Forêts, écosystèmes denses, peuples, climat, Forêts tropicales : Agir concrètement
Écrit durant l’été 88, cet article a été publié dans Ecologie n° 394 d’avril 1989, avec « Les spéculateurs rasent le nord de Bornéo« , « Les Philippines saccagées« .
J’y demandais :
« Allons-nous rester là, l’arme au pied, à contempler horrifiés la progression du désastre ?«
Des dizaines d’années de tentatives, de combats et de tumultes plus tard, la réponse est OUI.
La plupart n’ont pas bougé une oreille. L’instinct de survie n’est plus ce qu’il était. Seuls quelques-uns se sont mobilisés. Mais sans même réussir l’exploit de se parler et de coopérer, tant la pollution des courants militants par le capitalisme du pouvoir avait déjà fait de mal. Je proposais : « Connectons les volontés et les compétences« . Ce fut un fiasco complet ! Toutes mes tentatives de contacts en France sont restées stériles. Il n’y a eu aucune réaction constructive aux différents articles parus dans Ecologie et Silence jusqu’à « Siberut : le développement destructeur » en 1993. Et encore, que de lamentables histoires ensuite !
Pourtant, après l’interminable sommeil des années 1980, il y a eu un frémissement écologiste à cette époque. Aussitôt, la réaction a ressorti les tromblons : Lalonde au gouvernement, Alain Minc, Luc Ferry, le numéro spécial d’ACTUEL sur un fascisme écolo dont j’étais l’une des vedettes. Diffamation, entraves, censures, ostracismes… Tout est, à nouveau, rentré dans l’ordre. Dans l’ordre de la destruction sans limite.
Voilà le résultat à Bornéo (Kalimantan):
Enfin, le 19 avril 2023
Le Parlement européen adopte la nouvelle législation contre la déforestation
En 2023… !
après l’article :
Alerte sur l’Amazonie
SAUVAGES, chanson de Hervé Le Nestour 1967
Une nouvelle alerte en 2005 : La planète n’a plus les moyens
Une nouvelle alerte en 2019 : Forêts tropicales en régénération : des siècles avant de retrouver la composition des forêts anciennes
Une nouvelle alerte en 2021 : Entre déforestation et dégradation pernicieuse, la destruction du vivant ne cesse d’accélérer
1989 – Les spéculateurs rasent le nord de Bornéo
1992 – Ethnocide et écocide aux Mentawaïs
1999 – Des paradis dans l’enfer du développement
1997 : Le feu à la planète – la mise à mort des forêts, El Nino et le climat
Le territoire presque perdu des Tenharims par Rodrigo Pedroso (article de sept 2019)
et
Pour faire du fric, les forêts équatoriales et tropicales sont exploitées jusqu’à épuisement comme s’il s’agissait de gisements minéraux. Il en est de même, hélas, pour les forêts secondaires que pour les forêts primaires dont les arbres ne se redévelopperaient qu’après de nombreuses décennies, voire plusieurs siècles… si tout n’était pas saccagé ! Mais, pour le fric (ou pour berner de pauvres gens), ce qui subsiste de la végétation (et de la faune) est brûlé ; les terrains sont livrés à l’élevage ou à l’agriculture. Les sols très fragiles – qui, partie intégrante de la forêt, ne peuvent vivre sans elle – sont épuisés, stérilisés, érodés, désertifiés en 3 à 5 ans.
A nouveau – on n’avait pas vu cela depuis 10 à 15 ans – les informations passent. Des gens, des structures internationales, des médias se sensibilisent, s’alarment même et tentent de souligner quelle est l’importance de ces forêts pour l’atmosphère et les climats ; pour les industries de l’avenir aussi… pour convaincre de la nécessité de les préserver.
Nous savons maintenant que les forêts équatoriales et tropicales nous sont « utiles« comme réserves biologiques. C’est intéressant mais c’est encore un point de vue très restreint par rapport aux réalités ! J’ai bien peur que les chiffres et l’aspect utilitaire occultent la dimension sensible du problème.
En fait, nous ignorons ce qui, exactement, est en train d’être détruit. Bien au-delà de collections de millions d’êtres vivants, de codes génétiques, de molécules originales, de « ressources » en vrac, il s’agit d’ensembles de relations tissées entre des formes que nous sommes loin d’avoir dénombrées : nous ignorons tout de la plupart des espèces. Par conséquent, nous ne connaissons qu’une infime partie des relations qui les unissent (bien moins que n’en connaissent les indiens de l’Amazonie, par exemple). C’est à dire que nous sommes incapables, et pour longtemps, de déchiffrer les structures hyper-complexes constituées par toutes ces espèces et leurs interrelations.
Pouvons-nous, même, nous faire une idée de ce que sont ces ensembles ? La forêt amazonienne, la forêt africaine (ce qu’il en reste !), la forêt de Bornéo, la forêt australienne, etc., ne sont-elles pas des êtres vivants d’un inappréciable niveau de complexité avec une sensibilité et une intelligence propres ? Sont-elles des organes d’un être vivant planétaire : la biosphère ? Mais, alors, ce seraient des organes essentiels puisqu’elles renfermeraient environ 70% des formes vivantes.
