversé et visité des dizaines : ces zones commerciales immondes et toujours plus vastes faites de ronds-points, de parkings, de voies rapides, d’échangeurs autoroutiers, de panneaux publicitaires et bien sûr de centres commerciaux type « boîte à chaussures », qui saturent les entrées d’agglomérations dans toute la France. Une forme d’urbanisme hérité des Trente Glorieuses et du développement fulgurant de la société de consommation organisé autour du culte de l’automobile personnelle, perçue à l’époque comme le moyen de locomotion moderne, simple d’utilisation et surtout incarnant la liberté individuelle de déplacement sans contrainte de temps et d’espace.

Quelques mois plus tard, dans le centre (juste à 300m), la dernière épicerie a fermé :

Elle s’ajoute à la longue liste de commerces fermés depuis l’arrivée de « la grande distribution » au début des années 1980 : une quarantaine (boutiques, cafés, restaurants, au moins 3 auberges…)

Un autre « développement » était encore possible qui aurait permis de revivifier l’économie locale et le patrimoine, mais les propositions ont été rejetées avec mépris. Entre autres, l’exemple de Mayrinhac-Lentour permet d’envisager ce qui aurait pu être réalisé :

http://www.zones-humides.org/f%C3%AAte-des-mares-aqueux-coucou-0

https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/08/2793894-le-marais-de-bonnefont-sort-de-sa-reserve.html

http://www.rnr-maraisdebonnefont.fr/decouvre_generalites.php

Ce supermarché-parking (station-service évitée de justesse) imposé dans ce lieu de grand intérêt hydrologique, et à forte valeur patrimoniale et écologique est un exemple. Il condense toutes les erreurs et les malhonnêtetés qu’il a fallu développer pour réduire l’extraordinaire dynamique du vivant à un enchaînement de pertes irrémédiables et d’effondrements. 

5 – Dégrader continûment pour assujettir et retarder le temps du renversement

Perte de la mémoire des références, perte de la connaissance des lieux, représentations manipulées, perte de la conscience du bien commun, adoption des modèles monopolistiques, dépendance… les tribulations de ce bel endroit de longue histoire systématiquement saccagé depuis les années soixante révèlent de façon saisissante la décomposition opérée en l’espace de deux générations sous l’action subreptice du système marchand. C’est un affaiblissement radical – véritable débilitation – des capacités d’appréhension de l’intérêt général, de résistance et de mobilisation (13). Comme généralement, à chaque étape de ce processus de dégradation, on constate l’emprise croissante des lobbies (ici, surtout ceux de l’eau et de « la grande distribution« ) engagés dans une stratégie de prédation à long terme qui consiste essentiellement à vendre le plus cher possible des « compensations » illusoires aux spirales de dégradations et de destructions qu’ils organisent (automobiles pour compenser la déstructuration de l’espace et l’accroissement des distances, supermarchés contre commerces et artisanats détruits par les supermarchés, EHPAD contre dissociation des familles et des communautés, etc.). Seul, le regard étendu sur la longue durée révèle ces stratégies et permet de remarquer l’effet de cliquet, sans aucun doute recherché dans presque toutes les opérations de destruction, qui crée l’engrenage inexorable propice aux projets des lobbies (14). De ruptures avec le milieu (liens écologiques) en rupture sensible avec les autres êtres (la sympathie naturelle identifiée par Darwin), en rupture des liens sociaux, avec l’accoutumance à la vacuité sensorielle et sociale, la plupart deviennent incapables de reconnaître une dépossession, puis basculent dans la dépendance, quand ils n’en viennent pas à soutenir le projet de leurs prédateurs contre ceux qui tentent de les alerter ! Par exemple, dans cette cité de longue histoire de bonne gestion du bien commun, la condamnation initiale du ruisseau, présenté comme sale et puant (coupable de sa pollution par des habitants, en somme), permettra le recouvrement du canal du XVIIIème siècle, lequel entraînera l’oubli de l’eau, donc la perte des connaissances élémentaires permettant d’apprécier ses différents milieux. Ce renversement complet, faisant d’un bien commun précieux un objet de répulsion, autorisera toutes les destructions suivantes, jusqu’à l’apothéose de 2018 : l’installation du supermarché-parking en zone humide, à deux pas du centre-bourg désertifié (15). Bilan partiel : en plus de la perte de l’eau et de la biodiversité (16), un patrimoine considérablement appauvri, la perte de dizaines de commerçants et d’artisans, donc la perte de beaucoup d’autonomies et d’emplois, une animation et une vie sociale réduites, une perte d’agrément et d’attrait touristique inestimable, etc.

