Les guêpes témoins de l’effondrement ?

Été 2016, échanges sur la raréfaction des insectes, et du reste

Avant tout, avant le sommaire, un rappel pour avoir une vue d’ensemble…

Un silence de mort s’étend partout

Le grand orchestre de la nature est peu à peu réduit au silence

(…) J’ai enregistré plus de 15 000 sons d’espèces animales et plus de 4 500 heures d’ambiance naturelle. La triste vérité est que près de 50 % des habitats figurant dans mes archives récoltées au cours de ces quarante-cinq dernières années sont désormais si gravement dégradés que beaucoup de ces paysages sonores naturels, naguère si riches, ne peuvent plus être entendus aujourd’hui, même approximativement, sous leur forme d’origine. (…)

Bassin du Rio Doce, ces jours-ci

https://renaissancerurale71bis.files.wordpress.com/2016/07/89fc4-rio2bdoce2bspirituo2bsanto2b2.jpg

Catastrophe écologique au Brésil

Le Guadalquivir et la réserve de Doñana, entre pollution industrielle et privatisation de l’eau par l’agriculture productiviste

https://www.letemps.ch/societe/desastre-ecologique-menace-parc-donana-enflamme-landalousie

La crise de l’eau en Espagne aura-t-elle la peau du parc naturel de Doñana ?

https://fr.euronews.com/2023/05/25/la-crise-de-l-eau-en-espagne-aura-t-elle-la-peau-du-parc-naturel-de-donana

Le bruit humain peut aussi affaiblir le système immunitaire des mammifères et des poissons, réduisant leur résistance à la maladie, résultat physiologique naturel des taux élevés d’hormone de stress. Dans les cas les plus graves, lorsque les seuils de tolérance sont dépassés, il peut être fatal. De nombreuses espèces de baleines et de phoques s’échouent d’elles-mêmes pour mourir.

Il y a près de cinquante ans, mes parents nous avaient emmenés, ma soeur et moi en vacances dans le parc national de Yellowstone, près d’une large vallée couverte de neige à l’abri de tout parasitage humain. Le calme était ponctué par les vocalisations des corbeaux, des geais, des pies, des alouettes hausse-col et des élans. Je me souviens encore du murmure des ruisseaux et de la brise légère qui soufflait dans la cime des conifères. Je suis retourné au même endroit en 2002. La magie avait disparu, anéantie par les bruits de moteur et le smog. (…)

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/30/l-orchestre-de-la-nature-se-tait-peu-a-peu_3150765_3244.html#Z6UeWOGVtpd6CqFf.99

Celles et ceux qui ont fait un herbier avant-hier, hier, il n’y a pas si longtemps, feront un constat équivalent s’il leur prend la fantaisie de retrouver les plantes qu’ils avaient collectées : beaucoup, sinon la plupart, se sont évanouies.

– quarante-cinq dernières années,

– près de cinquante ans,

Cela correspond exactement au constat de dégradation accélérée depuis une soixantaine d’années. Un véritable effondrement en tous lieux !

Bernie Krause : la voix du monde naturel

Le déclin des abeilles

symptôme de la ruine des campagnes

Le nombre d’abeilles et des autres agents pollinisateurs – sauvages ou domestiques – semble être en diminution dans le monde entier, et plus particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. L’absence de programmes régionaux et internationaux fiables visant à surveiller l’état et l’évolution du phénomène fait planer une incertitude considérable sur l’ampleur de cette diminution. Cependant, les pertes identifiées sont alarmantes. Au cours des dernières périodes hivernales, la mortalité des colonies d’abeilles domestiques en Europe se situait autour de 20 % (les taux variant de 1,8 % à 53 % selon les pays) (Williams et al, 2010)

http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266577/declin-des-abeilles-resume.pdf

Une étude européenne pour évaluer la disparition des abeilles

Pour faire une évaluation de l’apiculture, la Commission Européenne a lancé, dans 17 états membres, l’étude « Epilobee ».

C’est la première étude de cette envergure en Europe : 1 350 inspecteurs ont visité les 3 300 ruchers contenant 32 000 colonies d’abeilles entre l’automne 2012 et l’été 2013. Le résultat montre que les pays du Nord de l’Europe sont plus touchés par les mortalités d’abeilles que les pays méditerranéens.

Sur les 17 pays étudiés, la mortalité hivernale des colonies s’échelonne de 33% pour la Belgique à 28,7% pour la Suède en passant par 14% pour la France. En Grèce, en Italie, en Espagne, les pertes sont inférieures à 10%.

A (RE) ECOUTER : La disparition des abeilles inquiète les scientifiques

(…)

Mais cette étude, la première du genre, ne s’est bizarrement pas intéressée à la présence de biocides. Ils sont pourtant considérés comme responsables de l’affaiblissement des colonies et de nombreuses disparitions.

(…)

http://www.rfi.fr/science/20140408-une-etude-europeenne-evaluer-disparition-abeilles/

Mortalité estivale des abeilles : la France est le pays le plus touché en Europe
Pour la première fois, une étude européenne évalue plus précisément la disparition des petites ouvrières de la pollinisation et produit une cartographie inédite : le nord de l’Europe est plus touché que le sud, et la France se distingue comme le pays où la mortalité est, de loin, la plus élevée au cours de la saison apicole.

(…)

Et les biocides ?

Les produits tueurs de vie sont souvent désignés comme pesticides (tueurs de pestes) pour les faire apparaître comme nécessaires, utiles, positifs, alors que les vraies pestes sont les procédés de l’agriculture industrielle qui stimulent certaines espèces et maladies.

Pour cerner les causes de mortalité, l’étude s’est intéressée à la présence ou non d’agents pathogènes (bactéries, virus, acariens), en notant sans surprise la présence des deux plus importants que sont Varroa, un acarien, et le Nosema, un champignon. Mais, très étrangement, elle ne porte pas sur les pesticides, soupçonnés pourtant de contribuer grandement aux déclins des pollinisateurs. Pas une seule fois le mot n’apparaît dans les 30 pages du rapport et aucune mesure de pesticide na été effectuée dans les ruches analysées. Pourquoi cette absence ? Les pesticides n’ont pas été écartés du champ de l’étude pour des raisons « politiques », mais « techniques », plusieurs laboratoires européens associés aux travaux n’ayant pas forcément les capacités de mener ces analyses, justifie l’Anses. Une limite de taille aux résultats de l’enquête, qui ne manque pas de susciter des commentaires critiques de la part d’une partie de la communauté scientifique.

La France est le premier pays européen pour sa consommation de produits phytosanitaires (c’est-à-dire les biocides)

« produits phytosanitaires » est encore plus typique de la manipulation de la pensée visant à blanchir les poisons

L’étude, financée à hauteur de plus de 3 millions d’euros par la Commission européenne, doit être reconduite cette année. L’Anses indique travailler à une « harmonisation » des techniques de dosage des pesticides pour mieux prendre en compte ce sujet. Il faudra bien en passer par là : en France, où la mortalité estivale est plus élevée qu’ailleurs en Europe, les résultats semblent exclure la responsabilité unique des pathogènes naturels. Or, l’Hexagone est le troisième pays plus gros consommateur de pesticides au monde, derrière les Etats-Unis et l’Inde, et le premier en Europe. On se rappelle que la consommation de produits phytosanitaires y a augmenté de 2,6 % entre 2008 et 2010.  Et ce, alors que le plan dit « Ecophyto » de réduction des pesticides prévoyait une réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires d’ici à 2018… A contrario, d’autres pays interdisent l’usage des pesticides, comme l‘Italie ou l’Allemagne pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles et la Slovénie pour toutes les plantes.

On se rappelle aussi qu’au moment où les apiculteurs accusaient une chute de production de miel en 2013 et  bataillaient pour obtenir le durcissement des restrictions des pesticides afin de stopper la mortalité des abeilles, le 15 janvier dernier,le Parlement européen rejetait, une résolution rendant obligatoire l’étiquetage du pollen OGM contenu dans le miel. Finalement, l’absence du critère des pesticides dans l’enquête européenne n’est peut-être pas si étrange que cela.

http://maplanete.blogs.sudouest.fr/archive/2014/04/08/le-lourd-declin-des-abeilles-au-nord-de-l-europe-1019673.html

sommaire

12 – Les oiseaux disparaissent

11 – La crise ne cesse de s’aggraver

10 – Totalement inconscients, les pollueurs agressent les citoyens conscients

9 – Les guêpes en savent quelque chose !

8 – Les guêpes… le révélateur

7 – Comme le déclin des moineaux, la raréfaction des guêpes devrait aiguillonner toutes les victimes du système

6 – Deux guêpes vues en Saône-et-Loire, 2 !

Des moustiques tigres à Paris, avec des frelons asiatiques. Des papillons asiatiques dans l’Est (et dans le coin)… et les populations autochtones en chute libre

5 – Guêpes, la suite de la suite

4 – Le sort des insectes ne laisse pas indifférent. L’échange se poursuit…

3 – Suite aux premières réactions

« Je pense que j’ai dû me réveiller vers le milieu des années 2000. Un jour, alors que je marchais près de chez moi, dans la garrigue, je me suis demandé où étaient passés les insectes, car il me semblait qu’il y en avait beaucoup moins qu’avant, raconte Maarten Bijleveld van Lexmond.

2 – Vous avez vu une guêpe cette année ?

1 – Les guêpes témoins de l’effondrement ?

