la SYRIE martyre pour l’exemple ?
la SYRIE martyre pour l’exemple ?
Guernica, Grosny, Srebrenica, Gaza, Alep…
et, maintenant, l’Ukraine
c’est la suite logique à la politique lâche et stupide des USA et de la Grande-Bretagne
La révolution trahie
Le monde immonde des « démocraties » occidentales montre chaque jour davantage son inanité et sa duplicité
Gaza juillet août 2014
comme en Syrie
pour l’exemple ?
sommaire
Dix ans de preuves accumulées et toujours l’impunité
été 2023 : Renaissance de la révolte
2022 – 2023 de la Syrie abandonnée au boucher de Bagdad à l’Ukraine sous les bombes de Poutine, une parfaite continuité
Juillet 2022 Syrie : la confession des fossoyeurs du régime Assad
Janvier 2022 : des dizaines de morts dans des combats entre forces kurdes et le groupe EI
Hicham Al-Hachémi assassiné à Bagdad
Après tant de lâchetés européennes, les « responsables » (?) gouvernementaux en rajoutent encore une couche !
La dictature syrienne et le régime de Poutine accroissent chaque jour l’abîme ouvert par la trahison d’Obama
Idlib, noyée sous les bombes
Lâcheté de la communauté internationale
L’agression turque ajoute au désordre
Bashar al Assad et son système
« Il y aura bientôt un nouveau bain de sang en Syrie et cela ne dérange pas grand monde« , par Salam Kawakibi
la disparition de Jamal Kashoggi, nouvelle étape d’une longue dérive mortifère
L’Arabie Saoudite saccage les vies et le patrimoine mondial
Syrie: un réfugié en France dessine la torture
François Hollande sort de sa réserve pour dénoncer la situation en Syrie
Syrie : et si la révolution n’avait pas eu lieu ?
Sous les bombardements du régime, la Ghouta orientale redoute une “nouvelle Alep”
Syrie : résolution à l’ONU, pluie de bombes sur la Ghouta orientale
OPERATION CESAR, par Garance Le Caisne
Syrie : la Ghouta se meurt en silence
SYRIE : DE CRIMES EN CRIMES
Syrie : le cri étouffé : France 2 diffuse un documentaire sur les viols du régime Assad
Le viol, arme de destruction massive en Syrie
Hypocrisie et lâcheté
Caméra au poing, une Syrienne nous fait vivre son exil
Démission de Carla del Ponte : la justice internationale en Syrie face à ses limites
Crimes contre l’humanité : des juges français à la peine
L’abattoir humain de la prison de Saidnaya, dossier d’Amnesty International
Bachar al-Assad, en lettres de sang, par par Jean-Marie Quéméner
YEMEN, la guerre continue, la faim gagne
Le Pen-Mélenchon, même combat en faveur de Bachar al-Assad
Première intervention après une énième attaque chimique, les Etats Unis anéantissent une base aérienne syrienne, ENFIN !
Haytham Al-Aswad, de Syrie et de France
Syrie : notre printemps martyrisé – Par Mustafa Aljarf
Je viens d’Alep, par Joude Jassouma
Vérité et justice pour la Syrie
Le ressentiment et la haine
Pourquoi la tragédie d’Alep n’a pas créé, ces derniers mois, d’indignation dans la société française ?
De grâce, monsieur Fillon… de Michel Touma, L’Orient, Le Jour, Beyrouth
Jean-Pierre Filiu : Obama nous a amenés là où nous sommes en Syrie
Pour Poutine et Assad, l’objectif est clair: tuer, tuer encore, tout ce qui peut l’être
La «question kurde» à l’heure de Daech
Géopolitique du chaos
Faut-il coopérer avec le régime syrien contre l’Etat islamique?
« Opération César » de Garance Le Caisne
Des réfugiés sont jetés à la rue à Saint-Ouen
Méditerranée : une quarantaine de migrants meurent étouffés dans la cale d’un bateau
Au fond du trou, tout au fond !
56% des français refusent que la France accueille des réfugiés
URBICIDE
Des migrants syriens arrivés à Kos en Grèce racontent leur calvaire
«Crimes de guerre»
L’alternative façon XXIème siècle
Daech va gagner sauf si…
Échec coupable en Syrie
Syrie : les déjà morts
Syrie Syrie Syrie… GAZA, etc.
J’étais à la manifestation pour Gaza, samedi 19 juillet, à Paris
La politique du pire
Israël frappe la maison du dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh à Gaza
Aussi bien que Bachar al-Assad, Netanyahou veut finir le travail
Attentat au Musée juif de Bruxelles
Un lien entre Damas et Washington ?
Bombardement de barils d’explosifs sur la province d’Alep
Le gouvernement américain se parjure et abandonne la Syrie
Syrie : le crime de trop appelle une riposte
Torture : les preuves par l’image
«Bachar al-Assad a un intérêt direct à « jihadiser » la révolution»
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un bref rappel des précédents :
sur la guerre d’Irak : Guerre à la vie et impuissance– 2003
Il faudrait commencer par bombarder Kissinger par Eduardo Galeano
sur la Guerre du Golfe : Guerre à la planète – 1991
…toujours à la fin de ce dossier :
le précédent de l’Espagne livrée aux fascistes par les gouvernements occidentaux
les bombardiers nazis au-dessus de Guernica
En Espagne, la non-intervention contre les armées fascistes a créé les conditions favorables à la seconde guerre mondiale :
Le sort réservé à l’Espagne éclaire toute l’histoire contemporaine
https://planetaryecology.com/le-sort-reserve-a-lespagne-eclaire-toute-lhistoire-contemporaine/
septembre 2023
10 ans après la trahison d’Obama et Cameron
l’encouragement à Assad et la porte ouverte au Hezbollah, à l’Iran des fanatiques, à Al-Nosra et à l’État Islamique…
Un sursaut ?
Pour la troisième semaine consécutive, des centaines de Syriens ont manifesté à Soueïda, dans le sud de la Syrie, foyer d’un renouveau contestataire contre le régime. Les protestataires n’hésitent pas à s’en prendre aux affiches à l’effigie du président et de son père, Hafez, symboles d’une dictature qui perdure depuis plus d’un demi-siècle.
Syrie: Tirs contre des manifestants anti-Assad à Soueïda
https://www.reuters.com/article/syrie-economie-manifestations-idFRKBN30J14O
Août 2023
Attaque chimique de 2013 à la Ghouta, en Syrie : «Dix ans de preuves accumulées et toujours l’impunité»
Témoin du massacre qui a fait des milliers de morts et de blessés le 21 août 2013 dans la banlieue de Damas, le Dr Mohamad Katoub poursuit depuis dix ans un combat contre l’impunité du régime Assad pour l’usage d’armes chimiques.
ci-dessous : 2022 – 2023 de la Syrie abandonnée au boucher de Bagdad à l’Ukraine sous les bombes de Poutine, une parfaite continuité
Renaissance de la révolte
Après avoir réclamé une amélioration des conditions de vie, puis la chute du régime, les manifestants ont exprimé ce dimanche 27 août leur opposition aux accords économiques signés par le pouvoir avec ses alliés, à savoir l’Iran et la Russie, qui contrôle une grande partie des infrastructures syriennes, rapporte le journal.
Des rassemblements similaires ont également été organisés dans la région de Deraa, foyer du soulèvement contre Assad en 2011, mais aussi à Alep (dans le Nord) et Deir Ez-Zor (dans l’Est).
Le régime est “en état d’alerte sécuritaire aux alentours de Damas […] pour éviter une propagation” de la vague de colère, rapporte Asharq Al-Awsat.
Manifestations en Syrie : « c’est une gifle formidable pour le régime de Bachar Al-Assad »
En Syrie, le réveil de la contestation du régime Assad
Des vidéos attestent de foules considérables, qui rappellent les scènes du début du soulèvement de 2011, en pleine période des « printemps arabes ». Connaissant la répression qui a suivi, il est impressionnant de voir de nouveau la population dans la rue pour défendre ses droits, face à un régime qui n’hésitera pas plus qu’hier à réprimer brutalement.
2022 – 2023 de la Syrie abandonnée au boucher de Bagdad à l’Ukraine sous les bombes de Poutine, une parfaite continuité
Dés lors qu’en 2013 les USA d’Obama-Kerry et la Grande-Bretagne de David Cameron ont décidé de trahir leurs engagements internationaux en abandonnant les Syriens sous les bombardements chimiques, tous les délires en ont été encouragés. Daesh, le Hezbollah, les extrémistes iraniens et… Poutine en ont immédiatement profité pour pour faire de la Syrie martyre leur zone d’entrainement et la base arrière de leurs actions (attentats de Paris, Bruxelles, etc.). L’invasion de la Crimée et du Donbass (2014), l’entrée de l’armée russe en Syrie en 2015, et la guerre étendue à toute l’Ukraine en sont des conséquences.
Libération du 3 février 2023
Autre conséquence, la Syrie est devenue un narco-État :
(…) Le trafic de captagon est une source d’inquiétude pour les autorités des pays de la région non seulement en raison des effets de la drogue mais aussi parce qu’il profite à une multitude d’acteurs, parmi lesquels des membres du régime syrien, qui contrôlent ce trafic. La Syrie peut effectivement être décrite comme un narco-Etat dans la mesure où le revenu de la contrebande de drogue dépasse celui provenant de sources de revenus légitimes. Il est même probable que le captagon soit devenu la première source de devises étrangères pour le régime syrien (…)
PLAINE DE LA BEKAA, LIBAN: Une décennie d’effroyable guerre civile a laissé la Syrie en ruines et fragmentée mais une drogue traverse toutes les lignes de front: le captagon.
Ce stimulant, autrefois associé aux jihadistes du groupe Etat islamique, a donné naissance à une industrie illégale de plus de 10 milliards de dollars qui soutient le régime paria du président Bachar al-Assad, mais également nombre de ses ennemis.
https://www.arabnews.fr/node/311341/monde-arabe
Juillet 2022
Syrie : la confession des fossoyeurs du régime Assad
Réprimer, torturer, tuer. Cela, le régime de Bachar Al-Assad sait le faire avec une efficacité qui n’est plus à démontrer depuis le début de la révolution, en mars 2011. Mais tuer ne suffit pas, il faut aussi se débarrasser des corps. Les cadavres sont toujours un problème pour les régimes totalitaires, au minimum un problème logistique. Deux récits, que Le Monde a recueillis et recoupés, permettent de comprendre la façon dont le régime syrien a enterré secrètement les corps de dizaines de milliers de victimes, tuées dans les geôles et les centres d’interrogatoire, dans des manifestations ou des combats, ou encore mortes des suites de leurs blessures à l’hôpital. Il s’agit essentiellement de civils – et non pas de combattants rebelles – happés par la machine de mort qui s’est mise en branle en 2011 pour empêcher et écraser le soulèvement qui demandait une libéralisation du régime.
(…)
« Obama nous a amenés là où nous sommes en Syrie »
Comment l’Amérique d’Obama ment sur la menace jihadiste
Barack Obama persiste à falsifier la réalité des faits au Moyen-Orient avec la même impudeur que son prédécesseur l’avait fait pour justifier en 2003 la désastreuse invasion de l’Irak. Le président américain intoxique le monde entier sur l’état effectif de la menace jihadiste afin de justifier une politique pourtant défaillante. La commission du renseignement de la Chambre des représentants vient de dénoncer une intoxication systématique au cours des deux dernières années.
ENFIN !
le 2 mars 2021
L’ONG franco-syrienne SCM (centre syrien des médias et de la liberté d’expression) a déposé plainte pour crime de guerre et crime contre l’humanité pour les attaques des 5 et 21 août 2013 en Syrie. Ces attaques aux gaz neurotoxiques ont fait plus de 1.400 morts et des milliers de blessés. franceinter.fr/la-justice-francaise-saisie-pour-les-attaques-chimiques-contre-la-population-syrienne-en-2013
Avril 2022
Attaques chimiques en Syrie : de nouvelles preuves déposées en France, en Allemagne et en Suède
«Cinq ans après l’attaque au gaz sarin contre Khan Cheikhoun, le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), Syrian Archive, l’Open Society Justice Initiative (OSJI) et Civil Rights Defenders déposent des preuves supplémentaires auprès des autorités d’enquête et de poursuite en Allemagne, en France, et en Suède»
Août 2021
S’il n’en reste qu’une
« Abandonner les Kurdes, comme les Afghans aujourd’hui, est une faute politique »
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-vendredi-20-aout-2021
mars 2020
La Syrie de Najah Albukaï
avec Hissam Saad
https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-30-mars-2021
janvier 2022
des dizaines de morts dans des combats entre forces kurdes et le groupe EI
juillet 2020
Le spécialiste du djihadisme Hicham Al-Hachémi assassiné à Bagdad
(…) M. Al-Hachémi avait vigoureusement pris position en faveur de la révolte populaire lancée en octobre, qui réclamait une refonte totale du système politique irakien et dénonçait la mainmise iranienne sur Bagdad.
Durant les six mois de contestation, plusieurs dizaines de militants ont été assassinés par des hommes armés, souvent à mobylettes, près de leur domicile. Les autorités continuent d’assurer ne pas pouvoir identifier les auteurs. En septembre, avant même qu’éclatent les manifestations sans précédent de l’automne, Hicham Al-Hachémi avait été menacé de mort ainsique 13 autres personnalités irakiennes par des groupes en ligne pro-Iran.
mars 2020
Après tant de lâchetés européennes, les « responsables » (?) gouvernementaux en rajoutent encore une couche !
Le Tweet d’Emmanuel Macron, identique à celui émis, dimanche 1er mars, par Charles Michel, président du Conseil européen, exprimant tous deux leur soutien à la Grèce pour « protéger les frontières » de l’Europe en réaction à un afflux de migrants en provenance de Turquie, a agi comme une nouvelle douche froide. « Ce qui se passe actuellement est une illustration concrète de la “forteresse Europe” »
lemonde.fr
Amnesty dénonce la criminalisation des actes de solidarité avec les migrants en Europe
février 2020
La dictature syrienne et le régime de Poutine accroissent chaque jour l’abîme ouvert par la trahison d’Obama
« Les experts considèrent que ce qui s’est passé aujourd’hui à Idlib n’a pas d’équivalent pendant les neuf dernières années, date à laquelle la guerre civile a commencé en Syrie. Vous avez 3,5 millions de personnes qui habitent à Idlib, déjà 950 000 qui sont parties sur la route de l’exil, la situation est désastreuse », déplore-t-il. Et si on ne meurt pas des bombes, on meurt du froid ? « Il fait très froid et il y a déjà eu des centaines d’enfants qui ont perdu la vie à cause du froid, du manque de produits sanitaires, du manque de médicaments. On n’a pas eu de situations équivalentes depuis la Seconde Guerre mondiale », avance Ardavan Amir-Aslani.
francetvinfo.fr
2012 – 2020 : 8 ans de cadeaux à Bachar El Assad et à Poutine
janvier 2020
Idlib, noyée sous les bombes
Les villes sont rasées les unes après les autres par les bombardements russes et syriens, les réfugiés se comptent par centaines de milliers: la Turquie semble près de déclarer forfait
Khan Cheikhoun, 52 000 habitants avant la guerre? La ville est presque entièrement rasée, transformée maintenant en un amas de ruines. Maarat al-Numan, environ 80 000 habitants (dont 20 000 réfugiés qui avaient fui d’autres combats)? En miettes, elle aussi, alors que l’armée syrienne n’y est même pas encore entrée. Ariha, encore, et les 40 000 personnes qui s’y trouvent ? Soumise à des bombardements russes et syriens incessants, elle est en train de suivre le même chemin. Le sort d’Idlib, du nom de cette région du nord-ouest de la Syrie qui échappe encore au contrôle de Damas, est en voie d’être «réglé», dans le sang, dans la honte, et dans la quasi-indifférence générale.
« lâcheté de la communauté internationale« , retour sur un documentaire de 2014
Ces journaux intimes, qui se forment au fur et à mesure, disent l’exaltation des débuts, les premières victoires, la contre-attaque du régime, la guerre totale, la mort, la lâcheté de la communauté internationale…
octobre 2019
L’agression turque ajoute au désordre en faisant le jeu des terrorismes, de Poutine et du totalitarisme syrien
http://www.leparisien.fr/international/offensive-turque-contre-les-kurdes-que-la-france-nous-envoie-des-armes-ou-des-soldats-15-10-2019-8173632.php?fbclid=IwAR2l7AQwHqb-9T_LaaH-UmhnGf40jBd_HdjRy_zcgcC85fpvgxbKqxubdU0
L’interdiction aérienne toujours pertinente 8 ans après…
Seul problème : l’enchaînement des désastres créés par les administrations Bush père, Bush fils, Obama/Kerry, maintenant Trump, appuyées par les administrations Blair/Camerone/Johnson… et l’inexistence politique de l’Europe réduite à la gestion du capitalisme
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mars 2019
Débat : En Syrie, le silence ne doit pas recouvrir les crimes commis à Idlib
« Pourquoi le monde a-t-il abandonné ?
Pourquoi son terrible silence ?
Pourquoi nul ne se préoccupe-t-il de nous ?
Pourquoi personne n’est-il solidaire de notre destin ?
Sommes-nous sans valeur ?
Sommes-nous seulement des numéros ?
Qu’arrive-t-il au monde ? »
Tel était, il y a quelques jours, le message de Fared, citoyen journaliste et photographe syrien, de la province d’Idlib. Et ce message, il avait été répété maintes fois depuis le début de la guerre d’Assad contre son peuple, et plus encore depuis les massacres de Homs, de la Ghouta, de Deraa et le siège puis la chute d’Alep
https://theconversation.com/debat-en-syrie-le-silence-ne-doit-pas-recouvrir-les-crimes-commis-a-idlib-113701
Bashar al Assad et son système,
cela fait beaucoup de gens insondables, avec une intelligence et une conscience limitées, anesthésiées. Beaucoup beaucoup de gens coupés des autres, de la vie et du monde. Des gens capables de tuer leurs voisins, de les torturer longuement, de tout écrabouiller autour, de dévaster leur propre patrimoine, de détruire leur terre, de détruire la Terre, abrutis au point de se condamner à mort. Encore beaucoup de gens en Syrie aujourd’hui. Beaucoup de gens en Libye il y a peu. Beaucoup de gens au Cambodge hier et en Chine encore aujourd’hui. Beaucoup de gens un peu partout. Beaucoup de gens dans les entreprises de la conquête des marchés, dans les banques de la haute spéculation, dans les officines boursières, dans les partis de la collusion avec le système mortifère, etc. Beaucoup de gens en train de détruire la biosphère sans aucun souci du lendemain. A part l’uniforme, en quoi diffèrent-ils des premiers ?
« (…) avec la liberté, se perd en un coup la vaillance : les gens subiets n’ont point d’allegresse au combat ni d’aspreté ; ils vont au danger quasi comme attachés et tous engourdis par manière d’acquit, et ne sentent point bouillir dans leur coeur l’ardeur de la franchise (…) »
Etienne de la Boétie
Et, aujourd’hui, ils sont innombrables.
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octobre 2018
Salam Kawakibi, directeur du centre arabe de recherche et d’étude politique, ancien directeur de l’Institut Français du Proche-Orient, à Alep,
« Il y aura bientôt un nouveau bain de sang en Syrie et cela ne dérange pas grand monde«
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-06-septembre-2018
octobre 2018
la disparition de Jamal Kashoggi, nouvelle étape d’une longue dérive mortifère
Au début était une révolution :
Yémen : la contestation populaire ne faiblit pas
http://www.dailymotion.com/video/xil4s3_yemen-la-contestation-populaire-ne-faiblit-pas_news
Le totalitarisme redresse la tête au Yémen
http://french.irib.ir/galeries/item/109415-y%C3%A9men
A Bahreïn et au Yémen, l’oligarchie en profite pour massacrer sous la protection de l’Arabie Saoudite.
http://www.youtube.com/watch?v=0z5a8rBKx0c
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L’Arabie Saoudite saccage les vies et le patrimoine mondial
Le musée de Dhamar, la mosquée al-Mahdi du XIIe siècle, tous inscrits à l’Unesco, ont subi les bombardements des raids saoudiens. Le désastre ne suscite aucune réaction de la communauté internationale.
Au Yémen, les raids de l’aviation saoudienne, qui pourchassent les milices chiites houthistes (soutenues par l’Iran et par l’ancien président Ali Abdallah Saleh, qui ne rêve que de déboulonner son successeur Abd Rabbo Mansour, lui-même réfugié à Ryad…), ne font pas dans le détail. Depuis mars dernier, on compte, selon l’ONU, 4 300 morts, dont de nombreux civils, 10 000 blessés et 1,2 million de déplacés, mais aussi de considérables dégâts en matière de patrimoine. Classée à l’Unesco, la vieille ville de Sanaa, perchée à 2 200 mètres d’altitude et habitée depuis plus de 2 500 ans, avec ses 103 mosquées, 14 hammams et maisons-tours en terre qui grimpent à 30 mètres de haut, a subi de graves dommages. Dans le quartier al Qasimi, la mosquée al-Mahdi (XIIe siècle) a été soufflée par un missile. Les villes de Saada, Taëz et Aden — le fameux port du sud, construit à l’intérieur du cratère d’un volcan — ne sont pas plus épargnées. En milieu urbain dense, les frappes aériennes, fussent-elles « ciblées », sont toujours dévastatrices… Plus étrange, des sites isolés, sans valeur stratégique, ont aussi été pilonnés, comme la cité fortifiée pré-islamique de Baraqish, inhabitée, aux limites du désert, ou plus inoffensif encore, le Musée régional de Dhamar, qui abritait des milliers d’objets de la civilisation Himyarite.
(…)
http://www.telerama.fr/…/au-yemen-le-patrimoine-culturel-a-…
http://www.unesco.org/…/unesco_director_general_condemns_…/…
http://fr.globalvoicesonline.org/2015/06/17/187152/
http://www.itele.fr/monde/video/le-patrimoine-du-yemen-fait-les-frais-de-la-guerre-132127
des destructions qui disent la vérité du régime et de ceux qui le soutiennent
L’Arabie Saoudite saccage même La Mecque
Les autorités saoudiennes ont décidé de démolir la demeure d’Abou Bakr Al-Siddîq, dit « le véridique», premier converti et calife de l’Islam en un hôtel de luxe et transformer la maison de Khadija, première épouse du prophète Mohamed en des toilettes publiques. (…)
Prochaine sur la liste, d’après un plan récemment publié : la maison de naissance du prophète Mohamed qui se transformera peut-être en un building avec centre commercial de luxe au grand dam des millions de pèlerins de La Mecque.
Le gouvernement saoudien se livre ainsi depuis plus d’une vingtaine d’années à une campagne de destruction irréversible d’édifices historiques et religieux « pour les remplacer par des hôtels haut de gamme et des centres commerciaux accessibles aux plus riches » dans l’indifférence du monde musulman.
Loin de s’en cacher, il légitime ces destructions d’un patrimoine inestimable par la volonté d’étendre la ville et de maximiser le nombre de pèlerins potentiels, particulièrement les plus aisés. Une position décriée, mais également décrédibilisée par de nombreux experts qui soutiennent que l’extension de la ville peut tout à fait aller de pair avec la préservation de ces sites. D’après de nombreuses voix dissonantes, la véritable raison de ces ravages serait tout autre :ces démolitions seraient mûrement réfléchies, les wahhabites saoudiens, qui ont conquis La Mecque en 1924, voudraient imposer leur marque sur ces lieux saints et empêcher que ces sites ne fassent l’objet de vénération, ceci tout en dopant leur économie de luxe.
