La Tête à l’envers juin 2018 – juin 2019
juin 2019
UE/Mercosur : Le triomphe de « la croissance marchande »
« Il faut stopper au plus vite l’usage des pesticides«
De mal en pis : les français se replient sur le néant
Notre-Dame : quel curieux incendie !
avril 2019
« Nature et capitalisme » : Une nouvelle qui rappelle de vieux souvenirs
Biodiversité, vivant, survie… tout juste le début d’une prise de conscience
…et, en effet, l’émission Le Téléphone Sonne du soir (France Inter) confirme la faiblesse du niveau
Au fait… c’est l’anniversaire de la Semaine de la Terre (il y a 48 ans !)
La biodiversité ? Ouh là là ! Faut sauver la vie !
Cabanes et ronds-points, un patrimoine populaire en feu
«Le Grand Manipulateur» : Macron ou les vieux réseaux
Notre-Dame : quand l’amour du bien commun inspire le dénigrement
« BLOQUONS LES POLLUEURS«
Le commentateur politique de France-Inter s’essaye à l’écologisme, et se plante. mais se plante-t-il vraiment ?
Grand retournement de vestes : encore un simulacre ?
Le Défenseur des Droits, institution arbitre de la République, alerte contre la dérive répressive
L’ONU demande l’ouverture d’une enquête sur les violences policières
Gilets Jaunes – Répression du mouvement social en France, l’escalade sans frein
L’eau ne coule plus dans le « jardin d’Eden »
Mark Hollis nous abandonne encore !
Amiante : les salariés belfortains d’Alstom déboutés devant la cour de cassation
Après Alain Minc, France Inter donne la parole à Dominique Bourg
Ils ont invité Alain Minc à se prononcer sur la crise
Nouveau recul sur le glyphosate
France : plus du quart des espèces évaluées sont déjà éteintes ou menacées
Des commentaires déconnectés du réel, en veux-tu ? En voilà !
Gilet Jaunes et « démocratie représentative »
Ce que fait apparaître le mouvement des Gilets Jaunes
novembre 2018
Les gilets jaunes ont bon dos !
Comment le capitalisme a effacé la nouvelle gauche et condamné l’avenir
Les Français sont les moins optimistes en Europe
« Bébés sans bras », une nouvelle alerte révélatrice du mépris des hiérarchies françaises
Ségolène Royal livre un témoignage précieux sur le machisme obtus dans « la gauche » faux-cul au service de la globalisation capitaliste
Mon pays fabrique des armes, un film d’Anne Poiret
Arabie Saoudite : la disparition de Jamal Kashoggi, nouvelle étape d’une longue dérive mortifère
Un jour les crimes de guerre en Syrie seront jugés
Plaidoyer pour une nature sauvage et libre par Gilbert Cochet et Stéphane Durand
La pollution cause 7 millions de morts par an dans le monde
Le GIEC alerte dans le vide
Encore une histoire oubliée par l’histoire officielle : le viol colonial
Planification de la déliquescence
Sur la crise globale, le diagnostic de… Pierre Rosanvallon !
La démission de Nicolas Hulot
Le tribunal californien reconnaît pleinement la responsabilité du Roundup de Monsanto dans la maladie de Dewayne Johnson
juin 2018
juin 2019
UE et le Mercosur, en marche arrière toute :
Le triomphe de « la croissance marchande«
(derrière la façade autogestionnaire et les risettes crispées faites aux écologistes, la formule était employée – positivement – par Michel Rocard et l’aréopage du PSU au début des années 1970)
Un accord « historique » a été trouvé entre l’UE et le Mercosur
Problème, il y est question d’ouverture du « marché européen » à des dizaines de milliers de tonnes de viande de bœuf d’Amérique du Sud (combien d’animaux?) et d’autres viandes produites en développant l’écocide, l’ethnocide et la spoliation des populations rurales, bref tout ce qui ruine le sous-continent depuis des dizaines d’années. Et puis le soja transgénique, et puis l’inondation des pesticides, et puis le sinistre sort des animaux…
Autre Problème : dans l’autre sens, Europe-Amérique du Sud, combien de marchandises que les peuples américains peuvent produire eux-mêmes ?
Et, dans les deux sens, quel nouveau seuil de la spéculation sur les coûts les plus bas au détriment des producteurs, des animaux, des écosystèmes ? Quel nouveau seuil capitalistique franchi en détruisant davantage pour faire plus de profits ?
On l’aura remarqué, l’ensemble est en complète opposition avec la mobilisation nécessaire pour sauver le monde de l’extinction du vivant et de l’effondrement climatique.
La Sainte Marchandise doit circuler dans tous les sens, y compris quand il n’y a aucune nécessité de circulation. Sa « croissance » était même défendue par le PSU de Michel Rocard et toute la « deuxième gauche » pro-capitaliste (sous le contrôle de « la grande distribution » qui perfusait tout ce beau monde) *, contre les écologistes que tous s’employaient à éliminer.
* à l’origine de toute l’opération qui a conduit E Macron et les lobbies de la marchandise et de la finance à la tête de l’Etat
On en mesure les résultats.
Avec ce dernier accord, des marchandises que chacun peut produire localement vont se croiser dans les airs ou sur l’Atlantique, au gré des coûts les plus bas à la production – donc du coût le plus élevé pour la biosphère (et pour les producteurs locaux).
PS : aucun des « responsables politiques » représentants démocratiquement élus des peuples européens n’en a dénoncé l’irresponsabilité suicidaire. Au contraire.
Le chêne symbole de l’amitié Trump-Macron planté à la Maison Blanche est mort
comme le « Chêne du Souvenir » planté Place de la République après les attentats du 13 novembre 2015
Une fois planté, après un chantier spectaculaire et avec grand déploiement d’officiels, tous l’ont laissé se dessécher
Les hommes du système sont incapables de préserver la vie. C’est une question de culture. Du plus haut au plus bas de leur hiérarchie, ils sont formatés, engrammés, par « la culture anti-nature » (culture impérialiste). Sur celle-ci et sur l’effacement de la culture du vivant :
Observation de Donald Worster s’inspirant du travail de Theodor Adorno et Max Horkheimer du début des années quarante :
« Depuis le dix-huitième siècle, la pensée occidentale s’est trouvée confrontée à un choix contradictoire entre deux façons de raisonner, deux positions, deux écoles différentes. La première préconise de libérer l’esprit humain du carcan mental dans lequel il s’est lui-même emprisonné, dans l’espoir de parvenir aux valeurs intrinsèques de l’ordre, aux fins dernières, au but ultime de la vie. C’est le côté critique des Lumières : la raison consacrée à la libération, à la transcendance. Sur le rivage opposé de cette dialectique, on trouve la deuxième école, qui propose une domination de la nature. Cette dernière position, devenue la branche la plus active de l’héritage des Lumières, présuppose une désacralisation du monde, une réduction quantitative et mécaniste de l’univers en une masse informe d’objets hétéroclites. La raison devient un simple instrument au service des moyens et non des fins. Cette façon de voir conduit à l’aliénation spirituelle de l’homme, à sa coupure d’avec la nature, puis à l’industrialisation et à la mercantilisation du monde vivant. Toute l’histoire de la science ainsi que toutes les autres dimensions de la vie intellectuelle depuis le dix-huitième siècle sont empreintes de cette dialectique«
D’après « La dialectique de la raison« , New York 1944
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique_de_la_Raison
20 ans avant la nouvelle gauche écologiste, ils avaient parfaitement compris que l’opposition à la nature fonde l’impérialisme et ses avatars.
« Les pionniers de l’écologie » de Donald Worster, 1977. Titre originel : Nature’s Economy
C’est exactement pour effacer la raison consacrée à la libération, à la transcendance que toutes les forces du système prédateur ont été mobilisées contre la nouvelle gauche écologiste jusqu’à aujourd’hui
Il faut stopper au plus vite l’usage des pesticides
(…) ces trente dernières années ont démontré l’incapacité des experts en toxicologie à protéger la nature et possiblement l’homme des méfaits des pesticides (…)
Evidemment ! L’initiative est plus qu’utile, mais les auteurs auraient pu saluer la mémoire de Rachel Carson. Cela ne fait pas « trente ans » mais presque le double que Rachel Carson a lancé l’alerte, avec « Printemps silencieux« . Car, et c’est le point le plus important, toutes les alertes ont été lancées à temps, longtemps auparavant, et elles ont toutes été balayées avec mépris par ceux qui sont aux affaires. Toxiques répandus partout, biodiversité et écologie générale, forêts primaires, plastiques jetables, eaux, têtes de bassins versants, amiante, etc. toutes les alertes ont été réprimées, effacées, censurées, pour faire place à « la croissance marchande » qui mobilise toute la caste politicienne et toutes les institutions depuis les années soixante, au moins.Ce ne sont, donc, pas ces pauvres « experts en toxicologie » qui sont seuls en cause ! C’est l’ensemble du système qui étouffe et détourne la démocratie pour faire toujours plus de profits en écrasant tout sous lui, y compris l’ensemble vivant (cette critique était déjà faite dans les années soixante).
http://endsdhi.com/signataires-tribune-du-monde
De mal en pis
les français se replient sur le néant
Devant l’étendue des destructions, beaucoup clament leur indignation à tous les échos et, même, se prétendent « radicaux ». « Radicaux » ! Ils font souvent beaucoup de bruit, mais… mais ils refusent d’apprendre la genèse des destructions, les organisations et les techniques de manipulation qui les ont accouchées, ou de transmettre ce qu’ils en savent. Ce faisant, ils contribuent à la désinformation sur laquelle repose tout le système et ne réussissent qu’à aggraver la situation.
L’oubli et, pire, la falsification de la mémoire collective démultiplient les dégradations produites par ce (et ceux) que l’on veut cacher. Le désarroi de presque tous et son exploitation par les affairistes et les extrémistes en sont des résultats. La démonstration a déjà viré au cauchemar mondial. A petite échelle, cela donne les destructions que, là encore, seule éclaire l’étude de l’histoire locale. Par exemple :
1960 2018 – Eau, têtes de bassin versant, biodiversité, patrimoine, etc., plus de 50 ans d’une destruction exemplaire du bien commun
Notre-Dame : quel curieux incendie !
1 mois après le sinistre, on n’en sait pas beaucoup plus. Non pas sur l’origine, mais sur l’extraordinaire insuffisance de la surveillance et du déploiement des secours.
sur naufrageplanétaire :
http://naufrageplanetaire.blogspot.com/2017/10/tombes-sur-la-tete-septembre-2017-hiver.html
avril 2019
SCANDALEUX :
les scientifiques reprennent à leur compte les fake news répandues par les écologistes depuis plus de 60 ans !
la perte de la biodiversité est mondiale et sévère!
L’Homme a transformé la surface de la Terre à tel point qu’il menace grandement la biodiversité mondiale. Les experts estiment que 75 % du milieu terrestre est « sévèrement altéré » à ce jour par les activités humaines. Ces dernières altèrent aussi sévèrement 66% du milieu marin. L’agriculture et l’élevage occupent plus d’un tiers de la surface terrestre du monde et utilisent près de 75 % des ressources en eau douce. L’Homme a détruit 87% des zones humides présentes au 18e siècle. (…)
http://www.natura-sciences.com/environnement/ipbes-perte-biodiversite-mondiale.html
à la différence que, « les scientifiques » disent l’Homme, l’Homme, l’Homme, pour impliquer tout le monde, même les victimes
Biodiversité : pourquoi la France figure parmi les 10 pays les plus menacés
https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux-des-champs
« Nature et capitalisme » : Une nouvelle qui rappelle de vieux souvenirs
Entendu Barbara Stiegler dimanche 5 mai au matin sur France Inter. Elle s’est employée à confirmer la confusion que j’avais diagnostiquée au vu des présentations de son livre. Bien qu’elle n’ignore pas que le travail de Darwin ait été changé par plusieurs pour le mettre au service de l’exploitation, elle mélange dynamiques de l’évolution et inspiration biologique avec néo-darwinisme (que Darwin et ses suiveurs ont dénoncé *).
