L’échec démographique des colonisateurs sionistes ashkénazes
L’échec démographique des colonisateurs sionistes ashkénazes
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par Moïse Saltiel, 1996
Agronome de sensibilité écologiste, il était fin connaisseur des destructions provoquées par la brutalité des colonisateurs sionistes qui, loin d’avoir développé l’agriculture en Palestine et « fait verdir le désert« , n’ont cessé d’étendre celui-ci.
Et il n’a pas vu la multiplication des colonies bétonnées et de leurs routes en tous sens, et la construction des murs de la honte !
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Pour le mouvement sioniste, le futur État juif dans une Palestine aux frontières élargies, ethniquement purifiée de sa population indigène, était un État destiné aux Ashkénazes d’Europe et d’Amérique, qui formaient en 1939 environ 95% des Juifs de la planète. On y admettrait un faible pourcentage de Juifs des mondes arabes et autres pays musulmans, destinés aux travaux serviles.
L’enracinement des Juifs ashkénazes sur la terre palestinienne et la transformation de ces Juifs en paysans était un objectif prioritaire.
Durant la période précédente, durant et juste après la Deuxième Guerre mondiale, les dirigeants sionistes prirent ou ne prirent pas des décisions qui eurent des répercussions catastrophiques sur l’existence physique des Juifs en diaspora.
L’historien Yigal Elam est clair à ce sujet : »Du premier moment, il (le sionisme) rejeta toute considération liée à la situation des Juifs de la diaspora, à l’exception de leur possible contribution à l’entreprise sioniste.
C’est pourquoi, dans les années qui ont suivi la prise du pouvoir en Allemagne par les nazis, lorsque les démonstrations de protestation envers leur régime de terreur atteignaient leur apogée, la voix du sionistme ne se fit pas entendre » (Elam Y – Introduction à l’histoire du sionisme. Editions Levin Epstein, 1975, p. 113, [en hébreu].). Non seulement elle ne s’est pas fait entendre, mais les Sionistes ont collaboré avec les nazis dès leur prise du pouvoir, afin d’inciter les Juifs allemands, dont plus de 90 % étaient antisionistes, à émigrer en Palestine. Tandis que les antifascistes de la planète menaient une campagne pour le boycott des marchandises allemandes afin d’affaiblir le régime nazi, l’Organisation sioniste mondiale concluait avec les nazis un accord permettant aux Juifs allemands d’émigrer en Palestine avec une partie de leurs capitaux sous forme de marchandises allemandes, brisant ainsi le boycott. À leur arrivée en Palestine, ces immigrants recevaient de l’Agence juive un pourcentage de la contrepartie en livres sterling.
Eliezer Livneh, qui fut éditeur du journal clandestin de la Haganah, organisation paramilitaire juive durant la Deuxième Guerre mondiale, a déclaré en 1966 : « Pour les dirigeants sionistes, le sauvetage des Juifs n’était pas une fin en soi, mais un moyen pour parvenir à leurs objectifs« .
Voici ce que déclare Shabtaï Beit Zvi, un des principaux chercheurs sur l’holocauste, dans une lettre adressée à Ben Gourion : »Le mouvement sioniste, qui n’a pas hésité à faire preuve de cruauté envers les Juifs d’Europe, n’a pas hésité aussi à exploiter leurs malheurs comme un des facteurs les aidant à atteindre ses objectifs, planifiant ouvertement et publiquement l’exploitation de la situation de l’après-guerre, lorsqu’il y aurait un certain nombre de survivants dont la survie et les souffrances subies allaient permettre la concrétisation du Sionisme.
Une telle situation vit le jour, mais le nombre de rescapés survivants était négligeable par suite des activités du mouvement sioniste.«
LA COLONISATION DES TERRES PALESTINIENNES
La colonisation sioniste des terres planes, fertiles et riches en eau de la Palestine arabe n’était pas destinée à des Juifs orientaux, qui dans la décennie après l’établissement de l’État représentaient 45% de la population juive du pays. Les dirigeants ashkénazes d’Israël établirent une partie de ces Juifs sur les terres montagneuses de la Galilée et à l’ouest de Jérusalem, et les terres arides du Néguev.
Après avoir rasé en montagne les maisons relativement confortables en pierre des centaines de milliers de fellahs déportés, par peur qu’ils ne reviennent, ils établirent 30 « villages de travail« , en fait des villages de « Harkis » forestiers.
Des familles de Yéménites, Kurdes ou autres, comprenant enfants et grands parents, étaient installés dans des maisonnettes de 20 m2.
Le père de famille recevait par mois 15 jours de travail, payés aux trois quarts du salaire des ouvriers agricoles, car d’après Joseph Weitz, directeur des chantiers forestiers, ils étaient habitués dans leur ancienne patrie à un bas niveau de vie.
Mais les conditions de vie étaient telles, que quelques années plus tard, la presque totalité des villages étaient abandonnés.
Leurs habitants allaient s’installer dans les pires taudis des métropoles, où les conditions étaient « meilleures« .
D’autres colons Juifs orientaux étaient installés dans des moshavs dans les régions montagneuses ou les terres arides du Néguev.
Quant aux colons ashkénazes, on les installait dans des moshavs créés dans les Plaines intérieures du Nord du pays ou dans la Plaine côtière.
Si un kibboutz était installé en montagne, il recevait en compensation un vaste domaine en plaine, situé à des dizaines de kilomètres de son emplacement.
Mais les jeunes Israéliens ashkénazes n’avaient aucune envie de devenir fondateurs de kibboutzim.
En 1952, seuls trois kibboutzim furent créés.
En 1954, deux.
En 1955, un seul.
Les terres fertiles, riches en eau, sans cultivateurs abondaient.
On aurait pu y installer les centaines de milliers d’immigrants Juifs arabo-orientaux qui croupissaient dans des bidonvilles et des camps de tentes de la Plaine côtière.
Mais ce n’est pas pour installer sur des terres fertiles ces Juifs, méprisés autant que les Palestiniens, que les dirigeants sionistes avaient créé leur État.
Ils préférèrent brader ces terres et leur quota d’eau d’irrigation à des capitalistes Juifs locaux ou de la Diaspora.
Une de ces latifundias irriguées, s’étendant sur 300 ha et travaillée par des Bédouins, appartient au Général Sharon, le fomenteur des massacres de Kibya et de Sabra et Chatila, actuellement super-ministre du gouvernement Netanyaou.
La stérilisation des terres fertiles achetées aux effendis palestiniens ou étrangers s’est poursuivie durant toute la période mandataire.
En 1944, les Juifs contrôlaient 173 000 ha des terres palestiniennes, presque toutes parmi les plus fertiles du pays.
Mais les surfaces juives cultivées n’atteignaient que 72 500 ha, soit 42 % des terres acquises.
Les dirigeants sionistes déclaraient que la majorité des autres terres étaient destinées à une future colonisation.
Moïse Saltiel 1996