Même si la déculturation locale est remarquable, l’honnêteté oblige à la relativiser à celle, générale, qui – là aussi en effaçant les acteurs de l’alerte et la mémoire – a opportunément réduit la conscience écologiste. L’apathie hébétée devant l’effondrement du vivant permet d’en estimer l’ampleur. La défense de l’eau et des patrimoines l’a clairement révélée dans les institutions. De l’EPTB (Etablissement Public Territorial de Bassin) à la Direction Générale de l’Environnement de la Commission Européenne, tous ont manifesté un intérêt limité pour l’objet de leur fonction, sinon une belle indifférence pour le crime écologique en développement. Comme s’ils n’en comprenaient pas toutes les implications. Bien sûr, la perte de l’ouverture sensible et de la connaissance du vivant a été considérable depuis l’élimination de l’alerte écologiste par le système de la marchandise, dans les années 1970 et depuis. Le peu (très très peu !) de motivation des nouvelles institutions en charge de la protection des eaux le trahit. Des années d’action de terrain les ont révélées pénétrées de représentations utilitaristes, productivistes, et principalement sensibles à l’argumentaire des promoteurs du bitume, du béton et des supermarchés épandus là où ils sont les plus nuisibles; et, de haut en bas, incapables de se libérer de leur emprise. Dans Le lobby de l’eau, d’entrée (Éditions François Bourin, page 9), Marc Laimé constate : « En trente ans de marché fou, l’ingénierie républicaine a perdu ses troupes, son savoir-faire et ses talents, son originalité et sa fiabilité morale« . Je l’ai bien constaté sur le terrain. Mais, il y a quelquefois des exceptions…

Quelques années après la tentative de sauvegarde de la tête de bassin de Saint-Gengoux, en 2022, la Préfète d’Indre et Loire Marie Lajus aura le courage d’honorer son mandat en protégeant un parc boisé d’un projet immobilier. La simple application de la législation lui vaudra d’être démise de ses fonctions le 7 décembre par un décret signé en Conseil des ministres :

https://www.ouest-france.fr/politique/affaires/pourquoi-l-eviction-de-la-prefete-d-indre-et-loire-marie-lajus-fait-polemique-53e2a0c8-85e1-11ed-98b9-32dde9f7da8f

https://www.francetvinfo.fr/politique/indre-et-loire-le-limogeage-de-la-prefete-provoque-l-indignation-d-une-cinquantaine-d-acteurs-locaux_5566944.html

https://www.lavoixdunord.fr/1272030/article/2022-12-28/une-prefete-viree-pour-avoir-fait-respecter-la-loi-la-polemique-enfle

etc.

Locale ou générale, la déculturation que l’on peut mesurer à l’aune de l’affaiblissement des alternatives, puis de la disparition de toute résistance, enfin de la dépendance vis-à-vis du nouveau système, a été réalisée en moins de 60 ans, surtout depuis la fin des années 70. Très souvent, il s’agit même d’un abandon. Cela vérifie entièrement l’efficacité de l’aliénation par le consumérisme, pensée et planifiée depuis les années vingt, et boostée par « la grande distribution« .

Cette déculturation a produit l’incapacité actuelle à voir et comprendre la perte du bien commun et ses conséquences tant sur les dynamiques locales que sur celles des ensembles plus grands (tel le Bassin Rhône-Méditerranée), la prostration devenue commune, le bluff des protections institutionnelles et l’impossibilité d’empêcher la progression du désastre. Il est manifeste que, ici comme généralement dans les années 1970, l’étouffement de l’alerte et de la culture écologistes a fait franchir un seuil critique – un seuil inférieur s’entend – et que le niveau général a beaucoup baissé. Réaliser, avec cet handicap, l’évolution que l’on n’a pas réussi hier dans un climat d’éveil beaucoup plus favorable, et avec moins de pression, ressemble à une gageure. La conscience du désastre s’amenuisant au fur et à mesure des destructions et de la perte de la mémoire des biens communs, rien ne semble pouvoir arrêter la dégradation qui va s’accélérant (17).

Mais la déculturation, l’incapacité à prendre conscience et seulement écouter les alertes et les propositions alternatives suffisent-elles à expliquer les simulacres de transition « environnementale et patrimoniale » ?

Sitôt après la construction du remblai (magasin et parking) dans le lit du ruisseau, un « Musée du Patrimoine » a été ouvert à deux pas du Faubourg Renaissance dévasté et de son ruisseau enterré dans une buse ! Plus les élus et l’administration détruisent, plus ils produisent de poudre aux yeux. Soudainement exaltée par l’exemplarité de ses réalisations, la municipalité a postulé au titre de Cité de Caractère de Bourgogne – Franche-Comté (https://www.cites-caractere-bfc.fr/le-label/l-association-et-son-label-1-11.htm). Et elle l’a obtenu ! A suivi l’engagement de consultants pour élaborer un Schéma d’Aménagement Urbain de Caractère (SAUC) où l’eau, jadis abondante de l’ancienne cité, ne réapparaît que dans un projet de « Mise en scène des eaux souterraines du Nolange » et une « Matérialisation du chemin de l’eau par marquage au sol » ! Ainsi, ce Schéma d’Aménagement Urbain de Caractère devant « contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des habitants et de soutenir le développement économique, notamment par un développement urbain de qualité environnementale. » (sic), réussit l’exploit de ne pas s’intéresser à l’eau qui coule de toutes parts, a attiré les hommes dès avant l’époque romaine *, et a façonné la cité. Dans le jargon des consultants : le principal « réseau structurant« . À l’heure de l’effondrement biologique, des canicules et des sécheresses, sources, fontaines et ruisseaux sont enterrés une nouvelle fois.