* de Pierre Kropotkine (L’Entr’aide) à Patrick Tort.
Discours confus (ou ambigu ?) émaillé de grosses bourdes faisant la relation entre l’évolution, le biologique (l’écologique aussi, donc), et les différentes variantes du néo-libéralisme – pour faire plus clair : la prédation sans frein. Cela m’a rappelé la sortie fracassante d’un ami d’ami, universitaire du top niveau, à propos de « la nature » et de la démocratie :
C’est arrivé à la terrasse ensoleillée d’un bistrot de campagne… Il est venu tout droit à notre table et mon compagnon de café nous a présentés. Apprenant mon identité écologiste, tout fier, il dit combien, en 1974, il avait été séduit par « la campagne Dumont » (sic) ; séduit au point d’organiser un comité de soutien… J’évoquai mon rôle dans l’aventure et tempérai son enthousiasme en disant que le projet des écologistes était un peu différent de ce qu’il avait apprécié, que nous voulions une dynamique collective, conviviale, démocratique, etc. comme nous l’inspire l’organisation holistique du vivant… Il fut soudain tout agité : « Mais c’est la culture contre la nature qui inspire la démocratie. La nature est totalitaire, fasciste ! Faut demander à la gazelle mangée par le lion« . Sûr qu’il n’avait pas lu Theodor Adorno et Max Horkheimer (…)
extrait de Comment le capitalisme a effacé la Nouvelle Gauche en France et partout ailleurs, falsifié et détourné la démocratie, et condamné l’avenir
Barbara Stiegler gagnerait aussi à connaître un peu l’histoire contemporaine et les manipulations typiquement totalitaires visant à imposer, justement, le néo-capitalisme. Ça la guiderait utilement. Mais elle a beaucoup à rattraper ! En effet, elle est allée jusqu’à affirmer que « la conscience de la crise environnementale, elle a éclaté après le passage au XXIème siècle ». D’un coup, elle a tiré un trait sur le mouvement écologiste et son essor d’il y a soixante ans et plus ! Effacés les lanceurs de l’alerte. Cela ne fait pas très sérieux pour une « professeure de philosophie politique » (?). C’est même irresponsable, voire suspect. Comme le mélange répétitif entre les enseignements des travaux de Darwin et « néo-darwinisme » (celui-ci nommé ainsi pour entretenir la confusion). Car, à l’heure du constat forcé, bien obligé tant il a été détruit, gommer tout ce (et ceux) qui annonçait(aient) la catastrophe, permet d’éluder la vaste question des responsabilités. Comme avec le scandale de l’amiante, comme à chaque fois, on commence à entendre : « On ne savait pas ».
Comme l’universitaire magouilleur, et ami d’ami, Barbara Stiegler ne serait-elle pas prisonnière de la « culture anti-nature », cette pollution culturelle qui accompagne l’installation du capitalisme depuis quelques siècles ?
Cela me rappelle également la deuxième offensive anti-écologiste, celle du début des années 1990. Elle était aussi très axée sur la dénonciation de l’inspiration « naturelle » de l’écologisme : cela autorisait ses mercenaires à faire allègrement le parallèle avec le fascisme (au premier rang Luc Ferry). Evidemment, depuis, plusieurs se font passer pour des penseurs de l’écologisme !
2011 – L’ANTI-ÉCOLOGISME, depuis les débuts du néo-conservatisme
L’offensive réactionnaire du début des années 1990
https://planetaryecology.com/2011-lanti-ecologisme-de-1973-a-nos-jours/
Biodiversité, vivant, survie… tout juste le début d’une prise de conscience
« La destruction de la nature menace le bien-être de l’Homme «au moins autant» que le changement climatique, a déclaré lundi le président du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité. »
Rien que cette phrase est stupéfiante. Dissociation de ce qui constitue un tout : « nature », « Homme » (au singulier), climat. Aucune compréhension de l’ensemble, des dynamiques interdépendantes, des interrelations indissociables qui font la biosphère !
La suite est pire encore :
« Et si le mot « biodiversité » semble parfois bien abstrait (sic), il concerne toutes les espèces animales ou végétales vivant sur la planète, y compris celle qui se met elle-même en danger en détruisant la nature : l’Homme.
«Jusqu’à maintenant, nous avons parlé de l’importance de la biodiversité principalement d’un point de vue environnemental», note Robert Watson, patron de l’IPBES.
«Maintenant, nous insistons sur le fait que la nature est cruciale pour la production alimentaire, pour l’eau pure, pour les médicaments et même la cohésion sociale», insiste-t-il.
Insectes pollinisateurs, forêts et océans absorbant le CO2, bois pour se chauffer… La nature rend en effet des services inestimables. (…) »
Où l’écologie de la biosphère – le vivant – est regardée par le petit bout de la lorgnette utilitariste déjà déformée par des réductions économistes totalement inconscientes du contexte planétaire.
Où les discoureurs ne trouvent pas les mots pour décrire la complémentarité, la coopération, l’interdépendance du vivant, les relations symbiotiques de la bactérie à la biosphère. Ce que les écologistes d’il y a cinquante soulignaient tous les jours. Faut-il qu’ils soient formatés par la réduction mécaniste, incapables de décrire l’unité du vivant, pour se trouver contraints de faire le détour par des fonctions économiques quantifiables afin de souligner que la vie est « utile » !
A peu près 60 ans après l’alerte écologiste, il semble que tout reste à faire.
L’émission Le Téléphone Sonne (France Inter) du 29 avril, consacrée à la biodiversité, a amplement vérifié le constat
première intervenante :
Véronique – Quand j’entends ça, eh bien ça me met dans une furie terrible parce que dans les années soixante soixante-six, on a « Alerte à l’Homme » (1), un des premiers livres sur la protection de la nature et de l’environnement qui dit : si vous ne faites pas ça et ça, en l’an 2000 voilà ce qui va vous arriver. Et on s’aperçoit que l’an 2000 est passé depuis 20 ans, et que l’on a rasé des forêts en Afrique, on a rasé des forêts au Sarawak (à 80%), et que les monocultures replantées sont un désastre et on croule sous les déchets… On disait aussi : « Attention la nature n’en peut plus« , déjà dans les années 68. Et qu’est-ce qu’on a fait ? Rien !
coupure de la journaliste de France Inter (Fabienne Sintes) qui étale son ignorance en minimisant la parole du témoin (manipulation intentionnelle ?) :
« On l’disait pas très fort à l’époque, Véronique. Tout à fait honnêtement, on’l’disait pas très fort, ça, à l’époque ! »
Comme une institutrice dans une classe primaire d’autrefois.
Véronique – Bah, on a quand même fait 30 ans d’émissions sur la protection de l’environnement… Si vous prenez Visa pour l’avenir de Nicolas Skrotzky… Il y avait un courant écologiste, mais les écologistes on les traitait comme des fous. Et, à côté de cela, la corruption des gouvernements, la corruption des grandes entreprises qui, vraiment, ont pillé la planète. Or, tout sert, tout a une fonction / interruption par la journaliste de France Inter qui piaffait d’impatience d’introduire un discours plus lénifiant.
Et, en effet, le niveau chute encore avec les invités. Paul Leadley ignore manifestement ce qui s’est passé avant sa naissance (récente pour le mouvement écologiste) et il s’en fout. Et on ne sent pas Gilles Boeuf porté par l’urgence de la situation.
https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-29-avril-2019
(1) Alerte à l’Homme, par Nicolas Skrotzky, 1961
Paru en 1949 chez Payot
Au fait… c’est l’anniversaire de la Semaine de la Terre (il y a 48 ans !)
https://planetaryecology.com/premiere-moitie-des-annees-70-quand-tout-a-ete-retourne/
La biodiversité ? Ouh là là ! Faut sauver la vie !
Il faut sauver la bio-diversité: scientifiques de 130 pays réunis à Paris à partir d’aujourd’hui pour un sombre inventaire de nos éco-systèmes
https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-7h30/le-journal-de-7h30-29-avril-2019
Oui, mais, alors, pourquoi tant et tant ont-ils tout fait pour affaiblir l’alerte et les alternatives écologistes ?
« (…) C’est une politique réfléchie et planifiée. Une guerre sociale à bas bruit permanente. Le seul déchaînement des enfants de la bourgeoisie et des représentants des lobbies contre une réunion des écologistes parisiens en juin 1972 l’a démontré jusqu’à la caricature. La confession de Lison de Caunes dans « Les jours d’après« , l’a confirmé. Et l’attitude de tant d’autres depuis la bagatelle de cinquante années… Seul lien identifiable entre les actes de tous ces gens voulant se faire passer pour différents : leur appartenance à la caste des prédateurs. La lutte des classes bourgeoises contre tous a joué un rôle encore plus déterminant que nous ne l’avions déjà soupçonné dans l’étouffement de la Nouvelle Gauche écologiste. C’est pourquoi les stratèges de la conquête capitaliste* ont disposé d’autant de petits soldats zélés, y compris dans la protection de la nature. Parfaitement rodée par la guerre sociale, la solidarité de la dominance et de l’argent a été plus forte que celle du bien commun et, donc, de la survie. Bien entendu, depuis que les organisations de protection de la nature font le compte des effondrements biologiques, pas un, pas une n’a encore reconnu la petite « erreur » stratégique commise entre les années 1960 et 1970 – « erreur » aggravée depuis par la collaboration avec les naufrageurs de l’écologisme ! Le déni irait-il jusqu’à l’inconscience ? (…) »
Cabanes et ronds-points, un patrimoine populaire en feu
Les destructions nocturnes des QG de gilets jaunes marquent la disparition de ces lieux de vie et de débat à l’heure où chacun tente pourtant d’imaginer de nouvelles formes d’éducation populaire et de démocratie
Des «quatre coins de France» nous parviennent les nouvelles de QG de gilets jaunes incendiés ou démolis à la demande des autorités, de collectifs convoqués en mairie et au tribunal pour faire cesser les occupations.
La disparition de ces lieux de vie et de débats, l’incendie de ces routières agoras, l’écrasement de ces espaces publics ouverts à tous, la liquidation de ces médias et totems du mouvement jaune sont pourtant contre-productifs. Ils ont lieu à un moment où chacun tente d’imaginer les dispositifs et les formes d’un nouveau «design des instances», des communautés et de la démocratie. Ces «lieux infinis» ont émergé d’eux-mêmes sur les ronds-points, comme auparavant dans Nuit debout, les ZAD, les jardins d’utopie, les friches occupées, les camps et campements de la honte ainsi sur les places du monde entier. Cette fragile esthétique du bricolage et des palettes qui a envahi nos quotidiens et inspire déjà nos designers et nouveaux urbanistes de la transition n’a rien d’anecdotique. Elle dit beaucoup des inquiétudes, des incertitudes et des espoirs (…)
quelques exemples :
. . .
«Le Grand Manipulateur» : Macron ou les vieux réseaux d’un jeune président
Très bon titre pour la présentation du livre de Marc Endeweld sur les coulisses obscures de l’opération de captation de l’Etat personnalisée par Emmanuel Macron. Celui-ci a, en effet, été créé par les vieux réseaux auxquels nous devons la majeure partie de l’effondrement culturel, politique, social, écologique.
