L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal (seconde partie)
1960-2017 : L’eau perdue de Saint-Gengoux-le-Royal (seconde partie)
Après le Ruisseau de Nolange,
les autres cours d’eau de la tête de bassin versant de Saint-Gengoux-le-National :
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
sommaire
Le Montmarché
Le Vernay
Le Manon
Le Ruisseau de…
Le Chirot
La source de Montvallet
Le Ruisseau de l’Ermite
Stérilisation
Les pertes du bien commun
L’heure de la restauration
notes
La démonstration par les photos aériennes
Documentation et bibliographie
Redécouverte de l’eau et de son environnement
.
Le Montmarché
C’est la petite colline à l’ouest du Bourg Hameau. Elle est traversée par la Rue du Montmarché qui se prolonge en petite route vers La Rochette.
Depuis la propriété qui jouxte le croisement de la Rue du Montmarché et de la voie qui monte de la Rue de la Tuilerie, au plus haut de la colline, coule une eau claire dans un tuyau sortant du mur d’enceinte. Elle passe sous la route et est dirigée vers la Rue de la Tuilerie dans une canalisation ponctuée de plusieurs regards.
Sur le versant Est de la colline, en période pluvieuse, coule l’eau qui inonde la chaussée de la route du Creusot.
Le Vernay
À l’ouest de la route du Creusot, dans le vallon où se trouve le hameau du Vernay, naît cet autre cours d’eau presque oublié. L’eau de sa source était autrefois très appréciée et on lui prêtait des vertus thérapeutiques.
Long d’à peine 1 Km, il rejoint le Nolange à l’extrême pointe du Bourg-Hameau, devant le parking de la DDE, là où l’un et l’autre sont réduits à des fossés nus sans aucune protection vis à vis des pollutions automobiles.
Le Vernay le long de la route du Creusot
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Le Vernay et le Nolange enfin réunis !
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
La limpidité de l’eau du Vernay fait contraste avec la turbidité de celle du Nolange.
Mais, dans son vallon (secteur du Boulay) encore à peu près préservé et surtout consacré au pâturage, des haies ont été détruites récemment (Vernay_015, Vernay_016) et un nouveau dépôt de fumier s’étend déjà sur 4 rangs (Mont_035) *.
*photos et capture Géoportail avec indication des lieux dans L’eau de St-Gengoux, « Montvallet bassin versant ».
Autre dépôt en cours de développement en juin 2013. À environ 250m du précédent, au Nord Est, il est au bord du vallon du Vernay.
Destruction d’une ligne de haie dans le vallon du Vernay, à 200m du nouveau dépôt de lisier.
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Vallon du Vernay : la végétation récemment disparue
photo du 04/06/1983, mission aérienne 3027 – 0151
Le Manon
Avec ce cours d’eau qui coulait depuis la source du même nom située sur le Mont Goubot qui domine la cité, dans le vallon où pénètre le Chemin des Buis, c’est encore plus simple : il n’existe plus ! La source et le tracé du ruisseau n’apparaissent même plus sur la carte officielle de la cité. La carte hydrographique, elle-même ne signale plus rien ! Pour les retrouver, il faut consulter la carte de Cassini. Mais, méfiance, il vaut mieux regarder de plus près – sur le terrain…
A la grande époque de la cité médiévale, le ruisseau de la source de Manon est réputé avoir alimenté le fossé haut de la muraille (Rue de l’Arquebuse) et avoir fait tourner un moulin qui était situé dans le fossé de la muraille Sud, là où est maintenant le monument aux morts. Son débit devait, donc, être abondant et à peu près régulier. Mais l’eau de Manon ne pouvait être la seule ressource de la cité qui, pour d’évidentes raisons de sécurité, devait disposer d’eau intra-muros dès la première installation.
Aujourd’hui encore, beaucoup d’eau coule sous la cité médiévale en différents endroits. Apparemment, beaucoup trop pour qu’il puisse s’agir de la même source. Beaucoup de maisons ont un puits intérieur et, parfois, c’est de l’eau courante qui passe sous les maisons.
Il est vrai que la source de Manon (275m) a été détournée très tôt, au moins dès le XVème siècle *. Car, en contradiction avec la carte de Cassini qui montre un ruisseau allant du vallon de Manon aux remparts, il fallait capter et détourner l’eau de la source pour la conduire à la cité en lui faisant franchir un petit relief :
– le vallon de Manon (« en Manon« ) n’est pas orienté à l’ouest, vers la cité. Il est orienté au Sud, à l’Est du Chemin des Gourles, vers l’espace séparant les bâtiments HLM et les hangars de la menuiserie industrielle Bertrand. D’ailleurs, il est révélateur que Saint-Gengoux ait dû disputer la source au « sire de Cercy« . Au-dessous, l’axe du creux du vallon paraît orienté vers le lagunage.
* Il serait passionnant de découvrir – par comparaison avec d’autres sites ou par fouilles – comment la source a été captée à l’époque ; peut-être dès le XIIIème siècle, car on peut imaginer que, pour approvisionner une population croissante et, éventuellement, mouiller les fossés hauts, le détournement de la source de Manon faisait partie du grand chantier de construction de la nouvelle enceinte.
Il y a une soixante ou une cinquantaine d’années (suivant les témoignages), le Conseil Municipal décida d’installer une nouvelle décharge brute municipale en haut du vallon de la source de Manon, juste au-dessus de celle-ci !
Les conséquences évidentes de cette décision ne se sont pas faites attendre. Peu après l’ouverture du site, le produit de la collecte des fosses d’aisance y a été déversé. Et, dans la bonne cité de Jouvence (son nom révolutionnaire) chacun a bientôt eu un fameux élixir au robinet… L’expérience a-t-elle profité ? S’est-on empressé de déménager la décharge brute vers un lieu moins sensible ? Point du tout ! Plutôt que d’arrêter de souiller la source et de la récupérer, on décida de l’abandonner et de continuer à la polluer – donc de polluer toutes les eaux de l’aval jusqu’à la Méditerranée ! Depuis, les polluants les plus nocifs ont été jetés dans la décharge de la source de Manon : batteries de voitures, huiles de vidange, déchets des traitements pesticides des vignes, etc.
Constante dans l’acharnement à détruire le bien commun, la municipalité de 1982 jugea bon d’agrandir encore la décharge brute qui polluait la source de Manon depuis une vingtaine d’années !
compte-rendu du Conseil municipal du 23 juin 1982 :
Remarquable, « la déclaration d’utilité publique » pour intensifier la pollution de la source et des eaux de l’aval ! Elle témoigne d’une perte des connaissances élémentaires pour la bonne gestion du bien commun, en particulier de la perte de conscience de l’eau.
emplacement des parcelles correspondantes dans le vallon de Manon (cadastre Géoportail)
Aujourd’hui, la décharge est enfin fermée, mais seulement depuis cinq ou six ans, et elle n’est toujours pas résorbée en dépit de 28 ans d’incitations et, désormais, de l’obligation légale. L’eau de Manon coule toujours mais dans quel état ? Nul ne s’en est soucié ; pas une analyse et, encore moins, la perspective d’une réhabilitation, en particulier de la perte de conscience de l’eau.
d – Le vallon et la source de Manon
principale source de St-Gengoux pendant au moins six siècles
Le vallon de Manon au sud de l’Allée des Buis
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Il ne reste rien du ruisseau d’origine, juste ce qui semble être une signature : une ligne sombre sur la photo aérienne du vallon.
Le vallon et la cadole abritant la captation de la source
Le haut du vallon et l’ex-décharge brute créée dans les années cinquante, celle qui a pollué la source et a provoqué son abandon
L’ex-décharge brute où sont aujourd’hui déversés des déblais de chantier, comme pour compliquer l’indispensable résorption-réhabilitation de cette décharge polluante
À gauche du Chemin des Gourles depuis la Route de Chalon (donc à l’Ouest), 50m après avoir quitté cette dernière, donc nettement plus haut que le talweg, on trouve une mare sous les arbres. Elle est alimentée par une source, ce qui atteste de l’active circulation de l’eau sur les flancs du Mont Goubot.
Pendant le temps de cette étude, à partir de mai 2013, la mare a été saccagée : sa végétation abondante rasée et des matériaux de démolition déversés dans l’eau. La mare n’est pas bien grande, mais elle s’inscrit exactement dans la continuité écologique que le programme Natura 2000 veut préserver et restaurer. Dans ce secteur déjà considérablement dégradé, elle est un relais important de cette continuité. En outre, il est remarquable que le saccage ait été opéré en pleine période de reproduction.
Au bord du vallon de Manon, près du cimetière, la mare naturelle en cours de destruction en mai-juin 2013. A la mi-mai, elle était encore intact, entourée d’une végétation dense.
Manon Chemin des Gourles – Printemps 2011
État en juin 2013
3 mois plus tard
La mare a disparu, noyée dans les déchets. Mais l’eau est toujours là…
Ailleurs, par exemple en Champagne-Ardennes, en Basse Normandie, dans les Pyrénées… on réhabilite les mares ou on en creuse de nouvelles
http://www.amphibiens-champagne-ardenne.com/4-nouvelles-mares-creusees-a-ville-sur-terre
http://www.amphibiens-champagne-ardenne.com/de-nouvelles-mares-pour-les-rainettes
http://valdornenvironnement.blog.fr/2010/10/21/rehabilitation-de-mares-a-putanges-9734507/
http://hyla63.free.fr/actions2008.html
Un autre creux de vallon, plus timide, s’amorce à l’ouest du Chemin des Gourles et plonge au-dessous de l’actuel jeu de boules, derrière l’école maternelle. Au début du terrain de jeu coule l’eau captée de la source de Manon et on voit une réserve d’eau récente à gauche de l’accès des voitures descendant du calvaire. Au-dessous, dans un grand jardin, le fond du vallon – le talweg – paraît correspondre à une ligne d’arbres et à une trouée entre les maisons de part et d’autre de la Grande Rue. Ne serait-ce pas le lieu de passage du cours d’eau qui, au-dessous, devait alimenter les jardins des Ursulines et passe encore sous le Foyer Rural… À moins qu’il s’agisse d’une partie détournée de l’eau de Manon.