Quoi qu’il en soit, pour les forêts équatoriales et tropicales, il faut se garder des visions réductrices que nos conditionnements et, même, les connaissances actuelles très insuffisantes peuvent nous inspirer. Derrière l’avalanche des chiffres et des données, il faut voir et accepter la révélation de notre ignorance. Nous ne sommes tout simplement pas en mesure de comprendre ce que sont ces ensembles extraordinaires. Mais nous pouvons nous efforcer d’en apprécier la diversité biologique, d’en deviner les innombrables interrelations, de nous faire une idée de leur structure, d’imaginer leur pulsation… Nous pouvons en admirer la beauté.
Forêts marécageuses, forêts humides d’altitude, forêts pluviales, forêts « sèches« , forêts denses, forêts galeries… Les forêts équatoriales et tropicales sont les écosystèmes les plus « riches« , les plus sophistiqués qu’ait produit l’évolution de la vie sur Terre. En leur sein, la vie continue d’élaborer de nouvelles formes, d’inventer de nouvelles relations, de complexifier ses structures. Le présent et l’avenir de la vie terrestre sont liés à cette prodigieuse activité. Nous sommes tous concernés par les agressions dont sont victimes ces écosystèmes car nous faisons partie du même organisme.
Régulation
Partout, des gens protestent et s’opposent ; des gens de plus en plus informés, conscients et déterminés. Partout et jusque dans les populations qui souffrent des plus graves dominations, des plus graves agressions, des gens trouvent la force de se battre. Parce qu’ils défendent la vie, des Brésiliens sont assassinés, des Malaisiens sont jetés en prison et beaucoup d’autres ne sont guère en meilleure posture. Et nous ? Allons-nous rester là, l’arme au pied, à contempler horrifiés la progression du désastre ?
Des milliards d’êtres vivants sont massacrés chaque jour. Chaque jour, la diversité biologique – qui est le grand oeuvre de la vie – s’amenuise. La vie menacée éveille la colère en nous. Ne le sentez-vous pas ?
Pour sentir ces choses, il n’est pas besoin de crouler sous les informations. Les révoltés d’hier et d’aujourd’hui, les écologistes, Brésiliens et Malaisiens, les gens des forêts n’ont pas eu besoin de démonstrations savantes pour comprendre et agir. Tous les rebelles puisent leur conviction et leur force dans l’intuition des relations qui les unissent aux plus grands ensembles.
Il suffit de s’ouvrir, juste s’ouvrir pour percevoir, comme dans notre chair, combien est ignoble le crime qui se commet en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Amérique du Sud. Il suffit de s’ouvrir pour entrevoir les relations qui nous unissent aux vies menacées, pour comprendre combien elles nous sont proches !
Ne refoulons pas davantage notre sensibilité. Laissons-la s’exprimer ! Elle nous indique ce que nous devons faire : agir pour sauver ce qui reste de la diversité biologique ; agir pour stopper toute destruction, toute agression contre les forêts équatoriales et tropicales ; agir pour sauver la beauté d’entre les pognes des mercantis et des assassins.
Nous devons mobiliser nos intelligences et nos énergies pour joindre – enfin ! – nos forces à celles de tous ces gens qui se battent désespérément. Ne sommes-nous pas – Occidentaux, habitants des pays industriels – en très bonne position pour exercer une action régulatrice efficace ?
Car, qui achète les bois des forêts rasées ?
- qui achète les cuirs des bovins élevés sur les ruines des écosystèmes les plus complexes ?
- qui achète par centaines de milliers (ce qui en condamne bien davantage à la souffrance et à la mort) les êtres vivants de la forêt pour faire joujou avec dans les zoos, les labos, les appartements ?
- quel argent, quels intérêts encouragent encore les trafics et les destructions ?
- qui continue de gaspiller toute chose ?
- qui a montré et continue de montrer l’exemple de la prédation sans conscience des incidences sur l’ensemble vivant ?
Etc.
Ce sont des gens d’ici, Français, Européens et, bien sûr, Nord-Américains, Australiens et Japonais (lesquels viennent souvent en tête)… Des gens que l’on peut sensibiliser (s’ils ne le sont pas déjà). Des acheteurs, des consommateurs – et nous-mêmes – que l’on peut inviter à changer de choix. Des importateurs, des industriels sur lesquels chacun peut faire pression de diverses façons. Des financiers, des trafiquants bien de chez nous que l’on peur atteindre, etc. Et puis, en toile de fond de l’action, nous devons tous ensemble, réfléchir, écrire, parler, agir (chacun à sa façon) pour aider à l’évolution des mentalités et de toutes les structures. Car, bien sûr, la réduction des menaces sur la vie est conditionnée par la capacité des pays industriels à adapter leur production, leur consommation, leur mode de vie aux logiques écologiques.
l’Amazonie saccagée
Notre pouvoir
Pour stopper les folies en cours, il faut faire pression – de toutes les façons possibles – sur tous les responsables. Sont responsables les Etats et les « propriétaires » (?!) qui dévastent ce qui n’est pas plus leur bien que le nôtre : ce qui EXISTE et dont la seule existence devrait suffire à forcer le respect. Sont responsables les investisseurs et les industriels qui font du fric – ou prétendre faire du « développement« , de la « mise en valeur » – en semant la désolation. Sont responsables les fabricants qui emploient les produits dont l’exploitation se traduit par des destructions. Toutes ces structures et tous ces gens portent la plus grande partie de la responsabilité, mais, tout au bout de la chaîne, les consommateurs sont responsables aussi. La plupart des premiers savent ce qu’ils font : ils détruisent sciemment ! En est-il de même pour les consommateurs ? Combien d’acheteurs de meubles en bois exotiques (ou plaqués de), d’acheteurs de contre-plaqués pensent à la forêt qui a été amputée, aux populations spoliées, aux êtres vivants exterminés ? Et s’ils y pensaient ? S’ils apprenaient à y penser, à voir les conséquences de leurs achats et, ensemble, à mesurer leur force comme régulateurs des problèmes… Déjà, spontanément, beaucoup de gens boycottent les bombes aérosols contenant du CFC (1) et beaucoup enragent aux nouvelles des agressions contre l’ensemble vivant. Ils enragent parce qu’ils se sentent impuissants… Ils ne le sont pas !