Le patrimoine historique de l’islam, trésor tout aussi historique et universel que religieux, est en piteux état : 95 % des bâtiments millénaires de La Mecque et de Médine ont été démolis dans les vingt dernières années.Selon le Président de la Fondation du patrimoine islamique, Irfan Ahmed Al-Alawi, moins de vingt édifices historiques datant de l’époque du Prophète subsisteraient.
La mosquée historique d’Abou Qubais et le fort ottoman d’al-Ajyad ont par exemple cédé la place à un palais et à complexe résidentiel et commercial. Un responsable saoudien sous couvert d’anonymat avait ainsi admis, en 2002, que « La forteresse [d’al-Ajyad] devait être démolie, car c’est le seul moyen d’exploiter la colline [Boulboul] » sur laquelle elle était érigée.La Turquie avait condamné ce saccage, la comparant à la destruction par les talibans, en mars 2001, des bouddhas géants de Bamiyan, et avait saisi également l’UNESCO bien que ce site ainsi que nombreux autres monuments musulmans ne figurent toujours pas sur la liste du patrimoine mondial. (…)
http://nawaat.org/portail/2013/05/02/arabie-saoudite-le-patrimoine-historique-de-lislam-menace-de-disparition-par-le-gouvernement/
Cimetières et tombeaux
Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé
Jannat al Mu’alla, l’ancien cimetière de La Mecque27
Tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l’Imam Musa al-Kazim
Tombeau d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998
Tombeau des Banu Hashim à La Mecque27
Tombeaux de Hamza et d’autres martyrs de la bataille d’Uhud27
Tombeau d’Eve à Djeddah, scellée avec du béton en 197527
La tombe de `Abdullah ibn `Abd al-Muttalib, le père de Mahomet, à Médine27
Sites religieux historiques
La maison de Mahomet où il serait né en 570.
Au départ devenue un marché d’animaux. Un bâtiment a ensuite été construit par dessus au début du xxie siècle à la suite d’un compromis.
La maison de Khadija, première femme de Mahomet. Les musulmans pensent qu’il aurait reçu la plupart de ses premières révélations en ce lieu. Après sa redécouverte pendant les travaux d’extension de la Mecque en 1989, elle fut recouverte par des toilettes publiques
La maison de Mahomet à Médine où il vécut après son départ de la Mecque.
La première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion. Elle est maintenant sous l’extension de la Mecque.
Démolition en projet
Concernant la mosquée de Médine où sont enterrés Mahomet, Abou Bakr et Omar ibn al-Khattâb.
Le ministère saoudien des affaires islamiques a publié en 2007 un rapport soutenu par Abdul Aziz ibn Abdillah Ali ash-Shaykh, le mufti politique d’Arabie saoudite, qui statue que « le dôme vert doit être démoli et les trois tombes doivent être aplanies dans la mosquée du prophète. ».
Ce point de vue a fait écho lors d’un discours du défunt Ibn ‘Uthaymîn, l’un des religieux wahhabites les plus illustres d’Arabie saoudite, décédé en 2001 : « nous espérons qu’un jour nous serons en mesure de détruire le dôme vert du prophète Mahomet […]. ».
http://latunisiededina.blogspot.fr/2015/04/wahabisme-saoudien-et-destruction-du.html
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août 2018
Syrie: un réfugié en France dessine la torture
http://www.liberation.fr/societe/2018/08/22/syrie-un-refugie-en-france-dessine-la-torture_1673894
François Hollande sort de sa réserve pour dénoncer la situation en Syrie
Dans cet entretien, il réclame que l’usage d’arme chimique ne soit plus la seule ligne rouge fixée par le dirigeants des « démocraties » occidentales. Au passage, il égratigne Barack Obama qui en avait dressée une en 2013 sans aller plus loin. « Les lignes rouges ne peuvent concerner les seules armes chimiques car cela implique à chaque fois de démontrer leur utilisation et de prouver quel côté l’a fait. (…) les bombardements délibérés des populations civiles, de quelque nature qu’ils soient, créent une situation humanitaire mais aussi politique inadmissible », dit-il.
Une zone d’exclusion aérienne dans la Goutha?
Il réclame, à court terme, l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Goutha où « les avions du régime syrien bombardent les hôpitaux et même les cimetières ». Cela nécessite cependant un accord de l’Onu et donc un revirement de la Russie qui bloque les projets de résolution.
(…)
L’ancien chef de l’Etat s’en prend également violemment à la Turquie. « Quel est cet allié à qui certains vendent des armes et qui utilise ses avions pour frapper des populations civiles ? Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés avec le soutien au sol de groupes djihadistes? », se demande François Hollande qui accuse Erdogan d’avoir négocié avec Poutine « un partage » de la Syrie.
avril 2018
Syrie : et si la révolution n’avait pas eu lieu ?
Les Syriens ont patienté pendant quarante ans, subissant une répression sans précédent, avant de se révolter. Leur reprocher les conséquences de la guerre, c’est absoudre le régime de ses crimes. (…)
Pour qui a suivi le discours des loyalistes du régime syrien durant ces sept années, les interventions de Bachar El-Assad, et les éloges de ses “poètes” et “artistes”, on y découvre leur degré de mépris pour les Syriens, la profondeur de leur haine envers ce peuple et leur désir de l’éradiquer. Le régime et ses sbires voudraient sortir de la “cohabitation forcée” avec la majorité du peuple. La révolution méritait la guerre selon le régime. Et ce fut une occasion inespérée pour s’emparer de la Syrie, voire la “coloniser”. Car c’est une véritable guerre de colonisation qui s’est déroulée, impliquant extermination, purification communautaire et changement démographique. (…)
Youssef Bazzi
Syria TV est l’une des nombreuses chaînes privées d’information syriennes avec un site multimédia. Basée en Turquie, elle se revendique des “valeurs de la révolution” appelant à une citoyenneté inclusive et rejetant la dictature comme l’extrémisme religieux. Syria TV a été créée en 2017 par un groupe de jeunes journalistes syriens.
Sous les bombardements du régime, la Ghouta orientale redoute une “nouvelle Alep”
L’aviation syrienne a violemment bombardé lundi l’enclave rebelle de la Ghouta orientale, tuant au moins 77 civils, dont 20 enfants. L’ONU a appelé à l’arrêt immédiat des frappes tandis que la presse internationale souligne le désespoir et l’extrême vulnérabilité des habitants sur place.
“Chaque minute, ce sont entre 20 et 30 obus qui s’abattent sur des zones résidentielles.” Le témoignage de l’activiste de l’opposition syrienne Mazen Al-Shami donne une idée de l’ampleur des bombardements qui touchent l’enclave rebelle de la Ghouta orientale, depuis dimanche. Au moins 77 civils, dont 20 enfants, ont été tués lundi par l’aviation de Bachar El-Assad dans des raids aériens d’une rare violence. Un carnage qui laisse entrevoir un assaut contre la dernière poche rebelle près de Damas.
Syrie: bain de sang dans la Ghouta orientale accablée par les bombes
Des dizaines de civils ont encore péri ce mercredi 7 février 2018 en Syrie. C’est le troisième jour de bombardement du régime de Bachar el-Assad sur la Ghouta orientale, près…
rfi.fr|De RFI
C’est curieux ce bredouillement permanent devant les alertes. Qu’il s’agisse de l’amiante, du réchauffement climatique, de la mise à mort de la biosphère, du déluge de bombes d’Assad… toujours, il faut que les « preuves » soient parfaitement établies. A chaque fois, les « responsables » en responsabilité ne reconnaissent des « preuves établies » que quand il est trop tard. « Responsables » ?
Plus bizarre encore, dans « la gauche » falsifiée depuis les années soixante et, surtout, depuis l’étouffement des courants critiques et alternatifs des années soixante (la nouvelle gauche), les défenseurs de Assad et de Poutine sont devenus légion et semblent vouloir ajouter un nouvel épisode au sabotage du mouvement social !
Aux admirateurs de gauche de la Syrie d’Assad
La galaxie pro-Assad en Europe
https://info.arte.tv/fr/la-galaxie-pro-assad-en-europe
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février 2018
nouvelle illustration de l’impuissance et de la duplicité, non seulement des politiques occidentaux largement responsables de la situation, mais également des populations devenues totalement apathiques
Syrie : résolution à l’ONU, pluie de bombes sur la Ghouta orientale
https://www.marianne.net/…/syrie-resolution-l-onu-pluie-de-…
rappel
Fin septembre 2016, après une trêve factice, ALEP est écrasée sous les bombes du boucher de Bagdad et de Poutine.
Cris d’orfraie de « la communauté internationale« .
Pourtant, c’était plus que prévisible.
On oserait même dire que tout a été fait pour en arriver là.
Le pouvoir étasunien (gouvernement de Barak Obama et Congrès, sans oublier John Kerry) et le pouvoir britannique (David Cameron) ont préparé cette catastrophe en trahissant leur propre engagement à intervenir pour réaliser une interdiction aérienne après les bombardement chimiques d’Assad en 2013.
De la sorte, ils ont fait un cadeau inouï à Poutine et à Assad, à Daech, à l’Iran totalitaire. Et aggraver la situation partout ailleurs (Palestine, Libye, Yémen…)
Qui peut croire que c’était une erreur ?
janvier 2018
OPERATION CESAR
Garance Le Caisne
Jamais des preuves aussi accablantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité n’avaient été divulguées alors qu’un conflit se poursuit. En Syrie un homme l’a fait. Son nom de code ? César. Ce photographe de la police militaire a risqué sa vie pour exfiltrer, pendant deux ans, 45 000 photos et documents de détenus torturés à mort. Il n’est jamais apparu devant des médias.
En janvier 2015, dans le magazine américain Foreign Affairs, le président Bachar el-Assad a affirmé que ce photographe militaire n’existait pas : « Qui a pris ces photos ? Qui est-il ? Personne ne sait. Aucune vérification de ces preuves n’a été faite. Ce sont des allégations sans preuves. »
César existe. L’auteur de ce livre a passé des dizaines d’heures avec lui. Son témoignage est exceptionnel. L’enquête sur le fonctionnement de la machine de mort syrienne, qui étaye son récit, est une plongée dans l’indicible.
http://www.editions-stock.fr/operation-cesar-9782234079847
décembre 2017
Syrie : la Ghouta se meurt en silence
Si le droit humanitaire est mort à Alep, doit-on le laisser mourir à nouveau dans cette région de la banlieue est de Damas, assiégée depuis 2013 ? Des médecins demandent une évacuation immédiate des personnes souffrantes et un accès humanitaire pour acheminer médicaments et nourritures.
http://www.liberation.fr/debats/2017/12/22/syrie-la-ghouta-se-meurt-en-silence_1618510
SYRIE : DE CRIMES EN CRIMES
on n’en finit pas de découvrir l’abomination du fascisme syrien toujours sous protection :
documentaire de Manon Loizeau diffusé mardi 12 décembre sur France 2
http://www.telerama.fr/…/a-voir-sur-telerama.fr,-syrie-le-c…
https://www.franceinter.fr/…/l…/l-instant-m-11-decembre-2017
« Syrie : le cri étouffé » : France 2 diffuse un documentaire sur les viols du régime Assad
« Je hurlais mais qui m’entendait ? Qui pouvait m’entendre ? ». En Syrie, de nombreuses femmes détenues dans les geôles du régime d’Assad ont longtemps crié en silence. Pendant cinq ans, depuis le début de la révolution, elles ont été victimes d’une arme d’autant plus redoutable qu’elle apparaît aujourd’hui encore comme l’un des plus grands « tabous » des sociétés arabes : le viol. Violées dans un premier temps en secret, dans les prisons, elles ont par la suite été abusées par l’armée au niveau des barrages, dans la rue voire à leur propre domicile, sous les yeux de leur mari et de leurs enfants. Pour détruire les combattants, les révolutionnaires, le régime a cherché à anéantir leurs épouses, leurs mères, leurs soeurs dont le corps est devenu à son tour une ruine et un champ de bataille.
décembre 2017
Une nouvelle révélation sur les abysses du fascisme syrien
Le viol, arme de destruction massive en Syrie
Des filles violées devant leur père, des femmes devant leur mari : dès le printemps 2011, le viol a été utilisé par le régime contre ses opposants. Témoignages.
C’est le crime le plus tu, perpétré actuellement en Syrie. Un crime massif, organisé par le régime et réalisé dans les conditions les plus barbares. Un crime fondé sur l’un des tabous les mieux ancrés dans la société traditionnelle syrienne et sur le silence des victimes, convaincues de risquer le rejet par leur propre famille, voire une condamnation à mort.
Hypocrisie et lâcheté
Pendant que les bombes de toutes sortes pleuvent sur le peuple syrien, le gouvernement français se tâte et se retâte, et se tâte encore :
Florence Parly, ministre des armées, n’a pas hésité à déclarer que la France pourrait agir… si des preuves sont établies. Et de rappeler les 3 critères qui permettraient de dire si LA LIGNE ROUGE a été franchie. Cette même LIGNE ROUGE qui a été franchie dès 2012 et n’a cessé de l’être depuis ! Cela fait 1 mois que ce gouvernement dit la même chose en boucle, attendant manifestement que Assad finisse au plus vite.
août 2017
Caméra au poing, une Syrienne nous fait vivre son exil
La vidéo que vous allez voir ne vous mettra pas de bonne humeur. Elle n’est ni drôle, ni inspirante. Mais elle pourrait vous animer d’une rage saine et légitime à l’encontre de la politique migratoire menée par l’Europe. Or, pour que les choses bougent, cette rage est plus que nécessaire, elle est précieuse.
Rania Mustafa Ali, jeune kurde de Syrie âgée de 20 ans, a fait le choix de quitter son pays en ruine dans l’espoir de s’offrir un avenir en Europe. Comme des milliers d’autres avant elle, elle a fui. Sauf que, elle, a tout filmé…
Des préparatifs à la boue des camps en passant par la traversée de la Méditerranée, les fauteuils roulants, les pleurs des enfants et les tirs des policiers, elle a tout enregistré, y ajoutant ses commentaires, ses larmes et ses sourires touchants, signes d’une incroyable adversité…
Résultat : ce petit film poignant qui donne toute la mesure du danger de l’exil et souligne avec effroi l’hallucinante cruauté de nos politiques.
http://positivr.fr/rania-mustafa-ali-syrienne-exil-camera-europe/
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Démission de Carla del Ponte : la justice internationale en Syrie face à ses limites
Carla del Ponte a expliqué (…) avoir le sentiment d’être « uniquement utilisée comme une enquêtrice alibi, sans soutien politique » à son poste de commissaire au sein de la commission internationale d’enquête sur la Syrie, que la magistrate, de nationalité suisse, occupe depuis septembre 2012. (…)
Carla del Ponte était parvenue, comme procureure du Tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie, à obtenir qu’un ancien chef d’État, le Serbe Slobodan Milosevic, comparaisse devant la justice internationale pour crimes de guerre. Près de cinq années passées au sein de la commission internationale d’enquête sur la Syrie ne lui ont en revanche pas même permis de dépasser le stade de l’investigation sur le conflit syrien.
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/Demission-Carla-del-Ponte-justice-internationale-Syrie-face-limites-2017-08-07-1200868230
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Crimes contre l’humanité : des juges français à la peine
Créé en 2012, le pôle spécialisé sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité enquête notamment sur les exactions commises en Syrie. Avec des moyens d’action limités et malgré des obstacles diplomatiques.
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L’abattoir humain de Saidnaya
Entre 2011 et 2015, chaque semaine, des dizaines de prisonniers ont été exécutés. Des pendaisons de masse réalisées dans le plus grand secret lèvent le voile sur une véritable politique d’extermination. (…)
Jusqu’à 50 personnes peuvent être pendues en une seule nuit. Les corps des victimes sont emportés en camion et enterrés secrètement dans des fosses communes. Leurs familles ne sont pas informées du sort qui leur a été réservé. On assure aux détenus qu’ils vont être transférés dans une prison civile en Syrie. Au lieu de cela, ils sont emmenés dans une cellule située au sous-sol de la prison, où ils sont passés à tabac. Ils sont ensuite transférés vers un autre bâtiment de la prison, toujours sur le site de Saidnaya, où ils sont pendus. Pendant tout le processus, les victimes gardent les yeux bandés. Elles ne savent pas quand ni comment elles vont mourir, jusqu’à ce que la corde leur soit passée autour du cou. (…)
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juin 2017
Discret, timide, associable, démarche d’échassier, épaules tombantes et ce cheveu sur la langue qui, la cinquantaine à peine franchie, le ferait presque passer pour un adolescent…
Bachar al-Assad se voyait ophtalmologiste à Londres, s’imaginait pouvoir se faire la belle et ne pas se soumettre à l’héritage du père, Hafez, le premier de la dynastie régnante. Le destin l’a rattrapé. Et le « lion » – traduction française de son patronyme – devint hyène. L’ophtalmo timide a achevé sa mutation sur les ruines d’Alep. Désormais bourreau, le maître de la Syrie règne sur un pays déchiré, dépecé, sur lequel il roule à tombeaux ouverts.
À ses côtés, les alliés étrangers : le grand frère iranien, le cousin Hezbollah, l’oncle russe… La grande famille des alchimistes du Proche-Orient.
Plus près encore, les deux femmes de sa vie : sa mère et sa femme. Son épouse surtout, la belle Asma, fille de la grande bourgeoisie sunnite d’Homs. Veuve noire des Syriens qu’ils soient rebelles ou loyalistes. Raffinée et élégante, à peine une trace d’accent trainant dans sa grammaire oxfordienne, femme de chiffres (elle se destinait à être banquière d’affaires), elle couve son mari, ses enfants, la Syrie et fait ses emplettes sur le net auprès de l’industrie française du luxe. Le diable, au pays de Cham, s’habille aussi en Prada. Et la mort accompagne les Assad et la Syrie. Une vie en lettres de sang.
Bachar al-Assad, en lettres de sang
par Jean-Marie Quéméner
Plon
avril 2017
YEMEN, la guerre continue, la faim gagne
(…) Au Yémen comme dans d’autres pays de la région, les conflits sont alimentés par la confrontation entre deux puissances rivales : l’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite. «Les Saoudiens prêtent aux Iraniens plus d’influence qu’ils n’en ont vraiment, estime Laurent Bonnefoy. L’Iran se positionne clairement en appui aux Houthis, mais si ce soutien s’arrêtait, le problème ne serait pas réglé pour autant. Car les raisons profondes du conflit sont intérieures.» Les rivalités historiques entre régions et tribus n’ont jamais disparu, dans un Yémen qui, pendant plus de vingt ans (1967-1990) était divisé en deux républiques.
Quelle est la situation humanitaire ?
Catastrophique. Depuis le début du conflit, les ONG et les agences humanitaires s’alarment de la dégradation de la situation. Pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, le Yémen ne survivait avant la guerre que grâce aux importations, qui assuraient 90 % de ses besoins. Les blocus ont achevé de le fragiliser. Les deux tiers de la population, soit près de 19 millions de personnes, ont aujourd’hui besoin d’une aide d’urgence, selon António Guterres.
http://www.liberation.fr/planete/2017/04/26/yemen-la-guerre-continue-la-faim-gagne_1565587
Le Pen-Mélenchon, même combat en faveur de Bachar al-Assad
par Jean-Pierre Filiu
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont tous deux sacrifié le peuple syrien à une vision littéralement inhumaine des relations internationales.
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont généralement décrits comme des « populistes », avec ou sans les précautions d’usage. Ces deux candidats à la présidentielle s’accordent pourtant pour nier au peuple syrien, non seulement son droit à l’autodétermination, mais sa réalité d’acteur de son propre destin.
LE PEN : BACHAR OU DAECH
Marine Le Pen ne s’embarrasse pas de nuances : la Syrie est confrontée selon elle à un « choix binaire » entre « Bachar al-Assad d’un côté et l’Etat islamique de l’autre ». Elle a exprimé cette prise de position lors de son déplacement à Beyrouth des 20 et 21 février 2017, affirmant que telle était son analyse « depuis le début de la crise syrienne ». Personne n’a relevé que les manifestations pacifiques contre le régime Assad ont éclaté en mars 2011 et que « l’Etat islamique en Irak et au Levant », désigné sous son acronyme arabe de Daech, n’a été proclamé qu’en avril 2013 dans la ville syrienne de Raqqa, soit plus de deux ans après « le début de la crise syrienne ».
(…)
Jean-Luc Mélenchon a toujours eu beaucoup de mal à accepter l’existence d’un peuple syrien doué de raison et voué à être souverain sur sa terre de Syrie. Cette terre n’est pas pour lui l’un des foyers majeurs de la civilisation universelle, c’est un espace vide où se déploient à loisir les stratégies de domination internationale, à l’image de ce jeu de Risk dont la candidat de la « France insoumise » a peut-être abusé dans sa jeunesse. En Syrie, il n’y a donc pas un dictateur qui opprime et des opprimés qui lui résistent : non, il y a un chef d’Etat, Bachar al-Assad donc, qui résiste à des projets « de gazoducs et de pipelines » imposés depuis l’étranger.
(…)
L’engagement de Marine Le Pen en faveur de Bachar al-Assad a l’avantage d’être clair et affiché. Celui de Jean-Luc Mélenchon se camoufle sous des élucubrations géopolitiques qui suscitent un authentique malaise. Mais l’une et l’autre ont bel et bien rejeté le peuple syrien dans les poubelles de l’Histoire. C’est le fruit pour eux d’une politique constante et réfléchie, à l’heure même où tous deux briguent l’Élysée.
http://filiu.blog.lemonde.fr/2017/04/16/le-pen-melenchon-meme-combat-en-faveur-de-bachar-al-assad/
Première intervention après une énième attaque chimique, les États Unis anéantissent une base aérienne syrienne
ENFIN !
Les États-Unis sont spectaculairement passés à l’attaque contre le régime de Bachar Al-Assad, jeudi 6 avril, en début de soirée, avec les frappes militaires contre une base de l’armée syrienne située près de Homs. Le bombardement à l’arme chimique d’un village tenu par les rebelles syriens, Khan Cheikhoun, mardi, imputé au régime, a fait basculer la nouvelle administration. « Aucun enfant de Dieu ne devrait avoir à subir une telle horreur », a déclaré Donald Trump, après les frappes, dans une allocution prononcée depuis sa résidence privée de Mar-a-Lago, en Floride. Selon les États-Unis, les avions impliqués dans l’attaque de mardi étaient partis de la base ciblée par cinquante-neuf missiles Tomahawk.
Un petit rappel… Discours du 21 août 2012 :
Barack Obama établit une «ligne rouge» en Syrie
«si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon équation», a affirmé le président américain. Avant d’ajouter qu’il s’agirait là d’une «ligne rouge» qui aurait des «conséquences énormes».