Plus de zones humides, plus de végétations, plus une goutte d’eau pour la vie des vallons et d’ailleurs.
En partie haute du Jeu de boules et jusqu’à l’école et à la Fontaine de Manon, dite aussi « des Manants » (en haut de la Promenade), passe l’une des conduites de la captation de l’eau de Manon (il y en aurait 2).
Il est probable que la cité médiévale cache une ou plusieurs autres sources. En effet, vu le relief, on ne voit guère comment Manon alimenterait les rus qui échappent au réseau de la distribution et coulent un peu partout sous la cité (à moins d’imaginer d’invraisemblables pertes sur le réseau public). Ainsi, la Fontaine de Jouvence (« Grande Fontaine » avant la Révolution) serait alimentée par 7 canalisations « à sable et à chaux » venant peut-être d’autres sources et résurgences. Et, juste au-dessus, au débouché de la ruelle descendant depuis le Prieuré, au plus haut de la Place de l’Eglise, 3 autres canalisations ont été trouvées à l’occasion de travaux récents (il y coule une eau claire). Il est remarquable aussi qu’une serve existait il y a peu en haut de la Promenade, au-dessus de la Fontaine de Manon (ou des Manants). Une serve… Donc une eau qui ne devait rien au réseau public. Plus haut encore (300m), le Château, c’est à dire les vestiges de fortifications du Mont Goubot, semble attester la présence de l’eau, une eau qui viendrait de plus haut encore (altitude 340m juste derrière, dans les Buis).
Enfin, dans les années cinquante*, la nouvelle décharge des ordures municipales a été créée dans le bassin versant, en haut du vallon de Manon. Beaucoup mieux qu’au bord du ruisseau de Nolange ! Une décharge brute où l’on pouvait tout jeter, juste au-dessus de la source. Et… ça ne s’invente pas, on s’empressa d’y déverser le contenu des fosses septiques. Mais la leçon n’a pas profité. Plutôt que d’arrêter là l’expérience et de réhabiliter le site pour retrouver la jouissance de la source, la décharge a été maintenue ! Et de bien plus graves pollutions allaient devenir monnaie courante… Plusieurs fois au cours de l’enquête, il a été révélé que des batteries de voitures et des huiles de vidange étaient jetées à cet endroit.
* mais peut-être était-ce dans les années soixante (les témoignages varient beaucoup)
Des vignes – mais pas en culture biologique – entourent la source qui doit être, également, polluée par les traitements chimiques de cette culture ou d’autres situées plus haut.
La source abandonnée (en 1952), le ruisseau n’a pas été réhabilité. La décharge non plus en dépit de l’obligation depuis 1985.
Cette histoire témoigne d’une invraisemblable insouciance des ressources et des biens essentiels. Sans cesse relancé depuis 30 ans, le projet de supermarché et de station-service, à l’entrée de la cité médiévale et à la place même du ruisseau, confirme la perte du sens du bien commun et de l’économie locale.
Complètement inutile, invisible, stérile et polluée, l’eau coule toujours.
Source abondante utilisée pendant plus de cinq siècles, Manon ne sert plus à rien ! Elle ne donne plus naissance à un ruisseau et son eau se perd on ne sait trop où, puisqu’elle n’apparaît même plus dans les ouvrages légués par les anciens ; ceux-ci ayant été détruits ou enterrés. On ne sait même pas si cette eau est séparée du réseau des égouts…
Nous sommes face à une alternative : ressusciter le ruisseau de Manon pour qu’il participe à nouveau à la vie du bassin de la Grosne, ou, de façon plus utilitariste, reprendre l’exploitation de l’eau en complément de la source du Montvallet.
Après une privatisation du bien commun justifiée par la dégradation et la perte d’une ressource abondante, il peut sembler assez incroyable que rien ne soit envisagé pour récupérer ladite ressource. D’autant que les installations de captage et de distribution sont toujours en état.
Quelle que soit l’option choisie : restauration du ruisseau ou tentative de récupération de la source pour l’usage domestique, il importe de mesurer le pouvoir de nuisance de la décharge brute abandonnée et de lancer la réhabilitation des lieux. Que ce soit pour dépolluer toutes les eaux de l’aval, mer comprise, ou pour retrouver une bonne qualité sanitaire de l’eau publique, il sera vraisemblablement nécessaire de réaliser d’abord la résorption de la décharge. D’ailleurs, la circulaire n° 87-63 du 25 janvier 1985 (Code Permanent de l’Environnement et des Nuisances) y invitait déjà. C’est un autre problème prioritaire pour le programme d’assainissement (a).
Le ruisseau de…
Celui-ci n’a même plus de nom. Appelons-le de la Courtille puisqu’il alimentait le fossé Nord, entre la place de la Courtille et la Porte du Montgoubot qui, faute d’entretien, vient de s’effondrer. Peut-être s’agit-il d’un détour du Manon par le fossé haut de l’enceinte…
Mais, pour un fantôme, il semble bien se porter puisqu’un courant d’eau passe toujours sous les maisons.
Le Chirot
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Ce ruisseau réunit plusieurs rus dont l’un semble effacé entre le Chemin de la Tanière et le Bois de Got. La végétation de ses berges a été en grande partie détruite sur le territoire de Saint-Gengoux et il est exposé au piétinement des bovins.
Curiosité : sur la carte de Cassini, le Chirot est orienté vers l’Est et se jette directement dans les fossés de la muraille Ouest. Existait-il un canal pour alimenter le fossé ? Aujourd’hui, son lit, étrangement rectiligne aux abords du Faubourg de Joncy, genre fossé de drainage, fait brutalement un angle à 110 degrés vers le Sud, juste à la lisière d’une grande parcelle. Cependant, après l’orage du 10 juin 2008, le Chirot avait inondé le faubourg, paraissant révéler l’orientation de son véritable cours.
Rue de l’Abattoir qui est parallèle du ruisseau, à droite en allant vers la ferme du Pigeonnier, juste avant le virage devant le bâtiment de la Poste, il y a une mare. Plus loin à gauche, à hauteur de la salle du Comité des Fêtes, de l’eau coule au fond d’un regard.
Une mare au bord de la Rue de l’Abattoir, non loin du Chirot
Après la route de Joncy franchie sous un pont, après avoir longé une prairie, il passe sous la route de Saint-Martin-de-Croix dans une buse trop petite (avec dénivelé et chute) : le 10 juin 2008, après l’orage, l’eau passait en torrent par dessus la route, cela sur une grande largeur.
Le Chirot juste avant le pont de la route de Joncy
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Le Chirot après le pont, dans une portion où subsiste encore une double bordure d’arbres, mais plus de végétation basse, ni de clôture, faisant obstacle au passage des bovins
Plus loin, sur le site de la ferme de Montvallet, des grands remblais ont été réalisés dans l’axe du lit mineur qui paraît avoir été détourné dans un simple fossé de drainage pour les contourner. Entre le Mont Saint-Roch et le Mont Péjus – deux sites Natura 2000 (b), cette artificialisation du lit et l’absence de toute végétation font obstacle à la circulation des espèces : le Chirot a dû être la relation la plus naturelle entre ces massifs et plusieurs autres. De toute évidence, comme le Nolange, il ne l’est plus.
Le Chirot venant de la route de Joncy, depuis la route de Saint-Martin-de-Croix. À cet endroit, le Chirot relie le Mont Saint-Roch au Mont Péjus, deux zones Natura 2000, mais le ruisseau – corridor écologique s’il en est – ne bénéficie d’aucune protection.
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Le passage de la route de Saint-Martin
Le Chirot vers le sud, la ferme industrielle développée dans le lit du ruisseau et le Mont Péjus
État en 2011
Printemps 2013
Source de Montvallet
(avant Saint-Martin-de-Croix, là où le Chirot et l’Ermite se rejoignent)
C’est aujourd’hui la source qui alimente Saint-Gengoux. À 800m de la cité et à une moyenne d’une vingtaine de mètres au dessous, son eau est poussée par des pompes (à la différence de l’eau descendant de la source de Manon).
La source ne paraît pas être entièrement captée car un ru s’écoule jusqu’au ruisseau de l’Ermite, à quelques dizaines de mètres.
Le captage de Montvallet et la convergence des ruisseaux
Le bassin versant s’étend au moins jusqu’à Saint-Maurice-des-Champs. Il jouxte celui du Chirot, s’il ne lui correspond pas pour partie. Sur ce territoire, encouragés par des subventions décidées et attribuées sans connaissance et discernement, des propriétaires sûrs de leur « bon droit« , ont mis en culture des pâturages (quid des haies ?). Et, paraît-il, en culture de maïs (d’après les informations données par la municipalité de Saint-Gengoux). Et, en effet, à seulement 450m de la source, juste passé le sommet du Mont Saint-Roch, presque 100m au-dessus, commence le premier grand champ labouré. Le résultat ne s’est pas fait attendre : privés du réseau dense des racines de la prairie et vidés de la majeure partie de leurs organismes, bref : appauvris, les sols s’érodent et se dégradent en boues qui polluent la nappe aquifère et la source.