12 – Les oiseaux disparaissent

Le rapport publié cette semaine (début 2018) par le Museum d’Histoire Naturelle et le CNRS désigne les pesticides agricoles comme principaux coupables de la disparition des oiseaux de nos campagnes.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/agriculture-disparition-oiseaux-polemique-enfle-1445061.html

https://www.franceculture.fr/sciences/disparation-des-oiseaux-vers-des-printemps-de-plus-en-plus-silencieux?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux-des-champs

Des commentaires captés sur Facebook (heureusement qu’il y a Facebook… les réseaux locaux restent muets) :

Sabine Magnani : Les communes doivent arrêter d’élaguer en permanence avec des machines qui broient tout sans se soucier aucunement des espèces qui y vivent , juste faire « propre » sans réfléchir aucunement, juste satisfaire une image fausse de la nature. Ramassez les détritus plutôt que s’acharner sur les haies, arbres et fleurs sauvages.Ces méthodes sont coûteuses, destructrices et complètement inutiles. Oui au retour des cantonniers plutôt que des machines.

ML : (…) nous tous connaissons ces endroits et voyons décroître le nombre d’oiseaux.
Pour ma part, je ne parviens pas à comprendre, comment et pourquoi, alors que nous connaissons tous la situation et que nous connaissons les remèdes, les choses s’aggravent.
J’en arrive à me dire que NOUS sommes les fautifs car, nous laissons faire, sans rien objecter, sans rien dire, sans rien faire et laissons le beau rôle à ceux que nous dénigrons. Sérieusement, dans ces conditions, ils ont raison de continuer puisque nous ne nous y opposons pas.

GC : les COP 21,22,23….150….. ne servent à rien, les financiers, les pétroliers, mènent le monde et la machine infernale est enclenchée depuis longtemps…. personne n’est prêt à renoncer à son confort, à ses habitudes (moi le premier sans doute…) on élimine nos vieilles voitures diesel en France, pour en remplir des pleins cargos qui les déversent en Afrique…, on continue à bétonner autour des villes, Chirac disait dans son discours de 2002 au IVe sommet de la terre, « notre maison brûle et nous regardons ailleurs »…. rien à changé….et le pire, c’est que la fonte des glaces due au réchauffement climatique, ouvre de nouvelles perspectives d’exploitation du pétrole et autres richesses du sous sol…..on est dans un cycle infernal…

RV : Les oiseaux nichent dans les haies ou les arbres, comme les paysans suppriment les haies et coupent les arbres pour faire des grandes parcelles, sans aucune autorisation de surcroît, la faune disparaît au profit de l’agriculture intensive ! Pas la peine d’aller bien loin ça se passe aussi aux abords de Tournus, le long de la Voie Bleue et au bord de Saône ! Je vois ce qui se passe, mais je suis impuissant !

11 – La crise ne cesse de s’aggraver

Le bourdon, insecte pollinisateur, menacé d’extinction par un pesticide néonicotinoïde
Nouvelle menace sur les insectes pollinisateurs. Un pesticide controversé utilisé notamment dans les cultures céréalières, le thiaméthoxame, pourrait entraîner la disparition des bourdons, indique une étude publiée lundi 14 août dans la revue Nature Ecology & Evolution. Les reines exposées à cet insecticide néonicotinoïde, sont moins nombreuses à pondre des oeufs, ce qui pourrait entraîner un effondrement des populations de bourdons. « L’exposition au thiaméthoxame a entraîné une baisse de 26% de la proportion de reines qui ont pondu des oeufs », écrivent les chercheurs.

Or « créer de nouvelles colonies est vital pour la survie des bourdons. Si les reines ne produisent pas d’oeufs ou ne fondent pas de nouvelles colonies, il est possible que les bourdons disparaissent complètement », souligne Gemma Baron, de la Royal Holloway University of London, dans un communiqué accompagnant la parution de l’étude.
http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/les-bourdons-menaces-d-extinction-par-un-pesticide-neonicotinoide_2327315.html

une étude de 1987 qui, comme les autres alertes, n’a rien changé
Les insectes, un monde en voie de disparition / Insectes n°67 – Opie

www.insectes.org/opie/pdf/1395_pagesdynadocs4b8fc0e581c4f.pdf

Cah. Liaison O.P.I.E. Vol. 21 (4) 1987, 67, 53-56. LES INSECTES, UN MONDE EN VOIE DE DISPARITION. Fi. COUTIN. Directeur de Recherche honoraire lNRA.
http://www.insectes.org/opie/pdf/1395_pagesdynadocs4b8fc0e581c4f.pdf

La 6ème extinction comment l’homme détruit la vie
Elisabeth Kolbert
(aperçu)
https://books.google.fr/books?id=MqVjCwAAQBAJ&pg=PT192&lpg=PT192&dq=extinction+insectes&source=bl&ots=oapSyNdbxv&sig=Z1OyJk6vvv7ZcwqUSzLl0aBhkzI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjpwaGUnPzWAhUHqxoKHS88DWo4ChDoAQheMAw#v=onepage&q=extinction%20insectes&f=false

10 – Totalement inconscients, les pollueurs agressent les citoyens conscients

C’est dans ce contexte catastrophique qu’un militant distribuant simplement des tracts d’information sur la dangerosité des pesticides a été agressé, en plein marché cantonal, par des viticulteurs de la cave coopérative de Saint Gengoux – Buxy (détails et réactions sur RenaissanceRurale : http://renaissancesrurales (Sens dessus dessous, Descente de pro-pesticides sur le marché de Saint Gengoux le National).

Il est remarquable que des citoyens mobilisés pour l’environnement et la santé puissent être agressés, et qu’ils le soient publiquement, sans intervention des nombreux témoins, par des utilisateurs de produits dangereux pour tous, y compris pour eux-mêmes !

Cet incident témoigne d’une profonde dégradation de la culture commune et des rapports sociaux.

Cette cité médiévale et sa tête de bassin versant avaient été préservées jusqu’aux années soixante. Les importantes destructions écologiques et patrimoniales intervenues depuis disent assez le recul de la connaissance de l’intérêt général ! De même pour le large soutien au projet de station-service-parking, etc. dans le lit du ruisseau et sa nappe phréatique, en infraction avec la législation sur l’eau et les milieux aquatiques, et au détriment du site qui avait été protégé 15 ans avant. A défaut d’une défense forte du bien commun, il existe maintenant un mépris sans bornes pour la vie de la tête de bassin versant et sa suite, également pour le dynamisme commercial de la cité.

Depuis les années 1970, les institutions locales et départementales se sont ingéniées à entraver et calomnier les défenseurs du patrimoine et de l’environnement. Nul doute que les lobbies qui exploitent la crédulité et la désinformation ont pris leur part dans l’étouffement de la culture du bien commun. Il n’est donc pas étonnant que des gens, abusés et exploités par ces lobbies, aient perdu tout sens de la mesure.

le 3 novembre 2016

L’effondrement attesté par le rapport du WWF

9 – Les guêpes en savent quelque chose !

Les guêpes qui sont, enfin, de retour. Guêpes, abeilles, frelons (de chez nous), papillons (quand le soleil daigne se montrer)…

Au fait, les vendanges sont passées, donc les traitements chimiques lourds sur les vignes et les alentours… Non ?

Après le Jour du Dépassement établi maintenant au début du mois d’août *, le dernier rapport sur l’état de la biosphère confirme l’effondrement du vivant. Vu la progression exponentielle des destructions et la furie de la domination et du profit qui s’imposent à peu près partout et à tous les niveaux, il ne peut en être autrement (1).

http://assets.wwffr.panda.org/downloads/27102016_lpr_2016_rapport_planete_vivante.pdf

* Dépassement de la capacité de la biosphère à renouveler ce que les hommes consomment (surtout certains…)

Parmi les estimations les plus inquiétantes, ce dernier rapport sur l’état de la biosphère estime le déclin des espèces d’eau douce à 58 % entre 1950 et 2012. Cinquante huit pour cent ! C’est la conséquence de l’intense pollution par les pesticides et de la destruction frénétique des sources, des zones humides, des ruisseaux et de leurs ripisylves, des mares… donc, surtout dans les têtes de bassin vers ant.

Justement, nous en avons un exemple sous le nez ! L’histoire récente de Saint Gengoux le National résume tout. C’est comme un abrégé de ce qui s’est passé à grande échelle. Durant la période indiquée, une soixantaine d’années, sur le territoire de cette ex-cité médiévale du sud Bourgogne, la volonté de détruire le beau, la diversité, l’abondance, l’héritage des anciens, la cohérence de la cité et de sa campagne, bref, un riche bien commun que rien ne pourra compenser, cette volonté n’a cessé de progresser.

Durant ces 60 ans, on relève notamment :

– Années cinquante, destruction de la principale source du village, captée depuis le XIIIème siècle, polluée par une décharge brute installée par la municipalité (le début de la privatisation de l’eau). La décharge, désormais abandonnée depuis 2009, n’est toujours pas curée et pollue encore l’eau de la source, donc tout l’aval (bassin Rhône Méditerranée Corse).

– Années soixante, le ruisseau historique de la cité (le Nolange) est enterré sur des centaines de mètres. Il disparaît presque entièrement dans sa traversée de la cité médiévale construite sur ses rives !

– Fin des années 1970, début 80, le remarquable faubourg renaissance des Tanneries est ravagé.

– D’une façon générale, le patrimoine architectural lié à l’eau a été détruit ou enterré.

– 1983, à la sortie sud de la cité, le ruisseau est détruit sur 1 kilomètre avec sa remarquable ripisylve, et enterré dans une buse baptisée « conduite des eaux pluviales« .

– En amont, depuis les sources, comme en aval, le reste a été saccagé, et les autres ruisseaux ont subi le même sort.

– Des kilomètres de haies ont été, et sont encore, arrachés.