* Même la voie romaine (probable piste gauloise à l’origine) qui traverse la cité a été oubliée !

Les voies romaines passant à Lancharre

http://jlombard1.free.fr/voiesromaines.html

http://jlombard1.free.fr/considerations2.html

A la recherche du passé cruzillois

(…) entre le premier et le cinquième siècle, trois grandes voies romaines parcouraient la région :

  • de Lyon à Autun par le col des Écharmeaux, Charolles et Toulon sur Arroux
  • de Mâcon à Autun par Clessé, Saint-Gengoux-le-National et Cersot. La distance était de 80 kilomètre alors que par Tournus et Chalon il fallait en compter 102.

Cependant, avec la progression du bouleversement climatique, nous allons aborder le temps du renversement des dynamiques mortifères imposées par les lobbies. Alors, il faudra défaire les opérations destructrices, rouvrir les lits des cours d’eau, refaire les mares et les zones humides, « renaturer« , rediversifier… Mais, bien sûr, cela coûtera plus cher et nous aurons beaucoup perdu entre-temps.

Alain-Claude Galtié

automne 2017, juillet 2018

<restaurplanet@gmail.com>

notes

(1) Walter Lippmann et Edward Bernays étaient des théoriciens de cette stratégie de conquête de l’esprit des hommes. Seulement en France, juste avant le séjour de Jean-Pierre Thorreton, « en 1973, deux cent vingt sept hypermarchés sortent de terre » dans « une joyeuse anarchie » (La grande distribution, enquête sur une corruption à la française », Bourin éditeur, page 38).

La machine de guerre de la casse culturelle, économique, écologique et sociale était en pleine offensive.

Walter Lippmann a publié La fabrique du consentement en 1922, et Edward Bernays Propaganda en 1928.

(1 bis) Après, on me dit que le tribunal avait balayé d’un revers la falsification du permis de construire*, la multiple protection environnementale et patrimoniale du site, l’interdiction d’installation si près du centre commerçant, la loi sur la protection des ruisseaux, et quelques autres règles légales. Une cécité guère surprenante dans ce type d’affaire.

* ce fameux permis qui reposait sur un mensonge premier : « le terrain n’est pas traversé par un ruisseau » !

Beaucoup plus tard, des dissidents de la confédération prétendirent avoir mené aussi une action juridique. Sans m’en communiquer la moindre preuve et non sans avoir grenouillé frénétiquement derrière le dos du collectif pour affaiblir son action.

En décembre 2022, les volumes de prélèvements* autorisés pour l’irrigation par le Préfet des Pyrénées-Orientales ont été sérieusement corrigés par le Tribunal de Montpellier « pour garantir en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces ».

* dans la Têt, fleuve de la Catalogne française

Loin, très loin de l’indifférence totale des juges de Bourgogne pour l’eau et les milieux humides. Et la biodiversité, et le climat…

Une décision emblématique parce que, dans le contexte du réchauffement climatique et de sécheresse à répétition, la question du partage de l’eau va devenir cruciale si l’on ne veut pas que les rivières deviennent des oueds, ces cours d’eau africains asséchés… commente la journaliste. En Bourgogne, il n’y a même pas d’oued. Tout a été enterré.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-environnement/chronique-environnement-du-vendredi-09-decembre-2022-4606580

(2) …en dépit des espoirs soulevés, en 2010, par la création d’un Pays d’Art et d’Histoire (entre Cluny et Tournus). Initialement, celui-ci s’inscrivait dans le même élan, mais son action a, elle aussi, été entravée, en particulier le projet d’un Plan de Paysage (bientôt Charte Paysagère) pourtant lancé sur de bonnes bases – sans doute trop bonnes pour les intérêts qui saccagent le patrimoine et le paysage (http://www.pahclunytournus.fr/documents/portal651/pah-diagnostic-indentification-du-vivant.pdf).

Comme peuvent le constater les curieux, tout a été effacé !