Plus de détails (l’affaire Benalla est passée par là), plus de questions embarrassantes, mais toujours en fond de tableau les mêmes grands manipulateurs de la « deuxième gauche » politicienne, Hermand et Rocard pour les plus connus. Cette « deuxième gauche » fascinée par « la croissance marchande » (Rocard 74) et les supermarchés (Hermand justement, Leclerc, et leurs nombreux amis). Une conjuration de mercantis en ouverture de la mondialisation des prédations les plus destructrices. Justement celles que les écologistes dénonçaient.
L’essentiel était dans les media dès le début de la candidature Macron, et c’est ce qui a permis de connecter l’opération électoraliste soutenue par de vieux ennemis des écologistes (ennemis, plus généralement de la nouvelle gauche des années 1960/70) avec les organisateurs du sabotage de l’alerte écologiste – afin de lui substituer les ersatz intégrés au système capitaliste qui, depuis, occupent le devant de la scène.
à l’époque de la campagne électorale :
Quand les coulisses d’Emmanuel Macron nous rappellent de bien mauvais souvenirs
Macron est une créature de Michel Rocard et Henry Hermand. Entre autres.
La suite logique de ce qui a précédé
« POURQUOI NOUS CHOISISSONS MACRON »
Les « écologistes » Daniel Cohn-Bendit, Jean-Paul Besset et Matthieu Orphelin expliquent dans une tribune les raisons pour lesquelles ils appellent à voter en faveur du candidat d’En Marche !
c’est là :
https://planetaryecology.com/la-tete-a-lenvers-une-actualite-de-la-biosphere-2017/
Notre-Dame :
quand l’amour du bien commun inspire le dénigrement
L’élan en faveur de la restauration de Notre-Dame de Paris a soulevé des critiques caricaturales allant même jusqu’à tenter de dénigrer l’histoire de sa création.
Toute action peut être estimée, et, même, doit être estimée en fonction de son rapport aux autres. Est-elle coupée d’eux et du vivant, s’y oppose-t-elle ? Même quand il s’agit de dominants, est-elle la traduction de quelques attaches encore ? Est-elle une expression de l’empathie, de la conscience des dynamiques combinées qui forment la partie et l’ensemble ? (…)
http://naufrageplanetaire.blogspot.com/2017/10/tombes-sur-la-tete-septembre-2017-hiver.html
« BLOQUONS LES POLLUEURS«
https://www.humanite.fr/la-desobeissance-civile-bat-le-pave-pour-le-sauver-le-climat-671140
Voyons, voyons, cela rappelle quelque chose… Mais, c’est bien sûr ! Le tout début des années 1970 en France – où nous étions déjà en retard sur les autres de la nouvelle gauche ailleurs (Provos, Hippies, Kabouters, Beatniks…).
Cela rappelle aussi comment nous avons été bloqués, affaiblis, éliminés par les complices du désastre largement constaté aujourd’hui (enfin!), installateurs de la chape de plomb que tentent de soulever les Gilets Jaunes. Des complices qui sont maintenant aux côtés d’Emmanuel Macron. Edifiante continuité.
https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/climat-l-appel-a-la-desobeissance-civile_3407271.html
En 1971 :
Toujours en 1971 :
Le commentateur politique de France-Inter s’essaye à l’écologisme, et se plante
mais se plante-t-il vraiment ?
18 avril 2019
Thomas Legrand, commentateur de la politique sur France Inter, s’est attaqué ce matin à « l’écologie de droite« . « L’écologie« , « l’écologie » « l’écologie« … au lieu de l’écologisme, ou le mouvement écologiste. Une fois de plus, c’était mal parti ! Et puis, vers la fin de l’éditorial : « Comme la laïcité, l’écologie est une notion venue de la gauche« .
L’écologie, « une notion » (!) « venue de la gauche« … On ne peut faire plus beau contresens. Erreur ou nouvelle déformation intentionnelle de l’histoire ?
Passons sur la réduction caricaturale opérée par le choix du mot « notion« . L’écologisme – le mouvement culturel et social – ne doit strictement rien à « la gauche« , sinon les coups les plus perfides qui l’ont laissé presque mort. « La gauche » de Thomas Legrand, qui n’était plus qu’une fausse gauche* pactisant avec le capitalisme, partageait entièrement la culture du « progrès » productiviste contre les hommes et la biosphère que dénonçaient les écologistes. Cette « gauche » d’apparences applaudissait les destructions et les projets fous des « Trente Glorieuses » qui avaient soulevé l’indignation et le mouvement d’alerte écologistes (de la nouvelle gauche des années soixante). On ne pouvait être plus opposés !
* déjà vidée de tous ses éléments critiques
La suite allait prouver abondamment l’anti-écologisme primaire de toute la fausse gauche – en particulier, de la deuxième gauche.
une petite mise en jambes :
La mort lumineuse
Une étude qui vient de paraître aux Etats-Unis et menée par l’Université Cornell dans l’Etat de New-York évoque un phénomène dramatique: celui des oiseaux venant se fracasser par centaines de millions chaque année dans les vitres des gratte-ciel.
Et ce sont les villes de Chicago, Houston et Dallas situées sur la route de nombreuses espèces migratrices, qui seraient les plus meurtrières.
La nuit, les oiseaux attirés par les lumières artificielles des buildings sont complètement désorientés, ces lumières des villes ayant pour effet de masquer leurs repères visuels pendant leurs trajectoires de vol.
Est-ce que ce problème de pollution lumineuse ne concerne que les villes?
Non malheureusement puisque l’on sait que les oiseaux sont aussi attirés par les éclairages provenant des forages offshore, des complexes industriels ou des axes routiers.
Les phares côtiers attirent par exemple les oiseaux qui se mettent à tourner autour des sources lumineuses jusqu’à l’épuisement.
Même chose pour les plateformes pétrolières notamment en mer du Nord où l’on enregistre de grosses densités de migrateurs venant de Scandinavie et se dirigeant vers le Sud. Les oiseaux lorsqu’ils traversent la mer au milieu de la nuit dans des conditions météo souvent difficiles sont attirés par ces plate-forme et terminent bien souvent morts de faim et de froid. Ce problème de la pollution lumineuse concerne tous les pays et ces dernières décennies, l’éclairage artificiel a connu un tel essor que de nombreuses villes ne sont plus jamais plongées dans le noir.
Rien qu’en France ce sont des millions de points lumineux qui éclairent notre ciel nocturne.
Plusieurs ont déjà été prises depuis le Grenelle de l’environnement avec par exemple des tronçons d’autoroute qui ont été éteints la nuit.
En 2013 un arrêté relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels a également été voté afin de limiter les nuisances lumineuses des vitrines des commerces, bureaux et façades des bâtiments entre 1heure et 7 heures du matin. Certaines collectivités choisissent même de tout éteindre la nuit.
La fabrication des lampadaires en forme de boule qui projettent de la lumière vers le ciel a aussi été interdite par un règlement européen.
Selon Louis Sallé de la LPO, l’objectif est de couper le plus de lumières inutiles ce qui est bon non seulement pour toutes les espèces concernées mais aussi pour les économies d’énergie. Des efforts peuvent être faits en remplaçant par exemple les lumières blanches qui perturbent la détection des champs magnétiques des oiseaux et leurs repères visuels.
Mis bout à bout ces efforts permettent de réduire le volume et l’intensité de l’éclairage et de diminuer les impacts.
Aux Etats-Unis, certains Etats commencent à baisser l’éclairage nocturne des bâtiments pendant la migration ou à adopter un vitrage réfléchissant les ultraviolets visibles perçus par les oiseaux. Les scientifiques encouragent ce type d’initiatives et ils indiquent que réduire l’éclairage même à un niveau très local peut faire la différence.
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-18-avril-2019
https://audubonportland.org/issues/hazards/buildings/faq
Climat
Grand retournement de vestes : encore un simulacre ?
mars-avril 2019 : d’un coup, presque tout le monde s’empare du changement climatique, des inondations de plastique, des impasses écologiques et des pertes de la vie. A les entendre, tous veulent changer. Mais, c’était encore il y a peu, d’écologie il ne fallait point leur parler. Ils ne tenaient que discours creux et ne se rapprochaient que pour tromper. Centristes, cela va sans dire, « socialistes », « associations », gauchistes, Verts, etc., tous ont fait la démonstration de leur mauvaise volonté, voire de leur hostilité dans une affaire encore chaude, mais de longue histoire : la résistance à la destruction de la tête de bassin versant et du patrimoine architectural de Saint Gengoux le Royal. Comme leurs prédécesseurs d’il y a quarante ans et plus, ils ont bien oeuvré pour laisser toute la place aux prédateurs ravageurs de l’économie locale et de la diversité. Cela dit tout de leur sincérité et, plus encore, de leurs intérêts. Comme les transformistes de music-hall, ils retournent vestes et chaussettes pour que rien ne change sur le fond.
mars 2019
Disparition de Geneviève Baïlac
auteure dramatique et productrice de théâtre, elle avait, entre autres, créé en 1957 La Famille Hernandez, pièce de théâtre qui allait connaître un grand succès.
http://www.babelouedstory.com/ecoutes/famille_hernandez/famille_hernandez.html
Devenue responsable des activités culturelles du Club Méditerranée (le Forum), elle me donna* la chance de tester les conférences-débats écologistes que je voulais développer avec Jeunes et Nature en 1970.
* à Paris et au village-club de Cefalù, en Sicile
Malheureusement, celui qui s’était curieusement imposé pour m’accompagner n’épargnera rien pour ruiner les conférences-débats. Après son passage, il n’y en eut plus. Un moyen de développer la prise de conscience écologiste aura été étouffé dans l’oeuf.
Beaucoup plus tard, avec d’autres de ses exploits, j’apprendrai que ce personnage appartenait au « collège invisible de l’écologisme » Diogène, un réseau parfaitement dissimulé, en effet, précipitamment constitué au lendemain de 68 pour manipuler l’écologisme à la convenance des marchands du Temple. C’est, entre autres mauvaises fées penchées sur la nouvelle gauche, à lui que nous devons l’étouffement et l’effacement de la nouvelle gauche écologiste et son remplacement par des ersatz électoralistes très accommodants avec la mondialisation capitaliste.
L’institution arbitre de la République alerte contre la dérive répressive
Le rapport annuel du Défenseur des droits alerte sur l’utilisation des grenades GLI-F4 et souhaite l’interdiction des LBD
Le Défenseur des droits ne s’exprime pas seulement sur le dossier des « gilets jaunes ». Il pointe également des dysfonctionnements dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes, dans l’évacuation des camps de migrants ou encore dans la façon dont se sont exprimés des membres des forces de l’ordre vis-à-vis des SDF, qui a pour effet de « stigmatiser » une partie de la population. Jacques Toubon, en sa qualité de Défenseur des droits, estime que « les problématiques du maintien de l’ordre doivent être appréhendées aujourd’hui moins en termes de moyens ou de ‘surenchère’, que dans une approche de pacification », pour « une gestion démocratique des foules contestataires ». Le tout dans le but de mieux protéger les libertés individuelles mais aussi d’améliorer les relations entre la police et la population.
février 2019
L’ONU demande une enquête à la France sur « l’usage excessif de la force » contre les « gilets jaunes »
La Haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a appelé mercredi à Genève à des investigations sur un possible usage excessif de la force par les forces de sécurité contre les gilets jaunes en France.