Comme consommateurs, nous pouvons réduire nos achats de produits arrachés aux forêts intertropicales ; nous pouvons réduire aussi la consommation des autres produits qui nous sont vendus par les responsables enrichis des pays impliqués (le café par exemple… Qu’en dites-vous ?). Cherchons les informations. Connectons les volontés et les compétences. Proposons des idées. Prenons des initiatives. Cherchons les contacts qui pourrons prendre le relais de l’action. Sortons des tiroirs les solutions qui y sommeille et développons les adaptations qui s’imposent. Faisons tout pour que notre action contribue à sauver les écosystèmes les plus complexes. Nous en avons la capacité.
Bien entendu, l’action doit épargner les produits vendus par les gens des forêts. Il n’est, évidemment, pas question de boycotter le caoutchouc des seringueiros !
Par contre, il faut réduire la consommation de tous les bois exotiques.
Des situations coloniales
On peut objecter que ces pays n’ont vraiment pas besoin qu’on leur serre la vis, qu’ils sont déjà bien assez pauvres comme ça, que cela nous va bien, à nous – membres des pays riches – de donner des leçons à ceux que nous exploitons, etc.
Outre que nous ne sommes pas dominants, nous-mêmes, dominés ; outre que les expériences sociales et écologiques malheureuses de notre histoire nous ont ouvert les yeux, il convient de relativiser.
Ces pays ne sont pas tout entiers exploités et misérables. Il faut tenir compte des rapports de force et de prédation. La plupart de ces pays sont écrasés par des classes dominantes totalement dénuées d’inhibitions. Leur prédation n’est régulée par aucune résistance sociale consistante. Presque partout, ces classes dominantes se comportent comme les pires colonisateurs. D’ailleurs, certaines ne sont autres que les dignes descendantes de ceux qui avaient mis ces pays à feu à sang. Il en est ainsi pour toute l’Amérique « latine » (sic) dont les oligarchies ont bien plus de sang conquistador que de sang amérindien… dans les veines !
D’autres situations coloniales sont apparues après le départ des colonisateurs occidentaux. Ainsi, à Bornéo, où les Malais spolient, répriment et clochardisent les peuples de la forêt. Il en est de même en Indonésie où les populations de Timor et des Moluques sont sous la botte de Djakarta et où les Papous de Nouvelle-Guinée, qui, décidément, n’ont jamais eu de chance, sont chassés pour faire la place aux compagnies japonaises qui veulent exploiter le sous-sol. En Afrique aussi beaucoup de populations subissent la domination – si ce n’est la tentative d’ethnocide – d’oligarchies qui leur sont étrangères. Ainsi au Soudan où les Dinkas – peuple noir du sud sont spoliés, réduits en esclavage et menacés d’extermination par les Arabes au pouvoir à Kartoum.
La plupart des populations déshéritées vivent une situation coloniale. A la merci des fazendeiros, des tueurs, des militaires, des spéculateurs, ils subissent, en outre, le poids de la consommation des pays industriels.
Réduire la consommation des bois, des produits du bois et d’autres produits de ces pays ne causera aucun tort aux pauvres. Au contraire, cela les soulagera (surtout si notre action est sous-tendue d’une attention vigilante à l’égard des populations). Les seuls lésés seront les riches colons qui ont construit leur fortune en semant la désolation, la misère et la mort. Avec les nuisibles de chez nous : les financiers, les industriels et les trafiquants aux moeurs coloniales, ils sont notre cible !
Alain-Claude Galtié 1988
(1) C’est bien pour cela que les producteurs de CFC se font conciliants et que les politiques font mine de prendre des initiatives… Ils ont l’oeil rivé sur les sondages ! D’après un industriel au coeur du problème : « nous ne vendons plus une seule bombe en Belgique. En France, nous sommes harcelés par les utilisateurs – essentiellement des professionnels – qui nous demandent d’autres propulseurs que mes CFC ou des produits en vrac« .
30 ans plus tard
Un exemple entre mille de la folie furieuse industrielle, et de l’escroquerie sous-jacente :
Un rapport inédit de l’université de Londres révèle que l’exploitation pétrolière, anarchique, a transformé la région amazonienne en un enfer de maladies graves :
Depuis les premiers forages, en 1967, beaucoup de choses ont changé dans la région d’Orellana. Là où vivaient autrefois environ 10 000 Indiens isolés en pleine forêt vierge s’entassent aujourd’hui 100 000 paysans ; ils sont arrivés sur les routes construites pour l’industrie pétrolière, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent, désireux d’améliorer l’ordinaire de leur taudis sans toilettes, sans eau courante ni réfrigérateur.
https://www.courrierinternational.com/article/2000/09/07/de-l-or-noir-comme-la-mort
La monoculture du soja tue les sols argentins
En Argentine, la culture du soja recouvre 18 millions d’hectares, soit plus de la moitié de la surface agricole utile. Une production essentielle qui est pourtant un véritable baril de poudre. La recherche du profit pousse à une monoculture qui use la terre.