Le bassin versant de la source du Montvallet
Exactement de l’autre côté du Mont Saint-Roch par rapport à Montvallet, après les bois et à quelques mètres de la zone protégée Natura 2000, les premiers champs labourés.
En contrebas du chemin de contournement du Mont Saint-Roch vers Les Chailloux (vers l’Ouest), la continuité du labourage
A 500m au Nord du Mont Saint-Roch, à l’orée du Bois de La Rochette par la petite route qui mène à Saint-Gengoux (au Rompar), un dépôt de lisier. Cet endroit est réputé être compris dans le bassin versant de la source de Montvallet. C’est 300m au-dessus du Chirot sortant de la Croix Segaud. Les dépôts de cette sorte se multiplient.
Le problème n’est par bien grand. D’ailleurs, la solution a été proposée quand, officiellement, la privatisation n’était pas encore arrêtée mais seulement envisagée*. Mais la restauration de la qualité de l’eau, tout en conservant le contrôle de la ressource, n’a pas été choisie. C’est d’autant plus remarquable que « la solution » retenue consiste à pomper l’eau polluée de la Grosne (!) au Pont d’Epinet (197m), encore 28 mètres au-dessous de la source de Montvallet, ce qui nécessite évidemment un équipement incomparablement plus coûteux à l’achat, en énergie et en entretien, que les seules canalisations et réservoir de l’exploitation de la source de Manon.
* se concerter avec les communes et les propriétaires du bassin pour retrouver le sens du bien commun et conclure un accord profitable à tous sur les bonnes pratiques agricoles et environnementales.
Le Ruisseau de l’Ermite
f – La source du Montvallet et l’Ermite (Saint-Martin-de-Croix)
Chemin de Chauvet, le bassin de rétention pour le chemin de fer à vapeur
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Canaux de décharge du bassin
Le fossé au bord du Chemin de Chauvet vers Saint-Martin-de-Croix. Il ne recueille que le trop plein des bassins.
Où passe l’eau du ruisseau ? Dans quelle canalisation ? Celle de l’époque du Chemin de Fer ? Jusqu’où ?
Ce ruisseau naît au-dessus de Saint-Martin-de-Croix dans le Bois au Procureur ou, plus probablement, à la Croix au Procureur, au-dessus de la route de Joncy. Juste au-dessus du Chemin de Chauvet, il arrive dans un grand bassin qui aurait été créé pour alimenter le chemin de fer à vapeur Chalon-Mâcon (aujourd’hui la Voie Verte). Début mai 2013, après une longue période pluvieuse, l’eau du bassin était extrêmement boueuse, semblant attester du mauvais état du ruisseau dès l’amont. A première vue, l’Ermite n’en sort que par deux canaux de décharge pavés avant de s’écouler dans un vulgaire fossé au bord du Chemin de Chauvet Après… il disparaît et la carte hydrographique de l’IGN indique un tracé canalisé énigmatique. Cependant, il existe probablement une buse captant l’eau en profondeur dans le bassin et elle semble toujours en fonction, non plus pour alimenter le chemin de fer, mais le ruisseau qui reparaît mystérieusement dans le village suivant le tracé repéré sur la carte de Cassini et la carte d’état-major de 1820 à 1866 (ci-dessous).
Suite à l’orage du 10 juin 2008, une vague a déferlé dans les bassins et en aurait éjecté des poissons.
L’Ermite au sortir du Moulin de Chattemine
Est-il besoin de souligner que la bonne santé des têtes de bassin est déterminante pour les eaux de l’aval ?
Le captage de la source de Montvallet vu depuis Saint-Martin-de-Croix
La rencontre du Chirot, de l’Ermite et du ru résiduel de Montvallet. Derrière, le Hameau de Nourue.
Saint-Gengoux-le-National – son eau perdue
photo ACG 2013
Passé Saint-Martin-de-Croix, après le Moulin de Chattemine, l’Ermite passe juste au-dessous de la source de Montvallet et se mêle au Chirot avant de rencontrer le Nolange sur le territoire du Hameau de Nourue. Sur tout ce parcours, il est piétiné par les bovins.
Le cours d’eau résultant de la réunion des ruisseaux de toute la tête de bassin versant s’appelle le Nourue.
Stérilisation
(…) Les milieux aquatiques sont directement concernés par la suppression des accès aux zones de reproduction, de croissance et de nourrissage (risquant d’entraîner la disparition d’espèces) et la modification/dégradation de la qualité physico-chimique des eaux.(…)
http://www.oree.org/docs/grenelle/ch7grenelle2tvb3.pdf
Dans la tête de bassin versant de Saint-Gengoux, l’altération est générale. Le couvert forestier des bassins versants a été réduit pour faire place à des cultures polluantes (maïs et vignes industrielles), le bocage (dont on voit encore les traces) a beaucoup régressé, plusieurs sources ont été saccagées, le chevelu des cours d’eau est exposé à toutes les agressions, la végétation des bords de l’eau (la ripisylve) n’existe presque plus, etc. Cette dégradation n’a pas seulement abîmé les paysages et produit une pénurie là où la ressource en eau était abondante. Directement et par une succession d’effets, elle affecte l’ensemble du réseau hydrographique et compromet les chances de succès des tentatives de régénération qui seraient tentées en aval.
A elles seules, les boues libérées par le passage dans les fossés de drainage, et les agressions physiques, sont une pollution pour la plupart des organismes aquatiques. Pour les animaux d’élevage aussi qui figurent parmi les victimes de cette dégradation : la boue des rives piétinées d’un ruisseau et l’eau boueuse et polluée par les déjections sont des transmetteurs de maladies :
BANDES TAMPONS, ABREUVOIRS ET RIPISYLVE :
http://www.lignonduforez.fr/telechargement/03-Eau%20et%20biodiversite/04-Agriculture/02-Dossier%20d%27informations/2011-09-30_4-Bandes_tampons_et_abreuvoirs.pdf
La réduction de la diversité biologique des prairies traversées par les cours d’eau, les recalibrages et la pollution par les boues de l’érosion intense due au piétinement des troupeaux, les busages répétés, mal calibrés et trop longs, le recouvrement des canaux sur des centaines de mètres (voire le détournement dans des tuyaux), etc. ont stérilisé la majeure partie des eaux de la vallée de Saint-Gengoux. Cela contribue à appauvrir toutes les eaux en aval (et la mer) : celles-ci sont privées d’un apport important pour les populations piscicoles.
Toute la tête de bassin versant a été détruite en tant que frayère, nurserie et habitat pour la plupart des espèces animales et végétales.
Sur toute cette tête de bassin versant de la Rivière Grosne, nous constatons une violence systématique faite à l’eau, à ses environnements et à toutes les formes de vie, et même d’architecture*, liées à l’eau.
* fossés de la muraille, ponts, lavoirs, fontaines, serves…
Avec la disparition des fossés de l’enceinte médiévale et la canalisation,
– l’enterrement des ponts,
– les pertes de terres agricoles,
– les remblais de plus en plus importants en travers des lits,
– les passages de routes et de parkings dans des tuyaux,
– les recalibrages et les passages dans des fossés de drainage (et combien de drainages cachés ?),
– avec la destruction de la végétation des bords de l’eau et – comme en complément – de si nombreuses haies qu’il n’y a plus de bocage, plus de maillage,
– avec la réduction drastique des habitats…
la plupart des continuités écologiques (les corridors biologiques ou couloirs de circulation) ont été rompues. La fragmentation du paysage est devenue telle qu’elle entrave le déplacement de nombreuses espèces et a réduit la biodiversité à sa plus simple expression (ce que savent bien les pêcheurs et les chasseurs).
Tant de destructions ! Une sorte d’acharnement contre le bien commun par ceux-là mêmes qui ont tout intérêt à le préserver, sans doute parce que celui-ci n’est plus compris.
De négligence en abandon, d’oubli en ignorance, Saint-Gengoux a finit par perdre la jouissance de ses eaux, de ses campagnes, de son patrimoine et de ses paysages :
– Perte de connaissance et de conscience de l’eau (pourtant la première ressource choisie et protégée par les anciens, siècle après siècle).
– Développement d’une incompréhension de l’écologie de la campagne (des conditions de sa bonne santé) et d’une incapacité à lire les paysages – à les interpréter.
– Perte des relations de bonne intelligence et coupure relationnelle avec ceux qui pâtissent des conséquences de décisions désormais considérées comme d’ordre « privé« .
– Développement de l’individualisme et de la dissociation sociale.
– Dégradation de la démocratie locale avec pour corollaire logique l’entrisme croissant des lobbies et le développement de travaux et de projets de plus en plus destructeurs pour la cité et l’environnement (destructeurs de l’autonomie et de la diversité économique également),
etc.
Comme ailleurs, en amont de tout cela, à l’origine de tous ces désordres, il y a la perte des pratiques et du sens communautaire, et la déresponsabilisation consécutive à la privatisation des communaux : bois, pâtures, terres agricoles, etc. Rien n’a échappé à la conception absolue de la propriété privée ignorante des interrelations et des continuités, avec autorisation de faire n’importe quoi sur « son » terrain ; pas même l’espace des sources et des ruisseaux, enfin l’eau dont tout le monde dépend, de la première goutte de pluie à la mer.