Répression du mouvement social en France, l’escalade sans frein
En marge de l’acte XVI à Paris, un homme blessé « probablement » par un tir de LBD
selon des sources concordantes, c’est un simple passant qui a été gravement blessé par un tir au visage :
Mépris et dégradation continue
Le choix des grenades au TNT, avec dispersion de sous-munitions, et des lanceurs de balles dures à près de 333 km/h (91m/s) (120 joules) traduit une profonde dégradation du rapport de certains fonctionnaires et des politiques au peuple. L’usage immodéré de ces armes en visant souvent la tête dit la qualité de la « formation » des petits jeunes dissimulés sous les armures de samouraïs. Il y a environ 20 ans, il avait été envisagé, pour l’avenir, la possibilité de faire intervenir l’armée dans les banlieues. Depuis, de grands progrès ont été réalisés. Les polices et la gendarmerie utilisent maintenant des armes « sub-léthales » qui infligent des graves blessures,
https://www.acatfrance.fr/public/carteid-armes.pdf
février 2019
Conséquences du « développement » mortifère et de la guerre à la planète
En Irak, l’eau ne coule plus dans le « jardin d’Eden »
Au confluent du Tigre et de l’Euphrate, sécheresse et salinité ont eu raison des marais irakiens, poussant les habitants à l’exode
Depuis le hublot de l’avion qui relie Bagdad à Bassora, la métropole à l’extrémité sud de l’Irak, l’ampleur de la catastrophe qui frappe « le pays entre les fleuves », l’ex-Mésopotamie, se déroule sous nos yeux. (…) la catastrophe climatique déjà à l’œuvre dans l’ancien Croissant fertile. Sous l’effet d’une quasi-sécheresse qui a sévi durant l’été, les lits du Tigre et de l’Euphrate, qui serpentent jusqu’au golfe Arabo-Persique, se sont rétractés pour ne laisser, à certains endroits, que de vastes taches blanches de sel sur le désert ocre.
Vague de protestation sociale
Jadis riche en eau, l’Irak connaît désormais une pénurie chronique. Le Sud pétrolifère et agricole est l’une des régions les plus touchées par la crise de l’eau qui a connu un pic cet été, alimentant une vague de protestation sociale. Les débits du Tigre et de l’Euphrate ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis des décennies. Le changement climatique, qui se traduit ici par des chaleurs extrêmes et une baisse drastique des pluies saisonnières, accentue une crise déjà latente. Les barrages construits en amont des deux fleuves en Turquie, en Syrie et en Iran depuis les années 1980 y ont contribué. Des décennies de guerre, plus de douze ans d’embargo et la mauvaise gestion des gouvernements successifs ont accéléré le délitement des infrastructures hydrauliques. (…)
Une grave crise de l’eau frappe l’Irak
Sécheresse, guerres et barrages ont épuisé la région de Bassora, nourrissant la colère sociale.
La Turquie d’Erdogan est un désastre écologique
« L’ensemble du projet est un tel désastre, c’est si terrible », confie à Middle East Eye Ulrich Eichelmann, PDG de Riverwatch, une ONG basée à Vienne qui participe depuis de nombreuses années à une campagne internationale contre le projet d’Ilısu.
« Dans le sud-est de la Turquie, il submergera des milliers d’années d’histoire et en Irak, il menace des régions telles que les marais du sud du pays, l’un des plus grands sites culturels et écologiques de la planète. »
« C’est incroyable de penser que cela se produit au XXIe siècle. »
(…)
La ville de Hasankeyf, à environ 80 kilomètres en amont du barrage d’Ilısu, a 12 000 ans et est l’une des plus anciennes colonies du monde, toujours habitée, jadis étape sur la célèbre route de la soie.
Une fois le réservoir du barrage rempli, une grande partie de Hasankeyf, ainsi que certains de ses monuments antiques et des grottes néolithiques creusées dans les rives du Tigre, se retrouveront engloutis sous plus de 30 mètres d’eau.
D’autres villages et colonies le long du fleuve risquent de disparaître.
(…)
La bataille de l’eau entre la Turquie et l’Irak
La Turquie a la clé du robinet d’eau qui s’écoule vers la Syrie et l’Irak. Les Turcs contrôlent les sources du Tigre et l’Euphrate, les deux grands fleuves qui irriguent la Mésopotamie depuis la nuit des temps.
Dans une position géographique inconfortable de pays aval, l’Irak subit « l’hydropolitique hégémonique » d’Ankara, qui depuis une trentaine d’années construit d’innombrables barrages dans le cadre de son projet du GAP (Great Anatolian Project).
L’Irak a connu des moments très difficiles en juin dernier à cause du remplissage du barrage d’Ilisu, sur le Tigre, dans l’est de la Turquie, situé à environ 70 km de la frontière irakienne. L’ouvrage doit permettre l’irrigation de 200 000 hectares agricoles.
Un arrangement avait été conclu entre Ankara et Bagdad pour que la mise en eau de l’ouvrage soit réalisée de manière progressive. Or, cela n’a pas été le cas. La Turquie a pris la décision de faire un remplissage de 4 milliards de m³ plus rapide que prévu.
Les conséquences ont été dramatiques sur la population irakienne, l’environnement, la faune et la flore. Le gouvernement de Bagdad a dû suspendre la culture du riz, du maïs et d’autres céréales. Faute d’eau suffisante dans le sud de l’Irak, les troupeaux ont diminué de 30% par rapport à l’année dernière. Pire : des émeutes de la soif ont éclaté à Bassorah.
https://www.franceculture.fr/geopolitique/la-bataille-de-leau-entre-la-turquie-et-lirak
« Un désastre » : le nouveau barrage de la Turquie va submerger des milliers d’années d’histoire
Mark Hollis nous abandonne encore !
https://www.franceinter.fr/emissions/very-good-trip/very-good-trip-28-fevrier-2019
Amiante : les salariés belfortains d’Alstom déboutés devant la cour de cassation
La cour de cassation vient de confirmer le jugement de la cour d’appel de Besançon : les 17 anciens salariés d’Alstom qui demandaient la reconnaissance d’un préjudice d’anxiété pour avoir été exposés à l’amiante pendant des années ont été déboutés.
Tous les prétextes sont bons… Toujours la prescription !
Mais pas de prescription pour le lent processus cancérigène dans les corps des ouvriers. Virginie Paul Dupeyroux
La « prescription » pour les affaires d’amiante, c’est vraiment se foutre ouvertement du monde. Une seule exposition aux fibres « expose » au risque de développer une sale maladie (par exemple, tout à fait au hasard, un mésothéliome) pendant des dizaines d’années – autant dire à vie. Ainsi, un collègue est mort d’un cancer du poumon il y a 3 ans, au moins 30 ans après l’exposition la plus probable. Et je suis toujours suivi pour des expositions fortes au début des années 80 (scanner récent). Par contre, il a été difficile de faire reconnaître la maladie professionnelle de mon collègue, en dépit de 2 reconnaissances de la responsabilité de l’employeur prononcées auparavant ! Et mes tentatives de reconnaissances se sont heurtées au mur de la Cour d’Appel qui a prononcé un jugement en complète contradiction avec le gros dossier de pièces présenté. L’élimination des gêneurs est patente.
Après Alain Minc, France Inter donne la parole à Dominique Bourg
Bien sûr, c’est moins grave que Minc. Mais Bourg est présenté comme un écologiste…
Une semaine en France avec à nos côtés le philosophe Dominique Bourg qui depuis près de trente-cinq ans se demande ce qui nous empêche de changer notre façon de vivre afin de préserver la planète.
Dominique Bourg, professeur à l’université de Lausanne, a été longtemps vice-président de la Fondation Nicolas Hulot.
https://www.franceinter.fr/emissions/une-semaine-en-france/une-semaine-en-france-01-fevrier-2019
Très original que Dominique Bourg se demande ce qui entrave le changement, car il a participé à la grande offensive réactionnaire orchestrée au début des années 1990 contre le mouvement écologiste qui semblait pouvoir renaître.
Alors, il en appelait aux mannes de la culture impérialiste (celle du capitalisme) pour dénoncer les écologistes. Il est vrai qu’il collaborait à la revue Esprit qui était très très proche de la deuxième gauche mendésiste et rocardienne, cette entité politicienne résolument anti-nouvelle gauche écologiste. Il est également remarquable que Luc Ferry soit l’un de ses amis.
janvier 2019
Ils l’ont fait !
A France Inter, pour nous éclairer, ils l’ont invité à se prononcer sur la crise qu’il a contribué à enfanter :
à rapprocher de cela :
Gilets Jaunes
Des commentaires déconnectés du réel, en veux-tu ? En voilà !
(ci-dessous)
Glyphosate :
le Président de la République annonce qu’il ne tiendra pas son engagement
« Je sais qu’il y en a qui voudraient qu’on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans on ne fera pas 100 %, on n’y arrivera, je pense, pas », a-t-il déclaré, encourageant les « productions alternatives » pour ne plus utiliser cet herbicide.
En plein effondrement ultra-rapide du vivant ! Est-il seulement au courant ? Conscient, à coup sûr, non. Il envoie un signal fort aux lobbies en large partie responsables du désastre planétaire. S’il botte en touche une nouvelle fois, c’est que les lobbies ne sont pas encore près à lancer d’autres produits miracles à répandre partout pour faire encore plus de profits. Hors de question, bien sûr, de s’engager dans la mutation nécessaire de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en aidant aux reconversions qui permettent de réduire drastiquement les poisons agricoles (biocides) !
Une nouvelle preuve de l’efficacité de la sélection de la « représentation démocratique » exercée très en amont. On peut parler de haute trahison, non pas des seuls intérêts de la nation, mais du bien commun et du vivant.
en France, un quart des espèces évaluées sont éteintes ou menacées
On sait que les indicateurs de la biodiversité sont dans le rouge. Plusieurs rapports internationaux en ont fait l’écho cette année. L’édition 2018 des chiffres clés de la biodiversité viennent le confirmer pour la France. « En l’état actuel des connaissances, 26 % des espèces évaluées présentent aujourd’hui un risque de disparition au niveau français. Ce risque est nettement plus élevé dans les outre-mer (40 %) par rapport à la métropole (22 %) », révèle le rapport. Trois pour cent des espèces sont d’ores et déjà éteintes, 4% sont en danger critique et 6 % en danger.
L’évolution du risque se révèle particulièrement préoccupante pour les amphibiens, les oiseaux nicheurs, les mammifères et les reptiles. Le risque d’extinction de ces quatre groupes en métropole a augmenté de 15,2 % entre les deux évaluations menées en 2008-2009 et 2015-2017. Certaines espèces s’en tirent mieux que d’autres. Tel est le cas des oiseaux généralistes et des grands prédateurs. (…)
Diable ! Mais comment cela a-t-il pu arriver sans qu’on y prête attention ?
décembre 2018
En France, le scandale de l’amiante ne cesse de grandir
La Cour de cassation refuse un grand procès pénal de l’amiante
La décision était très attendue. Elle n’est pas favorable aux victimes de l’amiante. La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté, mardi 11 décembre, les pourvois des associations qui défendent les victimes de l’amiante du campus universitaire de Jussieu et celles du chantier naval Normed de Dunkerque.
Ces pourvois étaient dirigés contre l’annulation, en septembre 2017, par la Cour d’appel de Paris des mises en examen de neuf personnes impliquées au plan national dans le scandale sanitaire de l’amiante. Un scandale qui reste responsable de 3.000 morts par an. La mise en examen de ces décideurs datait de 2011-2012 après une instruction de quinze ans faisant suite aux deux plaintes déposées en 1996 par le Comité anti-amiante Jussieu et par l’Association régionale des victimes de l’amiante du Pas-de-Calais (Ardeva) qui représente les ouvriers du chantier naval Normed.