(3) J’ai été témoin de l’engagement de Maisons paysannes de France dans le mouvement écologiste avant que celui-ci ne soit étouffé et remplacé par des faux-semblants. Bernard Charbonneau l’a attesté dans un article publié en juillet 1974 dans La Gueule Ouverte :

(…) « A ses débuts, surtout après Mai 68, ce mouvement a été le fait de personnes marginales, comme Fournier, de groupes de jeunes et de quelques sociétés (Maisons Paysannes de France, Nature et Progrès, etc.), réagissant spontanément à la pression grandissante de la croissance industrielle. Nouveauté des thèmes, marginalité, spontanéité du mouvement, ce sont là les signes d’une véritable révolution (rupture dans l’évolution) en gestation. (…) »

Le « mouvement écologiste« , mise en question ou raison sociale

La Gueule Ouverte n° 21, Juillet 1974

A la fin de l’année 1974, deux des fondateurs de Maisons Paysannes, Aline et Raymond Bayard, en ont encore témoigné en me rapportant les manoeuvres de bas étage fomentées par les ennemis de l’écologisme (mêmes manoeuvres et mêmes instigateurs pour tous les écologistes) : 

(4) Alors, en amont de la cité, entre autres vies précieuses qui, aujourd’hui, lui vaudraient un classement immédiat, le ruisseau abritait encore une population d’écrevisses à pied blanc (Austropotamobius pallipes), preuve de la bonne préservation de l’écosystème et de l’excellente qualité des eaux.

(5) Oralement et par écrit, le Comité de sauvegarde de Saint-Gengoux-le-National a réalisé l’une des 36 contributions (seulement 36 pour toute une région !) à l’enquête publique préalable à l’établissement du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) pour la Bourgogne.

http://docs.alterre-bourgogne.org/SRCE-1-Introduction.pdf

etc.

Les commentaires de la Commission méritaient quelques compléments d’information. Nous avons communiqué nos observations. Il n’y pas eu de réaction. Pas même un accusé de réception ! Pas d’écoute, pas d’échange… L’effort n’a donné aucun résultat. Les engagements se sont évanouis. Le SRCE et les recommandations de « cohérence écologique » sont restés lettre morte.

Le dossier d’enquête présenté par le collectif résultait de ce travail :

L’eau perdue (étude de terrain en 2 parties)

(5 bis) La « mise en séparation des réseaux » n’a pas sévi que dans la rue des Tanneries pour rassembler et détourner les cours d’eau réunis là. Ces travaux lourds ont été menés d’amont en aval, sans aucune considération pour les réseaux anciens de la cité médiévale, ses ouvrages (fontaines, ponts, fossés…), et les différents cours d’eau descendants des deux côtés de la vallée. Pas même une fouille préventive n’a été menée ! Comme la photo du JSL l’atteste, tout a été broyé par les godets des excavatrices.

(6) Y compris chez ceux qui font campagne pour l’eau, les zones humides, les terres agricoles, le patrimoine… Ainsi Maisons Paysannes de France qui, voici une quarantaine d’années, s’enorgueillissait d’être une composante du mouvement écologiste de la nouvelle gauche (New Left). Mais pendant les 10 années de cette action, il a été impossible d’intéresser les héritiers des compagnons de l’époque à la sauvegarde du patrimoine et de son environnement. Ce seul décrochage dit l’importance du changement en moins de deux générations, et son sens !

Même chose pour les organisations nationales et régionales de protection de la nature qui, après quelques belles promesses d’action, se sont esquivées sur la pointe des pieds. Pareil pour la Confédération Paysanne qui a paru se vider de toute substance quand nous avons sollicité son soutien pour la préservation des terres agricoles.

Quant aux habitants, ils ont surtout brillé par leur manque complet d’intérêt pour leur bien commun. Mares, sources, ruisseaux, haies, chemins, murs de pierre sèche, jardins partagés… rien ne les a intéressés. Ils n’habitent plus. Exactement l’inverse, par exemple, de ce qui s’est passé à Pagny-sur-Moselle à peu près dans le même temps. Là, un autre projet nuisible a suscité une mobilisation et le développement d’activités utiles et sympathiques comparables à celles qui ont échoué à Saint-Gengoux :

https://www.sonneursdelacote.com/notre-association

Pour bien mesurer à quel point le bien commun est abandonné sans défense à l’appétit des prédateurs :

http://www.eauxglacees.com/L-ecologie-des-catacombes-par

(7) dépossession des activités productrices autonomes (à commencer par l’agriculture, l’artisanat, le commerce), dépossession des « marchés » (comme ils disent)… Comme ils le font jusque dans les écosystèmes complexes, par exemple les forêts tropicales primaires : déculturation des populations, spoliation, écocide, réduction drastique de la diversité économique pour concentrer entre leurs mains au moins une partie de la multitude des échanges préexistants. Car la seule valeur économique des activités « durables » contrôlées par les populations est supérieure – bien supérieure – à l’exploitation forcenée et à court terme. Ce qui, bien sûr, n’intéresse pas les prédateurs qui ne veulent que s’approprier, tout s’approprier, même s’ils ruinent la planète.

(8) La Source de Manon vraisemblablement captée au XIIIème siècle… Un sacrifice d’ailleurs aggravé en 1982 quand la municipalité responsable des plus grandes destructions a plus que doublé la surface de la décharge grâce à une « déclaration d’intérêt public » (!).

Et maintenant ? Maintenant, la source débite toujours. Vraisemblablement encore polluée par la décharge non curée (plus des lessivages d’outils des traitements chimiques des vignes !), son eau est jetée à l’égout. Aucune analyse n’a été réalisée pour faire le point et décider de ce qu’il convient de faire pour redonner vie à la source, à son écoulement naturel ou artificiel. Pourquoi ?