Parallèlement à l’oubli de l’eau et des conditions de sa qualité, comme nourrie par l’ignorance et l’inconscience, la violence n’a cessé de croître :
– la destruction soudaine de la mare du Chemin des Gourles au printemps 2013,
– les arrachages de haies et d’arbres,
– les dépôts de fumier dans les bassins des sources ou au bord d’un cours d’eau (c),
– le projet de supermarché-station-service dans le lit même du Nolange et en amont des captages,
– la périurbanisation galopante qui encrasse, qui obstrue les espaces ménagés par l’urbanisme traditionnel adapté au site,
– la construction de lotissements sans idée qui semblent tout droit sortis des cartons d’il y a 50 ans,
– et la destruction des jardins et d’excellentes terres…
Autant de manifestations de la déculturation qui est la première cause de cette dérive nuisible à la commune et à la région (d).
La privatisation de l’eau des sources, sa pollution par ajout de chlore et l’augmentation aussi spectaculaire qu’injustifiée de ce qui fut gratuit, est le dernier épisode de cette perte progressive du bien commun. Cette dérive en est maintenant arrivée au point où des grandes entreprises dictent leur volonté à la municipalité.
Et le Droit, ce Droit qui a beaucoup évolué afin d’assurer la protection de l’eau et des continuités écologiques ? Il semble ne pas s’appliquer dans le secteur.
De bout en bout, l’affaire de l’eau à Saint-Gengoux-le-National est exemplaire.
Les pertes du bien commun
Même privé de sa végétation, stérilisé, piétiné, recalibré et enterré sur 800m, le ruisseau structure toujours le paysage et l’urbanisme : c’est tout de même lui qui a creusé la vallée et façonné son histoire. Et c’est en fonction de lui que la cité s’est organisée et développée, cela dès la première implantation et, très clairement, avec l’installation des moines de Cluny.
Les outrages faits au ruisseau se traduisent par d’autres pertes que celles que chacun peut estimer en lisant sa facture d’eau, d’autres pertes que celles directement liées à la ressource. On peut les exprimer de différentes façons…
Une perte de l’agrément à vivre à Saint-Gengoux :
La disparition de l’eau libre, de la végétation et des formes de vie qui l’accompagnent, mais aussi des ouvrages légués par les anciens (fossés, fontaines, lavoirs, ponts…), a fait perdre une grande partie de l’attrait de la cité, des lieux de promenade et de rencontre, etc. Il n’y a plus un seul lieu agréable où s’arrêter et regarder couler l’eau, comme le bord des canaux et les parapets du Pont des Fainéants qui devaient être des lieux de convivialité et d’échange – lesquels, par exemple, manquent cruellement aux pensionnaires de la maison de retraite et aux anciens de la cité (et aux plus jeunes).
Une perte de la relation avec l’histoire et l’architecture :
Avec l’eau, la cité a perdu une grande partie de sa cohérence, ce qui a contribué à entretenir et développer l’inconscience de la richesse du bâti ancien à Saint-Gengoux. Les violences faites à l’eau et à la biodiversité font logiquement écho aux dégradations du patrimoine architectural et historique.
Une perte de la relation avec les campagnes de l’amont et de l’aval :
Avec l’effacement progressif de l’eau dans la cité – surtout avec la destruction du Nolange, la conscience de son importance et des conditions de sa qualité s’est amenuisée. Cela a contribué à faire perdre la vigilance vis-à-vis des milieux naturels qui lui sont indispensables, qui la font vivre, et la compréhension de ceux-ci.
Des pertes pour l’économie locale :
La perte d’attractivité de la cité médiévale amputée de ses eaux et d’une partie de son sens se traduit par une fréquentation touristique très inférieure à ce qu’elle pourrait être.
Tout cela a eu des conséquences majeures sur le dynamisme commercial et social de la cité.
Le projet de construction d’un grand supermarché, d’un parking et d’une station-service dans le lit du Nolange (lit mineur et majeur), dans le Pré A l’Agasse, est un projet vieux de plus de 20 ans qui avait été abandonné après l’affirmation d’une opposition et le classement de l’endroit pour son intérêt historique et architectural. C’est typiquement un projet qui appartient encore au temps où beaucoup tournaient le dos à leur propre passé et méprisaient les legs des anciens, croyaient que les ressources naturelles sont inépuisables – en particulier les bonnes terres agricoles, minimisaient la nécessité de préserver l’espace d’expansion des crues, et où la conscience de l’écologie de l’eau et de son environnement avait encore quelque peine à émerger. C’est un temps révolu. – surtout depuis la nouvelle Loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006.
Ce projet témoigne de la gravité de l’oubli et de la perte de connaissance de l’eau et de la biodiversité atteinte ici. Il menace d’une nouvelle destruction qui aurait des conséquences encore plus graves que les précédentes (e).
Saint-Gengoux-l’ex-Royal serait-elle une cité oubliée, une sorte de Monde Perdu, pour être à ce point abandonnée des Dieux et de l’évolution de la législation sur l’eau et l’environnement ? Pas tout à fait…
La cité médiévale de Saint-Gengoux-le-National est un site classé pour son intérêt historique, urbanistique et architectural. La cité et ses paysages font également partie du Pays d’Art et d’Histoire entre Cluny et Tournus (http://www.pahclunytournus.fr/documents/portal651/pah-diagnostic-indentification-du-vivant.pdf).
Le territoire de la commune comprend deux « réservoirs de biodiversité » qui correspondent en grande partie aux lits de ses cours d’eau oubliés par le projet de SRCE, le reste étant classé « continuum écologique » (d’après la sous-trame Prairie et bocages). Il est inclus dans la ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) « Côte Chalonnaise de Chagny à Cluny ». Il comprend et jouxte deux sites Natura 2000 (Mont Saint-Roch et Mont Péjus). Malheureusement, aucun de ces classements ne protège quoi que ce soit sur le territoire de la commune !
Quant au Ruisseau de Nolange, il est la continuité écologique intermédiaire à protéger et réhabiliter entre les massifs naturels désormais protégés.
Là, entre les sites protégés de Culles-les-Roches, de Saint-Gengoux le National et la Grosne : le Nolange dont le tracé n’apparaît, sur cette carte Natura 2000, que sur les deux derniers kilomètres.
L’heure de la restauration
En mars 2013, une pétition des habitants de Saint-Gengoux révoltés par la privatisation et ses conséquences, a proposé :
« et pourquoi pas un retour aux sources avec le retour à la régie publique ? « Retour aux sources, en effet. Il faut restaurer l’eau de Saint-Gengoux, depuis les bassins versants des sources jusqu’aux cours d’eau pour retrouver la jouissance du bien commun.
Car les temps ont enfin changé. Depuis la circulaire n° 87-63 du 25 janvier 1985 du Code Permanent de l’Environnement et des Nuisances, citée plus haut, et la « Directive Cadre sur l’Eau » (DCE) du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000, entrée en vigueur en décembre 2000 et traduite en Droit français en avril 2004, la restauration des milieux aquatiques et de la qualité des eaux, la « restauration de la continuité écologique » – redonner vie aux cours d’eau – est la nécessité partout reconnue – ou imposée. Restauration jusqu’aux bassins versants des sources, bien entendu (f). Et l’objectif arrêté est d’atteindre le « bon état des eaux » en… 2015 !
Douze ans après l’officialisation de cette évolution générale, des années après le lancement des politiques de bassins, dans la tête de bassin versant de Saint-Gengoux, l’heure est venue de préparer la récupération des eaux vives, et en « bon état« , donc la récupération de l’eau comme bien public.
Depuis les sources jusqu’au Bourg-Hameau, les cours d’eau pourraient être aisément restaurés (g).
Dans la pointe agricole du Bourg Hameau, la restauration obligerait à réduire, voire à supprimer le maraîchage et, surtout, l’important captage d’eau. Cela peut être réalisé sans préjudice pour le maraîcher. Au contraire, un échange avantageux peut lui être offert : tout ou partie de son champ actuel contre une partie de la prairie promise à la destruction par le projet de parking, supermarché, station-service, entre la cité médiévale et la Tour des Archers. Cette prairie est beaucoup plus proche de l’installation principale du maraîcher (économies de temps et d’énergie). Les terrains laissés disponibles par une opération de restauration pourraient être consacrés au jardinage (manque chronique de terrains disponibles pour les habitants de la cité).
Dans la traversée de la cité médiévale, la restauration de la continuité écologique impose un réexamen complet des busages et la réouverture des canaux dans lesquels les eaux du Nolange, du Vernay et des rus de la cité ont été contenues : le canal du XVIIIème siècle recouvert au début des années 1960, et celui de la rue des Tanneries busé à partir de 1964. Ces canaux étant réputés avoir été simplement recouverts *, le coût du chantier devrait en être réduit.
* Rue des Fossés, en contrebas du muret de clôture cimenté, un appareil de grosses pierres semble attester la présence du canal du XVIIIème siècle.
Cela sera-t-il suffisant pour permettre à la vie aquatique de revenir ? La restauration du bassin de la source de Manon semble aussi une nécessité, même si la dépollution de l’ex-décharge risque de nécessiter un gros travail. Mais pouvoir à nouveau utiliser cette eau gratuite et, peut-être, la voir couler libre serait une grande récompense pour tous.