Les personnes mises en cause étaient presque toutes membres du Comité permanent amiante (CPA). Une structure créée en 1982 et qui rassemblait des industriels, des scientifiques et des hauts responsables publics en vue de défendre un « usage contrôlé » de l’amiante. « En réalité, un usage pur et simple sans contrôle aucun« , dénonce l’avocat Guillaume Hannotin, qui défend les deux associations devant la Haute juridiction judiciaire. (…)
Le CPA était le lobby de l’amiante. Il regroupait presque tout le petit monde officiel français : institutions (même la SS), syndicats (sauf FO), journalistes, et entrepreneurs spéculant sur la vie. Il a entretenu une omerta de 15 ans. Apparemment, le CPA existe encore.
Sur le CPA, le Sénat a été parfaitement clair :
Le drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir (rapport)
https://www.senat.fr/rap/r05-037-1/r05-037-122.html
La colère sans fin des paysans indiens
Marches pour les terres, marches pour de meilleurs prix agricoles, marches contre les dettes ou contre la sécheresse : les petits fermiers indiens manifestent depuis des décennies, pour réclamer des conditions de vie décentes. Mais faute de réponse convaincante, l’agriculture continue de souffrir de maux chroniques. Au prix de situations sociales parfois dramatiques.
(…) les rendements et les revenus stagnent depuis des décennies.
La responsabilité en revient d’abord aux filières agro-alimentaires, qui ne rémunèrent pas décemment ceux qui nourrissent le pays. Les prix agricoles sont constamment tirés vers le bas pour contenir l’inflation, si bien que même quand la production augmente, les revenus des fermiers n’augmentent pas, rappelle le spécialiste Devinder Sharma.
Il s’agit d’une politique parfaitement calculée. La même planification a été réalisée en France à partir de la fin des années cinquante pour faire place à l’industrie agro-alimentaire et à la spéculation :
« Plan de stabilisation Pinay-Rueff » officialisé en décembre 1958 : « Le mécanisme des prix ne remplira son office qu’en infligeant aux agriculteurs presque en permanence un niveau de vie sensiblement inférieur à celui des autres catégories de travailleurs« . Un Plan typique de la politique planificatrice imposée par la nouvelle conquête capitaliste, avec aux postes de commande : Antoine Pinay (Bilderberg Group et Cercle Pinay en lien étroit avec le précédent, au top de l’ultra-capitalisme), Roger Goetze (ex-inspecteur des finances, sous-directeur du Crédit Foncier) et Georges Pompidou (alors directeur de la banque Rothschild, d’après Alain Peyrefitte).
(…)
S’y ajoutent les populations tribales dépossédées de leurs terres par des projets industriels (mines de fer, de charbon ou de bauxite, usines, barrages, ou même centrales solaires).
Dans certaines régions, s’inquiète le média en ligne The Wire, c’est la survie même de l’agriculture qui est en danger, quand le modèle de développement imposé par l’État favorise l’expansion urbaine et industrielle à tout prix, au détriment d’agriculteurs qui voudraient vivre de leurs cultures.
Bref, l’Inde comme les autres, fonctionne à l’inverse de la logique du vivant et dédaigne les exemples positifs développés tout au long de son histoire :
Gilets jaunes
Des commentaires déconnectés du réel, en veux-tu ? En voilà !
« (…) dans ce monde hyper médiatisé et connecté, sommes-nous, en tant que nation simplement, capable de nous parler, de nous comprendre, de nous croire ?«
Thomas Legrand sur France Inter, 5 déc. 18, 7H40
Cette interrogation est formulée après une attaque sans nuance contre « les réseaux sociaux » accusés de ne véhiculer que des fausses nouvelles, des fantaisies, voire des manipulations. Certes il y en a, comme partout.
Justement, c’est amusant de la part de l’acteur d’un grand media qui nous a gâté en la matière – lui-même – d’ailleurs en participant à la désinformation sur 68 et la suite (ci-dessous, son intervention du 16 mars *) !
Thomas Legrand ignore sans doute que cela fait quelques dizaines d’années seulement que la falsification générale est en marche, et que ses conséquences sont visibles…
https://planetaryecology.com/la-france-est-devenue-une-societe-froide/
« capable de nous parler, de nous comprendre, de nous croire ?«
Dans une société mise sous le boisseau par des armées d’imposteurs professionnels au service de la grande exploitation, et cela depuis des dizaines d’années ? !
Espèces, écosystèmes, biosphère… l’état du vivant, qui s’effondre sous les coups furieux de la globalisation capitaliste, donne une petite idée de la santé des sociétés humaines : déstructurées culturellement, mentalement, physiquement.
* CSG… vers la guerre des générations ?
https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-16-mars-2018
et, ci-dessous, en mars, le commentaire : Révisionnisme
Gilet Jaunes et « démocratie représentative »
Beaucoup appellent à une structuration du mouvement pour trouver des interlocuteurs. Comme si un mouvement social n’était pas une forme d’organisation, une organisation dynamique, holistique… Les donneurs de leçons ne seraient-ils pas de ceux qui profitent d’un système « représentatif » qui a confisqué la parole à la plupart ?
(…) « Magouiller les assemblées générales, les élections, c’est le jeu de la démocratie ! Je l’ai fait moi-même« .
(Un gauchiste des années 70 qui fut un soutien de René Dumont (!). Il a grimpé, depuis, au sommet de la hiérarchie universitaire)
« (…) la grande imposture commence avec la sélection de la représentation qui, dès l’origine, avant même que l’on puisse deviner qu’il puisse y avoir un enjeu, élimine les lanceurs d’alerte, les résistants et tous les défenseurs du bien commun. (…)
(…) La colonisation et le formatage des corps intermédiaires par des formatés et des asservis a permis d’inscrire dans le marbre le détournement de l’État et de tous les réseaux complémentaires.
Tous les personnels des institutions et autres formations de pouvoir ont été changés, ou gagnés à la cause capitaliste. Pour pérenniser les détournements, l’enseignement préparatoire à ces postes a été modifié de façon à conditionner les futures « élites« . Il s’agit de fausser leurs perceptions pour détourner leurs motivations vers le service de l’exploitation à outrance. C’est pourquoi une histoire des mouvements sociaux profondément révisée est enseignée partout, et pourquoi ses « enseignants » fuient à tire d’aile quand on les aborde ingénument en tentant de leur apporter de l’information. C’est donc un travail profond sur les déterminants de la conscience qui a été mis en oeuvre dès le lancement du Congrès de la Liberté de la Culture et autres structures d’accompagnement de la globalisation capitaliste. Tous les autres – le peuple – n’ont pas été oubliés. La désinformation, le langage orienté, qui valorise les fonctionnements nuisibles*, et la propagande n’ont cessé de limiter leur horizon, de réduire leur capacité de compréhension des stratégies et des enjeux, et, donc, leur capacité d’exprimer une critique et des projets, de construire une véritable résistance et une alternative. En voulant tuer l’intelligence collective, les réseaux de la prédation ont réussi à alimenter le désespoir et les dérives extrémistes.
* entre autres, « niveau de vie » et, pire, « pouvoir d’achat« , « échelle sociale« , « ascenseur« , « déclassement« , qui réduisent tout à une question d’argent et de pouvoir capitalisé. (…) »
Ce que fait apparaître le mouvement des Gilets Jaunes
Les commentaires vont bon train ! Et de gloser sur l’« absence d’organisation », les hésitations, des maladresses… Toutes critiques qui révèlent surtout le conditionnement de leurs auteurs à la capitalisation des pouvoirs confisqués. Cela rappelle d’autres épisodes du mouvement social et les opérations de récupération et de détournement qui nous valent, aujourd’hui, de compter les effondrements en série…
Quand j’entends le mot « structure » :
L’imposture – Quand j’entends le mot « structure »… par ACG 1974 | Planetary ecology
Toujours d’actualité, un article du 13 novembre 1974
novembre 2018
les gilets jaunes ont bon dos !
Confusion politique cultivée aux heures de grande écoute
Sur France Inter ce samedi 24 novembre, revue de presse de 8H30, à propos du mouvement des « gilets jaunes » : « (…) des classes moyennes qui s’enfoncent dans la précarité, des retraités étranglés et, bien sûr, le ras-le-bol des taxes… Une France qui n’arrive plus à boucler ses fins de mois, qui s’oppose à une autre, plus aisée, qui considère que la préservation de la planète est plus importante que le coût de l’essence… » Et d’enchaîner en constatant « Une cassure entre deux France.«
Frédéric Pommier aurait été inspiré par « l’analyse du politologue Jérôme Fourquet dans LE PARISIEN » (1)
« une autre (France), plus aisée, qui considère que la préservation de la planète est plus importante que le coût de l’essence«
Depuis quand « La France aisée » se préoccupe-t-elle de la santé de la planète ? Pour rester dans le schéma caricatural répété par le journaliste de France Inter, ce ne sont pas les victimes du système qui ont créé les conditions de l’effondrement biologique et climatique, c’est la France aisée. Ce sont les catégories « aisées« , les classes prédatrices, qui ont cassé les mouvements d’alerte pour imposer la globalisation. Elles sont les premières responsables du désastre écologique (2).
Même en cette période d’effondrements spectaculaires, nous n’avons encore rien vu qui annonce une prise de conscience à la hauteur de la situation.
On le sentait venir depuis que la propagande du gouvernement de l’ultra-capitalisme a fait passer les augmentations de taxes pour les mesures d’une « transition écologique » (!). Il est vraisemblable que dans le cadre électoraliste, l’affaissement des partis politiques et la montée des environnementalistes et des mécontents, a inspiré cette manœuvre pour, une fois encore, tenter de décrédibiliser tous ceux qui parlent peu ou prou d’écologie, tout en dissimulant les responsabilités .
(2) Les écologistes – justement – et tous les lanceurs d’alerte, dans tous les domaines, l’expérimentent depuis une petite cinquantaine d’années.
Les mouvements hippie et beatnik, le féminisme, les régionalismes, les mouvements autochtones (tel l‘AIM, l’American Indian Movement), le pacifisme, les homosexuels, l’écologisme bien sûr, etc., toute la nouvelle gauche a été frappée (après la purge et la récupération des gauches issues des luttes sociales, laquelle était déjà réalisée). Le déploiement réactionnaire visait à éliminer toute pensée critique et toute résistance à la globalisation capitaliste. D’où qu’elle vienne, la réaction visait surtout à gommer la pensée positive de la nouvelle gauche, ses projets, son enthousiasme, sa distanciation vis à vis des « biens de consommation » au profit des biens communs. C’est pourquoi tant de compétences et d’efforts ont été spécialement consacrés à l’effacement de l’ouverture écologiste (culture du bien commun inspirée par le vivant). Parce que la restauration de la conscience de l’interdépendance de toutes les parties de la biosphère venait contrarier plusieurs siècles de réductionnisme mécaniste, parce qu’elle stimulait la mise en cause des innombrables pratiques destructrices de la société et de la biosphère, parce qu’elle menaçait les fondements mêmes du système destructeur qui s’ingénie à dissocier et à réifier le vivant pour le marchandiser et capitaliser afin de pouvoir détruire davantage. Et parce que la sensibilité, la convivialité et la disposition d’esprit positive ensemencées par les différents courants de la nouvelle gauche ouvraient une voie autrement plus sympathique que celle promise par le capitalisme et son pouvoir absolu réalisé par la réduction de tous à l’impuissance.