Discours du 21 août 2012
Le massacre de la Ghouta est un bombardement à l’arme chimique au gaz sarin qui s’est produit le 21 août 2013 pendant la guerre civile syrienne et a frappé les banlieues orientale et occidentale de Damas dans l’ancienne oasis de la Ghouta tenue par l’Armée syrienne libre. L’attaque a fait entre 322 et 1 729 morts selon l’opposition et Médecins sans frontières, une grande partie des victimes étant des civils.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_Ghouta
3 ans et demi après la spectaculaire trahison du gouvernement américain, 3 années et demi d’enlèvements, de tortures, de disparitions, de massacres et de stimulation des groupes extrémistes, 3 années et demi de pertes irréparables… la situation est beaucoup plus difficile, mais rester l’arme au pied serait pire encore.
Obama déclare qu’il n’a aucun regret d’avoir décommandé à la dernière minute une opération de représailles contre le régime de Bachar al-Assad, à l’été 2013, pour avoir employé des armes chimiques contre son peuple
http://tempsreel.nouvelobs.
Jean-Pierre Filiu : Obama nous a amenés là où nous sommes en Syrie
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-23-aout-2016
Comment Barack Obama a laissé la Russie dicter sa loi en Syrie
http://www.slate.fr/story/
Syrie : « Pourquoi les Américains n’ont-ils rien fait ? »
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/03/15/syrie-pourquoi-les-americains-n-ont-ils-rien-fait_4882787_3210.html?xtmc=americains_syrie&xtcr=1
Témoignage
Haytham Al-Aswad, de Syrie et de France
Haytham Al Aswad est né en 1996 dans la ville de Deraa en Syrie. Il avait 15 ans quand il a commencé à participer aux manifestations de la révolution syrienne. Cela fait 5 ans maintenant qu’il vit en France.
Il raconte les débuts de la révolution déclenchée par une répression démentielle qui s’exerce d’abord sur des enfants.
https://www.franceinter.fr/emissions/d-ici-d-ailleurs/d-ici-d-ailleurs-08-avril-2017
Syrie : notre printemps martyrisé – Par Mustafa Aljarf
Le parfum du printemps me parvient jusque dans mon asile alsacien. (…) Ce parfum me vient de mon pays, la Syrie, à 4 000 kilomètres de distance et six ans après. Mais que reste-t-il du printemps syrien ? Il n’y a pas de réponse rapide à cette question qui vient comme un poignard se planter au fond du cœur. Beaucoup disent aujourd’hui, certains avec nostalgie ou regret, d’autres avec hargne et rancune, qu’il n’y a jamais eu véritablement de printemps en Syrie. Que notre pays était condamné à l’hiver dur et long des dictatures ou à l’été brûlant et fou de l’extrémisme musulman.
Il y a six ans, à cette même époque de l’année, j’avais écrit sur ma page Facebook : «Nous sommes en mars, le printemps viendra-t-il chez nous aussi ?» C’était peu après la révolution tunisienne commencée le 17 décembre 2010, suivie de la révolution égyptienne le 25 janvier 2011, et enfin de celles du Yémen et de la Libye en février. C’était le temps des soulèvements, appelé le «printemps arabe». Un moment de légende qui a balayé, en quelques jours, des régimes que l’on croyait définitivement installés comme une maudite fatalité pour leurs peuples.(…)
Aux consciences honnêtes qui lisent ces mots et qui ne peuvent croire que la terreur de masse qui s’est abattue sur les Syriens n’est que la «guerre contre le terrorisme» menée par Vladimir Poutine et Bachar al-Assad, pour reprendre les mots de leur propagande. A ceux qui ne peuvent comprendre comment les événements ont si mal tourné. A tous, je voudrais dire que la seule raison de cette folie destructrice est que les Syriens ont osé faire le printemps dans cette partie aride du monde. Car leur révolte, dans cette région géostratégique si sensible, a introduit un facteur imprévu menaçant pour les intérêts établis par des puissances régionales comme l’Iran, Israël ou les pays du Golfe. Il s’agit là d’une faute mortelle. L’émergence de ce nouvel acteur aurait aussi pu provoquer des bouleversements géostratégiques pour de plus grandes puissances encore, tels les Etats-Unis, la Russie, la Turquie ou d’autres pays du Golfe. Il s’agit là encore d’une malédiction fatale. Dans les deux cas malheureusement, les Syriens ont représenté l’acteur de trop dont il fallait vite se débarrasser, ou tout au moins tenter de l’instrumentaliser un temps avant de le liquider. Il existe après tout trop de peuples dans le village planétaire, et il faut bien éliminer l’un d’entre eux de temps en temps. (…)
Le lecteur français devrait comprendre cet esprit qui était celui de ses ancêtres, celui de la République et de la démocratie. Mais il faut être Don Quichotte pour porter ces idéaux du XIXe siècle quand on vit au XXIe. Vouloir être maître de son pays ? Quelle arrogance pour un peuple ! Comment avons-nous osé y penser ? Nous ne savions pas que le principe de l’autodétermination des peuples appartient désormais au passé, quand la terre était vaste avant de se transformer en petit village planétaire dont chaque quartier, petit ou lointain, compte pour les grands propriétaires. On ne pouvait pas laisser les habitants décider librement de leur sort.
https://souriahouria.com/syrie-notre-printemps-martyrise-par-mustafa-aljarf-pharmacien-dalep-refugie-a-strasbourg-traduit-par-hala-kodmani/
Je viens d’Alep
par Joude Jassouma
Originaire d’Alep en Syrie, il a été accueilli dans un village en Bretagne et fait partie des milliers de syriens arrivés en France. Il publie « Je viens d’Alep » aux éditions Allary.
Le livre a été écrit avec Laurence de Cambronne. Ils expliquent dans ce livre ce qui s’est passé en Syrie bien avant aujourd’hui, avec Bachar El Assad, et son père Hafez El Assad.
https://www.allary-editions.fr/auteurs/joude-jassouma/
Joude Jassouma sur sa traversée de l’Europe « Imaginez 40 personnes entassées dans un canot en plastique et mon bébé dans les bras qui pleure tout le temps »
https://www.sciencesetavenir.fr/videos/joude-jassouma-sur-sa-traversee-de-leurope-imaginez-40-personnes-entassees-dans-un-canot-en-plastique-et-mon-bebe-dans-les-bras-qui-pleurent-tout-le-temps_8z380z
mars 2017
Vérité et justice pour la Syrie
Utilisation d’armes chimiques, attaques d’hôpitaux, viols d’enfants… Il semble ne plus y avoir de limites à l’impunité pour le régime d’Assad. Une centaine de chercheurs, d’artistes se mobilisent contre ces violations des droits humains.
Chaque jour apporte son lot de révélations nouvelles sur la tragédie que vit le peuple syrien et sur les atrocités criminelles dont «l’Etat de barbarie»d’Assad, pour reprendre la juste expression de Michel Seurat, se rend toujours plus coupable, avec la complicité de ses soutiens russes et iraniens. La semaine dernière, un rapport de Human Rights Watch sur l’utilisation d’armes chimiques lors de l’offensive sur Alep venait s’ajouter à celui de Médecins sans frontières sur les attaques délibérées contre les hôpitaux. Quelques jours auparavant, c’était le rapport d’Amnesty International dénonçant le meurtre de plus de 13 000 personnes dans des conditions épouvantables à la prison de Saidnaya, près de Damas et, s’il fallait encore s’enfoncer un peu plus dans l’abomination, la révélation par Mediapart de viols d’enfants, ainsi que d’innombrables témoignages d’exactions diverses, qui viennent s’ajouter aux crimes de guerre commis par l’armée syrienne et ses alliés. La population civile continue d’être bombardée et affamée, contrainte à la fuite. Aujourd’hui, près de 12 millions de Syriens sont déplacés (4,7 millions en exil, la plupart dans des camps de réfugiés en Turquie ou au Liban ; 7,6 millions déplacés au sein de la Syrie elle-même).
Rappelons que les forces d’Assad ont combattu à Alep la résistance syrienne, laissant le champ libre à Daech pour réinvestir Palmyre. Que ces deux-là sont donc secrètement complices. Et que le combat contre Daech, s’il veut être légitime et efficace, doit aussi être un combat contre Assad et ses alliés. Nous appelons l’opinion publique à se mobiliser avec nous pour obliger les gouvernements européens à cesser la politique de l’autruche. Exigeons d’eux qu’ils condamnent clairement les violations du droit international et les exactions d’où qu’elles viennent afin que soit mis un terme aux crimes du régime ; et qu’ils mettent en œuvre tous les moyens juridiques internationaux et nationaux pour enquêter et faire cesser l’impunité du régime de Bachar al-Assad. (…)
http://www.liberation.fr/debats/2017/03/02/verite-et-justice-pour-la-syrie_1552833
23 décembre 2016
Après 3 années d’agonie de la révolution syrienne sous les bombardements chimiques dont le premier devait déclencher les foudres de la coalition…
Le ressentiment et la haine
Avec la mise à mort d’Alep et de la révolution syrienne, avec l’exemple d’une trahison historique, le lobby militaro-industriel occidental s’est assuré de longues années de juteux profits tirés des conflits et des nouveaux foyers de terrorisme qu’ils viennent de stimuler.
Une manifestation à Alep. Avant.
« Sur Alep, ces dernières années, on a presque tout dit et tout entendu… On a parlé d’un nouveau Grozny, de Guernica, de l’inacceptable, de l’horreur, de l’intolérable… et pourtant aucun de ces mots n’a trouvé écho dans les actes ou dans les faits. Les tueurs ont décidé de réduire en ruines la ville millénaire. Peut-être que, lorsque vous lirez ces lignes, leur crime sera achevé… La parenthèse sera refermée, il ne restera alors d’ »Alep libérée » que des souvenirs et des images. »
C’est par ces mots qui font écho à l’actualité lugubre qu’Ammar Abd Rabbo introduit son livre ALEP À Elles Eux Paix, publié le 1er décembre 2016.
décembre 2016
Ce commentaire de Thomas Legrand est à prendre avec tout le recul de l’histoire du mouvement social et de la pensée critique interminablement refoulés en France – données que, manifestement, il ignore. Mais il nous découvre un arrière-plan qui semble pouvoir expliquer beaucoup… et pas seulement sur les problèmes géostratégiques.
Pourquoi la tragédie d’Alep n’a pas créé, ces derniers mois, d’indignation dans la société française ?
Oui, pourquoi Alep n’est pas, auprès des intellectuels français, et de la partie de l’opinion qui se mobilise d’habitude, le Sarajevo d’aujourd’hui ?
Pourquoi cette débauche de barbarie ne suscite-elle pas l’indignation des consciences ?
Pire que le dédain populaire, il se trouve dans le monde politique des responsables de partis respectables et d’ordinaire humanistes, à LR ou au Parti de Gauche, pour se réjouir du triomphe de Poutine sur ce qu’ils appellent encore les terroristes, confondant –par un amalgame coupable- DAECH, (qui n’est pas à Alep), Al Nosra (donc al Qaeda), les rebelles plus ou moins modérés, avec ces nombreux groupes de la population, organisés par quartier pour résister et qui étaient les plus nombreux et premiers visés… bien avant les djihadistes de tous poils…
Il y a aussi une guerre de l’information qui a tourné à l’avantage des Russes…
Oui, le plus édifiant c’est ce nouveau rapport à la vérité qui s’empare même de responsables politiques (Valérie Boyer ou Thierry Mariani à LR) qui préfèrent croire les médias russes contrôlés par le pouvoir plutôt que les informations des ONG comme Human Rights Watch, qui alertaient sur les ciblages de civils, d’hôpitaux, sur ces lâchers de barils d’explosifs au-dessus des quartiers populaires. Qu’ils ne croient plus les journalistes, c’est désolant (on commence à être habitué), mais que certains chez F.Fillon ou au PG gobent à ce point la propagande du Kremlin est édifiant et rappelle la cécité volontaire du PC d’antan envers l’URSS. Le responsable défense du Parti de Gauche mettait encore hier soir en cause (par tweet) les informations des humanitaires sur la destruction des hôpitaux d’Alep ! La gauche en particulier aurait dû s’intéresser de plus près à ce qui se passait à Alep, depuis que la population a bouté, elle-même, il y a deux ans, Daech hors de la ville. Des mouvements de jeunes gens simplement épris de liberté, pas de religion, tentaient, comme l’ont bien décrit les chercheurs Adan Brazko, Gilles Doronsero et Artur Quesnay (encore dans le Monde de hier), tentaient de se défaire de plusieurs décennies de l’une des dictatures les plus sévères de la planète et de créer à Alep-Est une administration libre et inventive, justement en évitant le biais communautaire ou jhiadiste. Personne ne les a aidés. Ils ont même été visés spécifiquement. Il ne fallait pas qu’un embryon de démocratie, de révolution survive. Les dictatures et leurs alliés craignent plus les hommes libres que les fous de Dieu. C’est la tragédie des printemps arabes morts hier à Alep. Les Français, accablés par les attentats, saturés d’information et de propagande mises au même plan, fatigués des échecs de toutes les interventions dans les pays en guerre, n’ont pas voulu voir la spécificité d’Alep. Et puis la vague conservatrice, la déconsidération de ce que l’on appelle maintenant avec mépris « le droit de l’hommisme » a fait le reste. Estimer que les droits de l’homme sont des valeurs universelles (et oui même accessibles aux Arabes !), c’est être naïf, bien-pensant. Alep n’est pas simplement victime des Russes, elle est aussi victime de cette époque où l’humanisme est une faiblesse et où la vérité n’est plus qu’une opinion comme une autre.
Thomas Legrand mercredi 14 décembre 2016, France Inter 7H45
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-14-decembre-2016
Ainsi, Michel Touma (ci-dessous : « De grâce, monsieur Fillon…« ) aurait tout aussi bien pu s’adresser au Front de Gauche ? De gauche ? On marche vraiment sur la tête !
Les « intellectuels français« , « la partie de l’opinion qui se mobilise d’habitude« … Ouf ! Serait-ce de la naïveté ?
Thomas Legrand semble avoir raté quelque chose de l’histoire sociale des dernières décennies. Quelque chose qui lui aurait donné la clé de son constat :
« Il ne fallait pas qu’un embryon de démocratie, de révolution survive« .
Comme ici ! Car « les dictatures et leurs alliés« , ceux qui s’affichent comme tels, ne sont pas seuls à avoir peur de la démocratie et d’un réveil de l’intelligence. La dictature moderne avance masquée.
Là aussi est le secret de l’extrême indolence de ce qui n’est plus tout à fait une « société« .
En Syrie comme ici, quelque chose commence. Quelque chose de pire que ce que nous avons connu.
dessin de Chappatte
de Michel Touma, L’Orient, Le Jour, Beyrouth
De grâce, monsieur Fillon…
Un double non-sens… C’est le seul qualificatif que l’on pourrait attribuer à la position proclamée de François Fillon concernant la Syrie. Le candidat de la droite française à la présidentielle de 2017 prône en effet une coopération avec le régime de Bachar el-Assad pour lutter contre l’État islamique. Il souligne, en outre, la nécessité de s’accommoder du maintien du pouvoir en place à Damas dans le but de défendre les chrétiens d’Orient.
Dans l’un et l’autre cas, M. Fillon fait manifestement fausse route et montre soit qu’il cherche à tromper son opinion publique, soit qu’il ignore totalement certaines réalités propres à la région.
Prétendre qu’une attitude complaisante à l’égard du tyran syrien permettrait de mener à bien le combat contre Daech revient à occulter des faits bien établis, relevés à maintes reprises par plus d’un haut responsable occidental. Certes, il est plausible que le candidat de la droite française ne soit pas très coutumier de la politique de pyromane-pompier pratiquée pendant des décennies, et jusqu’à présent, par le régime Assad, père et fils. Mais est-il possible que M. Fillon ne sache pas qu’au printemps 2011, quelques semaines après le déclenchement du soulèvement populaire, Bachar el-Assad a libéré de ses geôles plus d’un millier de cadres et de ténors jihadistes qui se sont empressés de s’organiser et de recruter des combattants pour prendre part au conflit armé dans les villes syriennes ? La manœuvre était diabolique : favoriser l’émergence d’une opposition radicale susceptible de laminer et de discréditer la rébellion modérée de manière, par la suite, à se poser en rempart face à ces mêmes courants extrémistes dont il avait facilité la mise en place.
Il est déplorable que des personnalités telles que Donald Trump et François Fillon se laissent prendre à ce jeu ou feignent de ne pas le percevoir. Pourtant, des dirigeants occidentaux n’ont pas manqué de dévoiler ouvertement cette cynique supercherie. En novembre 2015, le secrétaire d’État John Kerry soulignait ainsi sans détours qu’« Isis (l’État islamique) a été créé par Assad » en libérant, notamment, des prisonniers d’el-Qaëda. Nous avions rapporté dans ces mêmes colonnes la teneur de trois tweets postés le 1er juin 2015 (en dehors du territoire syrien) par l’ambassade US à Damas, indiquant que le régime non seulement évitait dans les combats les positions militaires de Daech, mais s’employait à les renforcer et menait même des raids pour appuyer l’avancée des jihadistes de l’EI à Alep. Au début du soulèvement, l’ambassadeur de France en Syrie devait faire la même constatation en relevant que l’aviation de Bachar el-Assad survolait les positions jihadistes sans les inquiéter outre mesure pour aller bombarder les combattants de l’opposition modérée. L’ancien chef du Quai d’Orsay, Laurent Fabius, soulignait dans ce cadre le 20 août 2014 que l’EI « est protégé d’une certaine manière par le régime Assad qui a libéré ses dirigeants de ses prisons ».
La liste de témoignages et de faits sur le terrain qui confirment les constations de MM. Kerry et Fabius et des ambassades américaine et française à Damas est longue, très longue… François Fillon pourrait facilement s’en informer afin de déterminer si réellement le président syrien serait un allié fiable et crédible pour combattre l’EI.
La seconde aberration dans la position du candidat de la droite française concernant la Syrie est la volonté de collaborer avec Bachar el-Assad pour défendre les chrétiens d’Orient ! M. Fillon ignore-t-il que durant les 30 ans d’occupation syrienne du Liban, le régime Assad (père et fils) n’a épargné aucun effort, aucun moyen pour affaiblir et marginaliser le pouvoir chrétien au pays du Cèdre et qu’à cette fin : il a fait assassiner deux présidents (maronites) et a tenté de liquider d’autres leaders chrétiens ; il a pilonné à l’artillerie lourde des localités et des quartiers chrétiens opposés au diktat de Damas ; il a lâché au début de la guerre libanaise une milice qui lui était inféodée contre des villages chrétiens du Akkar et de la Békaa pour y perpétrer des massacres et lui permettre de se poser par la suite en « sauveur » de la population de ces mêmes villages (encore la fameuse politique de pyromane-pompier…) ; il a contrait à l’exil Amine Gemayel, puis Michel Aoun (après avoir liquidé, le 13 octobre 1990, des centaines d’officiers et de soldats, dans leur écrasante majorité chrétiens) ; il a mis sur pied dans les années 90 des groupuscules fondamentalistes sunnites pour intimider et juguler l’opposition chrétienne de l’époque à chaque fois qu’elle voulait manifester contre la tutelle syrienne ;
il a orchestré des procès politiques contre un autre leader chrétien, Samir Geagea, et l’a fait emprisonner parce qu’il refusait de rentrer dans le rang ; il a exercé sans relâche de fortes pressions sur l’ex-patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, afin de l’amener, mais en vain, à avaliser l’anschluss syrien sur le Liban ; et last but not least, ce régime avec lequel M. Fillon souhaiterait coopérer pour défendre les chrétiens d’Orient a fomenté il n’y a pas si longtemps un diabolique complot terroriste, en manipulant un ancien ministre, afin d’assassiner le patriarche maronite et des dignitaires musulmans au Liban-Nord pour provoquer une nouvelle conflagration confessionnelle entre chrétiens et musulmans.
Là aussi, la liste est longue, très longue… Alors, de grâce, monsieur Fillon, si vous souhaitez réellement la défense des chrétiens d’Orient, ne cherchez pas à faire relâcher le loup sanguinaire dans notre bergerie.
Michel Touma
http://www.lorientlejour.com/article/1022247/de-grace-monsieur-fillon.html
Jean-Pierre Filiu : « Obama nous a amenés là où nous sommes en Syrie »
Qui peut croire que la dictature syrienne a osé poursuivre ses crimes en n’ayant pas l’assurance de la non-intervention des USA – de son impunité ?
Comment Barack Obama a laissé la Russie dicter sa loi en Syrie
(…) Depuis 2011, les États-Unis se cachent toujours derrière l’espoir d’un revirement russe et ferment les yeux sur les méfaits de Vladimir Poutine pour éviter d’avoir à faire des choix douloureux au sujet de la Syrie. Lorsque l’offensive russe a commencé, des représentants américains comme le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires étrangères, Tony Blinken, ont prédit un enlisement pour justifier la passivité de Washington. Car si l’intervention russe était vouée à l’échec, les États-Unis n’étaient pas tenus d’agir. (…)
La faillite de la politique américaine ne s’arrête pas là. Les États-Unis ont déjà concédé des points clés concernant l’avenir de Bachar el-Assad –des concessions que la Russie et le régime ont été prompts à empocher, mais sans rien donner en échange. Dans la période qui a précédé les pourparlers de Genève et pendant les premiers jours de discussion, il est clairement apparu que les États-Unis exercent des pressions bien plus fortes sur l’opposition que sur la Russie, sans parler de Bachar el-Assad.
http://www.slate.fr/story/113949/comment-obama-trahi-rebelles-syriens
Syrie : « Pourquoi les Américains n’ont-ils rien fait ? »
C’est l’histoire d’un hold-up tragique, aux répercussions mondiales, et de quelques hommes de bonne volonté qui ont tenté de l’empêcher. Cinq ans après le premier défilé anti-Assad, dans les souks de Damas, le 15 mars 2011, la révolution syrienne est prise en tenailles par les forces prorégime, d’une part, et les djihadistes du Front Al-Nosra et de l’organisation Etat islamique (EI), de l’autre.
Ces deux formations issues d’Al-Qaida, initialement absentes de la révolution, ont réussi une percée foudroyante, au détriment des combattants de l’Armée syrienne libre (ASL), les pionniers de l’insurrection. La bannière noire des djihadistes flotte désormais sur la plus grande partie du nord du pays, une région libérée à l’hiver 2012-2013, et dont les opposants rêvaient de faire le laboratoire d’une nouvelle Syrie.
Les principales causes de ce détournement, qui a ébranlé tout le monde arabe et dont l’onde de choc est ressentie jusque dans les capitales européennes, sont bien connues : la brutalité sans limite du régime syrien, qui a semé le chaos propice à l’implantation des extrémistes ; le jeu trouble des bailleurs de fonds du Golfe, qui ont contribué à la confessionalisation du soulèvement ; et le morcellement de l’opposition, qui a multiplié les erreurs.
A ces trois facteurs, il faut en rajouter un quatrième : le dédain des Etats-Unis pour les opposants syriens, dont les signaux d’alerte ont été régulièrement ignorés. (…)
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/03/15/syrie-pourquoi-les-americains-n-ont-ils-rien-fait_4882787_3210.html?xtmc=americains_syrie&xtcr=1
Juste le début de l’explication… Si l’on peut appeler ainsi une telle trahison des engagements internationaux du gouvernement Obama.
Incompétence ? A ce point ?
Sur le sujet le plus délicat, celui sur lequel se concentrent aujourd’hui les critiques, la Syrie, Barack Obama déclare qu’il n’a aucun regret d’avoir décommandé à la dernière minute une opération de représailles contre le régime de Bachar al-Assad, à l’été 2013, pour avoir employé des armes chimiques contre son peuple.