(9) A 23 km, Tournus, autre cité de longue histoire, était également menacée par un projet de centre commercial étendu sur la campagne. Il était également porté par les élus et l’administration, la main dans la main. Mais, exactement à l’inverse de Saint-Gengoux dont toutes les forces semblent avoir été épuisées par les luttes précédentes, il y a eu prise de conscience et mobilisation ; et le pouvoir des spéculateurs a été renversé par les citoyens.

site de l’association de défense de Tournus :
Tournugeois Vivant
http://tournugeoisvivant.de-tournus.com/

https://www.facebook.com/TournusCitoyens/?hc_ref=ARQP3JQAey6IhXCplZzrCzYSbbFo2vrRf6-IuUZTB_e0nhe4XV13YKfah3amDC-HUeI

(10) Une « campagne » désormais attaquée sur tous les fronts. Démonstration de haine du vivant s’il en est, et qui confirme la dérive révélée par les autres destructions, la plupart des nids d’hirondelles ont été détruits depuis les années 2000.

(11) Le coup d’État citoyen – Ces initiatives qui réinventent la démocratie, par Elisa Lewis et Romain Slitine

« Abstention galopante, désertion des partis politiques, impuissance des élus face aux maux de notre société… : longue est la liste des symptômes de notre démocratie malade. Face à ces constats moroses sans cesse répétés, il est urgent d’agir.

Quelles sont les alternatives crédibles pour sortir de l’impasse ?

Pour répondre à cette question, les auteurs ont sillonné la planète pendant près de deux ans et sont allés à la rencontre de quatre-vingts défricheurs qui expérimentent de nouveaux remèdes en dehors des sentiers battus. Les initiatives qui ont fait la preuve de leur efficacité existent : en Islande, des citoyens tirés au sort rédigent eux-mêmes leur Constitution ; en Espagne, des partis politiques « nouvelles générations » redonnent le goût de s’engager ; en Argentine ou en France, des électeurs coécrivent les lois avec les parlementaires sur des plates-formes collaboratives ; un peu partout, des élus inventent de nouvelles manières de gouverner…

À partir de ces expériences inédites, ce livre décrypte la transition démocratique à l’œuvre. Il ouvre des pistes de réflexion pour renouveler notre démocratie et propose des solutions concrètes dont chacun peut se saisir. Et il apporte des raisons d’espérer.« 

(12) Eté 2018, les ruisseaux sont à sec. En fond de vallée, dans la cité où l’eau est d’ordinaire à moins de 1 mètre de la surface, elle est descendue à moins de 2m30 en août. Début octobre, le niveau est encore descendu de 5cm.

Juillet 2019, l’eau est encore plus basse en fond de vallée. Au même endroit, elle est à 2m43 de la surface.

L’extinction silencieuse des animaux d’eau douce : et si on en parlait ?

Lacs, rivières et zones humides : les écosystèmes d’eau douce sont les grands ignorés du désastre environnemental et de l’indignation ambiante. Ceux-ci subissent pourtant une pression exacerbée en raison des activités humaines, de l’étalement urbain ou encore de grands projets industriels, note le dernier rapport du WWF. Ainsi, les chercheurs soulignent un déclin global de 60 % de l’effectif des populations de vertébrés sauvages entre 1970 et 2014. Mais ce chiffre est largement influencé par le nombre d’amphibiens, poissons et reptiles qui disparaissent chaque année dans une relative indifférence.

En 60 ans, l’effectif des populations de vertébrés sauvages a décliné de 60 % sur notre planète (…)

les écosystèmes d’eau douce sont encore plus affectés que les écosystèmes marins ou terrestres (qui sont déjà très affectés). En effet, les populations de vertébrés d’eau douce ont subi un déclin « dramatique », puisque la chute est estimée à 83 % entre 1970 et 2014. On parle donc d’une disparition quasi totale dans un contexte où cette problématique reste peu abordée. En cause, la destruction directe de leurs habitats via leur fragmentation (c’est-à-dire les phénomènes artificiels de morcellement de l’espace), la surpêche en eau douce, la multiplication du plastique dans les écosystèmes, les rejets industriels, la prolifération de maladies et d’espèces envahissantes ainsi que le changement climatique, autrement dit, les externalités négatives des actions humaines.