(…)
Car cela continue ! Comme je l’ai évoqué plus haut, toute honte bue, les survivants continuent de traduire en actes leur aversion pour les écologistes résistants. Tout rappel de ce qui s’est passé est soigneusement étouffé. On peut comprendre que plusieurs, toujours influents, ne veulent pas que leurs errements et leurs turpitudes remontent à la surface. L’esprit de chapelle et l’exemplaire soumission française à la hiérarchie fait le reste : les jeunes suivent et font du zèle pour flatter les vieux censeurs. L’ennui c’est que ces nouveaux méfaits frappent également les actions d’alerte et de défense quand un des acteurs est un ancien témoin jugé dangereux pour la tranquillité des carrières (mais est-ce la seule raison ?). Tout y passe : l’amiante, l’eau et les têtes de bassin versant, le patrimoine… La petitesse de la motivation et l’aveuglement – ou l’insensibilité – révélés laissent pantois ! Il faut faire taire le témoin lanceur d’alerte, quitte à sacrifier le bien commun. Comme si nous n’étions pas encore tombés assez bas !
Cela rappelle, évidemment, l’appréciation portée sur eux par Pierre Fournier : « Ta joie de vivre ils te la feront rentrer dans la gueule. Ya peut-être plus de contagion possible. On a coupé toutes leurs racines, la volonté de vivre ne passe plus. Ya plus que la destruction, l’auto-destruction qui les fascinent. (…) », note (2). En plus de quarante ans, ils ne l’ont pas fait mentir une seule fois ! (…)
Les Français sont les moins optimistes en Europe
Pourcentage de personnes se déclarant toujours optimistes quand ils pensent à leur avenir (…)
https://www.challenges.fr/france/les-jeunes-francais-sont-les-moins-optimistes-en-europe_415125
Quelle surprise !
« Bébés sans bras », une nouvelle alerte révélatrice du mépris des hiérarchies françaises
C’est une forte tête. Emmanuelle Amar, la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), qui a dévoilé au grand jour l’affaire des bébés sans bras, a une âme de combattante. Cette femme se bat avec acharnement pour la cause qu’elle défend… quitte à froisser sa hiérarchie. (…)
La quinquagénaire, cheveux châtains et pull vert, a réussi à force d’obstination à faire ouvrir une nouvelle enquête de Santé publique France sur ce sujet, alors que, le 4 octobre, il n’en était pas question. Et, preuve qu’elle a vu juste, de nombreux courriers de parents d’enfants atteints de malformation lui parviennent de toute la France. « Je suis très touchée par leurs témoignages, fière qu’on puisse parler de ces familles. Ça vaut vraiment le coup de se battre pour elles. » (…)
Emmanuelle Amar s’inscrit dans la lignée des « lanceurs d’alerte de l’intérieur », à l’image de la pneumologue Irène Frachon, qui a joué un rôle crucial dans la mise en lumière du scandale du Mediator, un médicament qui a causé des centaines de morts en France. Comme « la fille de Brest », l’épidémiologiste agit au sein même de l’institution. (…)
Une équipe de cinq personnes est constituée. Les précieuses données sur les malformations peuvent continuer à être collectées. Mais les choses virent à l’aigre, quand les tutelles, après une première évaluation positive en 2008, finissent par estimer que le réseau ne mérite plus sa « qualification », au motif d’une production scientifique insuffisante et pas assez partagée avec le reste de la communauté.
En juillet 2017, Emmanuelle Amar, qui ne veut pas céder un pouce de terrain, refuse de remplir un « énième dossier d’évaluation ». C’est la rébellion de trop. Yves Lévy, alors PDG de l’Inserm (et mari d’Agnès Buzyn, l’actuelle ministre de la Santé), décide d’arrêter le financement du Remera. « Certains lui en veulent car elle n’est pas dans le moule » (…)
il est indéniable que la lanceuse d’alerte détonne, dans ce milieu si réservé. Le reproche qui lui est fait mezza voce est d’avoir manqué à une obligation de réserve. (…)
« Emmanuelle fait un travail incroyable… que d’autres n’ont pas fait. Les registres d’Alsace ont fini à la benne, on n’a pas de nouvelles de ceux de Marseille… Or ce sont des données extrêmement précieuses.
octobre 2018
Un témoignage précieux sur le machisme obtus dans « la gauche » faux-cul au service de la globalisation capitaliste
Dans ses mémoires, Ségolène Royal égratigne les vieux mâles blancs
Traduire : les badernes fabriquées par la politique politicienne
C’est ce député qui hurle « à poil ! » lorsqu’elle monte à la tribune de l’Assemblée, jeune députée, en 1988. Ce président de commission d’enquête sur les farines animales qui, en 2000, se félicite, en la désignant, qu’une « vache folle » participe aux travaux. Lionel Jospin qui lui confie le ministère de la Famille d’un stupéfiant : « J’ai pensé qu’avec tes quatre enfants, tu pourrais faire l’affaire ». Elle rêvait de la Justice. Ou Laurent Fabius, quand elle est candidate à la primaire du PS en 2006 : « Qui va garder les enfants ? » On en reste bouche bée. (…)
Très ressemblant avec le comportement des gauchistes, ou prétendus tels, dont avaient fait partie la plupart de ces messieurs. Une autre différence fondamentale avec les acteurs de la nouvelle gauche et une raison de plus pour nourrir la haine des gauchistes à leur endroit.
Mon pays fabrique des armes
Un film d’Anne Poiret
http://talwegproduction.com/mon-pays-fabrique-des-armes
Anne Poiret : « Le Quai d’Orsay redoute de voir une arme française au Yemen »
petite merveille de technologie française probablement utilisée contre le Yemen
https://www.youtube.com/watch?v=7212a6uE94g
la disparition de Jamal Kashoggi, nouvelle étape d’une longue dérive mortifère
Au début était une révolution :
Yémen : la contestation populaire ne faiblit pas
http://www.dailymotion.com/video/xil4s3_yemen-la-contestation-populaire-ne-faiblit-pas_news
Le totalitarisme redresse la tête au Yémen
http://french.irib.ir/galeries/item/109415-y%C3%A9men
A Bahreïn et au Yémen, l’oligarchie en profite pour massacrer sous la protection de l’Arabie Saoudite.
http://www.youtube.com/watch?v=0z5a8rBKx0c
L’Arabie Saoudite saccage les vies et le patrimoine mondial
Le musée de Dhamar, la mosquée al-Mahdi du XIIe siècle, tous inscrits à l’Unesco, ont subi les bombardements des raids saoudiens. Le désastre ne suscite aucune réaction de la communauté internationale.
Au Yémen, les raids de l’aviation saoudienne, qui pourchassent les milices chiites houthistes (soutenues par l’Iran et par l’ancien président Ali Abdallah Saleh, qui ne rêve que de déboulonner son successeur Abd Rabbo Mansour, lui-même réfugié à Ryad…), ne font pas dans le détail. Depuis mars dernier, on compte, selon l’ONU, 4 300 morts, dont de nombreux civils, 10 000 blessés et 1,2 million de déplacés, mais aussi de considérables dégâts en matière de patrimoine. Classée à l’Unesco, la vieille ville de Sanaa, perchée à 2 200 mètres d’altitude et habitée depuis plus de 2 500 ans, avec ses 103 mosquées, 14 hammams et maisons-tours en terre qui grimpent à 30 mètres de haut, a subi de graves dommages. Dans le quartier al Qasimi, la mosquée al-Mahdi (XIIe siècle) a été soufflée par un missile. Les villes de Saada, Taëz et Aden — le fameux port du sud, construit à l’intérieur du cratère d’un volcan — ne sont pas plus épargnées. En milieu urbain dense, les frappes aériennes, fussent-elles « ciblées », sont toujours dévastatrices… Plus étrange, des sites isolés, sans valeur stratégique, ont aussi été pilonnés, comme la cité fortifiée pré-islamique de Baraqish, inhabitée, aux limites du désert, ou plus inoffensif encore, le Musée régional de Dhamar, qui abritait des milliers d’objets de la civilisation Himyarite.
(…)
http://www.telerama.fr/…/au-yemen-le-patrimoine-culturel-a-…
http://www.unesco.org/…/unesco_director_general_condemns_…/…
http://fr.globalvoicesonline.org/2015/06/17/187152/
http://www.itele.fr/monde/video/le-patrimoine-du-yemen-fait-les-frais-de-la-guerre-132127
des destructions qui disent la vérité du régime et de ceux qui le soutiennent
L’Arabie Saoudite saccage même La Mecque
Les autorités saoudiennes ont décidé de démolir la demeure d’Abou Bakr Al-Siddîq, dit « le véridique», premier converti et calife de l’Islam en un hôtel de luxe et transformer la maison de Khadija, première épouse du prophète Mohamed en des toilettes publiques. (…)
Prochaine sur la liste, d’après un plan récemment publié : la maison de naissance du prophète Mohamed qui se transformera peut-être en un building avec centre commercial de luxe au grand dam des millions de pèlerins de La Mecque.
Le gouvernement saoudien se livre ainsi depuis plus d’une vingtaine d’années à une campagne de destruction irréversible d’édifices historiques et religieux « pour les remplacer par des hôtels haut de gamme et des centres commerciaux accessibles aux plus riches » dans l’indifférence du monde musulman.
Loin de s’en cacher, il légitime ces destructions d’un patrimoine inestimable par la volonté d’étendre la ville et de maximiser le nombre de pèlerins potentiels, particulièrement les plus aisés. Une position décriée, mais également décrédibilisée par de nombreux experts qui soutiennent que l’extension de la ville peut tout à fait aller de pair avec la préservation de ces sites. D’après de nombreuses voix dissonantes, la véritable raison de ces ravages serait tout autre :ces démolitions seraient mûrement réfléchies, les wahhabites saoudiens, qui ont conquis La Mecque en 1924, voudraient imposer leur marque sur ces lieux saints et empêcher que ces sites ne fassent l’objet de vénération, ceci tout en dopant leur économie de luxe.
Le patrimoine historique de l’islam, trésor tout aussi historique et universel que religieux, est en piteux état : 95 % des bâtiments millénaires de La Mecque et de Médine ont été démolis dans les vingt dernières années.Selon le Président de la Fondation du patrimoine islamique, Irfan Ahmed Al-Alawi, moins de vingt édifices historiques datant de l’époque du Prophète subsisteraient.
La mosquée historique d’Abou Qubais et le fort ottoman d’al-Ajyad ont par exemple cédé la place à un palais et à complexe résidentiel et commercial. Un responsable saoudien sous couvert d’anonymat avait ainsi admis, en 2002, que « La forteresse [d’al-Ajyad] devait être démolie, car c’est le seul moyen d’exploiter la colline [Boulboul] » sur laquelle elle était érigée.La Turquie avait condamné ce saccage, la comparant à la destruction par les talibans, en mars 2001, des bouddhas géants de Bamiyan, et avait saisi également l’UNESCO bien que ce site ainsi que nombreux autres monuments musulmans ne figurent toujours pas sur la liste du patrimoine mondial. (…)
http://nawaat.org/portail/2013/05/02/arabie-saoudite-le-patrimoine-historique-de-lislam-menace-de-disparition-par-le-gouvernement/
Cimetières et tombeaux
Jannat al-Baqi à Médine qui aurait été entièrement rasé
Jannat al Mu’alla, l’ancien cimetière de La Mecque27
Tombeau de Hamida al-Barbariyya, la mère de l’Imam Musa al-Kazim
Tombeau d’Amina bint Wahb, la mère de Mahomet, qui fut détruit et brûlé en 1998
Tombeau des Banu Hashim à La Mecque27
Tombeaux de Hamza et d’autres martyrs de la bataille d’Uhud27
Tombeau d’Eve à Djeddah, scellée avec du béton en 197527
La tombe de `Abdullah ibn `Abd al-Muttalib, le père de Mahomet, à Médine27
Sites religieux historiques
La maison de Mahomet où il serait né en 570.