Obama va plus loin : « Je suis très fier de cet instant », dit-il en évoquant l’un des moments clés de son mandat, allant à l’encontre de l’opinion de son entourage qui estimait que sa crédibilité et celle de l’Amérique étaient en jeu après avoir annoncé que les armes chimiques seraient la « ligne rouge » qu’Assad ne devait pas franchir. « En appuyant sur la touche pause à cet instant, je savais que ça me coûterait cher politiquement. Le fait est que j’ai pu m’extraire de ces pressions immédiates et réfléchir tout seul sur ce qui était dans l’intérêt de l’Amérique, non seulement par rapport à la Syrie mais par rapport à notre démocratie : c’est l’une des décisions les plus difficiles que j’ai prises – et je crois profondément que c’était la bonne.
http://tempsreel.nouvelobs.com/edito/20160315.OBS6412/mondovision-le-jour-ou-obama-a-lache-hollande-sur-le-dossier-syrien.html
Aveuglement et dissimulation coupable, ou perfidie ultime ?
Ainsi, après avoir, des dizaines d’années durant, déstructuré et dévasté toute la région, de la Méditerranée au Golfe Persique*, et généré les conflits d’aujourd’hui, les USA et le Royaume Uni se sont désengagés, refusant d’assumer les conséquences de leur politique et de contribuer à les corriger, créant ainsi un chaos plus grand encore.
* juste un exemple : le putsch contre le gouvernement démocratique de Mohammad Mossadegh en 1953
A cet égard, le seul refus de réaliser une interdiction aérienne restera comme un cadeau inespéré offert à Bachar el Assad et Poutine. Et aux extrémismes terroristes qui ont immédiatement profité de l’abandon du peuple syrien aux sadiques de Damas. Comment croire à une erreur d’appréciation ?
A l’été 2013, la France était sur le point d’intervenir en Syrie avec ses alliés, après l’attaque chimique dans une banlieue de Damas. Mais « les alliés« …
Pour Poutine et Assad, l’objectif est clair: tuer, tuer encore, tout ce qui peut l’être
Les opérations militaires d’Assad et de Poutine en Syrie ont un nom: c’est une guerre d’extermination.
(…)
Beaucoup, y compris, dans un propos sensible et poignant, l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, ont fait à juste titre l’analogie avec Guernica: l’aviation de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste avaient anéanti la ville tandis que les troupes franquistes agissaient au sol. En Syrie aussi, les avions russes dominent les airs tandis que les troupes de l’armée du régime et du Hezbollah soutenu et armé par l’Iran agissent à terre.
http://www.slate.fr/story/124406/syrie-guerre-extermination
et puis, la Libye…
Jeroen Oerlemans, journaliste tué à Syrte pour témoigner
La «question kurde» à l’heure de Daech
par Olivier Postel-Vinay
On promit d’abord l’indépendance aux Kurdes en 1920 avec le traité de Sèvres. Puis l’espoir fut de nouveau déçu après l’intervention américaine en Irak de 2003. Ils sont pourtant les seuls à oser combattre pied à pied l’Etat islamique…
(…)
Aujourd’hui, les Kurdes sont l’adversaire le plus redoutable de Daech. On l’a vu à Kobané et ailleurs : ils sont les seuls à oser combattre pied à pied des fanatiques avides de mourir en martyrs. Ils menacent l’Etat islamique de lui ravir la dernière ville qu’il contrôle à la frontière turque.
Avec 32 millions de personnes, les Kurdes sont le plus grand groupe ethnique sans Etat. A la faveur de la décomposition de l’Irak et de la Syrie, ils ont séparément construit deux régions autonomes, dans le nord de l’Irak, puis dans le nord de la Syrie. Kobané appartient à cette région, et c’est son invasion sauvage par Daech qui a déclenché la contre-attaque victorieuse des Kurdes syriens, aidés par l’aviation américaine et des combattants kurdes venus de Turquie et d’Irak. Le petit garçon mort échoué sur une plage, dont la photo a fait le tour du monde cet été, était un Kurde de Kobané. (…)
http://www.siwel.info/La-question-kurde-a-l-heure-de-Daech_a8144.html
Géopolitique du chaos
Les avions de Moscou, massivement engagés, continuent de cibler prioritairement l’Armée syrienne libre plutôt que l’EI.
La minoterie de Binin, une localité près d’Idlib, fournissait chaque jour quinze tonnes de farine et la boulangerie industrielle voisine 5500 sacs de pain. L’une et l’autre témoignaient que la vie, certes très difficile, était encore possible dans cette région contrôlée par la rébellion. Ce pain permettait aussi à des milliers de réfugiés du sud d’Alep et du nord de la grande ville de Hama de survivre et de ne pas prendre le chemin de l’exil. Mais le 12 novembre, à 17 h 20, les Sukhoï russes ont brusquement surgi et le bombardement a commencé. Les notables du conseil local ont compté dix raids, dont deux menés avec des bombes au phosphore. Dix personnes ont été tuées et la minoterie, édifiée grâce à des subventions de Paris et l’Union européenne, s’est écroulée sous les bombes, de même que la boulangerie industrielle.
Rendre la vie invivable
Comme d’habitude, Moscou a fait valoir que ses aéronefs avaient attaqué une zone tenue par l’Etat islamique. Sauf que (…)
réfugiés
Une Europe frigide et désorganisée
Assiste-t-on à des flux migratoires jamais vus en Europe ?
Non, en dépit de la crise syrienne et érythréenne, on reste sur des chiffres comparables à ceux de la guerre liée à l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 90. Ce qui est sans précédent historique depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est le nombre de déplacés à travers le monde : plus de 60 millions. L’Europe n’en accueille qu’une infime partie. Sur 4 millions de Syriens déplacés, 2 millions sont en Turquie, et l’UE n’en a accueilli que 250 000, à peine plus de 10 %. (…)
http://www.liberation.fr/planete/2015/08/20/francois-gemenne-l-europe-a-une-obligation-morale_1366660
l’afflux de migrants est un processus de longue durée
« s’opposer à cette immigration est un leurre et un fantasme. C’est comme vouloir empêcher la nuit de s’opposer au jour »
C’est un « processus de longue durée ». Il y a aujourd’hui plus de 60 millions de personnes déplacées dans le monde. L’Europe est dépassée par l’absence de leadership politique.
septembre 2016
Faut-il coopérer avec le régime syrien contre l’Etat islamique?
Printemps arabe.
Automne islamiste ? Hiver intégriste ?
Souvenons-nous des manifestations pacifiques qui en 2011 réclamaient liberté et dignité.
Souvenons-nous de la rapidité et de la férocité de la réponse des forces de sécurité syriennes qui ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Arrestations, détentions arbitraires, recours massif à la torture, disparitions forcées, morts en détention.
Aujourd’hui, quatre ans et demi depuis le début de la guerre, où en est-on ?
La guerre a fait plus de 250 000 morts. Elle a contraint plus de 8 millions de personnes à quitter leur domicile pour se déplacer à l’intérieur du pays.Quatre millions de réfugiés syriens ont fui leur pays
Au moment où Vladimir Poutine, lundi prochain 28 septembre s’apprête à la tribune de l’ONU à proposer une coaltion internationale pour combattre l’Etat islamique, au moment où François Hollande semble changer de stratégie diplomatique, quel avenir pour cette partie du monde ? Y a t-il des liens entre dictature et djihadisme? Le système international est-l encore opérant ?
Autant de questions qui ré-alimentent la vieille opposition Orient / Occident…
Avec:
Manon-Nour Tannous, chercheure associée à la Chaire d’Histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France.
Co-fondatrice du Cercle des chercheurs sur le Moyen Orient
Auteure d’une thèse en science politique consacrée aux relations franco-syriennes de 1995 à 2007 (Années Chirac). Thèse qu’elle va soutenir ce 3 octobre prochain !
Elle organise aussi le 12 octobre, avec le Cercle des chercheurs du Moyen Orient, un colloque sur les frontières de cette région. Colloque qui se déroulera à l’Hôtel de Ville à Paris.
Jean Pierre Filiu
Professeur en histoire du Moyen-Orient à Sciences Po Paris.
Il publie Les Arabes, leur destin et le nôtre (La Découverte)
« Opération César » de Garance Le Caisne
éditions Stock
Opération César, du nom de code pris par un photographe de la police militaire syrienne qui a réussi à exfiltrer 45 000 photos et documents de détenus torturés dans les geôles de Bachar el-Assad. Garance Le Caisne s’est entretenue avec lui pendant des dizaines d’heures. Il en résulte un ouvrage en forme de véritable plongée au cœur de la machine de mort syrienne.
rappel
Des réfugiés sont jetés à la rue à Saint Ouen
Plusieurs familles, dont plusieurs ont fui la Syrie, s’étaient installées dans un parc municipal de Saint-Ouen, en région parisienne. Elles ont été évacuées dimanche soir 13 septembre 2015 par les forces de l’ordre.
http://www.itele.fr/france/video/la-police-evacue-des-syriens-a-saint-ouen-136975
Méditerranée : une quarantaine de migrants meurent étouffés dans la cale d’un bateau
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Un bateau de migrant a coulé le 20 avril au large de l’île de Rhodes, en Grèce. Trois migrants, dont un enfant, ont péri, et 93 personnes ont pu être sauvées au cours d’une impressionnante opération de secours à quelques mètres du rivage.
Argiris Mantikos/AFP/Getty Images
information : http://www.humanite.fr/diaporamas/monde/migrants-instantanes-de-vie-et-de-mort-572316
Depuis le début de l’année, l’Onu estime que 35.000 migrants ont tenté de traverser la mer Méditerranée pour fuir la pauvreté, la misère, les violences et les guerres. La plupart sont partis des côtes libyennes. 1800 d’entre eux sont morts. Face à ce drame, les pays européens réagissent bien mal. Si les moyens de l’opération Triton sont triplés, ils avaient auparavent été divisés par 3. Mais plus que les moyens, c’est la volonté politique qui pèche, comme le dénonce la LDH : « Une fois de plus, l’Union européenne se refuse à traiter la question des migrants et des réfugiés sous un autre angle que celui d’une forteresse qui serait assiégée par des hordes d’étrangers, tout en versant de chaudes larmes sur ces pauvres victimes des passeurs. En se contentant de mesures quantitatives, même si elles sont utiles, en ne changeant pas de politique migratoire, en refusant de mettre en œuvre les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés, en donnant le pitoyable spectacle d’un manque de solidarité et de pays cherchant à en faire moins que le voisin, l’UE adresse au monde un terrible message : continuez à mourir chez vous ou en mer, l’UE sera là pour assurer le service mortuaire. Les Européens peuvent avoir honte de leurs gouvernements, les Français en particulier. »
été 2016
Au fond du trou, tout au fond !
56% des français refusent que la France accueille des réfugiés
Nous y sommes, et sans doute plus gravement qu’on ne croit ! « La France » est bien devenue une société froide. A savoir une société avec un niveau d’activation extraordinairement bas. Si bas que l’on devrait plutôt parler de désactivation des fonctions vitales…
Edito politique sur France Inter, 7H45 vendredi 4 septembre, à propos de la photo du corps de l’enfant syrien échoué sur une plage et des résultats d’un sondage révélant que les français sont majoritairement contre l’accueil des réfugiés :
Pays Fermé
Ces deux éléments montrent ce que nous sommes devenus. D’abord le sondage ELABE pour BFM et il dessine un pays majoritairement renfermé et craintif : 56% des français refusent que la France accueille des réfugiés. Pour apprécier la noirceur de cette réponse, il faut simplement relire la question qui a été posée; la voilà :
« L’Union Européenne fait face à un afflux de migrants et de réfugiés, notamment en provenance de Syrie. Selon vous, la France doit-elle accueillir une part de ces migrants et réfugiés sur son territoire ?«
Vous avez bien entendu : la France doit-elle prendre une part de cette misère ? Eh bien, c’est NON ! Il ne s’agit pas, pourtant, d’ouvrir inconsidérément les frontières ou de changer notre politique migratoire… C’était pas ça la question; il s’agit simplement de respecter une tradition dont ne cesse de s’enorgueillir le pays de Victor Hugo : donner asile à ceux qui fuient la guerre et l’oppression – comme si les syriens faisaient ce périple pour les allocs ou la CMU ! Nous sommes devenus un pays pusillanime abreuvé de discours identitaires et déclinistes. Des hommes politiques s’égosillent comme si on nous avait repris l’Alsace et la Lorraine quand un groupe de gens du voyage bloque l’A1 quelques heures, mais interpellent le gouvernement pour qu’il trouve une solution – qu’il s’empresse de trouver – pour ces agriculteurs, qui certes ont leurs raisons, mais bloquent Paris toute une journée.
La photo a été à la Une de toute la presse européenne, sauf chez nous, on l’a beaucoup dit. L’information, c’est que nous – la presse – nous ne l’avons pas mis à la Une hier, comme l’ont fait tous nos voisins. L’ambiance générale est à la peur et la presse reflète cette peur, l’intègre. Est-ce le contre-coup des attentats du 7 janvier ? L’autre face du pays neuf mois après la démonstration du 11 janvier ? On parle souvent de la lepénisation des esprits… C’est un poncif des commentaires politiques, mais, là, avec ce sondage, avec l’apathie pétocharde de la parole politique, du moins jusqu’à ces derniers jours, avec nos réflexes journalistiques émoussés, on y est presque ! C’est le tableau d’un pays fragile, faible, peu sûr de lui, un pays divisé aussi : les sympathisants d’une gauche devenue minoritaire sont favorables à l’accueil ainsi que les plus de 65 ans (…). Pour le reste, largement majoritaire, c’est non. Le parallèle avec l’Allemagne qui propose d’accueillir 800 000 réfugiés cette année est révélateur. La presse populaire d’outre-Rhin appuie cette initiative et un sondage pour la ZDF montre que 60% des allemands estiment que leur pays peut et doit offrir cet asile. Nos politiques devraient être obsédés par cette question : comment 56% des français peuvent dire NON !, non il ne faut pas accueillir de réfugiés syriens. Les responsables du parti « les républicains » peuvent se sentir particulièrement concernés. A quoi ça sert de tenir des discours de repli destinés, forcément, à endiguer la fuite des électeurs vers le FN si c’est pour se retrouver avec ce chiffre : 67% des sympathisants « les républicains » disent « NON, il ne faut pas de ça chez nous ! » ?
Thomas Legrand
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1147897
Depuis le temps que presque tout se décompose, est corrompu et s’insensibilise, nul ne peut s’en étonner. Il n’est que de voir quelle misérable chose a été produite sur le cadavre du grand mouvement alternatif des années 1960-70, et de contempler les hiérarchies mexicaines qui, sans même recevoir des claques, nous submergent de leurs âneries ! L’effondrement parallèle du vivant en est un résultat et le résultat de la globalisation capitaliste qui avait organisé la mort des mouvements sociaux – « le reflux des forces vives » comme l’a dit Jean Baudrillard.
L’apathie généralisée et les difficultés sans nombre opposées à toutes les actions pour le bien commun, ici même (1), le disent assez : « La France » est devenue frigide. Elle l’est depuis un bout de temps et, avant, beaucoup de signes l’ont annoncé. J’ai commencé à le décrire dans un article de 1988 paru dans Ecologie Infos n°392 intitulé… « « La France » est devenue une société froide«
Manipulés, comptez-vous !
(http://www.planetaryecology.com/index.php?option=com_content&view=article&id=98:histoire-contemporaine-une-memoire-du-mouvement-alternatif-ou-nouvelle-gauche-7&catid=9&Itemid=470).
(1) amiante, pesticides, défense de l’eau, des têtes de bassin versant, des écosystèmes, etc. (comme à Saint Gengoux le National, Le Rousset, Sivens, Notre Dame des Landes… la liste est aussi longue que déprimante).
mars 2016
URBICIDE
Finalement, la famille Assad aura détruit trois pays : le Liban, qui ne retrouvera jamais son rôle d’antan, l’entité palestinienne – en collaboration avec Israël – et son propre pays. Et il aura anéanti tant de villes qu’on peut qualifier le régime syrien d’urbicide, comme en témoignent les reportages de ce numéro spécial confiés à des journalistes, photographes et écrivains syriens. Pourtant, il en a fallu du temps à l’Europe, à Paris en particulier, pour prendre la mesure du danger d’un régime qui n’a jamais su régner autrement que par la torture et le crime et se convaincre qu’il était irréformable. En 1984, François Mitterrand est à Damas pour blanchir un régime qui a tué, deux ans plus tôt, l’ambassadeur français Delamare à Beyrouth. En 2008, Bachar al-Assad, à l’invitation de Nicolas Sarkozy, est à la tribune du 14 Juillet quelques mois après des meurtres en série qui ont décimé les intellectuels libanais. En 2011, Paris, Londres et Washington n’ont pas davantage été à la hauteur du soulèvement populaire qui, avant de s’enfermer dans l’islamisme, regardait vers la vieille Europe.Résultat : poussée par ses mauvais amis, la révolte a muté en guerre civile, puis régionale avec l’irruption du Hezbollah, de Téhéran et d’Ankara, ensuite internationale avec Moscou qui se rêve à nouveau en puissance impériale et joue la carte du pire. Les conséquences pour l’Europe sont dramatiques : attentats de Paris, folie jihadiste, irrépressible flux migratoire, déstabilisation de tout le Proche-Orient. Le destin de l’UE se joue en Syrie: le maintien au pouvoir du «boucher de Damas» entraînera une guerre sans fin. Si au moins les dirigeants occidentaux pouvaient se convaincre de ce qui saute aux yeux : en diplomatie, la lâcheté n’est jamais bonne conseillère.
Marc Semo et Jean-Pierre Perrin
http://www.liberation.fr/planete/2016/03/10/urbicide_1438848
septembre 2015
après la trahison d’Obama
Poutine déploie l’armée russe en Syrie
août 2015
Des migrants syriens arrivés à Kos en Grèce racontent leur calvaire
71 réfugiés asphyxiés dans un camion
Toujours aucune interdiction aérienne imposée à la dictature syrienne qui poursuit ses bombardements dévastateurs en toute quiétude
Interdiction aérienne ? Ce serait bien le moins !
Mais les administrations américaine et britannique se dédient depuis 3 ans, se contentant de regarder tomber sur les populations et le patrimoine mondial les bombes dont l’utilisation devait entraîner leur riposte foudroyante
août 2015
La localité de Douma a été frappée par des raids aériens des forces de Bachar al-Assad. Selon l’opposition, le bombardement a visé un marché bondé
L’armée de l’air a frappé Douma, une ville située à 13 km au nord-est de Damas et presque quotidiennement meurtrie par des raids aériens, principale arme du régime contre les insurgés. «Le régime a frappé six fois sur un marché populaire dans le centre de Douma et quatre fois dans les environs. Il y a au moins 82 morts et plus de 250 blessés», avait dans un premier temps indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane. «Après la première frappe, les gens se sont rassemblés et les autres frappes ont suivi», a-t-il expliqué, précisant que de nombreux blessés se trouvaient dans un état grave.
«Crimes de guerre»
Les frappes de dimanche coïncident avec la visite du patron des affaires humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, sa première en Syrie. Il doit tenir une conférence de presse lundi. Arrivé samedi, O’Brien a affirmé qu’il venait «évaluer les besoins du peuple syrien afin de lui offrir de l’aide humanitaire», selon la traduction en arabe de l’agence officielle syrienne Sana. Stephen O’Brien avait souligné samedi sur Twitter l’engagement des Nations unies à poursuivre leur «soutien aux efforts humanitaires en Syrie», pays qui compte au moins 7,6 millions de déplacés sur son territoire et 422 000 civils assiégés par les belligérants, selon l’ONU. Selon des déclarations rapportées par Sana, le responsable a affiché sa détermination à éviter toute politisation du dossier humanitaire en Syrie, où le conflit entre régime, rebelles, jihadistes et Kurdes a fait plus de 240 000 morts en quatre ans, selon une ONG. Plus de quatre millions de Syriens ont fui le pays depuis 2011.
Mercredi, un rapport d’Amnesty international avait accusé le gouvernement syrien de commettre des «crimes de guerre» dans cette région, parlant d’«attaques directes, aveugles et disproportionnées».
(…)
« Si les Etats Unis, la Grande Bretagne, la France avaient frappé la dictature syrienne quand elle a utilisé des armes chimiques, il n’y aurait pas eu Daech«
Une opinion commune chez les réfugiés, et beaucoup plus largement.
janvier 2016
L’alternative façon XXIème siècle
les camps de la République Française à Calais
Le 15 mars 2011 commençaient les premières manifestations en Syrie pour réclamer des réformes. Le régime de Bachar el-Assad a répondu par la répression puis la guerre, dans une quasi-indifférence internationale. Les signataires de cette tribune lancent un appel pour venir en aide au peuple syrien.
Après 3 ans d’horreur au quotidien, d’abandon, de lâcheté, il est grand temps d’en appeler à la responsabilité de chacun pour choisir son camp et demander d’agir pour protéger le peuple syrien de la terreur du régime de Bachar Al Assad et de celle des groupes intégristes.
3 ans de massacres de population à l’arme lourde, à l’arme chimique, aux SCUD, aux barils de TNT. Plus de 140 000 morts dont au moins 10 000 enfants, des dizaines de milliers de disparus, des centaines de milliers de blessés.
3 ans, de tortures massives et systématiques, comme l’atteste le rapport produit par 3 anciens procureurs de tribunaux internationaux, identifiant 11 000 morts sous la torture dans les geôles du régime.
3 ans, de destruction systématique d’habitations, de quartiers entiers rayés de la carte, de sites archéologiques détruits et pillés.
3 ans, à la face du Monde, d’approvisionnements ininterrompus en armes lourdes et en munitions de la Russie et l’Iran destinés à l’armée de Bachar Al Assad ; des milices étrangères chiites (Liban, Irak, Iran) que le régime a importées afin de terroriser la population.
3 ans de refus d’aider en moyens de défense adéquats l’opposition démocratique et avec elle l’Armée Syrienne Libre, avec comme conséquence l’émergence au fil des mois de groupes radicaux, souvent manipulés par les services de sécurité du régime pour qui ils sont pain bénit. Groupes dont les objectifs sont à l’opposé des aspirations de liberté de la Révolution syrienne.
3 ans, qu’une population martyrisée est contrainte à un exode massif dans des conditions inhumaines.
3 ans, de paralysie systématique par la Russie et la Chine du Conseil de Sécurité de l’ONU, rendant impossible l’adoption d’une résolution contraignante sous chapitre 7 permettant la protection, l’accès à l’aide humanitaire et la saisine de la Cour Pénale Internationale pour juger les responsables des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité.
3 ans, en France, d’indifférence et de silence d’élus, d’intellectuels, d’artistes, d’organisations politiques et syndicales. Nous ne pouvons nous y résigner et nous les invitons à apporter leur soutien à l’objectif d’une Syrie libre que porte depuis 2011 la Révolution syrienne.
Après 3 ans, il est grand temps de choisir son camp, soit militer et agir en solidarité avec le combat des syriens pour une alternative à la dictature soit se résoudre au maintien de sa tutelle barbare sur la Syrie.