Dans la plaine autour de Rosario, il n’y a plus de rotation des cultures. Ici, comme partout en Argentine, le soja règne en maître. D’une année sur l’autre, toujours du soja. Les sols n’en peuvent plus, mais qu’importe. Du soja OGM il va sans dire.
En 10 ans, la tonne est passée de 140 à 500 dollars. Du coup, la production a également fait un bon. Elle a été multipliée par quatre dans la même durée. Car le soja est la protéine la moins chère à produire. (…)
http://geopolis.francetvinfo.fr/la-monoculture-du-soja-tue-les-sols-argentins-22769
… »la protéine la moins chère à produire » quand on oublie de compter le saccage des écosystèmes et des sociétés. En réalité, comme l’huile de palme industrielle, c’est une production si ruineuse qu’elle devrait être stoppée.
Alerte sur l’Amazonie
SAUVAGES
chanson de Hervé Le Nestour 1967
Quand on vint en Amérique il y avait déjà des gens
Qui vivaient là bucoliques sans TV et sans argent
Ils pêchaient dans les rivières et chassaient dans les forêts
Faisaient des enfants aux mères, heureux sans le faire exprès
Refrain :
Tout le long de la rivière
Les petits sauvages étaient couchés par terre
Sans dessus dessous sans devant derrière
Il y en avait même sur le dos de leurs mères.
On se dit c’est pas pratique de n’être pas les premiers
On va leur couper la chique les jeter tous au panier
On leur « foutit » la vérole l’alcool et la religion
On en tua ma parole peut-être quelques millions
Refrain
Puis on se dit merde alors qui va labourer la terre
Qui va aller chercher l’or et « plucher » les pommes de terre
On se pointa en Afrique où il y avait encore des gens
Et plein de ferveur biblique on les enchaîna par cents
Refrain
Maintenant y a un programme pour pas que tous ces gens chôment
On les envoie au Vietnam pour aller tuer les jaunes
Comme çà sans en avoir l’air on fait d’une pierre deux coups
Çà fait marcher les affaires et puis on en tue beaucoup
Refrain
Maintenant en Amérique c’est au sud qu’on continue
À coups de feu à coups de trique on vide l’Amazonie
Pour pouvoir prendre leur terre et ce qui peut y avoir en dessous
Au nom du fils au nom du père on tue l’indien au nom des sous
Refrain
La morale de cette histoire c’est justement qu’y en a pas
On se fout de notre poire à coup de bible à coup de croix
Pour la paix ou pour la guerre on tue ceux qui vivent bien
Comme çà le long des rivières il ne restera plus rien
Refrain
En vingt-cinq ans, “la production de soja a dévoré les forêts vierges et la savane du Mato Grosso à une allure stupéfiante”, écrit le site Mongabay spécialisé dans l’information sur l’environnement.
Le Mato Grosso, un État amazonien de plus de 900 000 km2 situé à l’ouest du Brésil, est l’une des zones de la planète les plus riches en biodiversité. Il est aussi l’une des régions du pays les plus exposées aux appétits agro-industriels, et notamment à la production de soja, indique Mongabay.
Entre 1991 et 2016, les surfaces consacrées au soja dans cet État sont passées de 1,2 à 9,4 millions d’hectares. Un moratoire a pourtant été signé en 2006 (Amazon Soya Moratorium) par l’industrie agroalimentaire brésilienne, les ONG et le gouvernement. Les signataires s’engagent à ne pas acheter de soja provenant de forêts amazoniennes défrichées.
Malgré tout, le jeu des réformes agraires ainsi que le rachat de terres aux indigènes par des propriétaires terriens parviennent à accroître les surfaces dédiées à cette légumineuse.
Dans cette région, les pratiques illégales et la corruption demeurent. Le gouvernement de Michel Temer fait aussi peser une menace sur les forêts du Mato Grosso, estime Mongabay. Le ministre de l’Agriculture – et ancien gouverneur du Mato Grosso –, Blairo Maggi, est surnommé “le roi du soja” : il dirige le plus important groupe de soja au monde, Amaggi. Et le Brésil ambitionne de prendre le leadership mondial de la production de cet oléagineux.