Au départ devenue un marché d’animaux. Un bâtiment a ensuite été construit par dessus au début du xxie siècle à la suite d’un compromis.
La maison de Khadija, première femme de Mahomet. Les musulmans pensent qu’il aurait reçu la plupart de ses premières révélations en ce lieu. Après sa redécouverte pendant les travaux d’extension de la Mecque en 1989, elle fut recouverte par des toilettes publiques
La maison de Mahomet à Médine où il vécut après son départ de la Mecque.
La première école islamique (Dar al-Arqam) où Mahomet enseigna sa religion. Elle est maintenant sous l’extension de la Mecque.
Démolition en projet
Concernant la mosquée de Médine où sont enterrés Mahomet, Abou Bakr et Omar ibn al-Khattâb.
Le ministère saoudien des affaires islamiques a publié en 2007 un rapport soutenu par Abdul Aziz ibn Abdillah Ali ash-Shaykh, le mufti politique d’Arabie saoudite, qui statue que « le dôme vert doit être démoli et les trois tombes doivent être aplanies dans la mosquée du prophète. ».
Ce point de vue a fait écho lors d’un discours du défunt Ibn ‘Uthaymîn, l’un des religieux wahhabites les plus illustres d’Arabie saoudite, décédé en 2001 : « nous espérons qu’un jour nous serons en mesure de détruire le dôme vert du prophète Mahomet […]. ».
http://latunisiededina.blogspot.fr/2015/04/wahabisme-saoudien-et-destruction-du.html
Un jour, les crimes de guerre en Syrie seront jugés
Aujourd’hui et demain, au palais de justice de Paris, se tiennent les premières journées internationales du pôle crime de guerre et crime contre l’humanité qui a été créé en 2012.
https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-18-octobre-2018
Plaidoyer pour une nature sauvage et libre
par Gilbert Cochet et Stéphane Durand
Écrit par deux administrateurs de l’ASPAS, ce titre résolument optimiste fait le point sur l’ensemble des solutions permettant de favoriser le retour des animaux sauvages dans notre pays ainsi qu’un meilleur fonctionnement des écosystèmes. Passant en revue les grands milieux, montagnes, forêts, rivières, régions méditerranéennes, côtes et mers, il explique que notre richesse naturelle est renouvelable et non délocalisable.
Nous partageons une très vieille histoire avec les plantes et les animaux. Or, au cours du XXème siècle, la défaite du sauvage a semblé totale. Nous avons (certains ont) progressivement fait le vide autour de nous. La litanie des disparitions se poursuit quotidiennement dans l’indifférence des décideurs (ceux qui décident de l’anéantissement), et les scientifiques prédisent une annihilation biologique qui ébranlerait jusqu’aux fondements mêmes de la civilisation humaine (les écologistes aussi).
Et pourtant, ce livre est optimiste. Tout n’est pas perdu, loin de là. Car, malgré tout ce que nous lui avons fait subir, la nature résiste. Mieux, elle revient ! La nature possède en effet toutes les ressources pour réparer ses blessures… À la seule condition qu’on lui en laisse l’opportunité. Les forêts s’étendent et ont doublé de surface en moins de deux siècles. La plupart des grands animaux sont revenus. Leur nombre est encore modeste, mais ils croissent d’année en année. En appliquant les quelques petits conseils que nous proposons dans ces pages, nous voudrions convaincre tous ceux qui rêvent de savanes africaines ou d’Alaska que de tels spectacles naturels sont possibles en France : extension et multiplication des aires protégées, encadrement draconien de la chasse, suppression des barrages obsolètes, programmes de réintroductions ciblées, etc. Notre pays est le mieux placé pour faire la course de la plus belle nature européenne. Favoriser le retour de la nature sauvage est un excellent facteur de développement. Notre richesse naturelle est renouvelable et non délocalisable. C’est l’enjeu économique de demain. La place pour la vie sauvage ne manque pas sur notre territoire, elle ne manque que dans nos têtes. Nous voudrions contribuer à ménager cette place pour le bien-être et l’épanouissement de tous. Hommes, plantes et animaux : nous sommes tous liés, et il est grand temps aujourd’hui de renouer avec notre famille. Il y va de notre survie.
Une nouvelle alliance est possible, basée sur le triptyque abondance/diversité/proximité
La pollution cause 7 millions de morts par an dans le monde
et bouleverse le climat
Selon un rapport du Heal effects institute, aux États-Unis, la pollution de l’air provoque la mort de 7 millions de personnes par an. La pollution de l’air extérieur est la sixième cause de mort précoce dans le monde devant l’alcool, la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique, tous âges et sexes confondus. D’après le rapport, en 2016, elle a causé la mort de 4,3 millions de décès dans le monde. La Chine et l’Inde représentent, à elles d’eux, plus de la moitié des morts dû à cette pollution. « La pollution de l’air est une menace pour nous tous, mais les populations les plus pauvres et les plus marginalisées sont les premières à en souffrir (…)
Contre le réchauffement climatique, le GIEC appelle à des transformations sans précédent
Villes, industries, énergie, bâtiment… tous les secteurs sont appelés à s’atteler à de « profondes réductions d’émissions » : rester à 1,5°C demandera « une transition rapide » et d’une ampleur « sans précédent ». Le GIEC insiste sur l’énergie – charbon, gas, pétrole étant responsables des trois quarts des émissions. Et propose plusieurs scénarios chiffrés incluant différentes combinaisons d’actions. Pour la climatologue Valérie Masson-Delmotte, citée par l’AFP, c’est « un constat lucide et difficile : la politique des petits pas ça ne suffit pas ». « Il nous dit ‘si on n’agit pas maintenant, on va vers un monde où on sera en permanence en gestion de crises' », dit-elle. « Il y a des actions en cours dans le monde, mais il faudrait les accélérer. La vraie question de la faisabilité c’est celle-là: les gens sont-ils prêts à agir, et y aura-t-il assez de volonté politique collective ? »
Pendant ce temps-là…
censures, omerta, sabotage des actions d’alerte, falsifications… l’étouffement du mouvement social continue imperturbablement,
et les destructions, les installations nuisibles se poursuivent avec entrain. Par exemple :
(…) Depuis une quarantaine d’années et plus, les luttes pour sauver cette cité médiévale et son écosystème ont évolué (ou plutôt régressé) comme d’autres alertes à plus grande échelle, comme celle de l’amiante et des autres polluants, comme l’alerte écologiste… Et, à cette petite échelle aussi, la mémoire a été perdue ou dissimulée. Comme effacée. Cela n’est pas une coïncidence. Comme pour les alertes de grande ampleur, rien n’a été épargné pour que les mobilisations villageoises échouent et ne renaissent pas. (…)
Eaux vives et espaces humides, sols vivants et terres agricoles, biodiversité, continuité écologique, sécheresse et réchauffement climatique, dispersion de l’habitat et désurbanisation (avec lotissements pavillonnaires) *, déplacements motorisés et consommation d’énergie fossile, encombrement des véhicules individuels, patrimoine architectural, dynamisme artisanal et commercial, etc. depuis le début des années 1960, aucune contribution à l’effondrement global n’a été oubliée par les « décideurs » de cette petite communauté (10). Comme à grande échelle. Le parti de la globalisation capitaliste – celui du profit personnel et immédiat contre la vie – a remporté chacune des batailles en bernant tout le monde, puis en s’efforçant de tout effacer derrière lui. Cela laisse peu d’espoir sur la possibilité d’une rémission.
- dans une cité qui a été un exemple d’urbanisme médiéval et renaissance, la surface construite depuis la fin des années 1970 a plus que doublé, sans continuité architecturale, urbanistique, écologique avec l’ancien !
septembre 2018
Encore une histoire oubliée par l’histoire officielle
Le viol colonial
une autre histoire des empires
Avec le livre-somme «Sexe, race et colonies», 97 chercheurs dévoilent un pan méconnu de six siècles de domination occidentale, où la conquête des territoires passe également par la possession des corps.
https://www.liberation.fr/debats/2018/09/21/le-viol-colonial_1680432
De toutes les exactions commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, le viol est la plus cachée, la plus obstinément tue depuis quarante ans. Il n’y eut jamais d’ordres explicites de viol, et encore moins d’ordres écrits. Mais, loin d’avoir constitué de simples « dépassements », les viols sur les femmes ont eu un caractère massif en Algérie entre 1954 et 1962.
http://histoirecoloniale.net/le-tabou-du-viol-des-femmes.html
Planification de la déliquescence
Quand on approchait la rivière, on déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Et on se roulait dans les champs, faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons et de rainettes
Pierre Barouh, Francis Lai
J’ai connu cet enchantement dans la campagne de mon enfance.
La campagne palpitait de tous côtés. Chaque pas révélait de nouveaux êtres. Nous avions plein de voisins à poils et à plumes, jusque dans la maison habitée par des moineaux et des chauves-souris. Dans le jardin, chaque pelletée de terre grouillait de vies. Et la musique de tous ces elfes nous accompagnait du matin à la nuit (1).
C’était hier et ce temps semble déjà révolu. Beaucoup se trouvent privés de ces perceptions et de la familiarité avec le vivant. En particulier les enfants qui, même dans les campagnes, sont désormais amputés de cette connaissance et des développements correspondants, donc de la capacité d’identifier les changements inquiétants.
Depuis les années 1970, chaque nouvelle visite à la campagne révèle de nouvelles disparitions, de nouveaux dégâts. Depuis une vingtaine d’années, ici même (en France), la régression s’accélère de façon frappante – comme en écho aux nouvelles alarmantes en provenance des forêts primaires, des récifs coralliens, des sols et des eaux de toute la planète. La dernière visite a révélé une raréfaction stupéfiante des moineaux, des hirondelles, des insectes, etc. Par contre, la campagne continue à être recouverte de bitume et de béton (lotissements qui semblent sortis des années soixante, zones commerciales des lobbies, parkings, hangars, ronds-points…) et la population des gros véhicules automobiles conduits par des irresponsables a énormément augmenté.
Partout, la régression est devenue effondrement tandis que, grâce à l’hyper-mécanisation et à la concentration du capital détourné par la libre circulation des capitaux et la spéculation financière, « l’exploitation des ressources » devenait mise à sac généralisée des biens communs et destruction définitive.
Pendant ce temps, « On s’évertue à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres » a dit Nicolas Hulot en démissionnant. C’est encore pire qu’il le dit. Ce système marchand et financier n’a pas besoin d’être réanimé ; sa principale production : l’effondrement généralisé, en témoigne. Nicolas Hulot semble méconnaître que ledit système a été installé depuis des dizaines d’années avec la collaboration de la plupart des organisations politiques, y compris à gauche et à l’extrême-gauche. Et, même s’il en retrouve les accents, sans doute ignore-t-il complètement l’histoire de la nouvelle gauche écologiste qui portait l’esprit, le paradigme et les alternatives qu’il évoque. Qui sait l’effacement du mouvement écologiste par ceux-là mêmes, et leurs héritiers, dont Nicolas Hulot et quelques commentateurs attendent encore quelque chose (2) ? Qui voit encore la relation entre ce sabotage culturel, politique, social, et l’actualité ?
Le modèle de la domination de la nature et de sa réduction quantitative et mécaniste en une masse informe d’objets hétéroclites (Theodor Adorno et Max Horkheimer), donc la culture qui fonde le système mortifère peut, depuis 40 ans, baigner chaque jour la plupart des cerveaux. C’est pourquoi le « modèle économique marchand« , cette « croissance marchande » voulue même par de prétendus « continuateurs de 68 » (3), est toujours le principal soucis des seuls qui, à tous les niveaux de la désorganisation ambiante, ont la possibilité de s’exprimer et de décider.