Après 3 ans, il est grand temps que la tragédie du peuple syrien prenne fin. Genève 2 a démontré l’intransigeance absolue du régime qui refuse toute transition politique. La communauté internationale et les grandes puissances doivent assurer la responsabilité de protéger et faire respecter le droit humanitaire international. Sachant le refus du régime de s’y soumettre, les grandes puissances doivent prendre l’initiative d’imposer une zone d’exclusion aérienne, la création de couloirs humanitaires pour protéger les populations civiles et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir la mise en place de ces mesures de protection de la population syrienne.
Après 3 ans au-delà des seules condamnations verbales du régime et des groupes intégristes, les grandes puissances doivent aider massivement l’opposition démocratique et avec elle l’Armée syrienne libre et favoriser la mise en place d’un État de droit garant du pluralisme et des libertés.
Après 3 ans, si le choix de l’avenir des Syriens doit leur appartenir et à eux seuls, encore faut-il leur en donner les moyens afin que ce voeu devienne enfin réalité.
Après 3 ans, la solidarité internationale doit passer des discours aux actes afin que cesse la tragédie syrienne et que la dictature cède la place à la Syrie Libre.
Résultat d’un faisceau de nullités : la politique des Etats-Unis et du Royaume Unis fuyant leurs responsabilités après leur organisation du chaos en Irak, et l’impuissance de l’Europe à échapper à la seule logique financière ultra-libérale pour construire une solidarité.
Ajoutons que c’est pour mener ces politiques brillantes que tous les courants défenseurs du bien commun et porteurs d’alternative ont été sabotés et le sont encore.
http://www.planetaryecology.com/index.php/180-syrie-irak-kurdistan-palestine
http://www.planetaryecology.com/index.php/124-homs
résultat du refus d’imposer une interdiction aérienne aux psychopates de Damas, ce qui aurait évité l’irruption catastrophique des avions de Poutine
http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/drone-footage-reveals-devastation-of-homs-in-syria-as-europes-stance-towards-refugees-hardens-a6849311.html
To stop the barrel bombs, Syria needs a no-fly zone. To get a no-fly zone, Syria needs all of us. Can you get a frien
d to join The White Helmets call for an end to the bombs?
Sign here: www.whitehelmets.org
Daech va gagner sauf si…
(…) Le temps presse dangereusement avant le déclenchement de la projection terroriste de Daech à partir de la Syrie. Car c’est la Syrie qui est l’aimant jihadiste à vocation planétaire, et ce depuis le massacre chimique par Bachar al-Assad d’une partie de la population de sa capitale, en août 2013. Et c’est en Syrie que Daech a concentré sa chaîne de commandement terroriste à visées globales. Une chaîne qui ne peut fonctionner que par le transit via la Turquie des recrues de Daech.
C’est pourquoi il faut affronter Daech en Syrie, et avec la totale coopération de la Turquie, si l’on veut espérer renverser la désastreuse tendance actuelle. Il est impératif d’enfin choisir son camp en Syrie et d’élaborer une stratégie commune avec la Turquie, seule puissance capable à la fois de s’opposer militairement à Daech, et d’enrayer policièrement les flux jihadistes. (…)
http://www.huffingtonpost.fr/jeanpierre-filiu/guerre-daech-syrie_b_5952132.html
Echec coupable en Syrie
76 000 morts civils alors que l’ONU réclamait un cessez le feu et la protection des populations.
Un accès humanitaire détérioré. Près de 5 millions de personnes habitent des zones où il est difficile de se rendre.
Près de 6 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire. Toutes les infrastructures éducatives disparaissent en Syrie, de nombreuses écoles sont détruites et les parents ont peur d’envoyer leurs enfants à l’école.
ces résolutions et l’espoir qu’elles avaient suscité n’ont pas été suivis d’effets. Elles ont été ignorées, ou leur application a été compromise par les parties au conflit, par d’autres États membres des Nations unies et du Conseil de sécurité lui-même.
Au cours des 12 mois écoulés depuis l’adoption de la résolution2139, les civils restés en Syrie ont été les témoins d’une recrudescence des destructions, des souffrances et le nombre de morts n’a cessé d’augmenter.
Syrie : les déjà morts
Comment un jeune homme, souriant, pacifique, sportif, amateur de foot et de chansons devient-il un combattant endurci au regard éteint qui pense à la mort comme une délivrance, un objectif, un accomplissement ? C’est simple. Il suffit qu’il soit né à Homs, en Syrie. La métamorphose aura pris deux ans environ.
http://www.grands-reporters.com/Syrie-les-deja-morts.html
Le 15 mars 2011 commençaient les premières manifestations en Syrie pour réclamer des réformes. Le régime de Bachar el-Assad a répondu par la répression puis la guerre, dans une quasi-indifférence internationale. Les signataires de cette tribune lancent un appel pour venir en aide au peuple syrien.
Après 3 ans d’horreur au quotidien, d’abandon, de lâcheté, il est grand temps d’en appeler à la responsabilité de chacun pour choisir son camp et demander d’agir pour protéger le peuple syrien de la terreur du régime de Bachar Al Assad et de celle des groupes intégristes.
3 ans de massacres de population à l’arme lourde, à l’arme chimique, aux SCUD, aux barils de TNT. Plus de 140 000 morts dont au moins 10 000 enfants, des dizaines de milliers de disparus, des centaines de milliers de blessés.
3 ans, de tortures massives et systématiques, comme l’atteste le rapport produit par 3 anciens procureurs de tribunaux internationaux, identifiant 11 000 morts sous la torture dans les geôles du régime.
3 ans, de destruction systématique d’habitations, de quartiers entiers rayés de la carte, de sites archéologiques détruits et pillés.
3 ans, à la face du Monde, d’approvisionnements ininterrompus en armes lourdes et en munitions de la Russie et l’Iran destinés à l’armée de Bachar Al Assad ; des milices étrangères chiites (Liban, Irak, Iran) que le régime a importées afin de terroriser la population.
3 ans de refus d’aider en moyens de défense adéquats l’opposition démocratique et avec elle l’Armée Syrienne Libre, avec comme conséquence l’émergence au fil des mois de groupes radicaux, souvent manipulés par les services de sécurité du régime pour qui ils sont pain bénit. Groupes dont les objectifs sont à l’opposé des aspirations de liberté de la Révolution syrienne.
3 ans, qu’une population martyrisée est contrainte à un exode massif dans des conditions inhumaines.
3 ans, de paralysie systématique par la Russie et la Chine du Conseil de Sécurité de l’ONU, rendant impossible l’adoption d’une résolution contraignante sous chapitre 7 permettant la protection, l’accès à l’aide humanitaire et la saisine de la Cour Pénale Internationale pour juger les responsables des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité.
3 ans, en France, d’indifférence et de silence d’élus, d’intellectuels, d’artistes, d’organisations politiques et syndicales. Nous ne pouvons nous y résigner et nous les invitons à apporter leur soutien à l’objectif d’une Syrie libre que porte depuis 2011 la Révolution syrienne.
Après 3 ans, il est grand temps de choisir son camp, soit militer et agir en solidarité avec le combat des syriens pour une alternative à la dictature soit se résoudre au maintien de sa tutelle barbare sur la Syrie.
Après 3 ans, il est grand temps que la tragédie du peuple syrien prenne fin. Genève 2 a démontré l’intransigeance absolue du régime qui refuse toute transition politique. La communauté internationale et les grandes puissances doivent assurer la responsabilité de protéger et faire respecter le droit humanitaire international. Sachant le refus du régime de s’y soumettre, les grandes puissances doivent prendre l’initiative d’imposer une zone d’exclusion aérienne, la création de couloirs humanitaires pour protéger les populations civiles et le déploiement d’une force d’interposition pour garantir la mise en place de ces mesures de protection de la population syrienne.
Après 3 ans au-delà des seules condamnations verbales du régime et des groupes intégristes, les grandes puissances doivent aider massivement l’opposition démocratique et avec elle l’Armée syrienne libre et favoriser la mise en place d’un État de droit garant du pluralisme et des libertés.
Après 3 ans, si le choix de l’avenir des Syriens doit leur appartenir et à eux seuls, encore faut-il leur en donner les moyens afin que ce voeu devienne enfin réalité.
Après 3 ans, la solidarité internationale doit passer des discours aux actes afin que cesse la tragédie syrienne et que la dictature cède la place à la Syrie Libre.
Résultat d’un faisceau de nullités : la politique des Etats-Unis et du Royaume Unis fuyant leurs responsabilités après leur organisation du chaos en Irak, et l’impuissance de l’Europe à échapper à la seule logique financière ultra-libérale pour construire une solidarité.
Ajoutons que c’est pour mener ces politiques brillantes que tous les courants défenseurs du bien commun et porteurs d’alternative ont été sabotés et le sont encore.
Syrie Syrie Syrie… GAZA, etc.
Et le commerce de la répression de la démocratie et des populations, lui, poursuit tranquillement son oeuvre :
Internet : armes françaises de répression massive
Le régime de Kadhafi en Libye et celui de Bachar el-Assad en Syrie ont-ils utilisé des systèmes de surveillance « made in France » pour espionner leurs opposants puis les arrêter et les torturer ? Les entreprises françaises qui leur ont vendu ces technologies, directement ou indirectement, peuvent-elles être tenues pour responsables de l’utilisation que ces régimes en ont éventuellement faite ?
http://www.franceinter.fr/emission-interception-internet-armes-francaises-de-repression-massive
J’étais à la manifestation pour Gaza, samedi 19 juillet, à Paris
Si le quartier de Barbès a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine en cette fin d’après-midi, ce rassemblement pour Gaza a été, pendant près de deux heures, un succès à plusieurs titres
Les images tournent en boucle sur les chaînes d’information en continu, parfois entrecoupées du récit des syndicats de police résumant la journée à l’aide d’éléments de langage déjà entendus : «le professionnalisme et la retenue» des forces de l’ordre ont répondu à la violence et au radicalisme des «jeunes casseurs propalestiniens» venus manifester dans les rues de Paris ce samedi 19 juillet.
Pourtant, si le quartier de Barbès a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine en cette fin d’après-midi, la responsabilité ne saurait en être attribuée aux organisateurs et aux participants d’
un rassemblement qui a débuté à 14h30. Malgré une chaleur étouffante et l’électricité de l’air, auxquelles les nombreux CRS ont eux-mêmes contribué par leur largage – «préventif» dira-t-on – de bombes lacrymogènes sur la foule, ce rassemblement pour Gaza a été, pendant près de deux heures, un succès à plusieurs titres
Par la foule de Parisiens (plus de 2 000 comme ailleurs en France) venus braver l’interdiction de manifester dans un élan de désobéissance civile qui fait la fierté de notre pays. Même la Ligue des droits de l’homme (LDH), connue pour sa distance avec la cause palestinienne, a fustigé, au nom de la liberté d’expression, cette mesure d’ordre public ;
Par la dignité et la justesse verbale («Israël assassin, Hollande complice») dont ces manifestants ont fait preuve pour dénoncer un contexte international insupportable : 400 morts à Gaza en treize jours et le blanc-seing de l’Elysée offert à la stratégie de terreur de Benjamin Netanyahou (« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », explique un communiqué de la présidence du 9 juillet) ;
Enfin, par le civisme dont ces manifestants ont su faire preuve quand forces de l’ordre et casseurs ont décidé de charger, œuvrant à raisonner tant bien que mal les protagonistes et à protéger les plus vulnérables, enfants et personnes âgées, empêchés de quitter les lieux par les barrages de police dans un climat très confus.
Comment alors expliquer la tournure tragique de cette journée ? En réalité, c’est plus à un sociologue des banlieues franciliennes qu’à un observateur des relations internationales qu’il revient d’y répondre. Il apparaît néanmoins que les «jeunes casseurs» présents ce 19 juillet ne peuvent en aucun cas être assimilés aux manifestants «propalestiniens». Équipés de tournevis destinés à transformer les pavés en projectiles, souvent affublés d’un maillot de foot du PSG, le visage marqué par la haine à l’encontre de l’autorité policière, ces individus, au comportement de hooligans, s’étaient préparés à en découdre. Étrangers bien sûr à la cause du jour, dont ils usurpaient l’un des symboles – le keffieh palestinien – pour se camoufler le visage, ils ne semblaient même pas motivés par la verve djihadiste ou antisémite brandie la semaine durant par le gouvernement pour justifier son interdiction (à titre personnel, je n’ai vu, ni entendu aucun slogan hostile aux Juifs lors de ce rassemblement). Profitant du climat délétère qui l’a précédée, ces passagers clandestins de la manifestation pour Gaza sont venus traduire en violence physique ce que les euphémismes de la classe dirigeante appellent communément « malaise social », malaise auquel aucune politique publique n’a apporté de réponse depuis les émeutes de la Seine-Saint-Denis en 2005.
Quid des manifestants « propalestiniens » ? À la différence de ces jeunes en colère dont les modes d’expression semblent voués à se radicaliser, les manifestants du 19 juillet se distinguent par la grande continuité de leur engagement. Même leur composition n’a pas évolué depuis la première Intifada il y a près de trente ans ! Des militants de gauche, aux cheveux de plus en plus blancs, et des anonymes, souvent d’origine arabe, accompagnés de leurs proches. Ce samedi, à Paris de 14h30 à 16h30, comme à Lille, Barcelone, Londres ou au Cap, ces citoyens sont venus exprimer, une fois encore, leur refus de l’indifférence face à un conflit qui s’éternise, dans un sens toujours plus défavorable au peuple palestinien. Ils continueront à le faire aussi longtemps que perdurera la plus grande injustice des relations internationales contemporaines. Malgré les intimidations, ils ne renonceront pas à leur engagement en faveur d’une paix équitable au Proche-Orient.
En centrant sa communication sur « le risque d’une confrontation intercommunautaire », le gouvernement a lui commis une double faute : un déni de responsabilité d’abord, dans la mesure où son recours systématique à une explication exogène (le fameux « risque d’importation du conflit israélo-palestinien ») ne fait qu’éluder la fracture grandissante du pouvoir avec une partie de la jeunesse française, face à laquelle l’Etat se montre totalement impuissant et dont la manifestation du 19 juillet n’a été qu’un énième révélateur. Une erreur d’analyse ensuite, les manifestants présents ce samedi ayant voulu alerter le gouvernement sur l’égarement de sa politique étrangère. Une politique aux accents néoconservateurs, qui positionne progressivement notre pays dans le camp des agresseurs de la liberté et de l’émancipation des peuples. Est-ce bien là le mandat qui a été confié par les Français au président de la République ?
Horace BÉNATIER (pseudonyme) haut fonctionnaire, maître de conférences en relations internationales
juillet 2014
La politique du pire
Israël frappe la maison du dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh à Gaza
Ismaïl Haniyeh, comme par hasard, un responsable très modéré du Hamas…
Israël qui a déclenché la guerre alors que le Hamas était devenu un interlocuteur des avancées diplomatiques de ces dernières années, alors que les négociations internationales semblaient progresser… Et une guerre dont le seul résultat envisageable est de susciter une indignation générale et la haine des nouvelles générations, jusqu’à faire se lever de nouveaux démons – et réveiller les vieux que l’on croyait décatis.
Israël qui ne semble plus être qu’un produit du lobby militaro-industriel.
Et, pendant ce temps-là, en Syrie, en Irak…
été 2014
Israël à Gaza
Aussi bien que Bachar al-Assad
Netanyhu veut finir le travail
http://www.alvinet.com/actualite/articles/gaza-netanyahu-veut-finir-le-travail-22299285.html
« finir le travail »… Quelle heureuse formule qui en rappelle une autre !
La journée de mercredi a été particulièrement sanglante pour les Gazaouis, 17 personnes ont été tuées et 150 autres blessées par une frappe israélienne sur un marché proche de Gaza. Plus tôt dans la matinée, c’est une école gérée par l’ONU qui a été bombardée par Tsahal.
Les Etats-Unis ont immédiatement condamné ces frappes avant de réapprovisionner l’armée israélienne en munitions. Un porte-parole du Pentagone, a déclaré que « les États-Unis se sont engagés à garantir la sécurité d’Israël, et il est crucial pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense forte et réactive ».
Fin mai 2014
Attentat au Musée juif de Bruxelles
Janvier juin 2014
Daesh (Daech) se développe et s’installe en Syrie
le début du retour de flamme après l’abandon du peuple syrien
février-mars 2014
6 mois après la trahison de l’engagement international par Obama, Kerry, Cameron,
Poutine envahit la Crimée
Un lien entre Damas et Washington ?
Des « services » rendus par les tortionnaires syriens aux agences de renseignement US pourraient expliquer l’atonie américaine…
Si tel était le cas, ce serait un exemple fameux de cynisme sanglant et d’aveuglement jusqu’à l’abrutissement.
Près de 2 000 civils ont été tués depuis cinq mois dans le nord de la Syrie par les bombardements du régime.
A Alep, la mort prend la forme de réservoirs d’eau, de gros barils d’huile ou de cylindres à gaz. Vidés, puis remplis d’explosifs et de débris métalliques, ils sont largués depuis des hélicoptères de l’armée syrienne. Ils ont tué près de 2 000 civils ces cinq derniers mois dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Parmi eux figuraient près de 570 enfants et plus de 280 femmes. Des milliers d’habitants de la province ont dû fuir la région.
«Barbarie». Entamée en début d’année, cette campagne de bombardements aux «barils d’explosifs», qui permet au régime d’économiser ses coûteux missiles, a été condamnée par l’ONU, qui a dénoncé ses «effets dévastateurs» tandis que les Etats-Unis l’assimilaient à de la «barbarie». «Le président Al-Assad est en train de parler d’élections mais, pour les habitants d’Alep, la seule campagne dont ils sont témoins, c’est une campagne militaire de barils d’explosifs et de bombardements sans discernement», a affirmé fin avril Human Rights Watch. (…)
Dans la province d’Alep, le péril des barils
http://www.liberation.fr/monde/2014/05/30/dans-la-province-d-alep-le-peril-des-barils_1030506
Bombardement de barils d’explosifs sur la province d’Alep
Mais, heureusement, la « Communauté internationale » et l’ONU veillent et ont interdit au tyran l’usage des armes chimiques
décembre 2013
La rébellion débordée par ses extrémistes
Jean-Pierre Perrin, Libération 18 décembre 2013
http://www.liberation.fr/monde/2013/12/18/la-rebellion-debordee-par-ses-extremistes_967582
Des activistes enlevés, des combattants démobilisés et des civils qui se prennent à regretter le régime d’Al-Assad : la rébellion syrienne sombre dans un chaos que le drapeau noir d’Al-Qaïda s’empresse d’envelopper.
Le gouvernement américain se parjure et abandonne la Syrie :
Barack Obama repousse le délai des frappes contre la Syrie
Syrie : le crime de trop appelle une riposte
Six jours après l’attaque, « Le Monde », dans un éditorial sans concession, appelle à ne pas laisser cet acte impuni, ce qui reviendrait à accepter docilement « l’ensauvagement de notre ère à l’échelle mondiale« .
21 août 2013
Bombardement chimique de la Ghouta
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_Ghouta
EN DIRECT. Syrie: une frappe internationale se précise
- Le HuffPost/AFP
Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué pour sa part le Parlement pour un vote jeudi sur « la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l’arme chimique ». « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents », a quant à lui affirmé François Hollande. (…)
Torture : les preuves par l’image
http://www.liberation.fr/monde/2014/03/14/torture-les-preuves-par-l-image_987303
«Bachar al-Assad a un intérêt direct à « jihadiser » la révolution»
Jean-Pierre Filiu souligne que la montée des islamistes dans le camp rebelle est le résultat «accablant» de la passivité occidentale.
(…)
En quoi les pays occidentaux sont-ils responsables ?
Dès le début, ils ont affirmé qu’il ne fallait pas aller en Syrie pour ne pas favoriser les jihadistes. Trois ans plus tard, personne n’a bougé et les jihadistes, qui ne sont apparus qu’en 2012, se sont imposés. C’est un résultat accablant qui prouve que cette politique de non-intervention est totalement inefficace. Sous couvert de bonne conscience, on culpabilise les victimes en rendant les révolutionnaires responsables de la montée du jihadisme. En réalité, après avoir laissé le peuple syrien à la merci de Bachar al-Assad, on l’a livré aux jihadistes !
(…)
Mais quels sont les dessous de cette passivité ?
Guerre d’Irak
Guerre à la vie et impuissance 2003
Sous couvert d’une démocratie représentative plus simulacre que jamais, les furieux sont prêts à tout pour pérenniser leur dominance…
Surtout quand celle-ci est menacée par les conséquences de leurs propres agissements.
Il y a 13 ans, quelques-uns avaient pu se demander pourquoi les hiérarques états-uniens s’étaient enfermés dans l’engrenage de la violence comme de vulgaires petites frappes.
Les autres n’avaient pas oublié que l’ère des Reagan-Bush-le-père (et un certain Donald Rumsfeld, artisan du soutien à Saddam Hussein) avait abondamment payé, armé, renseigné, cajolé l’Irak en guerre contre l’Iran.
Etait-ce seulement pour prendre une revanche sur l’Iran qu’ils venaient de perdre, pour regagner un point dans « the game » qui semble tenir lieu de monde réel pour les dominants états-uniens ?
Ont-ils pu croire endiguer et fragiliser la révolution iranienne ?
Ou n’était-ce qu’une mise pour préparer plusieurs coups à l’avance une opération vraiment rentable ?
Article suivi par :
« Il faudrait commencer par bombarder Kissinger » par Eduardo Galeano
On se souvient que le Koweït puisait dans un gisement pétrolifère appartenant principalement à l’Irak (Roumeilah), tout en dépassant ses quotas de production pour faire baisser les cours, ce qui diminuait les revenus de l’Irak au moment où il lui fallait se refaire après la guerre contre l’Iran.
On n’a pas oublié que, au moment où des troupes irakiennes menaçaient la frontière koweïtienne, l’ambassadrice de Washington tenait à Saddam Hussein des propos rassurants sur la neutralité de son pays :
« Nous n’avons pas de point de vue sur les différends interarabes, tel celui qui vous oppose au Koweït« .
De son côté, James Baker, alors Secrétaire d’Etat, faisait dire à ses collaborateurs que les Etats Unis n’avaient pas l’obligation d’aider le Koweït s’il venait à être attaqué.
Nous avons fini par savoir que la menace imminente d’invasion de l’Arabie Saoudite mise en avant par les Etats Unis était inexistante.
Les satellites civils d’observation n’ont pas relevé la moindre trace de chenille de char irakien là où, selon le Pentagone, piaffait la troisième ou quatrième armée du monde, selon les propagandistes.
Tous ont pu constater que les stratèges de la coalition ont surtout écrasé des pauvres gens contraints par la dictature sans même se soucier s’ils représentaient une menace, s’ils fuyaient, s’ils se rendaient, s’ils étaient civils ou militaires. L’important était de tester les nouvelles armes, sinon de se débarrasser des stocks. Personne n’ignore que, tandis qu’ils épargnaient les meilleures troupes de Saddam Hussein, ils envoyaient au massacre les populations du nord et du sud en les incitant à la révolte.
Et, comme attendu, une fois la machine de guerre états-unienne installée en Arabie Saoudite, elle n’en est plus repartie, quitte à susciter les haines qui sont le terreau des vocations terroristes.
Bref, les Etats Unis libérés de la menace de l’URSS n’étaient-ils pas en train de diverger ?