Les enjeux locaux ne sont pas seuls à plaider pour la restauration de toutes les eaux de Saint-Gengoux-le-National et alentour. Celle-ci est d’autant plus impérative que le changement climatique rapide impose la protection et le rétablissement du bon état de l’eau, sous toutes ses formes, et des écosystèmes qui l’accompagnent. Cela tant pour l’eau elle-même (pour tout l’aval, Méditerranée comprise) que pour la libre circulation des espèces animales et végétales poussées par le réchauffement.La solidarité de bassin est donc essentielle, en particulier à l’amont de prises d’eau couvrant des besoins stratégiques pour l’alimentation en eau potable ainsi que pour la préservation des zones humides et très petits cours d’eau, reconnus en terme de valeur patrimoniale et souvent d’intérêt écologique majeur. L’Agence de l’eau Loire-Bretagne intègre par conséquent pleinement cette problématique dans le SDAGE, approuvé par le Comité de Bassin en novembre 2007 : « La sensibilité des têtes de bassin et l’influence essentielle de ces secteurs dans l’atteinte des objectifs de bon état à l’aval justifient d’identifier précisément ces zones et de définir des mesures de restauration spécifiques lorsque c’est nécessaire. » Au même titre, le Plan Loire Grandeur Nature 2007-2013 adopte une démarche de préservation et de restauration des biens communs que sont la ressource en eau, les espaces naturels et les espèces patrimoniales, dans l’enjeu 2 du Programme Opérationnel Plurirégional Loire et des dossiers financés au titre de la plate-forme « eau, espaces, espèces ».
Malheureusement, Saint-Gengoux-le-National ne dépend pas de l’Agence Loire Bretagne ! D’importantes corrections sont indispensables pour redonner la santé à la tête de bassin versant de Saint-Gengoux, des corrections qui, à priori, pourraient contrarier l’intérêt de quelques propriétaires. Mais, même individuelles, les erreurs sont le résultat d’une perte de vigilance et d’une dérive collectives étendues sur plusieurs générations. La compréhension du fait collectif devrait faciliter l’élaboration de solutions supportées par tous. L’effort devrait être stimulé par la perspective des bénéfices de la restauration et par les économies réalisées grâce à la récupération du contrôle de l’eau. Cette dynamique profitable à tous devrait permettre de dégager les financements nécessaires aux dédommagements et de trouver des solutions amiables dans tous les cas. D’autres pistes pourraient être explorées avec bénéfices : l’engagement de chômeurs et le bénévolat, le volontariat et les chantiers de jeunes (h).
Alain-Claude Galtié, hiver 2007/2008 – automne 2017
avec le précieux concours de :
Marcellin Babey,
Jacqueline Bridet,
Marie Demortière,
Yvette Gressard,
Hélène Mondange,
Henri Moreau,
Françoise Putigny-Ardiot
la Confédération des Associations de Protection de l’Environnement et de la Nature (CAPEN 71),
et l’aide de techniciens de l’Institut Géographique National (sauf le « service clients » !)
Hommage à l’association Villa Vallis qui, une génération auparavant, s’était investie dans la défense et la valorisation de la cité médiévale
Hommage particulier à Marcel Luquet* qui a multiplié les efforts pour sauver le patrimoine de la cité.
* des caravanes Luquet :
http://www.midiorgue.com/caravanes.php
notes
(a)
La qualité de l’eau et l’assainissement en France
http://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-219.html
Réhabilitation des décharges
http://www.ademe.fr/languedoc-roussillon/docs/brochure%20d%C3%A9charges%20LR.pdf
Après la fermeture d’une décharge, la commune d’Avoudrey a sélectionné l’ONF pour des travaux de réhabilitation
http://www.onf.fr/produits_prestations/++oid++c2d/@@display_reference.html
Gestionnaire de patrimoine, vous souhaitez remettre en valeur un site qui a subi une dégradation liée à une activité industrielle passée ou à une surfréquentation touristique.
Notre solide compétence environnementale nous permet de vous proposer d’intervenir à divers titres – assistant au maître d’ouvrage, expert, maître d’œuvre, entrepreneur – au cours des différentes phases d’un projet de réhabilitation (…)
(b)
D’ailleurs, il est étonnant que les aires de protection Natura 2000 du Mont Saint-Roch et du Mont Péjus ne s’étendent pas jusqu’aux cours d’eau qui joignent ces sites et les suivants (?). En effet, l’objectif majeur du classement Natura 2000 n’est évidemment pas de protéger seulement des enclaves ça et là. Il est de préserver ou de restaurer une continuité entre tous les espaces sauvegardés. Or, les cours d’eau de la tête de bassin versant de Saint-Gengoux constituent les corridors écologiques les plus favorables au déplacement des espèces animales et végétales (axe Saône-Rhône et, même, Côte dijonnaise – Côte beaujolaise). Enfin, ils devraient l’être, mais nous constatons partout un saccage systématique, une volonté de détruire le paysage et la diversité qui le constitue et en fait tout l’intérêt. Cette constance destructrice puise dans un oubli de l’eau développé jusqu’à une perte de conscience et de compréhension de la ressource, des écosystèmes et, même, des crues.
(c)
La multiplication des épandages de fumier a aussi pour conséquence la dégradation des chemins et des terres sous les engins.
Plutôt que d’encombrer et de polluer, ce « déchet » pourrait être considéré comme « ressource » à valoriser en le traitant dans des unités de méthanisation à la ferme (biogaz).
Production de biogaz avec du fumier chez Denis Brosset en Vendée
http://www.dailymotion.com/video/xx4evo_economie-autonomisante-activite-autogestion-nature-112_news
(d)
À l’inverse des lotissements bouffeurs de terre agricole, de campagne et destructeurs de la vie de la cité…quelques alternatives aux lotissements, éco-hameaux, architectures évolutives :
Ensemble à Beaumont en Ardèche
le hameau du Blathttp://www.blogg.org/blog-70509-billet-projet___le_hameau_du_blat-1401684.html
http://www.atelierdesfantasques.com/mediation/beaumont/
l’exemple donné par la commune de Burdignes La commune de Burdignes a lancé un projet d’éco-hameau sur une parcelle à 1 kilomètre du village, exposée au sud et qui a fait l’objet d’une démarche participative. Les conseillers municipaux, les habitants du village, les partenaires de la municipalité (Parc du Pilat, … ) et des personnes intéressées pour y habiter ont formalisé leurs souhaits pour faire de cet éco-hameau un lieu de vie pensé à l’avance pour être accueillant et respectueux de l’environnement et des pratiques de chacun.http://burdignes.com/eco-hameau.htmlhttp://blog.ecohabiter-via.fr/urbanisme-participatif-ecohameau-de-mirosse-burdignes-42/
(e)
C’est aussi un projet du temps où l’on n’avait pas encore fait le bilan de toutes les nuisances induites par la grande distribution pour les économies locales et la vie sociale.
(f)
Principe de base de la «loi sur l’eau et les milieux aquatiques» du 30 décembre 2006 (la LEMA) :«L’eau n’est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu’il faut protéger, défendre et traiter comme tel».Parmi les nouveaux enjeux : «le renforcement de la protection des milieux aquatiques et leur restauration».
(g)
Cours d’eau enterrés en tête de bassin : préconisations pour leur restauration
http://www.eau-rhin-meuse.fr/tlch/rivieres_et_zh/guides/Guide%20restauration%20des%20cours%20d%27eau%20enterres.pdf
Quelques-un des nombreux exemples proposés par l’ONEMA (ce même ONEMA qui s’est bien gardé d’empêcher la destruction de la tête de bassin) :
LES JEUDIS DE LA RESTAURATION DES COURS D’EAU
(…) nous vous proposons de découvrir un ou deux exemples de restauration de la continuité écologique d’un cours d’eau français, entrepris par un maître d’ouvrage, avec parfois de nombreux partenaires. Ces exemples, anciens ou plus récents, ont été réunis par l’Onema et les agences de l’eau dans un recueil d’expériences sur l’hydromorphologie.
http://www.onema.fr/Les-jeudis-de-la-restauration-06_10_2011
Remise à ciel ouvert du ruisseau du Trégou à Luc-la-Primaube
La plupart des cours d’eau situés sur le territoire a connu de lourds travaux – notamment drainage, recalibrage, busage – réalisés dans les années 70-80 et destinés à gagner de l’espace agricole et favoriser la mécanisation du travail. Quelques retenues collinaires, destinées à l’irrigation, sont présentes en amont du Trégou, au niveau des zones de sources et des affluents.Ces différents travaux ont contribué à modifier le régime hydrologique du Trégou – par l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des crues et des étiages – et à altérer les conditions morphologiques. Les busages successifs ont fractionné le cours d’eau provoquant des pertes de linéaire, des ruptures de pente, des phénomènes d’érosion régressive et progressive et créant des chutes infranchissables pour les poissons. Le lit mineur s’incise de plus en plus et provoque une déstabilisation des berges ; les substrats perdent en capacité d’accueil des espèces du fait de l’érosion et du colmatage…Le Trégou est un cours d’eau de 1ère catégorie, abritant truite et espèces d’accompagnement – vairon, goujon. À proximité de la commune de Luc-la-Primaube, en tête de bassin versant, le Trégou est recouvert par une succession de buses sur 30 m de long. Ces buses, sous-dimensionnées, provoquent un problème d’érosion progressive qui s’étend désormais sur 200 mètres linéaires. L’aval de la buse se retrouve déconnecté du lit du cours d’eau et crée une chute de 80 cm, infranchissable pour la truite fario. Par ailleurs, la divagation du bétail dans le lit mineur est source de multiples problèmes pour les animaux (risques sanitaires et de chute aux endroits incisés) et de perturbations pour le milieu aquatique (piétinement et effondrement des berges, homogénéisation des faciès et élargissement du lit mineur, dégradation de la qualité de l’eau, destruction des habitats…
http://www.onema.fr/IMG/Hydromorphologie/REX_r9_Tregou_ok.pdf
Le reméandrage de la Drésine et du ruisseau de Remoray
Entre le début du XIXe siècle et la fin des années 1980, plusieurs cours d’eau situés dans le marais sont tour à tour réaménagés. Ils sont recalibrés et transformés en fossé rectiligne dans le but d’assécher le marais et de conquérir de nouvelles parcelles agricoles. Au final, aucune terre agricole n’est gagnée sur le marais. Par contre les travaux ont des effets négatifs sur le milieu : la nappe d’accompagnement s’abaisse et le marais s’assèche progressivement conduisant à une banalisation des habitats et des espèces du marais (faune et flore) ainsi qu’à l’augmentation de la compétition inter-espèces. Les habitats et les espèces des ruisseaux se banalisent également. Cette altération globale de la zone humide réduit les capacités d’accueil pour les oiseaux (bécassine des marais, râle d’eau, etc.), les amphibiens (grenouille rousse, triton, etc.), mais aussi les poissons : la truite de lac ne fraye plus dans les cours d’eau.