(12 bis) sur les drainages et, d’une façon générale, sur toutes les destructions de la biodiversité et de l’eau (cours d’eau, zones humides, haies…) :

Les principaux impacts environnementaux du drainage

https://www.gers.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Gestion-de-l-eau/Cours-d-eau-fosses-et-drainages-agricoles/Drainage-agricole-les-obligations#impacts

L’échelle et l’intensité des échanges entre la biomasse et l’atmosphère sont différentes, mais on peut faire le parallèle entre nos régions et les écosystèmes denses tropicaux…

À propos des destructions de la forêt en Indonésie sous les industriels du bois :

« (…) L’agression est monstrueuse. Le climat de serre créé par la forêt (24 à 27Celsius de la saison sèche à la saison des pluies, taux d’humidité maintenu autour de 95%) est bouleversé par l’ouverture du couvert: la température s’élève de 7 à 15C, tuant tous les organismes adaptés à la stabilité des conditions climatiques. Les entrailles ouvertes au soleil et au vent, le grand organisme complexe qu’est la forêt tropicale s’affaiblit rapidement. La formidable machine thermique qui transpire et recycle 50 à 75% de l’eau de pluie, tout en évacuant la chaleur excédentaire dans l’atmosphère, se ralentit. Les périodes de sécheresse s’allongent. Déjà écrasés par les engins, la mince couche d’humus et les sols sont exposés à l’érosion intense (…) »

1992 – ethnocide, destruction des écosystèmes denses et climat :

ETHNOCIDE ET ECOCIDE AUX MENTAWAÏ

Et encore :

« (…) Comme tous les êtres vivants, les forêts transpirent pour réguler leur température tout au long de l’année. Cette évapotranspiration a aussi d’autres fonctions. Elle recycle dans l’atmosphère 50 à 75% de l’eau des pluies. C’est cette vapeur d’eau restituée qui se condensera plus loin en nouveaux nuages et nouvelles pluies, et ainsi de suite… Ce transfert de l’eau d’une zone à l’autre, ce recyclage permanent alimente les régions boisées les plus éloignées de l’océan avec l’eau apportée par les alizés, irriguant chaque partie et l’ensemble. Réalisé par l’intermédiaire de catalyseurs chimiques, de bactéries, de spores émis par les écosystèmes, ce recyclage, cette redistribution, réalisent un contrôle climatique qui, on le voit, est exercé par l’ensemble des êtres vivants composant la forêt. C’est encore ainsi, en suscitant les brumes et les nuages, que la forêt régule l’albédo, donc l’apport d’énergie solaire, et se climatise.

Depuis l’écriture de cet article, cette circulation massive de la vapeur d’eau a été plus finement analysée, et, pour l’illustrer, a été créée l’image des « Flying Rivers« , les Rivières Volantesou aériennes. Fleuves, rivières, ruisseaux… comme autant d’artères, de vaisseaux, de capillaires. L’équivalent biosphérique d’une circulation sanguine :

Les rivières volantes – Dans quelle mesure les forêts influent-elles sur la disponibilité en eau en amont et non seulement en aval

http://www.fao.org/in-action/programme-forets-et-eau/actualites/news-detail/fr/c/1379804/

un documentaire de Aurélien Francisco Barros

https://cinemaplanete.com/movie/les-rivieres-volantes/

Amazonie : les rivières volantes menacées par la déforestation

https://www.geo.fr/environnement/amazonie-les-rivieres-volantes-menacees-par-la-deforestation-36532

On peut dire que plus un écosystème terrestre est dense, plus la biomasse est importante, et plus les échanges avec l’atmosphère sont importants (…) ».

Destruction des forêts primaires, El Niño, et autres bascules écologiques et climatiques

**sous l’égide du Congress for Cultural Freedom et de ses nombreuses succursales.

http://www.eau-loire-bretagne.fr/espace_documentaire/documents_en_ligne/guides_milieux_aquatiques/Guide_restauration-CE.pdf

https://www.astee.org/publications/la-rehabilitation-des-petites-rivieres-urbaines-retours-dexperiences-sur-des-projets-multi-benefices/

https://static1.squarespace.com/static/54de12b3e4b0e11f36869048/t/5ee23f7d45a6004fd917d152/1591885700400/Astee_La+r%C3%A9habilitation+des+petites+rivi%C3%A8res+urbaines_+janvier+2020_Les+Aygalades+%C3%A0+Marseille_p23-28.pdf

Faisons renaître la Bièvre, rivière enfouie sous le béton parisien

La ville de Paris veut faire renaître la Bièvre

https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/la-ville-de-paris-veut-faire-renaitre-la-bievre-1266526

Pour rafraîchir les villes l’été et ramener de la biodiversité dans les zones urbaines très denses, les projets visant à déterrer d’anciennes rivières enfouies se multiplient

https://www.franceinter.fr/en-region-parisienne-renaissance-de-la-bievre-ancienne-riviere-enfouie

Certaines communes franciliennes souhaitent faire revivre la Bièvre, qui a disparu en ville. Rouvrir la rivière permet de faire baisser la température et relancer des écosystèmes

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/ile-de-france-la-renaissance-de-la-bievre-dans-les-zones-urbaines_4379463.html

S’adapter au changement climatique

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-adapter-changement-climatique.pdf

La ville ‘ensauvagée’ face à des lendemains plus chauds

https://genieurbain.u-pem.fr/fileadmin/Fichiers/GENIE_URBAIN/Evenement/EPP212-de__bats-opinions.pdf