L’horreur sélective
Et puis, il y a eu les attentats du 11 septembre 2001.
Sitôt leur annonce, nous avons pu craindre qu’ils soient un puissant stimulus pour les interprétations simplistes du monde et servent de camouflage aux impérialistes piaffant d’impatience.
Pour que tout soit plus limpide, les commentateurs médiatisés ont dit et répété que l’événement était incompréhensible. On comprend surtout le malaise de ceux-ci devant l’étrange ressemblance entre ce que la plupart d’entre eux cautionnent chaque jour sans état d’âme et ce qui, tout à coup, les horrifient.
Beaucoup d’observateurs ont reconnu que les instigateurs et les acteurs des attentats avaient été nourris par la culture occidentale ; plus exactement : par une certaine culture, celle dans laquelle se reconnaissent les dominants et leurs vassaux.
Peu ont dit que le mépris des terroristes pour la vie, la leur comme celle d’autrui, n’a d’égal que celui qui marque la « modernité » occidentale, à commencer par les colonisations civilisatrices et les guerres friandes de sacrifices de populations innocentes. Un mépris de la vie qui n’a fait que croître et s’affirmer avec le sacro-saint développement industriel dont les beaux esprits traumatisés font justement grand cas, feignant de ne pas remarquer quel en est le coût en manières d’être et en histoire saccagés, en vies broyées, en biosphère bouleversée : « L’animisme avait donné une âme à la chose, l’industrialisme transforme l’âme de l’homme en chose » ont constaté Max Horkheimer et Theodor Adorno dès 1943.
Et qui a remarqué que le moyen utilisé par les terroristes, l’avion, est l’une des technologies les plus appréciées par les horrifiés médiatisés ?
Qui a noté que leur réaction traduit surtout l’identification des habitués du transport aérien aux passagers des vols détournés, pas une prise de conscience de la violence structurelle de cet outil ?
Or, l’avion est un exemple révélateur de la confusion ambiante.
En supplantant sa rivale du plus léger que l’air au point de la faire presque oublier ou tourner en ridicule, l’industrie de l’aéronautique lourde a créé les conditions des attentats de septembre 2001. Combien ont réalisé qu’aucun dirigeable si gros soit-il n’aurait pu être utilisé pour perforer une tour ? D’autant qu’étant économe en énergie, le dirigeable ne transporte pas assez de carburant pour rivaliser avec le pouvoir destructeur de l’avion.
Car rien de tout cela n’est dû au hasard.
Paul Virilio est de ceux qui soulignent que l’accident est créé avec l’invention et, surtout, avec son application à grande échelle. On peut considérer que ses usages détournés le sont aussi. Les esprits ouverts sur le monde y ajouteront les colossaux « dégâts collatéraux » perpétrés pour et par l’aviation. Avec cette ouverture, l’histoire industrielle du plus lourd que l’air est très éclairante.
Elle commence par l’embargo inique des Etats Unis sur l’hélium dont ils étaient seuls producteurs. C’est cette mesure qui contraignait les autres constructeurs de dirigeables à gonfler leurs machines avec le très inflammable et très explosible hydrogène. Et c’est cet hydrogène qui, en 1937, fit de l’accident de l’Hindenburg une « catastrophe » spectaculaire. Un « accident » par ailleurs très curieux, et très opportun, survenu sur le territoire de ces Etats Unis dont nombre de groupes influents, en particulier l’armée, voyaient d’un très mauvais œil ces gros engins traverser l’Atlantique en 60 heures.
Dans la foulée, la guerre 1939/45 et les énormes crédits prélevés sur l’argent public firent la fortune des industriels états-uniens de l’armement qui développèrent les avions d’attaque et de bombardement. Sitôt après la fin du conflit, ce sont ces mêmes industriels qui imposèrent au monde leurs appareils en version civile, enterrant pour longtemps la technologie du plus léger que l’air incomparablement mieux adaptée aux lois physiques et écologiques. Dès cette guerre, en lançant des pilotes suicides sur les objectifs ennemis, les militaires japonais exploitèrent le potentiel destructeur de l’avion, cette bombe volante. Plus tard, les écologistes des années soixante dix critiquèrent l’insécurité nucléaire en dénonçant les centrales comme excellentes cibles potentielles d’actes terroristes utilisant des avions.
Les attentats de septembre 2001 ne sont donc un événement incompréhensible que pour ceux qui se voilent la face et veulent continuer à croire que la technologie peut être neutre, tout comme les structures auxquelles ils sont tant attachés.
L’idée de précipiter des avions, même civils, contre des cibles colle au transport aérien lourd accouché de l’industrie des armes. Elle lui appartient. Elle est née avec le sabotage de l’essor des dirigeables il y a une soixantaine d’années. C’est un pur produit de la civilisation industrielle.
Fi du discours des manichéens et des manipulateurs en recherche de boucs émissaires pour dissimuler leurs nouvelles ambitions ! Ben Laden et ses semblables s’inscrivent bien dans la logique de pensée et d’action dominante. Ils en ont surtout bien intégré la violence technologique.
La libération du refoulé
Et puis d’autres avions ont pris leur vol pour écraser les écosystèmes afghans sous les stocks de bombes reconstitués depuis 91 ; pour que plus aucune vie n’y subsiste. Combien d’êtres vivants pour 1 seul combattant ?
Issus de leur industrie et de leur vision du monde, les attentats de septembre 2001 ont fourni aux impérialistes un remarquable prétexte pour lâcher enfin leurs chiens de guerre. Dissimulés derrière l’indignation des belles âmes prises au piège de leurs propres contradictions, il leur a été facile de justifier la relance de l’industrie militaire et l’élimination physique des Talibans, leurs propres créatures, pour prendre enfin racine dans la région qu’ils convoitaient.
Encouragés par une victoire d’autant plus facile que les peuples afghans ont fait le gros du travail sur le terrain, allaient-ils se contenter d’un si maigre butin ?
L’intelligence collective n’a pas tardé à réaliser qu’en matière de risques de destruction massive et de totalitarisme, le plus à craindre était du côté du prétendu sauveur tenaillé par des appétits et des intérêts très éloignés du bien commun. Tout le monde pense bien sûr au pétrole. On parle moins de la volonté d’assurer la sécurité de l’état israélien qui est la tête de pont de l’impérialisme US et de ses suivistes dans cette région primordiale pour les industries destructrices de la biosphère.
En 1995, Maurice Jacoby (Moïse Saltiel), qui avait suivi tous les événements de la région depuis les prémices de la constitution d’Israël, estimait à 10 milliards de $ annuels les fonds versés à celui-ci par les Etats-Unis « pour son rôle de porte-avions insubmersible capable de mobiliser (…) plus de 600 000 hommes pour la défense de leurs intérêts dans le Moyen-Orient pétrolifère » (Silence n°187, février 95).
Les autres pays qui déplaisent au nouvel empire ont des raisons de s’inquiéter.
Sur la nature profonde du sauveur autoproclamé, le refus de signer l’adhésion à la Cour Pénale Internationale et même le très fade protocole de Kyoto ne laisse pas place au doute (1). Et qui a oublié ses sinistres exploits au Viêt-nam, ses bombardements des villes et des villages et ses déversements chimiques sur des écosystèmes parmi les plus diversifiés de la planète ? Qui a oublié son rôle dans l’établissement sanglant d’une impressionnante collection de dictatures : les régimes galonnés du sang de l’Amérique du Sud – tel l’inoubliable Chili de Pinochet, l’Iran du Shah, le Zaïre de Mobutu, l’Indonésie de Suharto, les Philippines de Marcos, sans oublier le soutien à Saddam Hussein lui-même ? Qui a oublié les 39 jours de bombardements démentiels sur la Mésopotamie en 91 (90 000 tonnes de bombes, dont 62 000 tonnes à côté de leurs objectifs) ? Qui a oublié l’usage d’armes « de destruction massive », dont du napalm, des bombes à effet de souffle, à dépression, à fragmentation, des mines antipersonnel disséminées en pluies, et des projectiles blindés d’uranium appauvri qui empoisonnent tout et tous, même ceux qui les utilisent (2) ? Traumatisée par sa défaite au Viêt-nam, l’oligarchie états-unienne ne laisse plus l’ombre d’une possibilité de se défendre à ceux dont elle a décidé la fin.
Le dernier combat
Comme le rappelle Alfred North Whitehead citant Platon : « La création du monde – je veux dire de l’ordre civilisé – est la victoire de la persuasion sur la force« . La force, c’est à dire la dominance, est la traduction d’un refus, d’une fuite, d’un repli sur un univers irréel.
Quoiqu’elle s’efforce de paraître, elle est une faiblesse, souvent un complexe, toujours une incompétence par rapport à la vie sociale et à l’économie de la nature.
Peu perturbés par des considérations un tant soit peu complexes, les dominants passent aisément du fantasme de suprématie sur les autres personnes, autres classes sociales, autres peuples, sur tous les autres vivants, sur la nature elle-même, au mépris et à la haine de ces autres qu’ils ne peuvent comprendre puisqu’ils se croient supérieurs. S’ils sentent que le cours des choses leur échappe et qu’ils se croient menacés, ils deviennent dangereux. Or, après trop de productivisme, après trop de spéculation, après trop de ruines et de destructions pour nourrir le monstre industriel qui les portent, les dominants commencent à être confrontés à l’échec de leur système. Alors, à quoi croyez-vous qu’ils songent ? Les imaginez-vous capables de reconnaître que leur système ne fait qu’épuiser à vitesse croissante le capital produit par une évolution de 3 milliards d’années, qu’il est donc inadapté à la vie ? Il leur faudrait une ouverture d’esprit et une humilité tout à fait étrangères à leur culture. Au contraire, la fermeture caractéristique de leur structure est productrice de réductionnisme et de simplisme. Savent-ils qu’ils sont avant tout menacés du fait de la raréfaction des ressources qu’ils ont saccagées et par les réactions que leur fonctionnement engendre (3) ? C’est assez peu probable. Ils sont prisonniers d’une spirale régressive où, entraînés par les certitudes qui les rassurent, ils macèrent dans une conscience gravement altérée – la fausse conscience – qui cultive leurs névroses (4). Par contre, leur paranoïa les focalise sur les menaces. Ils ne sont donc plus dans une banale stratégie de conquête de marchés et de ressources, mais dans une logique prédatrice d’autant plus repliée sur elle-même, complètement désinhibée.
Les dominants sont lancés dans une fuite en avant éperdue pour tenter de se sauver, quitte à naufrager tout le reste (5). Et plus ils se fourvoient, plus il leur faut réduire le plus grand danger pour leur système : la philosophie écologiste. Parce qu’elle s’oppose au dogme de la domination de l’Homme – plus exactement : d’une oligarchie industrielle – sur les hommes et la nature, la culture et la pensée critique qui réinsèrent les hommes et leurs activités dans l’économie de la nature, et souligne l’interdépendance de toute chose, doivent être expédiées aux oubliettes avec les idées d’association, de coopération, de solidarité, et, bien sûr, leurs pratiques.
C’est pourquoi les dominants ont cassé les élans libertaires et conviviaux des années 1960 et 70 sous l’action de leurs « forces spéciales » : les entristes qui ont changé des mouvements alternatifs en partis conformistes (6). Depuis les années 1980, sous prétexte de libéralisme et de libre concurrence, ils cassent méticuleusement les régulations protectrices de la diversité économique et des services publics (les derniers communaux) pour faire place nette à leurs banques, « chaînes« , « centrales » et multinationales, expédiant à l’Assedic les commerçants, les producteurs artisanaux, les métiers de service autonomes. Maintenant, afin d’extraire les derniers sucs de la planète, ils utilisent les mécanismes dissimulés des démocraties représentatives pour piéger les peuples dans ce qu’ils nomment une « négociation » sur la privatisation de tous les services dans le cadre de l’OMC : l’AGCS (accord général sur le commerce des services) (7).
L’objectif de ce dernier effort est limpide. Il s’agit de passer à la trappe toute pratique et toute notion de service qui ne soient pas commerciales, donc soumises à la logique du profit. Il s’agit d’en finir avec les services publics et, à plus forte raison, avec les « communaux« . Le projet est absolument totalitaire. Il vise à mettre hors la loi l’intérêt public, le bien commun et la convivialité des vivants partageant la même biosphère. Car seul doit subsister l’ordre de la compétition commerciale et de la croissance infinie. Un ordre vertical où les profits vont aux mêmes quand tous profitent des destructions généralisées.
Etant allée plus loin que ses consœurs dans la logique de la liberté libérale, l’oligarchie des Etats-Unis a pu percevoir que, comme le communisme autoritaire, son système s’autodétruit dans une débauche d’effondrements sous le poids de l’incompétence et des corruptions. Avec le souci de détourner l’attention vers des ennemis imaginaires, avec la peur de la violence que sa violence suscite, un soupçon de prise de conscience de sa propre fragilité a peut-être été le facteur déclenchant de ce nouveau pas dans la dérive totalitaire.
Toujours est-il que, n’en déplaise aux chantres du capitalisme libéré porteur de paix, l’oligarchie US fait une fois de plus la démonstration que la « guerre économique » conduit à la guerre totale. La guerre est en effet le seul état qui permette au système de se maintenir dans un ensemble vivant fait de coopération qui lui est antagoniste.
A contre pied
La plupart des peuples ont dit non à la guerre impérialiste, y compris ceux au nom desquels – exceptés les Etats Unis – les représentations politiciennes ont appuyé la guerre. Plus clairement qu’avec les « choix » imposés par les dictatures financières et industrielles, l’escroquerie à la démocratie représentative est apparue en pleine lumière. A cet égard, les exemples de la Grande Bretagne, de l’Italie et de l’Espagne sont caricaturaux. Ainsi, l’hostilité de la quasi-totalité de la population espagnole n’a nullement empêché la majorité des parlementaires de se ranger aux côtés d’un gouvernement inféodé aux Etats Unis. Comme toujours, l’oligarchie efface la démocratie.
Le « non » des autres gouvernements n’est pas non plus fait pour nous rassurer. Le choix de cette attitude par d’autres impérialismes généralement moins timides est plus révélatrice de la gravité du pathos diagnostiqué chez l’ami américain que de la qualité de la démocratie. Les politiciens d’ici qui ont tenté d’apaiser la crise ne sont pas plus proches de la population. On les connaît depuis trop longtemps et on a bien vu, d’ailleurs, qu’ils ont tout décidé du haut de leur superbe isolement. Pour faire bonne mesure, en dépit de la réprobation quasi générale, ils n’ont pas un seul instant hésité à autoriser le passage des engins portant la mort dans le ciel de France pour se ménager une petite chance de recevoir des miettes de la curée d’après guerre.
Quant à la réaction manifestée dans les rues et les forums, est-elle à la mesure de la menace ? C’est un bel élan généreux, mais on voit encore défiler en tête ceux qui se sont toujours efforcés de détourner et de récupérer les mouvements sociaux pour affirmer leur dominance et accéder à l’establishment politicien. Même parmi les sincères, la question se pose avec acuité : quelle est la portée de l’élan pacifiste ? Est-il de nature à affaiblir la violence dominatrice en sapant ses bases ? Combien ont réalisé que pour débrancher le système guerrier des sources qui l’alimentent, pour porter un coup au projet qui sous-tend cette guerre et en prévenir d’autres, il faut dire non à d’autres choses, des choses auxquelles beaucoup sont peut-être très attachés ?
La plus grande partie des opposants à la guerre est prise au piège de contradictions énormes. Révoltée, elle se refuse encore à comprendre que les monstres contre lesquelles elle voudrait se dresser sont engendrés par le système auquel elle participe. Quelques-uns en appellent à un sursaut du politique contre l’économisme et son cortège d’intérêts et de visées impérialistes. Très bien ! Malheureusement, la question des références et des pratiques n’est guère abordée. Combien remettent en cause les références culturelles du système qui manipulent les perceptions et les consciences ? Combien dénoncent cette façon d’être contre les autres qui est de règle tant dans les entreprises, les partis, la plupart des « associations« , de prétendus réseaux alternatifs, que sur les routes ? Pour tout dire, combien perçoivent et condamnent le mépris et la violence forgés par les valeurs antagonistes avec la vie qui ont été réensemencées et forcées à coups d’intrants dès les années 1970 : individualisme, égoïsme, liberté libérale, compétition, prédation, possession, et, au total, domination ? Dans les milieux militants, combien ne sont plus fascinés par les falsifications électoralistes de la démocratie ? Pratiquement, combien veillent à refuser la censure, la compromission et la magouille dégradantes (8) ? Et, tout au fond d’eux-mêmes, combien se sont prémunis contre l’égocentrisme qui mène aux dérives nourricières de l’impérialisme sur les hommes et la nature ? A l’inverse, combien cultivent l’ouverture, la recherche et l’échange des expériences, des informations et des idées, la convivialité et la simplicité ? Hum ? Et combien ne se sont pas égarés du côté des consommations lourdes pour autrui ? Combien boudent les gadgets de la civilisation industrielle, tel ces avions qui font le lien entre les bombardements de la seconde guerre mondiale, ceux de la guerre du Golfe et de l’Afghanistan, les attentats du 11 septembre, la « sécurisation » du pétrole irakien et l’affaiblissement accéléré de la biosphère ?
L’aviation gaspille des fleuves de pétrole et libère chaque jour des marées noires atmosphériques qui empoisonnent toute la planète et dégradent les climats, tout comme l’automobile, l’autre plaie du productivisme. Or, ne croyez-vous pas que beaucoup moins de crimes seraient commis pour le pétrole, cette drogue des nouveaux empires, si les consommateurs étaient moins nombreux ?
Parmi les horrifiés concentrés sur les attentats du 11 septembre, combien ne s’étaient pas résignés aux accidents d’avions qui, depuis longtemps, ont relégué la « catastrophe de l’Hildenburg » au rang des accidents ordinaires ? Combien avaient conscience du terrorisme écologique permanent, des spoliations et des ethnocides – quand ce ne sont pas des guerres – commis par leurs chères industries, de l’extraction dans le Carajas brésilien ou la Papouasie occidentale à la pollution répandue sur tout le globe, cela pour maintenir leur niveau de confort ramolli et leurs déplacements rapides ? Ils ont été d’autant plus choqués qu’ils ont confusément perçu que ces attentats étaient une représentation condensée de la violence de leur civilisation. Mais on peut craindre qu’il leur faille encore du temps pour pouvoir réaliser quelle est l’incidence de leur façon d’agir et de consommer dans la généralisation de la violence. Trop de temps !
L’autre civilisation
Quand les militants, les opposants à la guerre, tous ceux qui sont encore capables d’un élan de générosité ou, simplement, d’un peu d’instinct de conservation, s’efforceront-ils d’être conséquents à temps plein en convivialisant leurs pratiques et en maîtrisant leurs consommations ? Par exemple :
– l’avion des déplacements professionnels,
– l’avion des vacances, surtout quand celles-ci sont à portée de train et de bateau (9),
– le véhicule automobile (y compris la moto) des trajets boulot dodo sur des distances de plus en plus grandes,
– l’auto des courses marathon dans ces « grandes surfaces » qui, pour le bonheur des banques et des partis, ont ruiné d’innombrables artisans et commerçants, et la vie sociale auxquels ils participaient,
– l’auto et l’avion des épandages exponentiels de bitume et de béton, et du défilé des barils de pétrole dans les réservoirs, sur les plages, dans nos poumons, dans toute l’atmosphère,
– l’avion et l’auto des destructions écologiques et sociales massives…
Deux outils surdimensionnés qui détruisent la vie tout en renforçant les dominations.
Deux consommations que nous pouvons réduire pour peser sur les orientations technologiques et la réorganisation de l’espace déstructuré par l’usage banalisé des véhicules motorisés. C’est le meilleur moyen d’amorcer l’évolution nécessaire (10).
Eviter de polluer – les esprits, les interrelations, comme les écosystèmes – n’est pas la seule bonne raison de réduire le plus possible ses consommations nuisibles aux autres et d’investir en dehors des circuits de la dominance. Ne plus alimenter, et si possible affaiblir jusqu’à l’affamer le système mortifère qui dévaste les forêts primaires, clochardise les peuples autochtones, réduit la personne en vantant l’individu, jette à l’assistance publique ses employés, tout comme il écrase la Mésopotamie sous les bombes, en est une autre. Car « Accepter la paix capitaliste c’est accepter la guerre. Il n’y a aucune attitude de neutralité possible dans la vie quotidienne. Tous nos actes nous engagent d’un côté ou de l’autre de l’exploitation de nos semblables et de nous-mêmes. Les acceptations les plus anodines peuvent nous conduire à apporter notre soutien, malgré nous, aux forces de la domination » (11). Voilà pourquoi il faut boycotter les industries dures en guerre contre la vie.
La démagogie démocratique ne dissimule plus l’exaspération du délire des prédateurs. Il ne leur importe même plus de subir en partie les effets de leurs propres stupidités et de compromettre l’avenir de leurs enfants. « The show must go on« . Nous vivons un « choc des civilisations« , mais pas celui que Samuel Huntington voit par le petit bout de sa lorgnette !
Musulmans, Bouddhistes, Païens, Juifs, Hindouistes, Athées, Bédouins, Iroquois, Bataks, Bretons… la diversité des origines, des religions et des cultures ne conduit à l’affrontement que les aliénés par la culture de la domination (12). Pourvu qu’on échappe à l’emprise de celle-ci, la diversité stimule la curiosité, invite à l’ouverture et à l’empathie pour l’ensemble vivant. Nous l’avons vérifié avec les réactions à la guerre impériale qui ont transcendé toutes les nuances pour révéler la principale confrontation : nous sommes au paroxysme de la guerre contre la vie, mais cette dernière semble, à nouveau, vouloir se rebeller. Sous la désinformation et la fureur de la civilisation dont l’impérialisme menace les hommes comme la biosphère, la civilisation inspirée par l’amour de la vie tente de faire entendre sa différence dans toutes les populations. Cependant, il reste à faire encore un gros effort d’analyse pour que cet amour puisse s’extirper de la camisole de fausse culture tissée par l’idéologie impérialiste, et donner toute sa mesure.
Pour que s’épanouisse la civilisation écologiste et conviviale dont l’espoir réunit la plupart des hommes, quelles que soient leurs couleurs et leurs coutumes, le travail sur la conscience doit être accompagné d’une évolution des consommations et des pratiques. Choix après choix, nous pouvons redécouvrir nos capacités personnelles et collectives.
Chacun peut déjà s’exercer avec un type d’arme que l’adversaire redoute plus que tout puisqu’il se nourrit de notre dépendance : le retrait. Ne plus gaspiller, économiser, substituer, mesurer les conséquences de chaque geste… Donc, reprendre le contrôle de sa consommation pour réorienter les politiques industrielles. Deux exemples basiques :
– Retirer sa clientèle aux compagnies aériennes (et aux constructeurs) en leur précisant qu’on attendra que leurs appareils soient devenus légers pour la biosphère, très légers.
– Boycotter l’automobile et les grandes surfaces, et retrouver le chemin des artisans et des commerçants qui font vivre les villages et les cités.
La reprise de conscience et le changement d’attitude vis à vis des technologies dures constituent un test de la capacité d’évolution.