– Récemment, une mare a été comblée avec des gravats sous les yeux des institutions protectrices de l’eau dûment informées et inertes.

Etc.

Presque tout l’écosystème de cette tête de bassin versant de la rivière Grosne, important chaînon des continuités écologiques nord-sud, a été saccagé et considérablement appauvri. Les eaux qui, encore dans les années soixante, abritaient toute la flore et la faune régionale, dont les désormais célèbres écrevisses à pied blanc, sont désormais vides et polluées.

Par rapport aux siècles de bonne gestion de l’eau, de la campagne et de la cité, ces 60 années semblent prises de furie furieuse. Et rien n’annonce une prise de conscience et un changement de politique. Rien. Au contraire, la campagne est de plus en plus recouverte de bitume et de béton, un vieux projet qui ruinerait définitivement les eaux de la tête de bassin et polluerait tout l’aval est toujours fortement soutenu – même par les administrations qui devraient l’interdire. Et la nécessité de passer à la viticulture bio donne des poussées de fièvre aux coopérateurs locaux. Saint Gengoux le National reste fidèlement aligné sur les tendances les plus catastrophiques en bafouant ouvertement, ente autres, la nouvelle législation sur l’eau et les milieux aquatiques.

Tout cela est d’autant plus surréaliste que Saint Gengoux le National est totalement compris dans des espaces « protégés » : ZNIEFF « Côte Chalonnaise de Chagny à Cluny«  (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), un site Natura 2000, 2 « réservoirs de biodiversité » de la Trame verte et bleue, le Pays d’Art et d’Histoire, etc.).

Que le territoire ait perdu la majeure partie de ses milieux diversifiés, de ses végétaux et animaux – sa biodiversité, etc., ne semble pas gêner le moins du monde les organismes qui président à ces classements.

Dans un pays où la « reconquête de la biodiversité » est claironnée comme « une priorité gouvernementale » *, qu’un tel site – aisé à restaurer et redynamiser – soit abandonné aux destructeurs accroît encore le pessimisme distillé par les constats plus globaux.

* http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Une-priorite-gouvernementale,2199-.html

(1) L’Europe a perdu plus de 400 millions d’oiseaux d’espèces communes en 30 ans

http://www.lemonde.fr/planete/

http://onlinelibrary.wiley.

voir Le fiasco est complet, sur la tête à l’envers :

Renaissancerurale

http://renaissancesrurales.blogspot.fr/

ou, le supplément :

Et vous, « anthropocène », ça vous va ?

sur Renaissancerurale71bis

https://renaissancerurale71bis.wordpress.com/

8 – Les guêpes… le révélateur

Tout d’abord, un message qui avait été perdu dans le fouillis des messages Gmail en série :

Alors moi, personnellement, j’ai des guêpes plein mes tunnels maraîchers (certes moins que d’habitude mais encore beaucoup) ; les abeilles, j’en vois beaucoup bourdonner sur mes fleurs de courgettes, de concombres ou de menthe, ainsi que des syrphes ; je suis envahie de piérides qui me font beaucoup de dégâts dans les tomates ; des moustiques le soir comme jamais on a eu ; les mantes religieuses croisées au détour d’une herbe comme d’habitude ; des limaces en veux-tu en voilà ; les punaises toujours aussi présentes (notamment eurydema ornata sur les choux)…

Le coucou, la huppe et les grenouilles ont (en)chanté tout le printemps…

Peut-être est-ce parce que mon (grand) jardin est en bio ?

Bien cordialement,
Valérie de Joncy

Nos quelques échanges ont permis de constater de grandes variations suivant la situation géographique. Ici (à Saint Gengoux le national), point de guêpes et un effondrement spectaculaire des autres populations. Là (au Puley), toutes les espèces sont présentes, « parfois en grandes quantités et d’autres en plus : vers luisants, hannetons de la Saint Jean, papillons de nuit (dont le moro-sphinx), polyste gaulois, grillons champêtres, coccinelles, bourdons, frelons, cétoine dorée, lucane cerf-volant, odonates divers et variés…« .

Cette disparité affaiblit la responsabilité du printemps pluvieux consécutif à un hiver particulièrement doux (1).

Par contre, avec le témoignage de Valérie, la première hypothèse semble être encore confirmée. Joncy est à l’écart du vignoble industriel, comme presque tous les autres territoires où les insectes se sont maintenus – presque (le vignoble industriel n’est pas le seul pollueur massif).

Reste la question : pourquoi cette année particulièrement (2) ?

Un hiver doux et un printemps pluvieux sont propices au développement des champignons et des petites bêtes redoutés par les viticulteurs. Cette année, l’alarme a sonné partout dans les vignobles (3). Avant même les pluies du printemps, le blog IdealWine annonçait que la situation au sortir de l’hiver : « (…) pourrait conduire les vignerons à un usage précoce et plus important des traitements…« . Dans l’éditorial de septembre, le site Vins de Bourgogne glisse : « En 2016, il a fallu apporter les plus grands soins à la vigne » (http://www.vins-bourgogne.fr/journalistes/lire-la-newsletter-en-direct,2309,9379.html?). L’intensification des traitements chimiques est évoquée ici et là…

« En 2016, à cause d’un printemps extrêmement pluvieux, des viticulteurs se sont mis ou remis à traiter avec des pesticides leurs vignes (…) » http://infomedocpesticides.unblog.fr/2016/09/21/vin-pesticides-et-riverains-le-maconnais-sen-sortira-t-il/)

Nous connaissons tous des fanatiques de la chimie qui continuent d’arroser à tout va dans les vignes comme dans les villages, même les jours de marché au milieu des visiteurs, et jusque devant nos portes et sur les troncs des arbres (4).

Quelqu’un a-t-il plus d’éléments ?

Très cordialement à tous

ACG

Renaissance Rurale

http://renaissancesrurales.blo

L’ensemble des échanges

Les guêpes témoins de l’effondrement ?

(1) La fraîcheur a souvent dominé durant ce printemps. La fin du mois d’avril et le début du mois de mai ont notamment connu un net rafraîchissement avec de nombreuses gelées tardives. Les précipitations ont été fréquentes sur une grande partie de l’Hexagone et la fin mai a été marquée par un passage fortement pluvieux avec des cumuls de pluie exceptionnels dans le Centre, l’Île-de-France, la Picardie et la Bourgogne, provoquant crues et inondations. L’ensoleillement a quant à lui été peu généreux cette saison.

http://www.meteofrance.fr/actualites/36952092-climat-un-printemps-tres-arrose-plutot-frais-et-peu-ensoleille

Avec 89 mm de moyenne nationale, la France a reçu 31 % de pluie en trop, loin derrière mai 1984 et ses 114 mm. Toutefois, les régions Centre, Picardie, Bourgogne et Ile-de-France ont connu leur mois de mai le plus pluvieux depuis les premiers relevés météo.

http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/un-printemps-2016-pourri-cote-meteo-217-119755.html

(2) circulaire du 2 septembre :

« A Saint Gengoux, en une dizaine d’années d’observation, les populations d’insectes ont été réduites de façon spectaculaire, véritablement drastique. Le phénomène est devenu évident ces dernières années – cette année étant la pire.« 

(3) http://forum.terre-net.fr/topic-266878-320

http://draaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/BSV_Vigne_15_-_12_juillet_2016_cle073748.pdf

http://www.idealwine.net/risques-climatiques-vignoble-hiver-2016/

Changement climatique : Une réalité à prendre en compte

http://www.vinipole-sud-bourgogne.fr/rdv/documents/actes-rdv-2016-s4n9MHgy.pdf

(4) Aucune conscience, aucune inhibition. D’authentiques dingues sont toujours aux manettes…

Vin, pesticides et riverains : le Mâconnais s’en sortira-t-il ?

http://www.rue89lyon.fr/2016/09/20/vin-pesticides-maconnais/

Fontainebleau, pionnier du zéro pesticide

90 % des communes utilisent encore des pesticides alors qu’elles devront arrêter le 1er janvier. (…)

L’ancienne ville royale est l’une des rares communes de France à ne plus utiliser de pesticides pour traiter ses parcs et ses bacs de fleurs. (…)

« Nous avons commencé par créer un choc (…) les règles quand on pulvérise ces produits.  » A savoir, les costumes de cosmonautes qu’on doit porter ou le temps pendant lequel on est censé empêcher le passage du public après l’application. Une façon de rappeler la dangerosité de ces produits.

https://fr.news.yahoo.com/fontainebleau-pionnier-z%C3%A9ro-pesticide-030250981.html

7 – Comme le déclin des moineaux, la raréfaction des guêpes devrait aiguillonner toutes les victimes du système

Renaissance Rurale

http://renaissancesrurales.blo

L’ensemble des échanges

Les guêpes témoins de l’effondrement ?

Les moineaux, autres témoins de l’effondrement

Gentrification, retour des éperviers, pollution ? Paris intra-muros n’abriterait plus que 5.000 à 10.000 couples de piafs, contre plus de 40.000 dans les années soixante

« Passer domesticus » n’est pas la seule espèce dont la population diminue à Paris: confrontés au même problème de nourriture, d’autres granivores, comme le serin cini, le chardonneret ou le verdier, subissent le même sort.

http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211234066890-le-nombre-de-moineaux-de-paris-en-chute-acceleree-2023115.php

Toutes les villes et les villages sont concernés puisque, partout, se sont répandues les techniques industrielles de ravalement et d’isolation qui obstruent et étanchéifient au détriment du vivant, du patrimoine, de la santé du bâti et des habitants (par ex. l’annexe du Foyer Rural à St Gengoux le National). Quant il ne s’agit pas du totalitarisme de l’uniforme et du propre qui va jusqu’à interdire l’approche des maisons aux oiseaux !