https://www.courrierinternational.com/article/agriculture-le-soja-ruine-les-sols-argentins
sur le saccage du Mato Grosso, le film
La terre des hommes rouges (BirdWatchers) de Marco Becchis
cette carte pourrait être intitulée : mise à mort de la vie
Une nouvelle alerte en 2005 :
La planète n’a plus les moyens
L’homme vit au-dessus de ses moyens. Plus exactement au-dessus des moyens de la planète. Il puise directement dans le capital naturel de la Terre, non dans les intérêts qu’il pourrait produire. Et 60 % des «services» vitaux qui lui sont fournis par les écosystèmes sont déjà dégradés ou surexploités. D’ici trente à quarante ans, le bien-être de l’homme sera menacé. Ce constat alarmant est le résultat d’un travail monumental réalisé durant quatre ans à l’échelle planétaire et sous l’égide de l’ONU par 1 360 experts de 95 pays. Ce Millenium Ecosystems Assessment (Evaluation des écosystèmes pour le millénaire) rassemble pour la première fois de façon complète et intégrée toutes les connaissances en ce domaine (1). Anthropologues, écologues, biologistes et économistes ont travaillé ensemble. Cohérence. Patrick Lavelle, par exemple, écologiste du sol à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), a coordonné le chapitre sur le recyclage des nutriments, un des «services» écosystémiques très bouleversés par l’activité humaine. Avec des spécialistes du monde entier, il a dressé un bilan de l’appauvrissement ou de l’enrichissement des sols en nutriments, évalué l’augmentation de la production d’azote, proposé des solutions. Les coordinateurs se sont réunis deux fois par an pour donner une cohérence à cet énorme travail de collecte de données. «Le terme de « service rendu par les écosystèmes » a permis à des écologistes, des économistes et des sociologues de travailler ensemble. Et, parmi les grands groupes de services, on a retenu les services culturels. Il y a vingt ans, on aurait eu honte de mettre en avant l’esthétique.» Les experts tirent quatre grandes conclusions de leur étude. Tout d’abord, les humains ont modifié les écosystèmes plus rapidement et plus profondément au cours des cinquante dernières années qu’à tout autre moment de leur histoire, essentiellement pour répondre à des besoins croissants en nourriture, eau douce, bois, fibres et combustibles. Plus de terres ont été mises en culture depuis 1945 que pendant les XVIIIe et XIXe siècles réunis. Plus de la moitié des engrais azotés synthétiques utilisés pour l’agriculture (mis au point en 1913) l’ont été depuis 1985. Facture. Deuxième constat, ces changements des écosystèmes ont permis d’augmenter le bien-être humain. Mais la facture est lourde. Les cultures, l’élevage et l’aquaculture ont connu un essor spectaculaire qui a accompagné la croissance démographique, mais néanmoins insuffisant pour éradiquer la faim dans le monde. Et la soif de ressources se traduit déjà par des stocks de pêche et d’eau douce inférieurs aux besoins. Cette dégradation devrait s’aggraver au cours des cinquante prochaines années, ce qui fera obstacle à la réalisation des objectifs du millénaire, adoptés par l’ONU en 2000 et qui visent à réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim d’ici à 2015. La quatrième des conclusions donne une note plus optimiste : des changements importants de politique et de pratique peuvent encore renverser la tendance. «L’Organisation mondiale du commerce, par exemple, devrait analyser les résultats de cette évaluation et en tirer des conclusions, comme le lien est de plus en plus étroit entre les questions de développement et la gestion de la nature et des écosystèmes», souligne Salvatore Arico, de la division des sciences écologiques et de la Terre à l’Unesco. «Mais notre message s’adresse aussi à la société civile, qui peut faire pression sur les gouvernements.» Le rapport précise que les changements majeurs indispensables n’ont pas été amorcés. Pire, la tendance est à l’aggravation des dégradations.
Libération 31 mars 2005
source : https://www.millenniumassessment.org/en/index.html
Rapport de synthèse de l’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire
Une nouvelle alerte en 2019 :
Forêts tropicales en régénération : des siècles avant de retrouver la composition des forêts anciennes
Les forêts tropicales abritent l’écrasante majorité des espèces d’arbres dans le monde (53 000 espèces recensées). Or, plus de la moitié de ces forêts ne sont pas des forêts anciennes, mais des forêts à régénération naturelle, qui repoussent après une déforestation souvent liée à l’agriculture ou à l’élevage du bétail, suivie de l’abandon de ces terres. En Amérique latine tropicale, les forêts en régénération couvrent jusqu’à 28 % de la superficie terrestre. Contribuent-elles à conserver la diversité des arbres tropicaux ? Pas à moyen terme, selon une étude publiée le 6 mars 2019 dans Science Advances : cinq décennies suffisent en moyenne pour retrouver, dans ces parcelles en régénération, le nombre d’espèces présentes dans des forêts anciennes bien conservées, mais il faut des siècles avant que leur composition ne ressemble à celle des forêts anciennes (après 20 ans de repousse, seulement 34 % des essences identifiées dans des forêts anciennes voisines sont inventoriées dans celles en régénération).
Une nouvelle alerte en 2021
Mars 2021, entre déforestation et dégradation pernicieuse, la destruction du vivant ne cesse d’accélérer :
Une cartographie sans précédent révèle une perte de 220 millions d’hectares de forêts tropicales humides depuis 1990. « Les données satellites nous montrent que, entre 1990 et 2020, ce sont environ 7 millions d’hectares de forêt tropicale humide qui ont disparu en moyenne chaque année. Cela équivaut environ à la taille de l’Irlande, tous les ans »
Carte des forêts tropicales humides restantes en janvier 2020 (panneaux par continents) © Science Advances , Vancutsem et al. 2021.
Les pertes en biomasse et en diversité sont massives. Les perturbations climatiques locales accroissent la dégradation (sécheresses et incendies) et entraînent des conséquences planétaires.