http://www.onema.fr/IMG/Hydromorphologie/27_3_rex_r7_dresine_vbat.pdf
Création d’un chenal d’étiage sinueux en milieu urbain sur le ruisseau de Montvaux (Moselle)
http://www.onema.fr/Les-jeudis-de-la-restauration-06_01_2011
Restauration des habitats de l’écrevisse à pieds blancs par la recharge sédimentaire du ruisseau de Saulny
http://www.onema.fr/IMG/Hydromorphologie/24_3_rex_r4_saulny_vbat.pdf
…et une somme sur la question :
LA RESTAURATION DES COURS D’EAU : RETOUR D’EXPÉRIENCES SUR L’HYDROMORPHOLOGIE
Le recueil d’expériences sur l’hydromorphologie des cours d’eau, destiné aux acteurs de l’eau et partenaires locaux a pour ambition d’inciter à la mise en œuvre de nouvelles actions de restaurations physiques du cours d’eau. Il regroupe sous forme de fiches, des arguments en faveur de la restauration des cours d’eau et présente plus de 60 exemples d’opérations qui ont eu lieu ces 20 dernières années. Il est le fruit d’un partenariat entre le ministère en charge du développement durable, les agences de l’eau et l’Onema.
http://www.onema.fr/Hydromorphologie,510
(h)
Chantiers Histoire et Architecture Médiévales (CHAM)
Site internet : www.cham.asso.fr
Club du vieux manoir
Site internet : www.clubduvieuxmanoir.asso.fr
Compagnons bâtisseurs
Site internet : www.compagnonsbatisseurs.org
Études et Chantiers – Unarec (Union nationale des associations régionales Etudes et Chantiers)
Site internet : www.unarec.org
Rempart
Site internet :www.rempart.com
Création d’une ripisylve à Saint-Martin d’Hardinghem (Pas de Calais)
http://www.smageaa.fr/La-restauration-des-habitats?page=imp_article&id_article=23
.
La démonstration par les photos aériennes
accessible sur Géoportail : « remonter le temps »
Sur les photos, jusque dans les années 1970, comme sur les cartes anciennes*, on distingue nettement les fonds de vallée les plus inondables des terrains plus hauts – même très légèrement. Les premiers sont consacrés aux pâturages, les seconds aux jardins, puis les habitations (exceptées celles construites pour affronter les crues). Le Pré A l’Agasse actuel appartient aux premiers (le plan cadastral du hameau de Nourue datant de 1827** confirme que le terrain où a été réalisé le remblai Jardinat/GammVert faisait partie de celui-ci).
*en particulier la carte d’état-major 1820-1866 qui indique le relief (également sur Géoportail).
Dans le secteur du Pré A l’Agasse, le cliché n° 158 de la mission photographique 3026-0021 du 20 septembre 1945 permet de deviner le canal du Nolange et son tracé vers la route des Tanneries (bientôt le long du bord Est de la route, à la limite de la Grande Terre). Son tracé correspond encore à celui relevé par le plan cadastral du hameau de Nourue de 1827*. « Le canal« , pas le lit naturel du cours d’eau qui suivait le talweg dans le pré, avant d’être détourné pour alimenter le moulin de la Boutière. Une double ligne d’arbres (ripisylve) le protège entre le croisement avec la route perpendiculaire et l’ancien emplacement du moulin de la Boutière. La route devait franchir le ruisseau sur un pont.
Confirmation avec la mission 2828-0041 du 11 juillet 1946
Le cliché n° 233 de la mission photographique 2924-0021 du 12 mai 1954 révèle un élargissement de la route des Tanneries avant le carrefour avec la route perpendiculaire. A cet endroit, la route des Tanneries faisait un coude avant franchir le Nolange et de poursuivre vers le hameau de la Nourue. Les deux portions sont maintenant presque alignées. Très clairement, l’élargissement a été réalisé au détriment du ruisseau (ou plutôt du bief du moulin) qui disparaît sous le nouveau carrefour. Et la ligne d’arbres du côté Est de la route des Tanneries, du côté de la Grande Terre (ripisylve du Nolange) a régressé.
Les clichés n° 15 et 16 de la mission 3027-0111 du 22 juin 1960 confirment l’élargissement de la route des Tanneries, au niveau du carrefour, au détriment du ruisseau.
Ce qui allait devenir le parking de la coopérative est l’ancien tracé de la route. Le tracé initial du Nolange traverse le carrefour d’aujourd’hui et suit la portion de route devant la coopérative.
Le cliché n° 187 de la mission 3026-0031 du 05 juin 1962
montre que le jardin du début de la rue de la Tuilerie (perpendiculaire aux Fossés) a disparu – avec sa fontaine. Au même endroit, apparition d’un édicule face au débouché de la rue des Jardins (probablement le nouveau poids public). L’ancien est toujours en place (à côté du Donjon).
1962 est l’année du recouvrement du canal du Nolange dans la rue des Fossés. Les photos aériennes ne sont pas encore assez bien définies pour le constater, mais la disparition du jardin de la rue de la Tuilerie et la nouvelle construction peuvent être des manifestations secondaires du chantier.
Mission 2526-0031 du 07 juillet 1963 (clichés n° 78 et 79)
Mission 3027-0101 du 23 juin 1967 (clichés n° 2512 et 2513)
La photographie prise en 1963 ne permettait pas d’en être sûr… Cette fois, la disparition de l’ancien poids public est évidente
Rue des Fossés, beaucoup d’arbres ont disparu côté extérieur.
Il y a toujours des jardins là où allait être construit Jardinat et les deux maisons voisines. Le ruisseau se dessine en face, le long du dernier bâtiment de la rue des Tanneries (la ferme Bayard ?).
Le long du Pré A l’Agasse, beaucoup d’arbres ont disparu.
Mission 3027-0091 du 26 juin 1970, cliché n° 68
Mission 2927-0041 du 13 août 1974, cliché n° 37
Mission 3027-0051 du 02 juillet 1980, cliché n° 228
Au Nord du Bourg-Hameau, à la Croix de Rimont, le remblai de la DDE n’existe pas encore. Là où il sera construit, il y a un pré bordé d’arbres que le Nolange traverse en biais.
Rue des Tanneries, le remblai Jardinat semble terminé (bâtiments construits).
Plus loin, à partir du carrefour, devant le futur emplacement de la coopérative, apparaît plus clairement 1 tranchée en biais jusqu’à la seconde ligne d’arbres (mais la trace se devine déjà en 1970… un égout ?).
Pas encore de lagune. Le canal du ruisseau est toujours là, en parallèle à la route des Tanneries vers Nourue.
Mission 2826-0161 du 22 juillet 1980, cliché n° 23
mission 0600-0421 du 28 septembre 1983, cliché n° 178
À 8h du centre de la photo, le remblai Jardinat est réalisé. Au moins à partir du carrefour jusqu’à l’ancien emplacement du moulin de la Boutière, la ripisylve et l’ancien bief où coule le ruisseau ont été détruits. A leur emplacement, un chemin empierré, nu.Dans le Pré À l’Agasse, entre l’angle du remblai Jardinat et la ligne d’arbres du Pré de la Tour, une nouvelle tranchée en biais. La canalisation du Nolange ?
mission 3027-0151 du 04 juin 1983, clichés n° 7 et 8 : Au Nord du Bourg-Hameau, l’amont du Nolange est encore fourni en haies et ripisylve. A la Croix de Rimont, le remblai de la DDE n’existe pas encore.
Mission 3027-0041 du 25 avril 1985, clichés n° 44 et 42 :A partir du Bourg Hameau, le Nolange est enterré partout. Complètement effacé.
En complément de l’examen des cartes du passé, l’observation des photos aériennes est d’autant plus révélatrice qu’elle couvre la période des destructions les plus remarquables. À partir du début des années cinquante (époque de la pollution de la source de Manon par la nouvelle décharge municipale), on assiste au développement d’une longue série de saccages de l’environnement et des biens communs légués par les anciens. Un processus de dégradation qui se poursuit inexorablement jusqu’à aujourd’hui et explique comment a pu naître le projet de remblayer le lit du Nolange, pour y planter un supermarché-station-service, sur fond d’oubli de l’histoire de l’eau et d’ignorance de l’hydrogéomorphologie la plus basique. Il est stupéfiant de constater combien la perte de mémoire et de conscience du bien commun a été rapide, et comment elle a maintenant aveuglé les services officiels.