Sauvé une abeille domestique et une guêpe – une guêpe ! – à Paris

Ai vu quelques guêpes au marché de Cluny. Retour tardif, donc qui tend à souligner le rôle du printemps pluvieux, sans pour autant minimiser celui de l’épandage furieux des pesticides et autres pratiques « agricoles » (de la DDE et des municipalités aussi).

de Thomas du Clunisois…

Jeudi passé, visite d’une maison à vendre à Cluny: des milliers de guêpes, entre par la traînasse verticale de la cheminée, crevés dans la chambre fermée …Il n’y plus de guêpes cette année … tzzzzzzzz !

« moustiques tigre, frelons et papillons asiatiques; raciste misérable! »

Hi hi, Thomas aurait-il trouvé le trou noir où ont disparu les guêpes que nous cherchions ? Mais, hélas, elles sont toutes mortes piégées. Depuis quand ?

Pourquoi les abeilles sauvages sont menacées, et comment les protéger

http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/pe2012_lemoine_g._abeille_de_france.mars_2014-1.pdf

Des causes multiples pour expliquer ce déclin

Le sort des abeilles sauvages n’a rien à envier à celui des abeilles domestiques.

Après la rédaction d’un Plan national d’actions (PNA) pour une apiculture durable, le ministère de l’Écologie travaille actuellement à la rédaction d’un PNA en faveur des pollinisateurs sauvages. Certaines raisons du déclin sont communes à l’ensemble des abeilles. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) cite diverses causes de mortalité des abeilles domestiques que nous allons brièvement présenter. Ces facteurs interviennent sur l’ensemble de la faune Apoïdes. Les principales causes de déclin sont de deux ordres : l’exposition aux produits chimiques et la perte des ressources alimentaires.

La modification des paysages (Holzschuh et al, 2007, in Lachaud & Mahé, 2008) qui résulte du changement des pratiques culturales, pastorales et forestières, la régression extrême des cultures fourragères traditionnelles (luzerne, sainfoin, trèfle), et l’utilisation régulière d’herbicides sélectifs dans les grandes cultures, qui ne fournissent presque plus aucune ressource alimentaire aux abeilles (perte des communautés adventices et messicoles), ainsi que l’amendement systématique des prairies permanentes, qui favorise les Poacées au détriment des plantes à fleurs entomophiles (dicotylédones), complètent les raisons du déclin des populations de pollinisateurs sauvages (Lachaud & Mahé, 2008). Rasmont et al, (2003) citent de leurs côtés en plus du désherbage des grandes cultures et la quasi disparition des Fabacées : le « nettoyage » exagéré des friches et bords de routes.

Abeille de France

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n°1011 Mars 2014

Conclusion

La disparition progressive des pollinisateurs sauvages, comme de nombreux groupes de la flore et de la faune, est préoccupante. Mieux connaître ce groupe d’espèces (écologie et vulnérabilité) est la première base pour une série d’actions à mener à différentes échelles du territoire, des jardins aux vastes matrices agricoles en passant par les espaces industriels. Espérons que cet article puisse permettre une meilleure prise en compte des nombreuses espèces d’Apoïdes assez méconnues en France du grand public et de nombreux naturalistes.

à propos…

J’ai parlé d’effet ciseaux :

– renforcement continu de l’exploitation des populations humaines et de la biosphère,
– étouffement parallèle des résistances et des alternatives, et la démobilisation résignée de la plupart.

(4 – Le sort des insectes ne laisse pas indifférent. L’échange se poursuit…)

Cela se vérifie à tous niveaux, en tous domaines. Par exemple :

Les pompes à carbone s’essoufflent

la biosphère absorbe de moins en moins de CO2

« Nous émettons de plus en plus de gaz carbonique. Et l’ennui, c’est que la planète est de moins en moins encline à l’enfouir.« 

http://www.liberation.fr/sciences/2007/11/06/les-pompes-a-carbone-s-essoufflent_105498

« Les modèles les plus pessimistes sur le cycle du carbone étaient donc. trop optimistes« 

Le réchauffement, c’est maintenant !

Le document s’intitule la Vérité sur le changement climatique. Rien que ça. Et c’est une vérité qui dérange. Que dit cette analyse publiée ce jeudi et signée par six scientifiques du monde entier, dont l’ancien président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), Robert Watson ? Que la température moyenne du globe pourrait atteindre dès 2050 la fameuse limite des + 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, perçue par les climatologues comme un seuil à ne surtout pas dépasser sous peine de ne plus pouvoir contrôler l’emballement du climat et ses funestes conséquences (élévation du niveau des océans, aggravation et fréquence accrue des sécheresses, cyclones et inondations, chute des rendements agricoles, migrations massives, épidémies…).

http://www.liberation.fr/futurs/2016/09/28/le-rechauffement-c-est-maintenant_1513794

«à cause de l’absence d’action pour enrayer la hausse des émissions mondiales de GES pendant les vingt dernières années, un réchauffement additionnel de 0,4 à 0,5 °C est anticipé. Les 1,5 °C pourraient être atteints d’ici le début des années 2030»

Pendant ce temps, les vrais « catastrophistes« *

Aiguillonnés par l’annonce de la fin du banquet, les destructeurs déchaînés sont partout, la bride sur le cou en tous lieux et à tous les niveaux. Sous les ordres des criminels des lobbies industriels et financiers, les « exploitants » sont en train de tout tuer, en saccageant bien pour compromettre toute improbable tentative de restauration. Et petits et grands « décideurs » d’un système en rupture avec le vivant suivent. (…)

(circulaire du 2 septembre : Suite aux réactions à la circulaire d’information du 25 août : Vous avez vu une guêpe cette année ?)

* le joli nom appliqué aux lanceurs de l’alerte écologique par les auteurs de la dévastation

En effet : Au lieu d’être un obstacle pour le capital, le réchauffement climatique lui permet de s’étendre à de nouveaux secteurs

http://www.liberation.fr/debats/2016/05/13/romain-felli-au-lieu-d-etre-un-obstacle-pour-le-capital-le-rechauffement-climatique-lui-permet-de-s-_1452478

« (…) Y a-t-il une réelle volonté des Etats et des sociétés d’enrayer le réchauffement climatique ? Géographe et politiste suisse Romain Felli en doute et voit plutôt se profiler, depuis des années, une logique d’adaptation qui servirait un «capitalisme climatique». Dans un essai percutant, la Grande Adaptation : climat, capitalisme et catastrophe, il met en lumière ce qu’il estime être un renoncement. (…) »

La Grande Adaptation, par Romain Felli

https://www.unige.ch/environnement/fr/home/actualites/la-grande-adaptation/

Le capitalisme tire parti de la crise climatique pour sauver ses profits

http://www.humanite.fr/le-capitalisme-tire-parti-de-la-crise-climatique-pour-sauver-ses-profits-606206

Et, jamais, les capacités de résistance n’ont été aussi faibles (« chute de la motivation collective et du niveau de mobilisation« ) :

La France est « un pays psychologiquement usé, au bord de l’épuisement« . En état de burn-out.

Jean-Paul Delevoye, ex-médiateur de la République de 2004 à 2011 :

« (…) Si nous n’éveillons pas la conscience de nos concitoyens, si nous n’élevons pas le sens critique dans notre système éducatif, nous aurons un esclavage moderne d’autant plus important que les gens iront s’y livrer contents. Le patron de Pokemone a dit : « Pour capter les banques de données à un niveau d’exigence et de qualité, il faut créer un divertissement ». Et quand vous savez que le patron de Pokemone, c’est celui qui était le responsable de la carte géographique de Google et qui a été accusé aux USA de capter les banques de données, l’on voit bien qu’aujourd’hui si l’on veut que nos concitoyens soient libres et indépendants, c’est ça l’enjeu politique (…), nous devons absolument réfléchir (…) l’éducation c’est pas l’acquisition de connaissances, c’est l’éveil des consciences« 

https://www.franceinter.fr/emissions/une-semaine-en-france/une-semaine-en-france-23-septembre-2016

« Si nous n’éveillons pas la conscience de nos concitoyens« … nous » ?

« si l’on veut »… on ?

« nous devons« … nous » ?

Mais qui sont ces on et ces nous ?

Qui veut et qui est en situation de prendre de telles décisions ? Cela ne peut être le peuple d’ »un pays psychologiquement usé, au bord de l’épuisement« . Le constat est juste. D’ailleurs, d’autres ont précédé le médiateur de la République en constatant la dégradation dès les années 1980… Certains ont même annoncé le phénomène en en dénonçant les causes : par exemple, Guy Hocquenghem :

« Vous vous êtes assis sur le seuil de l’avenir, et (…) cet aliment de l’esprit qu’est l’utopie, vous empêchez du moins les autres d’y toucher. Aux pauvres jeunes gens d’aujourd’hui, vous ne laissez même pas l’espérance, ayant discrédité tout idéal, au point de rendre presque vomitive toute évocation de mai 68. (…) votre réseau contrôle toutes les voies d’accès et refoule les nouveaux, le style que vous imprimez au pouvoir intellectuel que vous exercez enterre tout possible et tout futur. Du haut de la pyramide, amoncellement d’escroqueries et d’impudences, vous déclarez froidement, en écartant ceux qui voudraient regarder par eux-mêmes qu’il n’y a rien à voir et que le morne désert s’étend à l’infini (…) »

(Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary).