L’autre test concerne la revitalisation de la vie sociale et politique : s’abstenir pour désamorcer toute capitalisation de pouvoir, déserter les tribunes et les étals pour légumes qui sont rangés devant, ne rien abandonner aux dominations et le faire savoir, et retrouver le sens de la solidarité et de la stimulation réciproque pour restaurer les interrelations et les communaux qui font la démocratie directe.
Difficile ? Pas vraiment, il suffit d’amorcer le mouvement.
Réduction des consommations nuisibles pour stimuler les alternatives et contagion des échanges et de l’empathie, voilà la seule grande manifestation qui vaille. « Il s’agit de s’organiser dès à présent pour arracher immédiatement la plus grande part possible de notre quotidien à la complexité de la chaîne d’exploitation qui nous domine. Dans le fait même de l’organisation autonome commence l’émancipation » (Michel Garonne).
Efficace comme ne le sera jamais le bulletin destiné à être conchié dès le dépouillement du scrutin, l’action au quotidien est le moyen d’amorcer la décroissance indispensable, le moyen d’aider à la victoire de la civilisation écologiste et conviviale sur la civilisation impérialiste.
Alain-Claude Galtié
3 avril 2003
cet article a été publié par :
Courant Alternatif n° de l’été 2003
A Contre Courant n° de septembre/octobre 2003
Silence d’octobre 2003
Le Crétin des Alpes de janvier 2004
Ecolib http://ecolib.free.fr/textes/fondam/guerre01.html
(1) Une démonstration aurait dû achever de convaincre les sceptiques :
Juste avant le déclenchement de la guerre, les « responsables » états-uniens ont dévoilé l’objet de leur dernière fierté devant la presse internationale : une bombe de 9 t ½ d’une puissance comparable à celle d’une « petite » bombe nucléaire. Bien sûr, ils n’ont pas résisté à l’envie de faire admirer les prouesses de leur bébé. Ils l’ont donc fait sauter, mais non pas dans un endroit à peu près désertique comme ils en ont tant, non, ils l’ont fait sauter dans la mer, à quelques encablures de la côte de Floride… Sur combien de dizaines de kilomètres à la ronde ont-ils anéanti la vie ?
(2) L’uranium appauvri (UA) a d’abord été utilisé par les militaires US pour sa densité 2,5 à 3 fois plus grande que celle de l’acier.
Cette caractéristique multiplie la vitesse des projectiles, leur portée, leur puissance et leur pouvoir de pénétration. Elle donne une telle supériorité sur les blindés classiques que, même sur un mauvais tir, les occupants de ceux-ci sont anéantis avant même de pouvoir livrer combat, comme l’ont été les Irakiens depuis 91 et les Talibans.
La nocivité de l’UA est double : à la fois chimique, comme tous les métaux lourds, et radioactive. Elle est potentialisée par sa faculté de brûler au contact de l’oxygène atmosphérique et par la dispersion qui s’ensuit. Dès le tir, l’UA libère une traînée polluante (il s’oxyde en libérant des micro-particules à partir de 350°C). A l’impact et dans la fournaise qu’il entretient lui-même, une grande partie du métal se vaporise et pollue tout l’environnement. 1 seule particule de 2,5 microns produit 170 rems par an, soit 100 fois le niveau maximum de radioactivité toléré par personne (réf. : les travaux de Léonard Dietz tel que « Estimate of radiation dose from a deplete uranium oxide particle »). Inhalée, elle peut passer dans le sang et tous les organes. Déchet de l’industrie nucléaire, l’UA est pollué par d’autres éléments encore plus dangereux. C’est ce poison absolu dont l’armée états-unienne, surtout, a dispersé au moins 300 tonnes en Irak et au Koweït durant la 1ère guerre coloniale du Golfe arabo-persique. On y observe depuis la multiplication des leucémies (jusqu’à 50%) et des malformations congénitales.
Aux Etats Unis, 250 000 vétérans sont victimes du syndrome de la guerre du Golfe. Même des techniciens ayant participé à des missions de décontamination sont morts. D’autres sont malades. « Les Américains se sont conduits en apprentis sorciers.
L’utilisation de ce type de munitions relève du mépris le plus absolu des règles qu’un militaire se doit de respecter (…) L’obstination à vouloir percer les blindages est une imbécillité totale (…) Qui plus est, les effets induits par la propagation des particules d’UA à la suite des explosions sont, qu’on le veuille ou non – même indirectement – du domaine de la guerre chimique.
Admettre la généralisation de ce type d’armes revient à légaliser la contamination par radioactivité et ce pour une durée sans comparaison avec les conséquences des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki (demi-vie = 4,5 milliards d’années).
Ce ne peut être considéré que comme un crime contre l’humanité (…) » général Pierre-Marie Gallois.
Au lieu de conduire à une prise de conscience et à une interdiction, ce premier usage des armes à l’UA et ses épouvantables conséquences en ont stimulé la production et le commerce, en France particulièrement. Nouvelle preuve de la folie dominante. Elles sont maintenant disséminées dans une vingtaine de pays. Ces armes ont ensuite été utilisées en Bosnie, en Serbie, au Kosovo et en Afghanistan. Beaucoup plus que les hypothétiques armes chimiques de Saddam Hussein, c’est l’utilisation de ces armes répugnantes qui obligent les troupes US à s’habiller de vêtements de protection. Quelle quantité d’uranium appauvri a été vaporisée cette fois-ci ? Combien y aura-t-il de victimes ? Et l’UA continue à conquérir des marchés…
Il n’y a pas très longtemps que nous avons appris que des avions du transport civil – en particulier des Boeing, comme ceux qui se sont écrasés à New York et Washington – sont lestés avec des pains d’uranium appauvri (jusqu’à 435 kg pour un 747). Oui, ce même UA avec lequel les Etats Unis massacrent à l’aise leurs alliés d’hier, et désormais adversaires, et polluent la planète pour l’éternité. Et, quand ces avions s’écrasent, ils polluent tout autant l’environnement en métal lourd radioactif. Ainsi, depuis le crash d’un Boeing 747 lesté d’UA, entre autres toxiques destinés à l’armée israélienne, sur une barre d’immeubles de la banlieue d’Amsterdam en 1992, 350 personnes souffrent de symptômes comparables à ceux du syndrome de la guerre du Golfe.
Sources : « L’utilisation d’UA au cours de la guerre du Golfe, ses effets, sa prolifération » par Lakjaa Karim, « Escalade des armes à l’UA » par Joëlle Pénochet, et autres sites Internet sur les suites de la guerre de 1991.
(3) « Renversement et rétablissement de la culture conviviale« ,
Silence n° 248/249/250, septembre, octobre, novembre 1999.
(4) « La fausse conscience« , Joseph Gabel, Edit. de Minuit 1962, collection Arguments.
La fausse conscience est générée par la fausse culture : celle qui métamorphose les sciences en justifications de la domination de la nature.
(5) « Guerre à la planète » Ecologie Infos n° 399, mars/avril 1991.
« Mise à mort et renaissance » Ecologie Infos n° 401, 5 décembre 1991.
(6) « La liberté démasquée« , Courant Alternatif, n°111, été 2001.
Silence n°272-273/274, juillet/août et septembre 2001.
(7) Pour plus d’information :
Institut pour la relocalisation de l’économie
14, Grand Rue 30610 Sauve, fax : 04 66 77 07 14
(8) « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » Alternative libertaire n°204, mars 1998.
Silence n° 233/234, juillet 1998.
(9) Un site Internet vous permettra de faire une première estimation de l’impact écologique des déplacements en avion et vous offrira des alternatives par train et bateau (de vrais voyages) :
http://www.chooseclimate.org/
(10) Colin Ward, La liberté de circuler : pour en finir avec le mythe de l’automobile,
Atelier de Création Libertaire/Silence, 1993.
(11) Michel Garonne, Les germes de la libération, bulletin n° 80 de la 2ème U.R./C.N.T. (CNT historique dont le siège était Rue de la Tour d’Auvergne, Paris)
(12) Huntington a imaginé qu’il était inévitable que l’Occident et l’Islam s’affrontent.
Cette vision a rencontré un grand succès outre-Atlantique.
Bibliographie :
Max Horkheimer et Theodor Adorno : « La dialectique de la raison« , 1944, Ed. Gallimard 1974. Rappelons-nous que Pierre Kropotkine a clairement souligné les enjeux opposant le libéralisme totalitaire et l’association libertaire.
Alfred North Whitehead : « Aventures d’idées. Dynamique des concepts et évolution des sociétés« , Ed. du Cerf.
« Il faudrait commencer par bombarder Kissinger » par Eduardo Galeano
Eduardo Galeano rappelle que les méchants d’aujourd’hui ont été les gentils hier. Et que les Etats-Unis ont nourri ce terrorisme qu’ils appellent maintenant le mal.
Dans la lutte entre le bien et le mal, c’est toujours le peuple qui trinque. Au nom du bien, les terroristes ont assassiné des travailleurs de près de soixante pays, à New York et à Washington. Et c’est encore au nom du bien que le président Bush a juré de venger les Etats-Unis. Bons et méchants, méchants et bons : les acteurs changent de masques, les héros deviennent des monstres et les monstres des héros, au gré des exigences de ceux qui écrivent l’Histoire.
Le scientifique allemand Wernher von Braun était du côté du mal lorsqu’il a fabriqué les fusées V2 que Hitler a envoyées sur Londres ; mais il est passé dans le camp du bien lorsqu’il a mis ses talents au service des Etats-Unis. Staline incarna le bien pendant la Seconde Guerre mondiale, puis l’URSS devint l’empire du mal. Ensuite, les Russes sont redevenus bons : aujourd’hui, Poutine parle lui aussi de châtier le mal.
Saddam Hussein était bon, et bonnes étaient les armes chimiques qu’il a employées contre les Iraniens et les Kurdes. Puis il a mal tourné. Il était déjà devenu “Satan Hussein” quand les Etats-Unis – qui venaient d’envahir le Panamá – ont envahi l’Irak parce que l’Irak avait envahi le Koweït. C’est Bush père qui eut pour mission de livrer cette guerre contre le mal. Avec l’esprit humanitaire et compatissant qui caractérise sa famille, il a tué plus de 100 000 Irakiens, pour la plupart des civils.
“Satan Hussein” est toujours là, mais cet ennemi public numéro un est redescendu au rang d’ennemi numéro deux. Le fléau de la planète s’appelle aujourd’hui Oussama Ben Laden. La CIA lui a enseigné tout ce qu’il sait en matière de terrorisme. Ben Laden, aimé et armé par le gouvernement américain, était l’un des principaux “combattants de la liberté” contre le communisme en Afghanistan. Bush père occupait la vice-présidence lorsque le président Reagan a déclaré que ces héros étaient “l’équivalent moral des Pères fondateurs”. Et Hollywood était sur la même longueur d’onde. Dans Rambo III, les musulmans afghans étaient des gentils. Treize ans plus tard, sous Bush junior, ils se sont mués en ultraméchants.
Henry Kissinger fut l’un des premiers à réagir à la tragédie du 11 septembre. “Aussi coupables que les terroristes sont ceux qui leur apportent soutien, financement et inspiration”, a-t-il déclaré. Si tel est le cas, il faudrait commencer par bombarder Kissinger. Pour le compte de plusieurs gouvernements américains, il a apporté “soutien, financement et inspiration” à la terreur d’Etat en Indonésie, au Cambodge, à Chypre, en Iran, en Afrique du Sud, au Bangladesh et dans les pays d’Amérique latine qui ont connu la sale guerre du plan Condor.
Le 11 septembre 1973, soit exactement vingt-huit ans avant les feux d’aujourd’hui, le palais présidentiel du Chili flambait. Kissinger avait préparé l’épitaphe de Salvador Allende et de la démocratie chilienne, en commentant le résultat des élections : “Nous n’avons pas à accepter qu’un pays devienne marxiste à cause de l’irresponsabilité de son peuple.”
Le mépris de la volonté populaire est l’un des nombreux points communs entre le terrorisme d’Etat et le terrorisme privé. Pour prendre un autre exemple, ETA, qui tue au nom de l’indépendance du Pays basque, a affirmé via un porte-parole : “Les droits n’ont rien à voir avec les majorités et les minorités.”
Nombreux sont les points communs entre le terrorisme artisanal et le terrorisme de pointe, entre celui des fondamentalistes religieux et celui des fondamentalistes du marché, entre celui des désespérés et celui des puissants, entre celui des fous en liberté et celui des professionnels en uniforme. Tous partagent le même mépris de la vie humaine : les assassins des 5 500 citoyens [dernier bilan : 5 972 morts ou disparus] écrasés sous les décombres des Twin Towers, qui se sont effondrées comme des châteaux de sable, et les assassins des 200 000 Guatémaltèques, pour la plupart des Indiens, exterminés sans que jamais ni la télévision ni les journaux du monde ne leur prêtent la moindre attention. Ces Guatémaltèques n’ont pas été sacrifiés par un fanatique musulman, mais par les militaires terroristes appuyés par les gouvernements successifs des Etats-Unis.
Une tragédie des erreurs : on ne sait plus qui est qui. La fumée des explosions fait partie d’un rideau de fumée plus énorme encore, qui nous empêche de voir. De vengeance en vengeance, les terrorismes nous obligent à marcher à tâtons. Je regarde une photo publiée récemment : sur un mur de New York, une main a écrit : “Oeil pour oeil rend le monde aveugle.”
Eduardo Galeano
La Jornada
Mexico
www.jornada.unam.mx/
traduit par Courrier International :
Guerre du Golfe
Guerre à la planète 1991
Moloch existe ! Pour se dissimuler, il se fait appeler « libéralisme économique« . Les sorciers qui le servent sont prêts à tout pour assurer sa domination… Surtout quand celle-ci est menacée.
Après la prédation à coups de bakchichs, à coups de canons, à coups d’installations de tyrans, à coups d’escroqueries au « développement« , les banques, les firmes géantes et les politiciens à leur solde tentent d’imposer une « intégration mondiale » dans l’ordre du libéralisme économique. « Déréglementation, dérégulation, délocalisation…« , il s’agit toujours de déstructuration ! C’est ce mécanisme que l’on voit à l’oeuvre au travers de la politique de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, et au travers des tractations qui se déroulent au sein du GATT.
Partout les spéculateurs manoeuvrent pour supprimer les barrières douanières et les quotas sur le commerce, réduire jusqu’à rien les prestations sociales, les aides et les subventions aux catégories sensibles, outrepasser toutes les législations trop contraignantes à leur goût… Il s’agit de supprimer les dernières protections des écosystèmes, des économies, des identités régionales, en cassant les relations à la nature, aux cultures, à la société et à l’individu. Il s’agit se casser les structures complexes façonnées par l’évolution et par l’histoire des hommes pour leur substituer les schémas simplistes de la « loi du marché » et, en particulier, la division internationale du travail (1).
Dans le système ultra-réducteur qui fascine la plupart des dirigeants politiques et économiques, rien de ce qui n’est pas « marchandise » n’a d’importance, rien ! Ni le souci de l’économie de la biosphère et la nécessité écologique de l’autosuffisance, ni la dignité de l’individu, ni la santé publique, ni, bien sûr, aucune sorte d’éthique ne doit entraver cette recherche du profit qui est – on le voit mieux que jamais, hélas ! – en totale contradiction avec les dynamiques de la vie complexe (2).
Depuis une dizaine d’années, la fièvre est devenue si grande que beaucoup ont perdu toute mesure : ils clament leur délire (3) et glissent dans le piège (la dérégulation) qu’ils tendent au monde. Ainsi, après avoir très largement contribué à broyer la moitié des plus riches écosystèmes et des plus anciennes civilisations, les spéculateurs américains ont (comme les Anglais et, dans un style différent, les Soviétiques) réussi à ruiner leur pays et, mieux encore, leurs propres structures (4). En l’espace des années débridées du « reaganisme« , les spéculateurs ont creusé un gouffre de 14 000 milliards de dollars (5), plus de dis fois le total des pseudo-dettes des pays du tiers-monde ! Quand on mesure que plusieurs générations de contribuables devront payer pour combler le seul trou de la faillite des caisses d’épargne (6) et que le Trésor Fédéral est déjà contraint d’intervenir pour sauver les plus grandes banques (7), on devine que le libéralisme économique est allé jusqu’au bout de son évolution logique : là où, comme le communisme totalitaire, il s’autodétruit.
Comment ne pas faire le rapprochement avec le fait que ce sont, surtout, ces mêmes spéculateurs américains qui, à travers l’administration gouvernementale, contrôlent la Banque Mondiale, le FMI, toutes les banques de « développement » (8) et ont mis à l’ordre du jour des magouillages du GATT la dérégulation planétaire ? Acculés à leur propre échec, menacés de toutes parts par la révolte et l’imagination qui montent, tous les grands spéculateurs sont lancés dans une fuite en avant désespérée (9). Serait-ce qu’ils espèrent échapper à la sanction des catastrophes écologiques, culturelles, sociales et économiques, que leur logique du désordre a enfantées en lançant une ultime et monstrueuse OPA sur la planète ?
Ce qui se trame est, à plus grande échelle, de la même veine que les pratiques mafieuses et les tripatouillages nauséeux des « golden boys« . On le voit aux quatre coins du monde, l’aventure la plus folle est séduisante pour les spéculateurs, surtout quand ils sentent que le cours des choses leur échappe. Esprits rudimentaires qu’aucune considération un tant soit peu complexe ne trouble, ils passent aisément de la convoitise à la guerre économique, puis à la guerre totale. Les roulements de mécaniques autour du pétrole du Moyen-Orient en sont une nouvelle illustration… Sans rien oublier des autres délires en présence, comment ne pas être intrigué par le jeu mené par les maîtres des Etats-Unis ? Pourquoi se sont-ils enfermés dans l’engrenage de la violence comme de vulgaires petites frappes ? Se donnent-ils une dernière représentation de ce que fut leur puissance, comme ça, pour la gloriole, ou s’agit-il de tout autre chose ?
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Logique d’argent, logique de mort
Pourquoi le très ancien délire du « boucher de Bagdad » a-t-il séduit les élites occidentales – et tout particulièrement les politiciens français – au point qu’elles rivalisèrent avec les Soviétiques pour satisfaire le moindre de ses caprices ? Pourquoi n’ont-elles rien négligé pour faite du tyran régional une nouvelle menace mondiale ? Etait-ce seulement l’effet de la subordination de la raison aux lois du marché ? Etait-ce seulement par amour des bakchichs distribués par Bagdad aux partis politiques ou prélevés sur les contrats (a) (quelques 100 milliards de francs pour l’industrie militaire française entre 74 et 88 – L’Expansion 20 sept./3 oct. 90). N’est-il pas étrange que ces politiques apparemment irresponsables aient servi les naufrageurs de la nation américaine en leur permettant de se grimer, encore une fois, en gendarmes du monde ? Et pourquoi cette diligence à suivre les Etats-Unis dans cette aventure coloniale ? Même dans la classe politique américaine, le choix de la guerre a été beaucoup plus contesté que dans les deux assemblées pseudo-représentatives françaises… et aucun élu n’a été sanctionné par son parti – comme dans notre « démocratie » jolie – pour avoir osé défendre l’intérêt de la communauté nationale !
(a) Officiellement 25 milliards ont été quand même réglés par le contribuable français. Selon d’autres sources, le montant des contrats non payés par l’Irak et compensés par la COFACE pourrait s’élever à plus de 40 milliards de francs.
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Connaissant l’indépendance et la dangerosité de Saddam Hussein, pourquoi – au détriment de tous les peuples de la région, y compris l’ami israélien – les dirigeants de l’ère Reagan-Bush (comme leurs collègues soviétiques) l’ont-ils approvisionné, renseigné et encouragé ?
Etait-ce seulement pour reconquérir l’Iran qu’ils venaient de perdre ?
Pourquoi, alors même que les troupes irakiennes étaient massées à la frontière koweïtienne, l’ambassadrice américaine a-t-elle tenu à Saddam Hussein des propos tendant à l’assurer de la neutralité des Etats-Unis ?
Pourquoi James Baker faisait-il dire à ses collaborateurs que l’Amérique n’avait pas l’obligation d’aider le Koweït s’il était attaqué (10) ?
Les « responsables » américains n’auraient-ils pas – depuis très longtemps – misé sur la mégalomanie de Saddam Hussein ?
Ne l’auraient-ils pas poussé à la faute internationale pour en tirer prétexte…
– à s’implanter solidement en Arabie Saoudite en installant cette force militaire qui y a toujours été interdite ?
– à soumettre au chantage les nations riches à la fois inquiètes pour leur approvisionnement pétrolier et insuffisamment armées pour intervenir seules ?
– à faire une démonstration supposée exemplaire de leur force militaire à l’attention de l’URSS affaiblie (ou patiente ?), de la Chine et de tous les trublions tentés par l’opposition à leur volonté hégémonique ?
– à faire main basse sur l’essentiel du pétrole du Moyen-Orient, intimider l’Iran et contrôler les approvisionnements énergétiques du Japon, de l’Allemagne, de la presque totalité de la CEE, et de tous les empêcheurs de la domination américaine sur le monde (11) ?
A l’appui de cette thèse, on se gardera d’oublier que le pouvoir américain auquel participait déjà George Bush avait fait fi du jugement de la Cour Internationale de Justice – la plus haute instance internationale – dans l’affaire du Nicaragua et que, comme par hasard, la Cour n’a pas été convoquée pour trancher le différent koweïto-irakien, comme la législation internationale y oblige. En outre, les forces de la coalition sont placées, en totale contradiction avec la Charte de l’ONU, sous commandement américain et non sous l’autorité d’un état-major international. Enfin, en intervenant massivement en Irak, avec dans son sillage les armées du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie, du Canada, le commandement américain s’est évadé du cadre de la résolution du Conseil de Sécurité autorisant le recours à la force pour libérer le Koweït. Sur tous les points, le pouvoir de George Bush bafoue le droit international dont il prétend se réclamer (12). N’est-ce pas là le comportement caractéristique d’un pouvoir qui fait de sa logique interne une loi universelle ?
Les scenarii les plus fous sont possibles. Fermés aux autres, fermés à la complexité comme ils le sont, tous les fauteurs de guerre contre la diversité, contre la nature, contre les hommes, voient, aujourd’hui encore, beaucoup mieux leur intérêt dans l’accentuation des processus de destruction que dans une transformation – même modeste – de leur système de pensée et d’action. C’est pourquoi, en guise de nouvel « ordre international » prétendument plus juste, les cupides et les mégalomanes font un immense effort pour prolonger leur règne en tentant d’introduire Gaïa – la Terre vivante – toute entière dans la machine à fabriquer le pouvoir, le fric et la mort.
La déliquescence des forces du tout-matérialisme est-elle assez avancée pour nous sauver in extremis de leur ultime folie ? On se prend à l’espérer quand on observe que, même dans leur domaine de prédilection – comme aujourd’hui l’action militaire – elles se montrent stupides !
Nous sommes entrés dans la zone des grandes turbulences : spasmes de mort des vieilles dominances et contractions de la naissance d’un autre ordre. Du comportement de chacun dépend l’avenir de tous : barboteur affolé soumis aux forces du désordre ou surfeur attentif à l’origine des lames (13) ?
ACG
Ecologie Infos n° 399
mars – avril 1991
(1) Voir l’excellent livre de Susan George : Jusqu’au cou – Enquête sur la dette du tiers-monde, Edit. La Découverte.
Sous le titre : « A new area of colonialism », The Ecologist consacre une grande partie de son numéro de nov/déc 90 aux mécanismes de déstructuration en cours.