Documentation et bibliographie
sur l’eau perdue :
Guide méthodologique réalisé par l’agence de l’eau Loire-Bretagne
Guide méthodologique – Restauration des cours d’eau – Agence de l …
avec, en particulier, la présentation du cas des rivières oubliées ou « inexistantes » : (…) Dans certains cas, la rivière n’est même plus visible. Canalisée et enterrée, elle n’existe plus dans l’inconscient collectif, si ce n’est ponctuellement et de façon négative par exemple lors de débordements des réseaux. (…)
Toujours sur l’oubli de l’eau et de beaucoup d’autres choses :
Rivières perdues
film de Caroline Bâcle
Il était une fois, des centaines de rivières sillonnaient nos villes. Pourquoi ont-elles disparues? Comment? Et pourrions-nous les revoir un jour? Ce documentaire tente de trouver des réponses en rencontrant des urbanistes, des militantes et des artistes visionnaires du monde entier.
Site officiel
http://rivieresperdues.radio-canada.ca/
page FaceBook
https://www.facebook.com/LostRiversDoc
Sur l’incroyable oubli des têtes de bassin versant
Elles sont un espace extrêmement important pour la diversité biologique et la qualité des eaux de l’aval. Et elles sont, évidemment, très nombreuses. Elles couvrent de grands espaces où chaque intervention devrait être soigneusement mesurée. Mais, comme en d’autres domaines, les petites choses éparses (sources, zones humides, rus, mares, ripisylves, boqueteaux…), les commencements diffus, les ensembles complexes mais peu denses sont comme imperceptibles pour la plupart. En particulier, pour les institutions de l’eau et de l’environnement (en tout cas, en Bourgogne Sud !). En-dessous d’une certaine dimension, d’un débit minimal, c’est comme si rien n’existait.
Les altérations physiques en têtes de bassin versant sur les régions Bretagne – Pays de la Loire. A la recherche d’« aqua incognita »
Rémi Nguyen Van, 2012
http://www.onema.fr/IMG/pdf/2012_013.pdf
La grande majorité des politiques de l’eau omettent cependant un élément essentiel du réseau hydrographique, les têtes de bassin versant. Ces petits cours d’eau à l’amont des bassins versant représentent pourtant entre 60 et 80% du linéaire total (…). Cette omission est particulièrement motivée par le manque de connaissance sur ces milieux.
Alors qu’il est supposé que ces espaces ont été intensément dégradés depuis le début des années cinquante, l’inexistence d’état des lieux et l’inadaptation des protocoles existants à leurs petits gabarits contribuent fortement à un immobilisme latent. L’ignorance ne pouvant se justifier à elle-même, des études au niveau national commencent progressivement à voir le jour sur les têtes de bassin versant.Actuellement, les gestionnaires s’interrogent sur la meilleure manière d’appréhender, de gérer et de connaître ces milieux.Cette étude s’interroge sur le rôle et l’état des têtes de bassin, la manière d’améliorer la connaissance de ces milieux et les meilleurs moyens de les gérer.
(…)
Cette étude aborde aussi le problème de la dégradation cartographique que l’on observe à Saint-Gengoux-le-National :
2.3.1 LA MÉMOIRE CARTOGRAPHIQUE
Quelque peu poétique cette citation n’en est pas moins une réalité, il existe de nombreuses eaux de surface qui ne sont pas prises en compte par les politiques de l’eau.
C’est suite à une étude minutieuse du réseau hydrographique suédois que Bishop et al. (2008) citée précédemment met en évidence l’imprécision des cartes utilisées quant à la connaissance des eaux de surfaces. Ils ont proposé de nommer ces eaux «Aqua Incognita» pour ne pas les oublier. Ils concluent notamment que les travaux des chercheurs et gestionnaires doivent s’orienter vers la recherche de ces eaux.
En France l’étude de Therin et Le Bihan (2008) fait également état de l’absence de presque 25 à 40% des cours d’eau dans les secteurs qui souffrent d’accessibilité (bois, haies).
La FDPPMA 56 lors d’inventaires de cours d’eau a également trouvé des résultats similaires. Sur le bassin de Draya près de 37% des cours d’eau sont manquant, ces chiffres vont jusqu’à 50% sur certains bassins. Plus tard, Le Bihan (2009) pousse son analyse plus loin en effectuant des tests expérimentaux sur certaines zones. Il met ainsi en évidence que dans le cas analysé, près de la commune de Bermering (57), il existe des différences de tracés à la fois entre les cartes IGN de 2006 et les orthophotos de 2006 et entre les cartes IGN de 2006 et celles de 1950 (Le Bihan, 2009).
Il souligne l’intérêt des anciens référentiels cartographiques et d’une manière plus générale des documents de mémoire, qui montrent en l’occurrence la disparition de 86,7% du réseau hydrographique. Ce fut l’une des motivations pour lancer le sujet initial de cette étude.
Bien que les modalités de cette étude aient été modifiées, une expérience venant conforter les résultats identifiés par Le Bihan (2009) a été réalisée à partir de cartes anciennes empruntées à nos partenaires. (cf partie 2.5.2.2).
(…)
Redécouverte de l’eau et de son environnement
Trame bleue – l’évolution de la protection des eaux
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trame_bleue
Mise en œuvre de la réglementation relative aux zones humides
http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/GuideRegionalZH_V3_20120716_cle27e177.pdf
Régulation des activités humaines dans les zones humides
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ripisylve
http://www.crpf-poitou-charentes.fr/Panneaux-d-exposition.html
L’influence de la ripisylve sur la bonne santé des cours d’eau
http://www.onema.fr/influence-de-la-ripisylve
Bandes tampons, abreuvoirs et ripisylve
Ecrevisses du Morvan: les vraies causes de leur disparition
http://www.hydrauxois.org/2013/12/ecrevisses-du-morvan-les-vraies-causes.html
L’écrevisse à pieds blancs dans le département de l’Yonne
en particulier, page 43 :
3.5. Facteurs limitants dans le département
3.5.1. Réduction et destruction de l’habitat
http://www.eau-seine-normandie.fr/WebOaiDoc/176560.1.0.pdf
Sur les couloirs ou corridors écologiques
Les corridors écologiques : outils d’aménagement durable du territoire pour une conservation dynamique de la biodiversité
S’intéresser au réseau écologique d’un territoire, c’est juste en assurer une nouvelle lecture pour mieux comprendre le fonctionnement naturel, reconnaître les fonctions naturelles qu’exercent depuis longtemps certains espaces : cœurs de nature, corridors écologiques ou matrice paysagère et qui sont à ménager.
Identifier le réseau écologique d’un territoire, c’est savoir mieux accompagner les transformations du paysage, pour éviter une fragmentation supplémentaire ou irrémédiable liée à l’aménagement, à la banalisation ou/et à l’urbanisation de l’espace.
Connaître le réseau écologique d’un territoire, c’est aussi préserver la biodiversité et lui permettre de mieuxs’adapter aux changements climatiques
http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/upload/doc_telechargement/Journal%20Corridors%202.pdf
LE LIVRET DE LA HAIE CHAMPETRE EN GASCOGNE
Près des maisons, dans les champs, le long des routes, au bord des rivières, au village, dans le lotissement, autour des bâtiments, la haie se faufile partout, pour le plus grand bonheur des promeneurs et des amoureux de la nature. Mais au-delà de l’esthétique, la haie présente de nombreux intérêts, et c’est bien pour en tirer profit que l’homme l’a inventée et l’entretient.
En quelques dizaines d’années, près de la moitié des haies de l’hexagone a été sacrifiée à la modernisation de la campagne. Ce désarbrement massif a révélé l’importance de nos haies et de nos arbres champêtres dans le fonctionnement et l’économie des territoires :
• ils protègent et améliorent le sol,
• ils participent au cycle et à l’épuration de l’eau,
• ils influencent localement le climat et atténuent les dégâts des intempéries,
• ils sont un formidable gisement de “biodiversité“,
• ils sont l’allié incontournable d’une agriculture durable,
•ils sont des outils d’aménagement originaux, polyvalents et bon marché.
http://www.arbre-et-paysage32.com/pdf/page02/livret_haie_champ_gasc.pdf
Et encore :
http://www.arehn.asso.fr/publications/cpa/cpa59.pdf
Sur l’abreuvement du bétail
Systèmes d’approvisionnement en eau de remplacement
Quand les animaux au pâturage s’abreuvent à même les sources d’eau de surface (ruisseaux, rivières, étangs, fossés, etc.), ils contaminent l’eau par leurs excréments et provoquent la sédimentation des cours d’eau, dont ils piétinent le lit et les berges. En tenant les animaux à distance des eaux de surface, on améliore leur santé et on protège la qualité de l’eau en aval (…)
http://www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/04-028.htm
Pour la diversité biologique, pour le climat, pour redonner du sens au paysage et à la cité,
Restaurer
MANUEL DE RESTAURATION HYDROMORPHOLOGIQUE DES COURS D’EAU
Des milliers de kilomètres de cours d’eau français ont vu depuis plusieurs décennies (parfois plusieurs siècles) leurs caractéristiques géomorphologiques (géométrie, substrats, etc.) et géodynamiques (processus) fortement altérées (…)
De très nombreux cours d’eau français ont été fortement chenalisés, endigués, rescindés, recalibrés, etc. Cette chenalisation a parfois été poussée à l’extrême, notamment en milieu urbain ou périurbain, avec la couverture ou la mise sous tuyau complète du cours d’eau sur des linéaires pouvant être très importants. Ces actions ont occasionnellement été conduites en milieu rural dans le but de « gagner » des terrains agricoles et de favoriser l’intensification de l’agriculture.
Les cours d’eau touchés par ce type d’intervention ont donc complètement disparu des cartes… et de la surface de la Terre.