Espérons que Jean-Paul Delevoye ne pense pas à ceux qui se prétendent les indispensables relais politiques à la bonne marche de la société : institutions, élus, partis, etc. car leur fonctionnement et leurs objectifs sont généralement exactement contraires aux souhaits de Jean-Paul Delevoye – de Jean-Paul Delevoye et de tous les citoyens réduits à l’impuissance. Entièrement habités par le capitalisme du pouvoir et de la possession, la plupart ne se sont frayés un chemin semé de victimes jusqu’à ces sièges que pour leur ego et leur fortune. Comme Guy Hocquenghem le dénonçait, ce sont eux les premiers responsables de l’effondrement.

Comme Jean du Doubs qui désigne « la classe politique locale« , et le Collectif jurassien d’opposant-e-s à Center Parcs qui souligne « l’état de dépossession et de mépris dans lesquels nous maintiennent élus et aménageurs« , nous l’expérimentons à tous les niveaux, y compris à petite échelle. A cet égard, en Saône et Loire, les tristes affaires du Rousset et de Saint Gengoux le National sont exemplaires de la multiplication des blocages, bref, de l’entrave systématique à l’expression de l’intérêt général (tout autant avec l’affaire du projet de center parc à Poligny). Tous les élus, jusqu’au plus effacé des conseillers municipaux, soutiennent mordicus les politiques les plus destructrices du bien commun en apportant diligemment leur soutien aux lobbies en conquête des économies locales. Entre les uns et les autres, il n’y a pas même une fissure où pourrait s’insinuer un peu de démocratie et la représentation du bien commun. Tout est verrouillé.

Pesticides, pollution et dégradation des sources et des ruisseaux, anéantissement des mares et des zones humides, destruction du patrimoine historique et, plus généralement, du travail des anciens, etc., la liste est longue des méfaits commis par la plupart des « représentants » depuis quelques dizaines d’années. Ignorance ? Elle ne peut être invoquée car, toujours, ces « décideurs » ont refusé tout échange, toute information et la prise en compte du bien commun. Partout et à tous les niveaux, on se heurte à des murs. L’organisation de l’omerta est parfaite*. Rien qu’à Saint Gengoux le National, depuis les années 1970, pour faire toute la place à la désinformation soufflée par les lobbies, plusieurs vagues de défenseurs du patrimoine et du bien commun ont été étouffées et vilipendées.

* http://www.eauxglacees.com/L-ecologie-des-catacombes-par

Remarquons que les dénis de démocratie et l’acharnement contre le bien commun trouvent une explication dans le constat de Romain Felli sur l’irresponsabilité totale des « responsables« . Ce qui est sûr, c’est que nous sommes confrontés à une hypocrisie sans bornes.

Alors ? Eh bien, plus personne ne sait.

A défaut de savoir, qui veut encore ?

le 21 septembre

6 – Deux guêpes vues en Saône et Loire, 2 !

Des moustiques tigre à Paris, avec des frelons asiatiques. Des papillons asiatiques dans l’Est (et dans le coin)… et les populations autochtones en chute libre

petit sommaire
Les dernières : Guêpes et Sphinx
Pathologie végétale, pathologie sociale, pathologie générale
Des guêpes à l’anthropocène

Lucienne disait qu’elle n’avait pas vu ce qu’elle appelait l’oiseau mouche cette année. J’en ai vu à St Gengoux le National, mais très peu, beaucoup moins que les autres années.

Un superbe site sur le Moro Sphinx :
http://www.christianlegac.com/

de Yves le 14 septembre
Vu une guêpe ce midi à Blanzy, sur les hauteurs vers Montceau (angle rue des sapins / route de Mâcon).
La bougresse avait eu l’outrecuidance d’entrer dans la voiture sans invitation. Je lui ai redonné sa liberté aussitôt.
BZZ BZZ BZZ

Yves le 12 septembre
Une guêpe ce soir au Puley.

de Alain
La pyrale du buis est en Bourgogne aussi http://www.ecophytozna-pro.fr/
PS Si certains d’entre vous veulent devenir observateurs , voir la dernière page

(…) Cela fait au moins une bonne cinquantaine d’années que la société française est passée sous contrôle pour permettre l’essor de la globalisation, puis la perpétuation de l’exploitation à outrance. Et le contrôle a été si pesant qu’il a tout écrasé.

… en me relisant, j’ai fait le rapprochement avec le coup de colère de Claude Bourguignon rapporté dans un envoi précédent :

Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. Rien à voir avec l’agriculture. L’agriculture c’est cultiver des plantes saines…

On ne mettait pas 1 pesticide, en 1950, sur les blés en Europe. Il n’y avait pas un traitement fongique qui était appliqué. Maintenant, c’est au moins 3/4. Sinon, le blé il est pourri avant d’arriver dans le silo…https://www.youtube.com/watch?

Il y a eut tant d’opérations de réduction de la diversité culturelle et sociale, d’affadissement et d’élimination des mouvements critiques, tant de ruptures des interrelations échappant à la mégamachine capitaliste… que l’on fait maintenant couramment un constat de pathologie sociale.

En témoignent, par exemple, la chute vertigineuse de la motivation collective et du niveau de mobilisation.

à propos d’effondrement, un extrait de Renaissance Rurale :

http://renaissancesrurales.blo

Et vous, « anthropocène« , ça vous va ?

en rapport avec les constatations alarmantes renouvelées cet été (1),

Au Cap, un sommet international passé presque inaperçu

L’Anthropocène est en passe d’être caractérisé comme une nouvelle époque géologique

Selon le groupe de travail sur l’Anthropocène réuni au Cap (Afrique du Sud) cette semaine à l’occasion du 35ème Congrès international de stratigraphie, l’époque de l’Anthropocène a bel et bien commencé. Il s’agit d’une époque géologique, dont le nom a été forgé par le géochimiste néerlandais Paul Crutzen et le géologue et biochimiste américain Eugene Stoermer. Pour la première fois en 2000, dans la newsletter de l’International Geosphere-Biosphere Program (IGBP), ces deux scientifiques évoquaient une situation inédite : le fait que l’Homme soit devenu une force géologique capable de modifier le cours des fleuves, les courants des océans, le climat et l’ensemble des éléments.

A leurs yeux, cet état de fait justifiait la nécessité de changer le nom de notre époque. Non plus l’Holocène, période interglaciaire commencée il y a 11.700 ans, mais l’Anthropocène, époque de l’Homme. En 2002, Paul Crutzen, dans un nouvel article, intitulé Geology of Mankind (Géologie du genre humain), publié dans la revue Nature, popularisait le terme. Et le géochimiste Will Steffen, alors président de l’IGPB, produisait une représentation saisissante de l’Anthropocène, sous la forme des courbes dites de la Grande Accélération : un ensemble de 24 graphes présentant en vis-à-vis l’accélération de la croissance économique et le dérèglement rapide de l’ensemble des cycles naturels depuis 1750. (…)http://www.actu-environnement.

Les écologistes, ceux qui avaient été taxés de « catastrophistes » par les organisateurs de la catastrophe, avaient alerté à temps pour éviter ce qui est constaté aujourd’hui. Ils avaient aussi proposé une tout autre voie, celle du vivant et de la convivialité.

Semaine de la Terre avril mai 1971

Anthropocène… L’Homme ? Les hommes ?

Juste un problème souligné par les écologistes depuis longtemps déjà… bien avant l’apparition de anthropocène dans un article de la revue Nature en 2002 : cette appellation est parfaitement inexacte. Au pied de la lettre, elle est non-scientifique (ça la fout mal !). Car « l’Homme n’est pas aujourd’hui la principale force gouvernant l’état, le fonctionnement et l’évolution de la planète. (…) », comme l’affirmait Pierre Le Hir dans Le Monde du 15 01 2015 (2). 

L’Homme… Où l’on retrouve encore cette abstraction fourre-tout abondamment utilisée par ceux qui veulent se faire oublier en impliquant tous les hommes.

Or, tous les hommes ne sont pas – et de très loin – responsables de la dégradation de la biosphère. La nouvelle gauche (new left) des années soixante-soixante dix (en particulier les écologistes qui étaient pour beaucoup dans sa dynamique), les peuples autochtones et la grande masse des appauvris par la globalisation, les paysans spoliés de leurs terres, de leurs vies, et les artisans, les petits commerçants, tous les ruinés, les condamnés au petit salariat ou au chômage, etc., sont englobés par l’expression anthropocène. Victimes, lanceurs d’alerte et responsables, tous mêlés ! Amalgame qui rejoint habilement la facilité de la généralisation, façon les gensles hommes sont comme ci, les hommes sont comme ça… On voudrait nous faire perdre de vue comment nous en sommes arrivés là qu’on ne s’y prendrait pas autrement. 

Cet anthropocène résulte de l’intensification des productions et des fonctionnements nuisibles à la vie ; orientations décidées par des minorités réunies dans les capitalismes d’Etat et dans la conquête ultra-capitaliste mondiale durant « la grande accélération« . Celle-ci correspond exactement à la période de l’imposition du système impérialiste sur les hommes et l’ensemble vivant, avec le néo-libéralisme – bientôt ultra – pour principal moteur. Cela a donc été organisé, planifié, soutenu par des efforts propagandistes sans précédent pour qu’il y ait rupture avec la culture du bien commun, et empêcher que les lanceurs d’alerte, les victimes et les révoltés n’entravent la réalisation du programme, qu’ils ne nuisent à l’avènement de la dictature du profit. C’est l’histoire de la Guerre Froide avec, du côté occidental, le développement d’une machine de guerre culturelle qui a laminé les résistances traditionnelles et les nouveaux mouvements critiques – par exemple, le Congrès pour la Liberté de la Culture dont le siège était à Paris pour mieux contrôler le peuple de 36, de la Résistance et des grandes grèves d’après-guerre, puis de 68 (à sa tête, un certain Denis de Rougemont). D’ailleurs, anthropocène ressemble à s’y méprendre à une production de ce Ministère de la Vérité.