Renaturer la ville

Travaux de restauration et de renaturation de la Souffel

Renaturation du Landion

https://www.youtube.com/watch?v=0pyZJIiaVI4&embeds_euri=https%3A%2F%2Fwww.observatoire-poissons-seine-normandie.fr%2F&feature=emb_rel_end

Travaux de restauration de la rivière Hommée

https://veille-eau.com/videos/travaux-de-restauration-de-la-riviere-hommee

Reméandrage et renaturation de la Veyre, de la Narse et du Labadeau

Guide pour la restauration des ripisylves

https://www.artois-picardie.eaufrance.fr/IMG/pdf/brochure_ripisylves.pdf

Protection des points d’eau. Évaluation de la mise en oeuvre de l’arrêté du 4 mai 2017

https://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Affaires-0011206

Le scandale des cours d’eau fantômes

https://www.wedemain.fr/respirer/le-scandale-des-cours-d-eau-fantomes_a4580-html/

Et la destruction qui continue, qui continue…

Octobre 2021, un Cèdre centenaire condamné, exécuté

Et la sécheresse qui progresse, qui progresse…

Communiqué de la Préfecture de Saône et Loire

Une nouvelle période de sécheresse estivale se profile

Après deux sécheresses exceptionnelles au cours des étés 2018 et 2019, la situation est déjà préoccupante ce printemps en Saône-et-Loire.

La pluviométrie relevée sur les trois premiers mois de l’année 2020 est encore largement déficitaire. Les prévisions météorologiques n’annoncent pas d’épisodes pluvieux importants au cours des prochains jours.

Les débits des cours d’eau se dégradent, en particulier sur les têtes de bassin versant. Les bassins versants de la Grosne et de la Bourbince ont franchi le seuil de vigilance. D’autres pourraient le franchir rapidement. (…)

https://www.info-chalon.com/articles/2020/04/14/43765/Une-nouvelle-periode-de-secheresse-estivale-se-profile-en-Saone-et-Loire?fbclid=IwAR2-0r_5DraiKlWS_y_iDxDkVmw68kd9iQi1k6B_JkL2nyKcrdQxgWDzelc

Qui progresse d’autant plus que l’eau est évacuée (conduite) loin des sols et des écosystèmes qu’elle devrait mouiller, et que la biomasse en est réduite :

(…) Quand l’eau ne peut pas retourner aux champs, aux prairies, aux zones humides et aux cours d’eau suite à l’étalement urbain, aux mauvaises pratiques agricoles, au sur-pâturage et à la suppression des capacités de rétention d’eau des sols [aussi aux « réseaux d’assainissement » encore développés pour conduire l’eau plus loin plus vite (!)], la quantité réelle d’eau dans le cycle hydrologique local diminue, conduisant à la désertification des terres autrefois vertes. (…)

Eau et climat : pour un nouveau paradigme http://www.eauxglacees.com/Eau-et-climat-pour-un-nouveau

D’autres exemples de destruction des zones humides et de leur environnement

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Le Pas-de-Calais inondé, l’une des régions les plus artificialisées… (2)

très bon dossier dans l’OBS du 25 au 31 janvier :

On a construit n’importe où

https://www.nouvelobs.com/societe/20240123.OBS83647/inondations-dans-le-pas-de-calais-ce-n-est-pas-l-eau-qui-n-est-pas-a-sa-place-mais-l-homme-qui-a-fini-par-oublier-le-risque.html

…comme en Bourgogne !

Plus avec Francis Meilliez :

https://s-pass.org/fr/actualite/72678/inondations-dans-le-pas-de-calais-le-geologue-francis-meilliez-interviewe-plusieurs-fois-par-les-medias.html

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https://wikimemoires.net/2013/04/le-site-dametzondo-dhier-a-aujourdhui-et-les-amenagements/

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https://lirelactu.fr/source/le-parisien/6c364c7e-a421-4fab-8497-ba67f9bd42ce

https://larbreindispensable.wordpress.com/2021/06/02/bocage-entre-grignotage-permanent-et-destruction-dampleur-le-massacre-continue-exemple-a-dourdain-et-a-la-meziere-sur-couesnon/embed/#?secret=tQbqLo02zL#?secret=l2l54UFo5n

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Terrasson

…en dépit des effets d’annonce :

https://cdurable.info/+Pourquoi-restaurer-les-rivieres-Les-reponses-de-l-agence-de-l-eau-Rhone-Mediterranee-Corse+.html

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Quelquefois, un miracle : un cours d’eau longuement maltraité commence à être réhabilité. Mais…

https://eau-iledefrance.fr/sarcelles-quand-le-petit-rosne-reprend-vie/embed/#?secret=81flGsM0v2#?secret=iWdT2cEtD4

https://bassinversant.org/wp-content/uploads/2021/06/SIAH-Reouverture-petit-Rosne.pdf

https://veille-eau.com/videos/le-petit-rosne-revit-a-sarcelles

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Autre exemple

https://www.observatoire-poissons-seine-normandie.fr/les-rivieres/les-impacts/la-restauration-des-cours-deau/embed/#?secret=K1uqSkproB#?secret=hDApN8SQ89

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petite bibliographie édifiante

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La sixième extinction de masse des animaux s’accélère

https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/07/10/la-sixieme-extinction-de-masse-des-animaux-s-accelere-de-maniere-dramatique_5158718_1652692.html

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État des terres agricoles en France, par Terre de Liens – artificialisation, stérilisation, désertification

(…) Artificialisation galopante, dégradation des sols, concentration des terres, ultra-spécialisation des fermes et non-renouvellement des générations paysannes, les attaques que subit la terre sont aujourd’hui nombreuses et connaissent un rythme effréné.