Long-term (1990–2019) monitoring of forest cover changes in the humid tropics
https://advances.sciencemag.org/content/7/10/eabe1603
et encore :
Kees Gouyn – forêt javanaise
DEFORESTATION OF INDONESIA IS MADE POSSIBLE BY :
THE COMPANIES BEHIND THE WOOD INDUSTRY
liste présentée par Greenpeace
Elle figure aussi sur le site de Patrick Rouxel, le réalisateur de GREEN, le film
http://www.whaleofatime.org/community_01/community_member.php?username=Patrick+Rouxel
Sinar Mas Group – Indonesia
Salim Group – Indonesia
Barito Pacific Group – Indonesia
Bakrie & Brothers Group – Indonesia
Tanjung Lingga – Indonesia
Astra International – Indonesia
Djajanti Group – Indonesia
Kalimanis Group – Indonesia
Kayu Lapis Group – Indonesia
Korindo Group – Indonesia
Gudang Garam – Indonesia
Raja Garuda Mas Group – Indonesia
PT Uniseraya Group – Indonesia
PT Diamond Raya – Indonesia
Mitra Usaha Sejati Abadi (MUSA) – Indonesia
Surya Dumai – Indonesia
Sumalindo Lestari Jaya Group – Indonesia
PT Inhutani – Indonesia
Benua Indah Group – Indonesia
Lyman Group – Indonesia
Alas Kusuma Group – Indonesia
Sumber Mas Group Samarinda – Indonesia
Hasko Group – Indonesia
Central Cipta Murdaya Group – Indonesia
PT Tanjung Kreasi – Indonesia
Rimbunan Hijau – Malaysia
WTK Group – Malaysia
Samling Global Limited – Malaysia
Kerwara Limited – Malaysia
THE COMPANIES BEHIND PULP AND PAPER INDUSTRY
Sinar Mas Group- Indonesia
Asia Pulp and Paper (APP) – Indonesia
Indah Kiat – Indonesia
Kertas Nusantura – Indonesia
Kalimanis Group – Indonesia
Raja Garuda Mas – Indonesia
Kiani Kertas – Indonesia
Raja Garuda Mas International – Indonesia
Asia Pacific Ressources International Holdings (APRIL) – Indonesia
PT Inti Indorayon Utama – Indonesia
PT Riau Andalan Pulp and Paper – Indonesia
PT Tanjung Enim Lestari Pulp and Paper (TEL) – Indonesia
PT Musi Hutan Persada Pacific Timber – Indonesia
PT Arara Abadi – Indonesia
United Fiber System Limited (Unifiber) – Singapore
Jaakko Pöyry – Finland
THE COMPANIES BEHIND THE PALM OIL PRODUCTION
Sinar Mas Group – Indonesia
Astra Agro Lestari – Indonesia
Raja Garuda Mas International – Indonesia
Asian Agri – Indonesia
Salim Group – Indonesia
Inti Indosawit Subur – Indonesia
Musim Mas Group – Indonesia
Duta Palma – Indonesia
Inexco – Indonesia
Indofood Sukses Makmur – Indonesia
Makin Group – Indonesia
London Sumatra – Indonesia
Bakrie and Brothers – Indonesia
Anglo Eastern Plantations Plc – Indonesia
First Resources Limited – Indonesia
Agro Group – Indonesia
Austindo Nusantara Jaya – Indonesia
Surya Dumai Group – Indonesia
Sime Darby Group – Malaysia
IOI Group – Malaysia
JC Chang Group – Malaysia
Guthrie – Malaysia
Golden Hope – Malaysia
Kuala Lumpur Kepong – Malaysia
Asiatic Development – Malaysia
Boustead Holdings – Malaysia
United Plantations – Malaysia
IJM Plantations – Malaysia
Tradewinds Plantation – Malaysia
Golden Agri – Singapore
CTP Holdings Pte Ltd – Singapore
Wilmar / Kuok / ADM – USA
Cargill – USA
MP Evans Group – United Kingdom
Socfindo – Belgium
THE BANKS AND FINANCIAL INSTITUTIONS SUPPORTING IN THE ABOVE INDUSTRIES
World Bank
International Monetary Fund (IMF)
International Finance Corporation (IFC)
World Trade Organization (WTO)
Asian Development Bank (ADB)
World Resources Institute (WRI)
COFACE – France
Export Credits Guarentee Department (ECGD) – United Kingdom
Export Import Bank (EX-IM) – USA
Overseas Economic Cooperation Fund – Japan
Finnvera – Finland
Export Development Canada – Canada
Export Credit Guarantee Board – Sweden
CellMark – Sweden
Gerling-NCM – Germany
National Machinery Equipment Import Export Corporation (CMEC) – China
China Export & Credit Insurance Corporation – China
Sinar Mas Bank – Indonesia
ABN Amro Bank – Indonesia
Bank Central Asia – Indonesia
Bank Mandiri – Indonesia
Babobank Duta – Indonesia
Bank DBS – Indonesia
Bank Panin – Indonesia
Bank Resona Perdania – Indonesia
Danareksa Securities – Indonesia
OCBC Bank – Singapore
DBS Bank – Singapore
AFC Merchant Bank – Singapore
CIBM Group – Malaysia
Malayan Banking – Malaysia
SOCFIN – Belgium
Sipet – Belgium
Bank Brussels Lambert – Belgium
Raifeisen Zentralbank Österreich AG – Austria
Andritz – Austria
Rabobank – Netherlands
ING Bank– Netherlands
Fortis Bank – Netherlands