Les responsables de la dégradation de la biosphère étant les assoiffés de pouvoir et de profits, les capitalistes de tous bords, les promoteurs de la mutation néo-capitaliste, puis néo-conservatrice (les néo-cons), ceux qui se revendiquent de la culture anti-nature, une bonne appellation pour cette funeste période est bien plutôt capitalocène.

(1) par exemple, l’avancée inexorable du Jour du Dépassement. Ci-dessous, en juillet : dès lundi 8 août, l’humanité vivra à crédit

(2) L‘Homme a fait entrer la Terre dans une nouvelle époque géologique 

http://www.lemonde.fr/planete/

L’article de Pierre Le Hir est, par ailleurs, excellent. D’autant qu’il souligne que la « prise de contrôle a commencé dans les années 1950 » avec la grande accélération.

5 – Guêpes, la suite de la suite

le 10 septembre 2016

Trouvé un frelon asiatique (à Paris).

– de Edith (Alsace)

Bonjour à tous,

je n’ai pas les mêmes infos que vous.

ici en Alsace, suite au printemps pluvieux (les nappes sont pleines), nous sommes dévorés par les moustiques partout

Les abeilles sont là mais leur production a chuté d’environ 30%

Suite à un épisode de grêle fin juin (8 cm dans mon jardin), beaucoup de plantes et fleurs détruites, production de fruits en baisse sévère, pommes et tomates pourrissent…

Papillons diurnes mais pas de grande variété. J’attends l’Amiral qui vient toujours début d’automne se délecter de figues. Papillons nocturnes présents.

Je reviens de Savoie côté lac du Bourget. Là-bas c’est une invasion de pyrale du buis : des centaines de milliers avec des pare-brises opaques, des réverbères blanchis, des buis bouffés et même d’autres plantes ligneuses à présent *. Les buddléias sont remplis de ces papillons. L’ONF a fait afficher des notes avertissant le public qu’il n’y a rien à faire !!!! (et le vieux filet à papillons ???). Les gens ne parlent plus que de cette invasion anormale. Il paraît que ce serait à cause des conditions climatiques favorables à cette espèce…Bien que morfale, elle était toujours relativement discrète chez nous.

Quel est votre constat dans vos régions ?

* pour plus d’info sur cette bestiole, voir : http://soc.als.entomo.free.f

On garde les yeux ouverts !

Le vignoble alsacien serait-il moins écrasé de chimie ?

Quant aux papillons asiatiques, c’est un comble qu’ils prolifèrent quand ceux d’ici régressent à grande vitesse !

Curieuse attitude de l’ONF. La logique ne serait-elle pas plutôt d’appeler à la mobilisation ?

– de Lucienne (Morvan)

Bonjour,  j’ai  vu une guêpe chez moi, alors qu’il y en avait beaucoup. Les abeilles semblent aussi souffrir et fatiguées , j’ai des abeilles noires qui ont déserté la ruche mais reviennent se nourrir d’un peu de miel que je leur donne, pas le leur, je ne veux pas les faire travailler, mais je suis inquiète. Une espèce que je ne voit plus c’est le hanneton, il avait aussi ce que j’appelais l’oiseau mouche, pas vue cette année . Quel monde …. 

Bien cordialement . Lucienne

Même constat pour le hanneton. Pas vu depuis plus de 5 ans. Encore un effort, et il n’y aura plus de vie du tout.

– Fred, défenseur d’une autre ZAD, nous adresse une réflexion plus large et qui ne peut laisser indifférent…

Pour ma part, je crois la théorie de Murray Bookchin, qui dit que tous les désordres que l’on observe dans la nature sont le simple prolongement de la domination que l’humain instaure dans son organisation sociale. Le croissant fertile était bien fertile, mais pour la puissance des chefs qui voulaient des bateaux de guerre et des palais, les arbres ont été coupés ; le croissant est devenu un désert. Les entreprises Amazon, Google, Monsanto, les états dits « démocratiques » occidentaux comme la France ne sont que des pyramides hiérarchiques qui instaurent la DOMINATION comme règle sociale entre humains : certains décident à la place des autres de qui leur arrive. Dans cet univers, tout humain est amené à reproduire le schéma social sur la nature : la dominer, l’exploiter. C’est pourquoi remettre en cause l’organisation sociale est mon principal travail de fond (nous ne sommes pas en démocratie, vive le municipalisme libertaire) ; cela n’empêche pas de se battre contre tel ou tel projet de loi.

Par ailleurs, je crois qu’il faut comprendre la parabole du Titanic. On ne peut pas dévier le Titanic de son cap. Il est splendide, c’est la fierté de toute une ribambelle de gens. Aussi, il va tout droit, et machines avant toutes (la croissance, etc.). On peut planter une pagaie (Notre-Dame-Des-Landes, la mobilisation continue le 8 octobre), sonner l’alarme (Printemps silencieux, faucheurs volontaires), certes. Mais rien ne fait dévier le Titanic tant qu’il n’a pas l’iceberg sous son nez. À la vue du morceau de glace, deux ordres ont été donnés : barre à bâbord toute, et machines arrière toutes. Mais effet de masse, inertie : de longues minutes se sont écoulées avant que le navire ne vire. Trop tard. La société, c’est comme le Titanic, il faut un effondrement, pour que les gens repartent sur une autre organisation sociale. Parce que ce qui est né doit mourir. C’est la règle de la vie. Les Républiques « démocratiques » doivent mourir pour que meure l’épandage des pesticides. Enfin, je crois que ce qui doit mourir, ce sont les organisations de masse. Ça ne peut pas être dans l’ordre inverse.

Enfin, ayant lu et relu « Farenheit 451 », je crois à cette idée que nous formerons une communauté de conscience qui aura réfléchi aux bonnes solutions pour une nouvelle organisation sociale. Mais j’ajoute que Google et la NSA enregistrent et analysent les flots de discussion, même celui-ci. Et ils en tirent des principes pour pouvoir supprimer les états et créer la dictature totale du numérique, comme dans Matrix (lire par exemple « L’homme nu ; la dictature invisible du numérique« , sorti en 2016). Donc, cette communauté ne peut se créer qu’en dehors d’internet.

Et merci pour cet échange.

Comme Murray Bookchin, qui était un acteur de la nouvelle gauche, les écologistes d’il y a une quarantaine d’années étaient familiers de la dénonciation de la domination. Avant eux, Max Horkheimer et Theodor Adorno en avaient fait une critique radicale, mais on ne savait pas.

J’ai bien peur que Fred ait raison d’être pessimiste, comme Jacqueline.

Là où je suis d’un autre avis, c’est sur la nature du fatalisme. Je n’ai encore décelé aucune loi, aucune inertie naturelle qui expliquerait l’effondrement et imposerait que se poursuive le processus. Par contre, il n’est pas difficile de savoir quel système nous a amenés à ce point. Comme tout totalitarisme, le capitalisme poussé à son paroxysme n’a aucune envie que les esprits s’éveillent, que s’exerce une régulation et qu’une nouvelle histoire commence. Quant à la société, elle n’est pas cause, mais victime.

Cela fait au moins une bonne cinquantaine d’années que la société française est passée sous contrôle pour permettre l’essor de la globalisation, puis la perpétuation de l’exploitation à outrance. Et le contrôle a été si pesant qu’il a tout écrasé. Tous ceux qui sont un tant soit peu attentifs ont pu voir la société systématiquement amputée de ses mouvements critiques – ceux qui, poussés par la nécessité, émergent pour exercer une régulation. Aucune tentative de renouveau n’y a échappé. C’est vrai, la chose est faite à peu près subtilement, mais, quand même, sur le nombre… la plupart ont pu en être témoin au moins une fois. Mis en éveil par le sabotage de l’écologisme, je n’arrive plus à dénombrer les mouvements infiltrés, intoxiqués, récupérés, leurs acteurs éliminés, remplacés par des potiches, et devenus des coquilles vides décorées de quelques baudruches politiciennes.

Résultat de ces dizaines d’années d’amputations, la société française est en état de collapsus aggravé. Elle est sans forces. Cela fait la joie des prédateurs (les gagneurs) depuis 1983. Eux, ils n’ont cessé de se multiplier et de se renforcer en bouffant le bien commun jusqu’à la trame – comme les pyrales, le buis. C’est pourquoi il est peu probable que nous puissions sauver quoi que ce soit. Tant pis pour les enfants du nouveau baby-boom !

ACG

à propos d’une saloperie bien française qui dure depuis… depuis… C’était déjà d’actualité quand j’étais encore dans la protection de la nature !

https://www.change.org/p/inter

Depuis 50 ans, l’usine de production d’alumine de Gardanne, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), bénéficie d’un droit de rejeter en mer ses résidus toxiques. Plus de 30 millions de tonnes de boues rouges toxiques ont été ainsi déversées dans les fonds marins. Plusieurs associations de défense de l’environnement et de riverains dénoncent la toxicité et la radioactivité de ces boues rouges. (…)

Le 5 septembre 2016

4 – Le sort des insectes ne laisse pas indifférent. L’échange se poursuit…

de Pierre, ornithologue (banlieue parisienne)
Là (près de Paris), le facteur principal doit être le printemps pluvieux, mais aussi des variations dans la végétation (les deux pouvant être liés). Le biotope proie s’est très rétréci. Par ailleurs, les buddleias ont été systématiquement coupés, alors que c’est une station excellente pour observer nombre de papillons (ils repoussent maintenant). Je n’étais pas là en juillet…

Le nymphalines sont assez normalement présents (vulcain, robert…, mais le paon du jour faiblement)

Les némusiens, les tircis et les piérides en nombre important par rapport à l’habitude.