Chaque année, c’est une surface équivalente à la capacité à nourrir une ville comme le Havre qui est perdue. Dans un mouvement parallèle tout aussi inquiétant, aujourd’hui 2/3 des terres libérées par les agriculteurs qui partent en retraite partent à l’agrandissement de fermes voisines, réduisant ainsi drastiquement les terres disponibles pour de nouvelles installations. (…)

Sous le béton, des terres agricoles

Depuis 30 ans, la dynamique d’artificialisation est constante. La France artificialise chaque année entre 50 000 et 60 000 hectares soit l’équivalent d’un terrain de foot toutes les 7 minutes.

Moins bien protégées que les espaces naturels et forestiers, les terres agricoles qui nous nourrissent sont les premières victimes de cette artificialisation.
Dans les zones urbaines et péri-urbaines, la pression sur ces terres est ininterrompue. Laissées en friche dans l’attente de leur devenir « constructible », elles sont l’objet d’une spéculation continue.

Le prix de ces terres susceptibles de devenir constructibles les rend incompatibles avec une installation agricole.

L’état alarmant des sols agricoles

Les scientifiques s’accordent : 1 000 ans sont aujourd’hui nécessaires pour constituer 1 cm de terre fertile.

« Quand on imperméabilise un sol, il n’y a pas de retour en arrière possible. À l’échelle humaine, ce sol est perdu. » Isabelle Feix, Experte Sol, ADEME

Hormis l’artificialisation, les terres subissent de très fortes dégradations sous l’effet des activités humaines, dont l’agriculture conventionnelle, qui cherche à maximiser la production par l’utilisation importante d’engrais chimiques ou de pesticides.


Ceux-ci portent atteinte à l’ensemble de l’écosystème, tuant les insectes et invertébrés indispensables au fonctionnement des sols, polluant les rivières et les milieux aquatiques, détruisant les habitats naturels et les sources de nourriture des animaux. (…)

https://terredeliens.org/etat-des-terres-agricoles.html

On peut regretter que Terre de Liens reste muette sur les différentes formes de l’eau et la biodiversité, sans lesquels il n’y aurait pas de terre cultivable.

Là encore, la cité médiévale du Sud Bourgogne est un exemple

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Articles parus sur les destructions infligées à cette tête de bassin versant

Journal de Saône et Loire avril 2015

Journal de Saône et Loire mars 2015

L’eau perdue de Saint Gengoux… et la dégradation de la qualité des eaux de l’aval

N°29 ACE ARCONCE (2ème semestre 2014)

(Association des usagers de l’eau et de l’assainissement et pour l’environnement)

http://www.ace-arconce.fr/source.htm

site de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée juillet 2015

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/c_7716/un-ruisseau-a-sauver-d-urgence–le-nolange#.U7qqE6uqD_M

site de l’Agence Rhône Méditerranée juin 2015

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/c_7681/l-eau-perdue-de-saint-gengoux—-et-la-degradation-de-la-qualite-des-eaux-de-l-aval#.U7VnPquqD_M,

Puis, plus rien. L’Agence de l’Eau n’a plus voulu s’intéresser à la tête de bassin (?)

St Gengoux : un exemple national

sur le site de l’OCE en mai 2014 :

http://oce2015.wordpress.com/2014/05/27/st-gengoux-un-exemple-national/

On achève bien les rivières, ou l’histoire désolante d’une destruction ordinaire

http://www.reporterre.net/spip.php?article5634

Mais Reporterre (« le média de l’écologie« ) n’a pas voulu suivre le développement de l’action et a refusé catégoriquement de publier la suite du dossier (?)

ST GENGOUX LE NATIONAL : un centre commercial et une station service sur un ruisseau ?

publié en février 2014 sur le site de la Confédération des Associations de Protection de l’Environnement et de la Nature

http://www.capen71.org/dossiers-particuliers/super-marche-de-saint-gengoux-le-national-1-41.htm

On achève bien les rivières

sur Les Eaux glacées du calcul égoïste

http://www.eauxglacees.com/On-acheve-bien-les-rivieres-par

Menace de destruction définitive d’un cours d’eau du Clunysois (ou Clunisois)

sur le site de l’OCE (Observatoire de la Continuité Écologique et des usages de l’eau)

en novembre 2013
http://oce2015.wordpress.com/2013/11/17/des-rivieres-perdues/

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