(…)
La couverture complète de cours d’eau est sans conteste l’intervention humaine la plus traumatisante pour le milieu naturel puisqu’elle se traduit par la disparition totale de ce dernier.
Il s’agit alors à la fois d’une disparition complète des habitats, des faciès, de la ripisylve, des relations entre la nappe et les berges, etc., mais également d’une discontinuité écologique majeure sur le réseau fluvial.
(…)
Excellente information qui a le grand mérite de mettre l’accent sur un problème répandu et l’un des plus graves, et pourtant souvent oublié : l’enterrement de cours d’eau.
Par contre, il est dommage que les têtes de bassin versant soient, elles, oubliées. Comme éliminées par les calculs hydrauliques sur la « puissance spécifique » et les spéculations sur le « score d’efficience probable« .
Au fait, lors des crues, la puissance spécifique… Et le résultat après crue ?
Promouvoir la restauration
un document de l’ONEMA
L’altération de la morphologie des cours d’eau est l’un des principaux obstacles au bon état écologique des milieux aquatiques. C’est pourquoi la mise en œuvre d’opérations adaptées de restauration physique des milieux aquatiques basées sur de bonnes pratiques de génie écologique et portées par des maîtres d’ouvrage locaux est une nécessité. Face à la proche échéance de 2015 pour la reconquête du bon état et l’ampleur des travaux à mener, il est urgent d’accélérer la diffusion de bonnes pratiques déjà connues, d’améliorer les techniques de restauration et le niveau d’ambition des projets. En 2010, l’Onema a mobilisé et sensibilisé les acteurs et piloté l’élaboration d’une méthode de suivi des opérations de restauration.
Reconstitution de méandres, remise du cours d’eau dans son lit d’origine, suppression des protections de berge, remise à ciel ouvert d’un cours d’eau… De nombreux chantiers de restauration visant à rétablir les processus hydromorphologiques des cours d’eau ont vu le jour ces dernières années, associant des acteurs divers. Les objectifs visés par ces opérations sont multiples : réduire les risques d’inondation, faciliter le transport sédimentaire, restaurer la continuité pour les espèces aquatiques, rétablir les connexions hydrauliques et les habitats, améliorer la qualité de l’eau, améliorer le cadre de vie et aménager des espaces de détente.
Pour atteindre le bon état écologique, ces opérations doivent être démultipliées. Afin de sensibiliser les collectivités locales, les élus, les syndicats de rivières, les parcs naturels régionaux ou encore les gestionnaires domaniaux à l’importance de restaurer la morphologie des cours d’eau et de s’engager dans des projets ambitieux de maîtrise d’ouvrage de restauration, l’Onema a publié un recueil d’expériences sur l’hydromorphologie. Cet ouvrage argumente sur l’intérêt de restaurer, apporte des éléments techniques et des outils sur la démarche à adopter et présente une soixantaine de retours d’expériences d’opérations de restauration, réalisées sur l’ensemble du territoire français ces vingt dernières années. Ce recueil a été diffusé à plus de 2 500 exemplaires aux acteurs de l’eau, dont également des représentants d’usagers ou d’associations. Il est le fruit d’un partenariat entre le ministère en charge du développement durable, les agences de l’eau et l’Onema. Il a vocation à être enrichi ultérieurement par de nouvelles expériences. À Saint-Gengoux-le-national, en particulier.
http://www.onema.fr/Promouvoir-la-restauration
Premiers travaux de remise en état d’une zone humide réalisés dans la châtaigneraie cantalienne, sur le bassin de la Rance
- remise en état d’un ruisseau recalibré sur 95 ml (près de 150 m³ de matériaux remobilisés) ;
- effacement d’un busage de 18 ml au profit d’une passerelle ancrée en haut de berge ;
- fermeture d’un collecteur de drains enterrés.
http://www.smbrc.com/news/36/85/Les-premiers-travaux-de-restauration-d-une-zone-humide.html
DROIT
Définition d’un « cours d’eau » : la réponse du Conseil d’État vaut-elle pour le domaine public ?
Le cours d’eau : définition (par la DDAF 70)
http://ddsv70.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/22_TEC_071031_def_cours_d_eau_cle8f9611.pdf
Conseil d’Etat 27-01-01 EAUX.
RÉGIME JURIDIQUE DES EAUX.
RÉGIME JURIDIQUE DES COURS D’EAU.
– NOTION DE COURS D’EAU
– 1) DÉFINITION
– 2) INDICE CONSTITUÉ PAR LA RICHESSE BIOLOGIQUE DU MILIEU
– MANIEMENT.
Circulaire du 11 février 2013
relative à la feuille de route des services déconcentrés dans le domaine de l’eau, de la biodiversité et des paysages pour la période 2013-2014
http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2013/02/cir_36545.pdf
source :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
Direction générale de l’aménagement du logement et de la nature
Direction de l’eau et de la biodiversité
Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages
Sous Direction de l’Action Territoriale
Sous direction de la qualité du cadre de vie
Bureau des polices de l’eau et de la nature
sur les insuffisances et les ambiguïtés du droit français :
La protection juridique des cours d’eau
Contribution à une réflexion sur l’appréhension des objets complexes
par Aude Farinetti, éditions Johanet 2012
Et, à part Saint-Gengoux-le-National, quelle politique de l’eau et de l’environnement en Bourgogne ?
La Bourgogne : un territoire engagé pour la biodiversité
http://www.strategie-biodiversite-bourgogne.fr/
Le Conseil régional de Bourgogne et l’État en région (Préfecture de Bourgogne) et DREAL élaborent et mettent en œuvre conjointement une stratégie régionale pour la biodiversité (SRB) articulée avec le schéma régional de cohérence écologique (SRCE), ainsi qu’un observatoire de la biodiversité (ORB) à l’échelle régionale. (…)
La stratégie bourguignonne pour la biodiversité a vocation à être un document fondateur visant trois objectifs :
– apporter des éléments d’éclairage sur l’importance de la biodiversité en vue de permettre à chacun de porter un autre regard sur le rapport entretenu avec le vivant ;
– aider les acteurs bourguignons à saisir la complexité de la biodiversité – qu’elle soit remarquable ou ordinaire, sauvage ou domestique, génétique, spécifique ou écosystémique – et faire émerger des comportements favorables à sa préservation et à sa bonne gestion ;
inciter les forces vives du territoire bourguignon à mettre en commun leurs compétences, leurs connaissances et leurs moyens en vue de valoriser la biodiversité.
Vers une stratégie pour la biodiversité en Bourgogne
Un Forum régional de la biodiversité a eu lieu le 2/12/2013
http://www.bourgogne.developpement-durable.gouv.fr/retour-sur-le-forum-regional-de-la-a1418.htmlb
(…) Un large processus de concertation a été engagé depuis cette date (30 janvier 2012) avec l’organisation de nombreux temps d’échanges (les assises de la biodiversité en septembre 2012 ; des séminaires, des ateliers thématiques et des rencontres d’acteurs de différents secteurs socio-économiques) et la mobilisation de près de 1500 acteurs du territoire concernés par les enjeux de la biodiversité. (…)
… sauf à Saint-Gengoux-le-National et largement autour, entre Saône et Guye et entre Grosne et Corne, car aucun de nos nombreux correspondants ne nous en a parlé.
Mais, ailleurs…
Bassin-versant : des cours d’eau à rénover
Poumon d’un écosystème à protéger, le conseil général et le syndicat du Loc’h et du Sal oeuvrent à leur remise en état.
Le temps presse. La directive européenne sur l’eau oblige, d’ici 2015, ses pays membres à remettre en état les cours d’eau abîmés par les remembrements ou aménagements qui ont souvent dévié le lit des petits cours d’eau.
La France et la Bretagne n’y échappent pas. Le pays d’Auray non plus. Sur le bassin-versant, les techniciens du conseil général (une quinzaine), associé au syndicat du Loc’h et du Sal et à l’office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), opèrent ces jours-ci des repérages sur le terrain.
L’objectif avoué: déterminer une méthodologie d’actions qui pourront remettre en état les petits cours d’eau qui se jettent dans le Loc’h ou le Sal. « Nous sommes à pied d’oeuvre sur les têtes de bassin-versant, explique Arnaud Cholet, technicien du conseil général. Nous identifions un par un les cours d’eau inférieurs à 1 m de large qui alimentent les zones humides en vue de les restaurer si besoin. Nombre d’entre eux sont fragilisés du fait d’un recalibrage effectué lors des remembrements de 1994. Remis en ligne droite, drainés, ces cours d’eau se sont banalisés : ils ont perdu une bonne part de leur richesse écosystémique. Leur capacité d’épuration s’est également beaucoup réduite ».
En deux journées distinctes, les techniciens de rivière ont arpenté, avec l’appui bienveillant d’agriculteurs de Plumergat (Jean-Marc Corlobé, Jean-François Le Priellec, Thierry et Pascal Le Ray), ces cours d’eau déjà identifiés par les services du syndicat du Loc’h et du Sal.
« Ici, sur cette portion du bassin-versant, ça va, jauge Arnaud Cholet. Les cours d’eau n’ont pas trop souffert des aménagements passés. On sait néanmoins que nous n’y arriverons pas globalement face à l’urgence de la directive européenne. Mais nous nous dotons des outils qui permettront de rattraper le temps perdu. Pour nous, cette directive agit comme une ligne de conduite ». Pour d’autres, c’est juste une épée de Damoclès…
Bassin-versant : des cours d’eau à rénover
http://www.ouest-france.fr/bassin-versant-des-cours-deau-renover-1733628