Les lycénidés très faiblement représentés et seulement Icarus (qui devient plus fréquent maintenant) et un peu le collier de corail. Aucun autre identifié à ce jour.

Pas de fadets, peu de myrtille…

Pour autant que je puisse en juger, les papillons de nuit sont relativement bien représentés, avec beaucoup de cambres, mais des espèces probablement non annuelles (zygènes) pas repérées.

Peu de libellules (mais la mare principale est « bouchée » par la relire). On va voir en septembre…

Les criquets bien présents (trop tôt pour faire une estimation de la variété spécifique: saison pas terminée et identifications photo en cours).
Etc.

de Jean-Louis (pays de Montpellier)
Il y a les deux types de vignes ici au nord de Montpellier: comme on est sur l’AOC Pic St Loup, de plus en plus de bio et de biodynamie mais aussi du conventionnel et même des projets d’irrigation à l’eau brute du Rhône (BRL). En fait les deux types de viticulteurs cohabitent et négocient la paix sociale entre eux. Les premiers soutiennent les seconds dans leur demande de soutien public pour l’eau brute Aqua Domitia qui de fait favorise plus l’urbanisation semi-dense et donc permet des plus-values foncières des mêmes viticulteurs.

des projets d’irrigation à l’eau brute du Rhône ?
Quésaco ? Pour arroser les vignes ?!

de Marie (Morvan)
Non, pas une seule guêpe cette année… et pas de frelons… mais presque pas de fruits de fin d’été non plus après ce printemps particulier…

Une quantité remarquable de paons du jour depuis quelques jours… et effectivement un certain nombre de papillons que je ne vois plus, dont le citron qui était fréquent , le machaon ou le flambé que j’ai du mal a distinguer et d’autres… J’ai des buddleias chez moi et ça aide à en avoir …

Par contre depuis une petite dizaine d’années, beaucoup de magnifiques guêpiers d’Europe dont l’habitat remonte du Sud (réchauffement climatique). Peut être un rapport aussi. Il pourrait manger 250 abeilles, guêpes et frelons surtout par jour…!

Pourtant, Marie n’est à proximité d’aucun vignoble. Des fous de traitements dans le coin ?

de Marcellin (Mâconnais)
infos officielles sur la flavescence dorée :
http://www.stop-flavescence-bo
Le premier pied contaminé trouvé en Bourgogne c’était en 2004 à … St-Gengoux-le-National ! C’est sûrement une des communes dont l’entomofaune a payé le plus lourd tribut au productivisme viticole.

de Marc (Franche-Comté)
Toujours une densité d’insectes sur la calandre de ma voiture divisée par 20 ou plus comparé à qq années.

Troisième année avec zéro abeilles sur les fleurs de cerisiers, excepté en juillet (récoltant du miellat sous les feuilles infestées de pucerons)

Les rivières comtoises sont toujours aussi touchées par les toxiques, c’est le désert pour les invertébrés comparé a 20 ans

Les effets des écarts climatiques :
la période de sécheresse 2015 et de pluies qui a suivi en 2016 a ont eut les effets suivants autour de ma maison ( terrain 17 ares , zéro TT, entourés de haies naturelles, sol karstique)
-En 2015 une densité de grillons dans ma pelouse 4 à 5 fois plus élevée
-Printemps été 2016 : Moustiques en grandes densités, apparemment plus petits, qui m’ont fait sortir du potager en fin de journée. Visiblement la très forte humidité ambiante leur a fourni des possibilités nouvelles de reproduction . Ou est-ce une espèce qui n’a pas besoin d’eau croupie ?

-En 2016 les grillons présents au début du printemps n’ont pas survécus. Apparemment bonne reproduction des oiseaux encore présents, (Milan royal disparu depuis 6 ans, Hirondelle d’écurie et Cheminée en chute libre sur ma commune de La Demie 70, Loriot en recul, mais vu une huppe sur mon terrain. Elle réapparaît en 70 )
Été, butineurs et papillons de jour assez présents sur les fleurs d’agrément ex Sauge arbustif, lavande, bourrache

Par comparaison printemps /été je note un gros déficit de butineurs au printemps (populations en sortie d’hiver sans doute très basses qui mettent longtemps à se reconstituer partiellement)

Au rythme de la chute je me demande combien de temps les insectes vont durer en dehors des zones refuge qui sont des exceptions. Nous n’avons pas le choix , il faut que les biotopes compatibles redeviennent la généralité. Hors, en plus de l’agriculture intensive je note une destruction générale des zones intermédiaires ( lisière forêt, bord des routes , bords des cultures , bords des maisons , bord des rivières), C’EST LE REGNE DU PROPRE dans les campagnes. Heureusement qq grandes villes ont pris le parti inverse. Mais combien de temps prendra la prise de conscience au regard des processus de recul des insectes ?

de Yves (pays de St Gengoux)
Une photo que j’ai prise au mois de mai du côté du Mont Goubot.
Tout est dit.

de Alain (pays de Saint Gengoux)
Pour ma part , je constate que cet effondrement général de la population d’insectes , continu depuis plusieurs années , et visible sur tous les pare-brise , devient particulièrement remarquable puisqu’on arrive à une raréfaction qui rend les choses plus facilement observables .

Le rôle des insecticides est fondamental , qu’ils soient utilisés par les agriculteurs ou les particuliers ( qui sont pourtant de moins en moins emmerdés ) ou les municipalités ( insecticides dans les bornes de tri des ordures ménagères par exemple ). Or , leur consommation n’est pas en baisse .

-Tout particulièrement , en communes viticoles le traitement obligatoire contre la flavescence dorée ( trois traitements successifs qui ont été épandus sur toutes les vignes de Saône et Loire en 2013 , puis progressivement réduits géographiquement et parfois en nombre mais toujours exagérément présent ) . Et cela alors que les insecticides étaient généralement très peu utilisés sur la vigne .

– Et un peu partout , les néonicotinoïdes : La surface des prés réduite en faveur des cultures , l’utilisation sur ces cultures de néonicotinoïdes extrêmement puissants , notamment en enrobage de graines sur le fourrage d’hiver ( autorisé car les abeilles ne butinent pas à cette période de l’année ) qui stérilise les sols en raison de la persistance de ces molécules dans la terre  ( jusque 3 ans de demi-vie ) et qui remontent ensuite dans tout ce qui pousse sur ces sols .

– Et d’une manière générale , la mise en coupe rase de la campagne , sur le modèles des jardins à la française supprimant la biodiversité végétale et donc nourriture et abris pour tout ce qui n’est pas production humaine .

Les populations d’insectes ( notamment ) étant ainsi réduites et fragilisées , les autres facteurs de variation du niveau de population ont un effet plus visible et peuvent même leur porter l’estocade .

C’est ainsi que j’ai également observé l’absence quasi complète de guêpes et frelons que j’attribue en grande partie au printemps froid et pluvieux qui est le moment ou les femelles fécondées de ces espèces ( qu’on nomme souvent improprement les reines ) fondent leur colonie après avoir hiberné .

De la même façon , autour de ma maison , les moustiques sont normalement quasi inexistants , mais cette année , j’en ai vu et entendu pas mal , et je pense que c’est pour la même raison climatique , qui a permis le développement des oeufs .

PS Je crois que les abeilles ne sont pas un bon indicateur , car la « fabrication » de reines est devenu une industrie et atténue la visibilité du phénomène qui peut , localement , être très variable compte tenu du faible rayon d’action des abeilles et de la disparition ou mise en service de ruches

alors que les insecticides étaient généralement très peu utilisés sur la vigne

Alain, merci de donner plus d’info sur ce point qui peut étonner, car les viticulteurs industriels sont réputés pour utiliser plus de chimie que les autres.

Guêpes, frelons, abeilles sauvages et printemps pluvieux… Ce printemps 2016 a été bien pluvieux. Pluvieux, mais pas froid. Le printemps 2013, lui, a été froid et même pluvieux. Gros handicap pour les oiseaux ! Par contre, en 2013 à Saint Gengoux, je n’ai pas noté de baisse des effectifs des hyménoptères sauvages. Les abeilles charpentières étaient en forme. Cette fois, il y a autre(s) chose(s).

Les statistiques de ConsoGlobe :
http://www.planetoscope.com/so

de Jacqueline (Clunisois)
(…) cela me met très en colère que les personnes sensibles à l’environnement n’aient d’autres ressources que de se lamenter entre elles, toutes leurs actions sont dérisoires et n’aboutissent que pour un millionième, pas suffisamment pour changer quelque chose à la destruction programmée de la planète (après nous j’espère).(…)

Le premier des problèmes est, en effet, l’extraordinaire immobilisme de la plupart qui, à tous les niveaux, facilite les entreprises criminelles.

C’est l’autre effet ciseaux, celui qui est à l’origine du drame :
– le renforcement continu de l’exploitation des populations humaines et de la biosphère,
– avec l’étouffement parallèle des résistances et des alternatives, et la démobilisation résignée de la plupart.

. . .

L’accélération de l’effondrement des populations observée ces dernières années est généralement beaucoup plus marquée à proximité des vignes et des autres activités de l’agriculture dure.

Elle paraît correspondre à l’usage des néonicotinoïdes. Aussi au développement des traitements préventifs contre les cicadelles (flavescence dorée).