German Development Bank (DEG) – Germany
Deutsche Bank – Germany
Commerzbank – Germany
HSH Nordbank AG – Germany
HSBC – United Kingdom
Legal & General – United Kingdom
Barclays – United Kingdom
Standard Chartered Bank – United Kingdom
Royal Bank of Scotland – United Kingdom
Edinburgh Java Trust – United Kingdom
Collins Stewart – United Kingdom
Loyds Bank – United Kingdom
Numis Corporation – United Kingdom
Astra Zeneca – Sweden / United Kingdom
UBS – Switzerland
Credit Suisse – Switzerland
Goldman Sachs – Switzerland
Bank of Tokyo-Mitsubishi (UFJ) – Japan
Mizuho Bank – Japan
Vivendi Water – France
Natixis – France
BNP Paribas – France
Credit Agricole – France
AXA – France
Société Générale – France
Citibank – USA
Cornell Capital Partners – USA
Merrill Lynch – USA
Morgan Stanley – USA
JP Morgan Chase – USA
Lehman Brothers – USA
Amroc – USA
Blackrock – USA
THE COMPANIES TRADING OR BUYING WOOD PRODUCTS FROM INDONESIA
CSH Industrial Group – Singapore
Aeonic International Trade – Singapore
Wajilam Exports – Singapore
Jason Parquet – Singapore
Neeshai Trading – Singapore
Nature Wood – SIngapore
Chippel Overseas Supplies – Singapore
Tong Hin Timber Group – Singapore
Sitra Holdings – Singapore
Chiang Leng Hup Plywood – Singapore
Pargan – Singapore
Sunlight Mercantile – Singapore
Sunrise Doors International – Singapore
Wason Industries – Singapore
Dowlet Trading Enterprises – Singapore
Pan Majestic Holdings – Malaysia
Acmeco Ventures – Malaysia
Flooring Box – Malaysia
Hok Lai Timber – Malaysia
Kim Teck Lee Timber Flooring – Malaysia
McCorry Group – Malaysia
Sumec International Technology Trade – China
Jiangsu Kuaile Wood Industry Group – China
Xiamen Xinda Import Export Trading Company – China
Sino Forest Corporation – China
Celandine Co. – China
Montague Meyer – United Kingdom
Wolseley Group – United Kingdom
Homebase – United Kingdom
Habitat – United Kingdom
International Plywood – United Kingdom
Premier Forest Products – United Kingdom
Kingfisher Group (B&Q, Castorama, Brico Dépôts, Hornbach) – United Kingdom
John Lewis – United Kingdom
Travis Perkins – United Kingdom
Kiani – United Kingdom
Wolseley Group – United Kingdom
Maison du Monde – United Kingdom
Jewson – United Kingdom
Allied Carpets – United Kingdom
Caledonian Plywood – United Kingdom
Cipta – United Kingdom
Wood International Agency – United Kingdom
Armstrong World Industries – USA
Lowe’s – USA
Koch Industries Inc. – USA
Chesapeake Hardwoods – USA
Plywood Tropics – USA
Geogia Pacific – USA
Taraca Pacific – USA
North Pacific Lumber – USA`
Far East American – USA
IHLO sales & Imports – USA
The Home Depot – USA
Les Mousquetaires (Bricomarché) – France
Leroy Merlin – France
Saint Gobain Group (Point P / Lapeyre / Jewson / Raab Karcher / Dahl) – France
Maison Coloniale – France
Pier Import – France
Pont Meyer – Netherlands
Hoek Lopik – Netherlands
Oldeboom – Netherlands
Tarkett – Germany
Possling – Germany
Roggemenn – Germany
Daiken – Japan
Seihuko – Japan
Nippindo – Japan
Kahrs – Sweden
IKEA – Sweden
DLH Group – Denmark
Junckers – Denmark
Finnforest – Finland
FEPCO – Belgium
Glencore International – Switzerland
Goodfellow – Canada
THE COMPANIES TRADING PULP AND PAPER FROM INDONESIA
United Fiber System Limited (Unifiber) – Singapore
PaperlinX Asia – Singapore
International Paper Company – USA
Weyerhaeuser Company – USA
Kimberly-Clark – USA
MeadWestvaco Corporation – USA
Procter & Gamble – USA
Koch Industries – USA
OJI Paper – Japan
Nippon Paper Group – Japan
Sumitomo Forestry Co – Japan
Marubeni Corporation – Japan
Itochu -Japan
Marubeni – Japan
Sojitz – Japan
Stora Enso Oyj – Finland
UPM-Kymmene Corporation – Finland
Metsälliitto – Finland
Cellmark – Sweden
Bomo-Cypap Pulp and Paper– Cyprus
THE COMPANIES TRADING OR BUYING PALM OIL FROM INDONESIA
Sinar Mas Group – Indonesia
Permata Hijau Sawit – Indonesia
Golden Agri – Indonesia
Indofood Sukses Makmur – Indonesia
Arnott Indonesia – Indonesia
Wilmar Group – Singapore
Charleston Holdings (Tropical Oil Products) – Singapore
Pacific Rim Plantations Services – Singapore
Olam International – Singapore
Intercontinental Oils and Fats – Singapore
Lam Soon – Singapore
Kuok Group – Malaysia
Sime Darby – Malaysia
Giant – Malaysia