The Ecologist, Red Computing, 29 A High Street, New Malden, Surrey KT 3 4 BY, Grande Bretagne.
A lire également : le livre « Recolonisation » de Chakravarthi Raghavan, distribué par Orcades, 12, rue des Carmélites, 86000 Poitiers.
(2) « Logique marchande ou sécurité alimentaire » par Kevin Watkins, Le Monde diplomatique de Janvier 91.
(3) Voir l’incroyable « Ligne d’horizon » de jacques Attali chez Fayard, et aussi ce Nobel d’économie 90 qui a été attribué à trois théoriciens de l’ultra-libéralisme, sans doute pour les remercier d’avoir si bien damé la piste qui mène les Etats-Unis (et le monde ) vers le gouffre. Le mal est si grand que certains économistes libéraux se sont aperçus que quelque chose ne collait pas ! Voir le très contradictoire – très naïf – « L’argent fou » de Alain Minc chez Grasset. En profiter pour lire le morceau sur les écologistes (et, implicitement, les tiers-mondistes et tous autres alternatifs). La fermeture d’esprit et l’extraordinaire simplisme de la famille idéologique de l’auteur s’y montrent sans pudeur (pages 143 à 148).
(4) Entre 82 et 86, 428 petites banques américaines ont fait faillite. En 89, ce sont 206 banques qui ont fermé leurs portes et plus de 134 en 1990.
(5) « L’exemplaire faillite des caisses d’épargne américaines« , Le Monde diplomatique de juillet 90.
(6) 500 milliards de dollars, officiellement. 1369 selon toutes probabilités.
(7) « Médecine d’urgence pour les banques US« , Libération du 14 déc. 90, et « Les banques américaines foncent vers le krach« , Libération du 17 déc. 90.
(8) « Le sac du tiers-monde« , Ecologie-Infos n° 396.
(9) « Le monde selon GAT« , analyse très claire de La Revue Nouvelle de nov. 90 (Chaussée de Gand, 14 1080 Bruxelles).
(10) « Fauteurs de guerre« , Le Monde diplomatique oct. 90.
(11) Le Japon et l’Allemagne qui, pour leurs ressources énergétiques, dépendent presque entièrement du pétrole du Moyen-Orient.
(12) La plupart de ces objectifs étaient sans doute réalisables à condition que la guerre soit rapide et sans bavures… comme devaient le phantasmer les stratèges US. Les spéculateurs américains s’enfoncent maintenant dans une lamentable aventure qui, financièrement et politiquement, dépend de plus en plus de ceux auxquels ils destinent le rôle envié de dindons de la farce. Combien de temps, les dirigeants japonais, allemands ou français, tous les dirigeants de l’Europe, continueront-ils à soutenir une opération qui est, en définitive, menaçante pour eux-mêmes ?
(13) « Du coffe-fort au delta-plane« , Silence n° 135 -138.
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Quand l’immonde le dispute à la stupidité
Innombrables sont ceux qui fait les frais de la voracité à très court terme des spéculateurs américains.
On se rappelle l’Iran. En 1953, le renversement du docteur Mossadegh (1) par la CIA et l’installation de la dictature du Shah (1). Guidé par l’ingénieur-conseil américain qui, là encore, voulait s’ouvrir un « marché« , le Shah mena une politique de « développement » et de « progrès » si intelligente que l’agriculture (prospère en 1960) et, donc, la société iranienne furent totalement ruinées. Le terrain était prêt pour la révolution (2).
On commence à obtenir les premières confirmations sur la gestion américaine du coup d’Etat qui permit au général Suharto de se substituer à Sukarno et de liquider les gêneurs par centaines de milliers (3). Les massacres furent déclenchés à la veille de la tenue – à Djakarta sur l’initiative de Sukarno – d’une importante réunion des pays non alignés. Les exécuteurs furent guidés dans leur besogne par les listes de suspects établies et obligeamment prêtées par l’ambassade américaine. Les espoirs suscités par le mouvement des « non-alignés » étaient anéantis.
On se rappelle le Chili, où par la volonté des dirigeants américains une dictature a chassé le gouvernement soutenu par le peuple (4).
Et n’oublions pas Saint-Domingue, l’assassinat de Patrice Lumumba, le Viêt Nam bien sûr, le Cambodge, le Nicaragua où l’agression américaine fut condamnée par la Cour Internationale de Justice, la Grenade, le Panama de Noriega (ancien homme de la CiA), etc.
Et n’oublions pas non plus le jeu de l’administration Kennedy contre les Pays-Bas pour conduire à l’annexion de la Papouasie Occidentale (et au génocide !) par l’Indonésie.
N’oublions pas le soutien (et sûrement plus…) américain dans l’écrasement du Timor Oriental (5). Deux résolutions du Conseil de Sécurité et plusieurs résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU condamnèrent l’Indonésie et la sommèrent de se retirer de Timor (qui au regard du droit international est toujours territoire portugais). Puis, tandis que continuait le martyre des timorais et le saccage de leur pays, tandis que l’Australie s’octroyait le pétrole de la Mer de Timor avec l’Indonésie, le monde officiel sembla oublier…
Remarquons que l’Australie participe à la force multinationale lancée contre le prédateur du Koweït !
En ajoutant à toute cette boue les faits d’armes des joyeux drilles de Moscou, de Londres et de Paris, on devine que le monde n’a pas fini de payer les intérêts de l’arriération des dominants.
(1) Lire « Un gendarme ambigu » de Claude Julien et le « Pétrole et injuste partage » de Denis Clerc*, Le Monde Diplomatique d’oct. 90.
* Créateur d’Alternatives Economiques. Par ailleurs un gars ouvert et vraiment sympa, sans doute un démocrate… Ce véritable « alternatif » a spécialement demandé à Silence de me censurer. Pas moins.
(2) Cf. « Le krach alimentaire » de Philippe Desbrosse, Edition Le Rocher.
(3) « Ethnocides et écocides en Indonésie » Ecologie-Infos n° 395.
(4) Voir « Un fil rouge pour ligoter Allende » dans « Le festin de la terre » de Eric Fottorino, Edition Lieu Commun.
(5) Ecologie-Infos n° 396, juin-juillet 89.
le précédent de l’Espagne livrée aux fascistes par les gouvernements occidentaux
Le sort réservé à l’Espagne éclaire toute l’histoire contemporaine
C’était en 1936, 1937, 1938, 1939.
http://www.youtube.com/watch?v=ad3FrIp518AA
Enfin, une photo qui dit tout.
Elle a été prise en 1949…
Eisenhower et Franco
au-dessous : le film Los caminos de la memoria
février 2012
Le fascisme bouge encore
Ouverture d’un procès contre le juge Garzon, accusé d’enquêter sur les crimes du franquisme
Le franquisme, plaie toujours ouverte
http://www.lejsl.com/actualite/2012/02/03/le-franquisme-plaie-toujours-ouverte-en-espagne
http://www.france24.com/fr/20090508-le-franquisme-une-plaie-toujours-ouverte-
Hors les volontaires qui affluaient en Espagne avec des tromblons pour affronter une armée de métier, les « démocraties » misaient sur la victoire des panzers et de l’aviation des légions nazies sur le sens de l’intérêt général exprimé par les peuples.
http://www.youtube.com/watch?v=FsCrzHZ4n0I&NR=1
Dès 1936, Arthur Neville Chamberlain, avec Stanley Balwin et Anthony Eden du gouvernement conservateur britannique, milita contre toute aide à la République espagnole contre le putsch de Franco. Devenu Premier ministre, Chamberlain alla jusqu’à pactiser avec la junte fasciste alors que Mussolini et Hitler avaient dépêché d’importants contingents militaires contre les républicains.
Et l’Espagne fut sacrifiée par les stratèges des « démocraties » occidentales, permettant aux nazis d’expérimenter de nouvelles armes et de se préparer à la guerre.
http://www.youtube.com/watch?v=ad3FrIp518A
Guernica 1937
Le triomphe de la Légion Condor à son retour en Allemagne
http://www.youtube.com/watch?v=wGqg5eU1pWk
En 39, la France du Front Populaire (« socialiste« ) allait même parquer les réfugiés espagnols dans des camps immondes – voire sans abri ni approvisionnement, comme dans le Roussillon – préfigurant les camps de concentration nazis. Des milliers mourront dès les premiers temps.
L’exil des Républicains espagnols : la Retirada
http://www.eclectique.net/histoires_histoire/themes5.html
C’est que, depuis 1936, le gouvernement français du Front Populaire dirigé par Léon Blum (SFIO), obéissait aux injonctions du congrès US et du gouvernement britannique en renonçant à faire intervenir l’armée française (alors la plus puissante au monde) pour porter secours au Front Populaire espagnol et en interdisant, même, les livraisons d’armes aux résistants. Il faut savoir un détail éclairant cette brillante politique qui allait se solder par la Seconde Guerre Mondiale et ses génocides : la SFIO était déjà, depuis longtemps, inféodée aux oligarchies atlantistes.
Après la victoire sur l’Allemagne, la contre-offensive s’arrêtera aux Pyrénées. Il n’y aura pas de Reconquista. Les Alliés avaient décidé de protéger le fascisme franquiste – comme une garantie contre le risque démocratique. Un aveu spectaculaire, mais encore sous-estimé ; voire dissimulé. Après avoir été internés et décimés par le pétainisme, après s’être battus dans les maquis et la Division Leclerc (c’est la Compagnie constituée par des résistants espagnols qui a libéré Paris), les Républicains espagnols survivants partiront seuls au combat. Et des maquis de la résistance existeront jusque dans les années soixante.
http://www.espagne-facile.com/guerre-espagne/511/
http://bataillesocialiste.wordpress.com/tag/guerre-despagne/
extrait de Juste une question de civilisation, chapitre 3 de La vie à reconstruire :
« Pourtant, entre autres événements éclairants, la seconde trahison de l’Espagne républicaine non libérée du fascisme par les « libérateurs » aurait dû ouvrir les yeux… Après qu’elles aient autorisé l’écrasement dans le sang de la République du Frente Popular par les légions fascistes (Légion Condor et Légion Italiana), les mêmes forces – l’oligarchie étasunienne augmentée de ses semblables européennes – ont, quelques années plus tard, décidé d’arrêter l’avancée des armées alliées aux Pyrénées, condamnant le peuple espagnol – et les Portugais – à 30 ans de dictature. Pourtant, dans un discours prononcé en Algérie et retransmis par Radio-Alger en 1943, les résistants espagnols avaient bien entendu avec espoir Charles de Gaulle promettre la libération : « Après Paris, Madrid !« . Arrêtons-nous un instant, juste le temps de réaliser qu’au moment même de la libération, tout était déjà si bien manipulé que bien peu ont compris l’énormité de ce qui se passait : plutôt le fascisme que l’expression de la démocratie ! D’ailleurs, l’American Legion allait bientôt remettre à Franco une médaille en reconnaissance de sa « vaillante lutte contre le communisme » (rapporté par Frédéric Charpier dans « La CIA en France »). Cela annonçait la suite pour les pays libérés : tous les moyens allaient être mis en oeuvre pour prévenir ou étouffer une nouvelle émergence de l’intérêt général. Contrôle parfait des media, manipulation de la culture et des institutions, sabotage des mouvements de résistance et alternatif, substitution d’agents du capitalisme aux acteurs sociaux, soutien aux réactions et aux mafias, installation d’un réseau de contrôle politique international (Congrès pour la Liberté de la Culture, cercles du grand capitalisme, OTAN, Loge P2, Gladio, etc.). L’offensive mondiale de l’impérialisme sur les hommes et l’ensemble vivant – la culture et le système – prenait toutes ses précautions.
Trois générations plus tard, parmi les victimes – entre autres les écologistes – celles qui en ont pris conscience ne semblent pas nombreuses, ce qui explique que cette dimension fondamentale de la manipulation n’apparaisse guère dans les commentaires (…) »
Dwight Eisenhauer et Franco en 1959
Parmi les conséquences du sauvetage du fascisme espagnol par les alliés, et du blanchiement du régime franquiste par Dwight Eisenhower en 1959, il y a la carrière remarquable de Juan Antonio Samaranch. Fasciste, il est resté 30 ans à la tête du Comité International Olympique. C’est à ce monsieur que l’on doit la marchandisation du sport livré aux multinationales.
Pour plus de détail, une excellente émission de Rendez-vous avec X sur France Inter :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/rendezvousavecx/
Sur les camps français où le Front Populaire a parqué les républicains espagnols
http://www.nopasaran36.org/guerra_civil/espana.php?78/Les-Camps〈=fr
Sur le camp d’Ararandon en Isère :
http://www.lafeuillecharbinoise.com/?p=1332
Télescopage historique avec l’actualité : sortie le 16 mars du film documentaire de José-Luis Pernafuerte sur l’Espagne face aux crimes du franquisme
Los caminos de la memoria
les chemins de la mémoire
Dans toute l’Espagne sont enterrés les suppliciés de la répression fasciste. Partout, des fosses sont découvertes, avec parfois des centaines, des milliers de squelettes. Car l’Espagne commence seulement à libérer la mémoire des quarante années passées en enfer, depuis le putsch franquiste en juillet 1936 jusqu’à la mort du dictateur en 1975. Exécutions, emprisonnements massifs, tortures, privations, spoliations, ségrégation vis à vis même des enfants de républicains, fichage et réécriture de l’histoire… Et toujours des exécutions, toujours des morts, toujours des prisonniers.
Autour des fosses communes, la mémoire resurgit et se fait collective. On se libère des humiliations et des interdits devenus inhibitions. La douleur trouve enfin l’occasion de s’exprimer, de se communiquer. Les anciens se souviennent et témoignent. Les jeunes écoutent, apprennent et fouillent. C’est la mémoire de l’Espagne qui revient, et c’est la mémoire du monde. Sentant l’importance de ce qui se jouait dans les années trente, des centaines de milliers d’hommes et de femmes ont tenté d’aider les peuples d’Espagne. Mais le monde de la domination les avait tous condamné, puis il a censuré l’information pour effacer l’histoire. La peur, la démoralisation et la douleur avaient fait le reste, en Espagne et ailleurs.
Ainsi, ce n’est qu’à la veille de sa mort, il y a peu, que ma mère a trouvé la force de me révéler l’engagement de son frère – cet oncle mystérieusement disparu – dans les Voluntarios de la Libertad (1).
Comme la jeune femme de Land and Freedom (le film de Ken Loach) découvrant dans les papiers de son grand-père décédé la saga de l’engagement de celui-ci auprès des Républicains espagnols, nous sommes juste au début d’un processus de réappropriation de notre histoire, de découverte et d’analyse des forces qui ont sacrifié l’Espagne (et le Portugal) et conduit à la Seconde Guerre Mondiale, puis lancé la mondialisation. C’est un processus de reconstruction qu’il faut défendre contre les agents du Ministère de la Vérité de Big Brother, en Espagne où le juge Garzon est inquiété (2), et ici où l’histoire contemporaine est métamorphosée pour dissimuler les manipulations qui nous ont valu tant de douleurs et de destructions. De l’issue de cette lutte dépend non seulement la démocratie mais aussi l’avenir de la planète.
http://www.dailymotion.com/video/xcr7je_les-chemins-de-la-memoire_shortfilms
http://www.cinespagne.com/pagealaffiche/cheminsDeLaMemoire.php
long extrait du film Les chemins de la mémoire sur
http://www.dailymotion.com/video/xh0nyo_les-chemins-de-la-memoire-los-caminos-de-la-memoria-3-5_news
Coordination des victimes du franquisme
http://coordinadoravictimas.blogspot.com/2010_02_28_archive.html
(1) http://www.liberation.fr/monde/0101161892-aux-anciens-brigadistes-l-espagne-reconnaissantemadrid-va-accorder-la-nationalite-espagnole-aux-survivants-des-brigades-internationales
(2) Fascisme, le retour ? (publié en juin 2010)
Après tout ce que nous avons connu, ce qu’on nous a infligé, après une soixantaine d’années de saccages par les ultralibéraux, lesquels doivent beaucoup à l’aide apportée par leurs pères à l’écrasement de l’Espagne républicaine et à l’essor du fascisme italien et du nazisme, cela ne serait pas particulièrement étonnant.
En Espagne, justement, et c’est un comble, le juge Baltazar Garzon vient d’être suspendu pour avoir osé ouvrir une enquête sur les crimes du franquisme, crimes pourtant imprescriptibles. C’est une insulte aux victimes du franquisme et des autres fascismes, une insulte à tous ceux qui ont eu le courage de résister pour tous les autres, pour nous.
C’est aussi un avertissement à ceux qui, aujourd’hui, se laissent bercer par la propagande et dorment à poing fermé.
Pétition sur
www.lapetition.be/en-ligne/petition-6917.html
Un film sur les républicains espagnols dans la Seconde Guerre Mondiale
et la double trahison dont ils ont été victimes
La « nueve » ou les oubliés de la victoire
http://www.dailymotion.com/video/xccbfb_la-nueve-ou-les-oublies-de-la-victo_news
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/L-Espagne-deterre-les-fantomes-du-franquisme-91692/
Histoire contemporaine
Apocalypse Hitler
http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/09/1187949-apocalypse-hitler-une-serie-documentaire-exceptionnelle-sur-france-2.html
A voir et revoir en se souvenant de l’écrasement de l’Espagne républicaine et révolutionnaire, tandis que le gouvernement français du Front Populaire dirigé par Léon Blum (SFIO), inféodé aux oligarchies atlantistes, restait l’arme au pied et interdisait les livraisons d’armes aux résistants.
http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=31697
Egalement un film qui, en contrepoint d’une comédie bien tournée, révèle le drame de l’Espagne et le sort des réfugiés en France :
Les femmes du cinquième étage
http://www.premiere.fr/film/Les-Femmes-du-6eme-etage-2285102
biblio
Cipriano Mera, Guerre, exil et prison d’un anarcho-syndicaliste
Toulouse, éditions Le Coquelicot 2012, 325 p., 22€
Il aura fallu plus de 35 ans entre la décision de traduire ces mémoires et la publication effective. On dispose désormais, en français, du témoignage absolument capital de Cipriano Mera. Hormis quelques spécialistes de la guerre d’Espagne, personne ne connaît ce nom. Il s’agit pourtant d’un des dirigeants, militaires – ceci expliquant sans doute cela –, de plus haut rang, du mouvement anarcho-syndicaliste espagnol. Né en 1897, Cipriano Mera est maçon de profession. Au moment du coup d’État franquiste, il est emprisonné à Madrid, pour ses activités syndicales. Libéré par ses camarades, il rejoint les milices confédérales mises sur pied pour combattre les troupes de Franco. Alors que rien ne le prédisposait à ce rôle, il fait montre d’une capacité stratégique certaine, participant à plusieurs batailles importantes autour du front de Madrid, se faisant remarquer pour ses qualités militaires, y compris par des militaires professionnels ralliés à la République. Il participe, avec la colonne de Durruti, à la défense de Madrid, bataille dans laquelle il s’illustre de manière héroïque. Mais, au fur et à mesure que la guerre civile se développe, il se rapproche politiquement des thèses républicaines (largement inspirées par le Parti communiste espagnol, qu’il abhorre pourtant) de la nécessité de discipliner et militariser les milices. Face à la fuite du gouvernement, y compris des ministres cénétistes de Madrid pour Valence, son choix est fait : il est nécessaire « d’accepter la formation d’une armée, avec par obligation, la discipline (…) ». L’autodiscipline n’est plus suffisante, les lois de la guerre doivent s’imposer. En même temps que ce constat de nature militaire, il rallie les thèses d’une suspension du processus révolutionnaire. Six mois après le début de la guerre civile, « nous dûmes reconnaître que la révolution à laquelle nous avions cru fermement dans les temps nous avait échappé. Il nous restait l’objectif de gagner la guerre (…) » (p. 125). Cette option n’est d’ailleurs pas dénuée d’arrière-fond politique sur l’évolution rapide de la CNT puisque « la militarisation supposait l’abandon de nos principes les plus chers ! Certainement, mais ces principes avaient déjà été violés avec l’entrée de militants de la CNT au gouvernement, décision adoptée qui plus est par quelques militants sans l’accord de toute l’Organisation » (p. 126). Promu chef du quatrième corps d’armée, celui qui défend Madrid, il continue à faire preuve de qualités militaires insoupçonnées, au point que jusqu’aux derniers moments ce front ne sera jamais percé par les forces nationalistes, multipliant pourtant les offensives. Une très large partie du récit est composé des batailles ou des affrontements auxquels il est confronté. On lira avec intérêt la narration de la bataille de Gualadjara, un des épisodes les plus intéressants de la guerre, car non seulement il s’agit d’une des rares victoires républicaines, mais surtout parce qu’elle fut obtenue contre les troupes italiennes, envoyées par Mussolini. Mera livre d’ailleurs un bilan beaucoup moins positif que ce que l’on peut trouver dans une certaine historiographie. Non seulement les troupes fascistes étaient fort peu motivées, mais surtout les troupes républicaines furent incapables d’exploiter la victoire en une offensive stratégique qui aurait permis d’enfoncer le front et modifié le sort de la guerre. Par-delà l’évocation de tels ou tels aspects, son récit est crucial également car Méra fut une des chevilles ouvrières du coup d’État (création d’un Conseil national de défense en mars 1939) appuyé par la CNT contre le gouvernement socialiste dirigé par Negrin, largement pro-communiste, quelques semaines avant l’effondrement final. Sur cet ultime rebondissement, qui relèverait du comique, si les conditions n’avaient pas été celles, tragiques, d’une défaite du camp progressiste, Mera fournit de nombreuses indications. Il réfute d’ailleurs l’expression « coup d’État ». Selon lui, « la constitution du Conseil national de défense, ne représenta pas du tout un coup d’État, il s’agissait purement et simplement de remplir un vide et d’obtenir une paix convenable » (p. 234). On peut sans problème lui laisser la responsabilité de son assertion. Enfin, la dernière partie, l’exil, exprime là encore un grand intérêt. En effet, contrairement à la majorité de ceux qui ont pu s’exiler, Mera ne s’est pas dirigé vers la France, mais vers l’Algérie, puis le Maroc français. En effet, son rang militaire lui a permis de quitter, parmi les derniers, le sol espagnol, en avion, en direction, brièvement, de l’Algérie. De ce point de vue aussi, son témoignage déroge fortement des récits multiples sur l’exil hexagonal. On dispose donc là d’une histoire des rapports entre les autorités françaises et la petite colonie d’exilés espagnols dans les colonies. Finalement, Mera est expulsé vers l’Espagne durant la guerre, en 1942, échappe à l’exécution, passe plusieurs années en prison, avant de rejoindre la résistance intérieure (sur laquelle il est particulièrement cinglant), avant de franchir, en 1947, clandestinement, et définitivement, les Pyrénées. Reprenant son métier de maçon, il poursuit son engagement dans les milieux libertaires en exil, avant d’en être exclu, dans des conditions et pour des raisons pas très facile à comprendre en suivant son récit. C’est ce destin exceptionnel à plus d’un titre (l’histoire connaît peu d’exemples de manœuvres dirigeant un corps d’armée !), éclairant sur des aspects souvent mal connus du processus révolutionnaire espagnol, que raconte Mera, avant de disparaître en 1975.
Georges Ubbiali
critique empruntée à :