Maladroitement, Nicolas Hulot a pointé l’absence d‘un mouvement pour soutenir la mutation nécessaire : « Qui ai-je derrière moi ?« . En effet, il n’y en a pas. Plus exactement, il n’y a plus le mouvement qui devrait correspondre à la gravité extrême de la situation. Car il a existé… il y a cinquante ans. Il n’y a plus rien aujourd’hui parce qu’il n’y a plus l’inventivité et l’enthousiasme que donne la capacité d’agir. Tout cela a été effacé systématiquement en nous rendant totalement impuissants, générant une dépression collective.
L’objectif fixé par les stratèges de la jeune CIA mise au service de la conquête capitaliste a été réalisé : conquérir l’esprit des hommes. C’était bien une entreprise de stérilisation culturelle et sociale. On ne le mesure vraiment qu’en observant l’affaiblissement continu des luttes de longue haleine (4). La déculturation et l’inconscience ensemencées par la colonisation capitaliste ont produit une impuissance à comprendre le bien commun et ses dynamiques (par exemple, la démocratie), à résister et à promouvoir, proprement terrifiante. Le terrain est redevenu fertile pour les conditionnements et les dépendances. C’est l’origine des régressions et des extrémismes qui prolifèrent.
Alain-Claude Galtié
(1) Le grand orchestre de la nature est peu à peu réduit au silence
(2) La vie s’éteint sans éveiller. Pourquoi ?
23 Juin 1972 – Guet-apens au Pré-aux-Clercs : comment le capitalisme a effacé la nouvelle gauche
https://planetaryecology.com/23-juin-1972-guet-apens-au-pre-aux-clercs/
L’anti-écologisme, depuis les débuts du néo-conservatisme
https://planetaryecology.com/2011-lanti-ecologisme-de-1973-a-nos-jours/
(3) Ainsi Pierre Rosanvallon* qui, dans un bouquin sorti récemment, tente de substituer « la deuxième gauche » pro-nucléaire, pro-croissance marchande, donc productiviste, etc., à laquelle il appartenait, au mouvement mondial foisonnant qui a enthousiasmé les années soixante et soixante-dix en proposant une restauration du politique inspirée par le bien commun et l’écologie – la nouvelle gauche. C’est vouloir faire passer l’éteignoir pour la flamme, puisque tous les courants constitutifs de « la deuxième gauche » (prolongement de la gauche mendésiste « moderniste« ) ont traîtreusement combattu le mouvement de la nouvelle gauche, lequel était en même temps la cible des manoeuvriers de la mondialisation capitaliste que fréquentaient assidûment les premiers.
* Chaire d’Histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France
L’effacement du mouvement social et de ses acteurs est devenue une constante. C’est la première étape de la falsification de la représentation « démocratique« . Elle est, maintenant, le principal artifice du maintien des oligarchies – ce qui explique la diminution des répressions sanglantes.
Sur le long temps, il est curieux de voir les personnages comme Rosanvallon déplorer les dégradations auxquelles leurs actions ont depuis si longtemps largement contribué. Et, mieux encore, de les voir sollicités pour donner leurs avis et leurs recommandations (sujet ci-dessous).
Le mensonge occupe tout l’espace, interdisant la prise de conscience et les adaptations indispensables. Camouflage des responsabilités, récupération, substitution et détournement, la grande opération commencée il y a une cinquantaine d’années pour faire refluer les « forces vives » (Baudrillard) est toujours d’actualité.
Une mémoire du mouvement écologiste 3 : 1974
https://planetaryecology.com/histoire-contemporaine-une-memoire-du-mouvement-ecologiste-3/
(4) Où l’on voit que les luttes locales ont été subverties et étouffées comme le mouvement d’ensemble, ne pouvant – comme lui – empêcher les destructions qui ont entraîné l’effondrement actuel…
Eau, têtes de bassin versant, patrimoine, etc., 50 ans d’une destruction exemplaire du bien commun
août 2018
Sur la crise globale, le diagnostic de… Pierre Rosanvallon !
Pierre Rosanvallon invité du grand entretien de Nicolas Demorand sur France Inter
L’Historien et Professeur au Collège de France Pierre Rosanvallon, publie son nouvel essai Notre histoire intellectuelle et politique (1968-2018) à paraître au Seuil le 6 septembre 2018. Éclairé par son itinéraire personnel d’intellectuel, il revient sur un demi-siècle d’histoire de la gauche et s’interroge sur son avenir.
« (…) Les gouvernements piétinent parce que les sociétés sont dans le brouillard…
Une des fonctions de la politique, une des fonctions du monde intellectuel, une fonction des sciences sociales en général, c’est de désépaissir le brouillard, d’aider à construire des récits, de donner de la lisibilité…
Je pense, sur le fond, que si nous avons le sentiment d’être impuissants – et ce sentiment est très fort aujourd’hui – c’est parce que nous ne voyons pas clair, parce que nous ne pensons pas les situations qui sont les nôtres et le moment historique qui est le nôtre aujourd’hui…
Il faut faire une communauté qui regarde vers un avenir désirable…
Si on voit cette approche de « la politique descendante » (sur les citoyens) triompher dans le monde, c’est parce que on n’a pas fait assez revivre, assez réinventé la politique démocratique qui part du bas (…) »
Nous y voilà !
Le bas, le haut… On pourrait s’exprimer plus élégamment en se débarrassant de la pollution des hiérarchies imposées pour fausser toutes les perspectives. Mais enfin, Pierre Rosanvallon faisant l’apologie de la révolution démocratique que portait la nouvelle gauche – le mouvement de renouveau et d’espoir des années soixante et soixante-dix, c’est fameux !
Car d’où vient Pierre Rosanvallon ?
Du mendésisme PSU et CFDT foncièrement anti-écologiste, mais faussement autogestionnaire pour capter les espoirs et les énergies afin de les désamorcer. De la « deuxième gauche » rocardienne farcie des lobbies de la globalisation capitaliste qui a fait le lit de l’ultra-libérale Fondation Saint Simon. C’est dire que Pierre Rosanvallon a joué un grand rôle dans le triomphe de « la politique descendante » en participant au sabotage de la nouvelle gauche qui proposait de restaurer le politique et la démocratie.
Ainsi, il y avait de la sincérité dans la démarche de Nicolas Hulot…
C’est une prise de conscience ! Il semble qu’il vienne de réaliser que les lobbies ont portes ouvertes dans les coulisses du pouvoir usurpé. Il les découvre en aval. Il lui reste à les découvrir en amont, comme organisateurs du désastre. Justement, ses propos laissent également supposer qu’il n’a pas compris depuis longtemps l’incompatibilité première entre la croissance matérialiste libérale (le capitalisme) et la préservation du vivant.
Il a dit avoir compris que « la politique des petits pas » au sein du système est très loin d’être à la hauteur des enjeux puisque nous voyons qu’elle n’a même pas freiné l’effondrement biologique et la dérégulation climatique. En effet, cet environnementalisme d’accommodement dénoncé par les écologistes depuis des dizaines d’années n’a été créé – avec « l’écologie politique » pour miroir aux alouettes – que pour étouffer le mouvement écologiste, empêcher son renouvellement et effacer sa mémoire.
Mais, chouchouté dès le début par une nuée de lobbyistes, Nicolas Hulot semble avoir ignoré tout cela, à commencer par l’histoire de l’écologisme, lui-même victime des lobbies dès ses premiers pas.
Les écologistes qui ont de la bouteille l’ont expérimenté avec le PSU (et toute la « deuxième gauche« ) que certains veulent encore faire passer pour une formation autogestionnaire, écologisante, presque alternative.
Le tribunal californien reconnaît pleinement la responsabilité du Roundup de Monsanto dans la maladie de Dewayne Johnson. Un tribunal courageux !
Monsanto ordered to pay $289m as jury rules weedkiller caused man’s cancer
https://www.theguardian.com/business/2018/aug/10/monsanto-trial-cancer-dewayne-johnson-ruling
Souvenons-nous… Le jugement du tribunal californien doit nous rappeler les reculades devant le lobby de l’agriculture chimique. Ci-dessous :
Comme prévu, les « Etats Généraux » de l’alimentation ont avorté
Agricultor par Jean-Pierre Gené
La France assouplit l’interdiction de pulvériser des pesticides par voie aérienne
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/23/retour-de-l-epandage-aerien-des-pesticides_1674789_3244.html
et ce qui a précédé :
La Mort est dans le pré… (Pesticides & Cancers des agriculteurs)
« (…) Un problème de santé publique probablement équivalent à celui de l’amiante, dont les victimes ont enfin été reconnues après plusieurs décennies de combat et de mépris de la part des autorités compétentes, complices de l’industrie. Ce drame, c’est celui vécu par les agriculteurs ou proches d’agriculteurs qui ont été au contact quotidien des pesticides, et qui contractent cancers, maladies neurologiques et autres saloperies susceptibles d’être fatales.
Le réalisateur Eric Guéret est allé à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour la justice et pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre : Caroline Chenet, éleveuse de 45 ans dont le mari a succombé à un lymphome ; Frédéric Ferrand, viticulteur de 41 ans victime d’un cancer de la vessie et de la prostate ; Paul François, contaminé par le « Lasso » de Monsanto et qui mène un combat juridique du pot de terre contre le pot de terre face à la multinationale ; enfin Denis Camuzet, éleveur du Jura qui, bien que paraplégique, voit son avenir dans la conversion en bio de son exploitation.
Comment en est-on arrivé là ? (…) »
https://www.youtube.com/watch?
et ce qui semblait avoir été oublié par beaucoup, particulièrement par les élus :
Décision historique : pour la première fois un agriculteur fait plier Monsanto
C’est une première en France. Jeudi 10 septembre, la cour d’appel de Lyon a confirmé la condamnation de Monsanto. Le géant de l’agrochimie est reconnu responsable de l’intoxication de Paul François. L’agriculteur souffre depuis plus de dix ans de graves troubles physiques, à cause d’un herbicide très nocif : le Lasso.
http://www.reporterre.net/Decision-historique-pour-la-premiere-fois-un-agriculteur-fait-plier-Monsanto
Condamnation de Monsanto pour l’empoisonnement de Paul François
http://poitou-charentes.france3.fr/info/paul-francois-victorieux-contre-monsanto-72478716.html
http://www.phyto-victimes.fr/
ci-dessous, en décembre 2011 :
Paul François contre Monsanto
en décembre 2010 :
Vivre et s’empoisonner au pays
Sur la catastrophe répandue partout par l’agro-chimie :
Le débat sur l’endosulfan en Inde met en lumière les dangers des pesticides dans les pays du Sud
http://www.partagedeseaux.info/article504.html
http://hallaboal.blogspot.com/2010/11/endosulfan-fact-sheet.html
India urged to abandon endosulfan; Food giants rehash failed solutions; USDA approval of Monsanto GE sugar beets illegal
http://www.panna.org/node/578
Mais aussi : comment tous ces gens ont-ils négligés les avertissements criés sur tous les tons pendant des dizaines d’années ? Parce que l’alerte était donnée par des écologistes, des personnes immédiatement étiquetées « emmerdeurs« , voire « catastrophistes« , et que l’on ne voulait pas écouter ?
et encore :
Les vignes toujours gorgées de poisons
http://www.planetaryecology.com/index.php?option=com_content&view=article&id=183:sens-dessus-dessous-2013&catid=9&Itemid=470
juin 2018