Mitsui & Co – Malaysia
Yee Lee Corporation – Malaysia
Intercontinental Specialty Fats – Malaysia
SSD Oils Mills Co – India
Nirma – India
Hindustan Lever – India
Godrej Industries – India
China Grains & Oils Group Corporation – China
China National Vegetable Oil Corporation – China
Beijing Orient-Huaken Cereal & Oil – China
Beijing Heyirong Cereals & Oils – China
Cargill – USA
Bunge – USA
Archer Daniels Midland (ADM) – USA
Kentuky Fried Chicken (KFC) – USA
Kraft – USA
ConAgra Trade Group Inc. – USA
Reckitt Benckiser – USA
Procter & Gamble – USA
Johnson & Johnson – USA
Wal-Mart – USA
Hershey – USA
Kroger Co – USA
Shaw’s – USA
Safeway Inc – USA
Costco Wholesale Corporation – USA
Kroger Co – USA
Pepsi Co Inc. – USA
Krafts Food Inc. – USA
SYSCO – USA
Pizza Hut -USA
Mc Cain – USA
Burger King – USA
Mc Donalds – USA
US Foodservice – USA
Aramark – USA
Estée Lauder – USA
McKee Foods Corporation – USA
Kellogg’s – USA
Starbuck – USA
Colgate Palmolive – USA
Safeway – USA
Shaw’s – USA
Albertson’s – USA
Ahold – USA
Sara Lee Corporation – USA
Unilever – Netherlands / United Kingdom
HJ Heinz – United Kingdom
Cadbury Schweppes – United Kingdom
Body Shop International – United Kingdom
Tesco – United Kingdom
Sainsbury’s – United Kingdom
Boots – United Kingdom
Marks and Spencer – United Kingdom
Macphilips Foods – United Kingdom
Compas Group – United Kingdom
Associated British Foods – United Kingdom
Tate & Lyle – United Kingdom
Musgrave – United Kingdom
John Lewis Partnership – United Kingdom
Co-operative Group – United Kingdom
ASDA – United Kingdom
Britannia Food Ingredients – United Kingdom
United Biscuits – United Kingdom
Aarhus – United Kingdom
Northern Foods plc – United Kingdom
Burton’s Foods Ltd – United Kingdom
Croda – United Kingdom
Whitbread Group – United Kingdom
ICI – United Kingdom
ASDA – United Kingdom
Waitrose – United Kingdom
Morrisons – United Kingdom
Carrefour – France
Edouard Leclerc – France
Auchan – France
Pinault Printemps Redoute – France
Danone – France
Gillette – France
SAS Devineau – France
L’Oréal – France
Henkel – Germany
Cognis – Germany
Alfred C Toepfer International – Germany
Metro Group – Germany
Aldi Group – Germany
Schwarz Group – Germany
Rewe – Germany
Cognis – Germany
Cremer Oleo – Germany
Walter Rau – Germany
ALDI Group – Germany
Goodman Fielder – Australia
Gardner Smith – Australia
Coles Group – Australia
Australian Food – Australia
Woolworths Limited – Australia
Arnott’s – Australia
Foodstuffs – New Zealand
Progressive Enterprises – New Zealand
Ahold NV – Nertherlands
CSM – Netherlands
Cefetra – Netherlands
Glencore Grain – Netherlands
Nidera – Netherlands
Akzo Nobel – Netherlands
Nestlé – Switzerland
Barry Callebaut – Switzerland
Glencore International – Switzerland
Lindt – Switzerland
Florin – Switzerland
Nutriswiss – Switzerland
Coop – Switzerland
Migros – Switzerland
DaiEi – Japan
Kao Corporation – Japan
Saraya Co Ltd – Japan
Fuji Oil Group – Japan
Mitsubishi Corporation – Japan
Myojo Foods – Japan
Rainbow Energy Corporation – Japan
Arthur Goethels – Belgium
Delhalze Group – Belgium
FEDIOL – Belgium
Danisco – Denmark
Dragsbaek – Denmark
Goteborts Kex – Sweden
Cloetta Fazer – Sweden
Mills DA – Norway
Orkla Group – Norway
Saetre Kjeks – Norway
Kantolan Keksi – Finland
Musgrave Budgens Longis – Ireland
Savola – Saudi Arabia
Thai President Foods – Thailand
THE COMPANIES INVESTING IN BIO DIESEL MADE FROM PALM OIL
Wilmar Group – Singapore
Continental BioEnergy – Singapore
Carotino Sdn Bhd – Malaysia
Zurex Corporation – Malaysia
SPC Biodiesel – Malaysia
DXN Oleochemicals – Malaysia
PT Vision Renewable fuels – Malaysia
Natural Fuel – Australia
PME Biofuels – Australia
Mission NewEnergy Limited – Australia
Sterling Bioduels – Australia
Biofuels Corporation – United Kingdom
Greenergy – United Kingdom
BP International – United Kingdom
D1 Oils –United Kingdom
EDF Energy – United Kingdom
WHEB Biofuels – United Kingdom
Cargill – USA
BioFuel Merchants (BFM) – USA
BioX Group – Netherlands
Costal Energy limited – India
ED&F Man Biofuels – France
BioDiesel Oils – New Zealand
Neste Oil – Finland
OKQ8 – Sweden
ECO Solutions Co – South Korea
Rainbow Energy Corporation – Japan
Biopetrol Industries – Switzerland
AND OUR PASSIVITY