Cependant, difficile d’écarter la suspicion vis à vis des autres poisons répandus à profusion…
Difficile aussi (comme l’évoque Alain) de ne pas incriminer les destructions toujours en plein essor dans nos campagnes :
– l’extension des lotissements et la mort des sols bouleversés et imperméabilisés,

– justement, la poursuite de la destruction des sols,

– la densification du trafic automobile (Mortalité animale due aux véhicules
https://fr.wikipedia.org/wiki/),
– la coupe en brosse des haies de bords de routes et de chemins (en pleine période de reproduction et avant la maturité des baies… on ne peut même plus cueillir les mûres !),
– le remplacement des prairies naturelles par des prairies cultivées (labourage profond, réduction de la biodiversité, traitements…),
– la réduction drastique de la diversité florale,
– le traitement des rues et des jardins à grandes giclées de pesticides,
– les tontes à ras des herbes de bords de routes,
– les arrachages de haies qui se poursuivent,
– la destruction continue des sources, ruisseaux, mares, lits majeurs et zones humides,
etc.

A propos des poisons répandus, comme les néonicotinoïdes… Une illustration de la puissance des industries mortifères vient d’être donnée par le parcours chaotique de la loi biodiversité – après la comédie de la « mobilisation nationale » autour de la grande « stratégie nationale pour la biodiversité » (http://www.developpement-dura)

Ainsi, toujours très nombreux, les élus relais des lobbies de la mort ont repoussé l’interdiction des néonicotinoïdes.

Mais… Voyons, une petite question…

Ne devrait-on pas, avant tout, se demander pourquoi il faut légiférer pour supprimer ce qui est dangereux, non seulement pour la santé humaine mais, plus encore, pour tout le vivant ?
Y-a-t’il eu une procédure équivalente pour produire et répandre ces produits ?
Non, juste une autorisation de mise sur le marché (http://agriculture.gouv.fr/to), dont le moins que l’on puisse dire est que l’évaluation des dangers et risques semble très insuffisante puisque nous baignons de plus en plus dans les poisons et les matériaux nuisibles (amiante toujours, autres fibres, nano-particules…).
Donc, pas de « consultation démocratique« . Pas de loi.
Aussi, pourquoi faut-il une loi pour défaire ce qu’aucune loi n’a imposé ?

Ce curieux déséquilibre ne révélerait-il pas, à lui seul, toute l’hypocrisie des institutions censées défendre l’intérêt général et exercer une régulation décisive ?

Doc
Les abeilles sauvages aussi sont en danger !
Par Philippe Lalik sur le site Yonne Lautre
http://yonnelautre.fr/spip.php

Renaissance Rurale

http://renaissancesrurales.blo

3 – Suite aux premières réactions

Le 2 septembre

Et, d’abord, le très intéressant témoignage de Jean :

Je confirme que cette année à la frontière franco-suisse, nous avons toujours pu déjeuner sur la terrasse, pas une seule guêpe se mêlait à la salade… , cependant le fait extrêmement grave est qu’un insecte aquatique la grande phrygane rousse que les grosses truites du Doubs disputaient aux chauve-souris au crépuscule et qui ont fait mon bonheur pendant quarante ans car ces éclosions de phryganes fin août et début septembre permettaient de pêcher à la mouche des truites de plusieurs kilos et parfois d’en prendre une, ces phryganes ont disparues et avec elles les grosses truites, d’ailleurs plus personne ne pêche sur le Doubs, l’économie touristique du secteur essentiellement liée à la venue des pêcheurs est sinistrée, les hôtels sont quasi tous à vendre voire fermés mais là où il y avait vingt vaches sur une pâture il y en a maintenant cinquante, quasi tous les paysans ont construit de nouvelles étables deux fois plus grandes qu’avant, aucun élu du plateau de Maîche ne semble mesurer que la rivière Doubs qui a longtemps fait venir presque tous les pêcheurs à la mouche de France, et de la moitié de l’Europe ne charrie plus que les poisons de l’agro-chimie, les ombres ont été décimés par la saproléniose et la pêche des survivants reste interdite, on est le 1er septembre et je n’ai toujours pas vu une phrygane dans le faisceau de ma lampe au retour de mes bredouilles… Je commence à avoir la haine des marchands et fabricants de Comté et un mépris innommable pour la classe politique locale…Je me suis battu pendant quarante ans pour que les éclusées des hydro électriciens arrêtent de tuer tous les jours des milliers de loches, vairons et truitelles mais à l’évidence ce n’est pas les électriciens qui auront tué le Doubs mais ce sont bien les serviles suppôts de la FNSEA grassement enrichis par la PAC…Il y a des révolutions culturelles à mener en agriculture pour que les paysans cessent de nous empoisonner comme ils empoisonnent et tuent déjà nos insectes aquatiques…

…d’autant plus intéressant que c’est le même EPTB qui « veille » sur le Doubs et les eaux de St Gengoux le National (l’EPTB Saône et Doubs). C’est celui qui s’était d’abord montré très intéressé par notre effort, puis qui, après avoir reconnu des destructions de milieux aquatiques régulièrement constatées sur l’ensemble du bassin de la Grosne, nous a déclaré :

A titre personnel, je comprends totalement vos démarches, mais l’EPTB Saône et Doubs n’a pas pour mission de faire respecter la règlementation. Je n’ai aucun pouvoir pour bloquer les remblais de milieux aquatiques. Je ne peux donc pas vous aider dans vos démarches.

Le courrier est de novembre 2013. Depuis, ils ne répondent même plus et n’envoient plus aucune information.

Excepté le témoignage de Liliane qui voit des gros papillons de nuit à 200m de là où nous n’en avons vu aucun, pas même un riquiqui, les différents constats dessinent une cartographie révélatrice.

L’absence de beaucoup d’insectes et la raréfaction des autres m’ont inspiré 2 hypothèses :

– s’agit-il d’une conséquence du printemps pluvieux ? Mais les variations que j’ai moi-même observées, parfois à 5 ou 6 kilomètres de distance, cadrent mal avec l’hypothèse climatique.

– ou l’effet d’une aggravation de la guerre chimique menée par les exploitants agricoles, en particulier les viticulteurs cornaqués par l’industrie dure ?

C’est dernière hypothèse cadre avec les observations de ces dernières années sur le déclin des populations, à Saint Gengoux le National et plus largement. Le problème se renouvelle et s’aggrave d’année en année.

Pourquoi Saint Gengoux ? Parce que la cité est cernée par des vignes lourdement traitées (seul un lopin est en bio).

Le constat de Marcellin, qui nous apporte une confirmation sur l’intensification des traitements (« Saint-Gengoux a eu droit aux épandages obligatoires pour la troisième année consécutive« ), correspond aux observations faites à proximité des vignobles chimiques. A quelques kilomètres de cette zone où les enjambeurs équipés de pulvérisateurs tournent sans arrêt, la vie réapparaît. Faible, certes, sans commune mesure avec ce que j’ai connu dans la campagne de mon enfance.

A Saint Gengoux, en une dizaine d’années d’observation, les populations d’insectes ont été réduites de façon spectaculaire, véritablement drastique. Le phénomène est devenu évident ces dernières années – cette année étant la pire. Les 3 années d’épandages spéciaux annoncés par Marcellin correspondent donc aux observations.

L’observation des populations d’oiseaux n’est pas plus brillante : cette campagne se vide.

Thomas et ses moustiques sont éloignés des vignes traitées. Même constat pour Véronique dans sa belle campagne. Moins exposé, Marcellin constate aussi des disparitions. L’attention de Jean-louis est en éveil. Paul est d’accord sur le constat général. Et Jean observe sur le terrain un désastre causé par un autre type d’exploitation intensive… L’effondrement des populations constaté généralement (ci-dessous) est évidemment variable sur le terrain. Nous le voyons sur le terrain, suivant que nous sommes plus ou moins proches d’« exploitants«  soumis au système « anti-nature« .

Liliane s’est voulue rassurante, mais sans y réussir tout à fait : « nous sommes peut-être à la fin d’une civilisation qui comme d’autres se sont éteintes, puis d’autres renaîtront, ainsi va le monde…« . C’est tout de même embêtant pour nous et pour ceux qui nous suivent – sans compter tous les autres vivants qui n’y sont pour rien !

En fait, nous sommes témoins – enfin, plus ou moins – d’un redoutable effet ciseaux :

– les destructions ne cessent de croître en nombre et en ampleur, et elles n’épargnent aucun écosystème,

– tandis que le vivant ne cesse de perdre sa capacité de régénération depuis les années 1970, s’affaiblissant chaque année davantage (ce qu’indique l’estimation du jour du renouvellement, maintenant début août).

Pour l’apprécier, point besoin d’observer les écosystèmes de Bornéo, de Nouvelle-Guinée Occidentale (Irian Jaya), du Brésil, de toute l’Afrique, du Canada… c’est terrible partout. Bien pire que les pires cauchemars des écologistes d’hier. Il suffit de regarder autour de soi. En Saône et Loire même.

Comment pourrait-il en être autrement ? En amont de ces constats, depuis quelques dizaines d’années, on a pu voir se développer un autre effet ciseaux :

– le renforcement continu de l’exploitation des populations humaines et de la biosphère,

– avec l’étouffement parallèle des résistances et des alternatives, et la démobilisation résignée de la plupart.

Aiguillonnés par l’annonce de la fin du banquet, les destructeurs déchaînés sont partout, la bride sur le cou en tous lieux et à tous les niveaux. Sous les ordres des criminels des lobbies industriels et financiers, les « exploitants » sont en train de tout tuer, en saccageant bien pour compromettre toute improbable tentative de restauration. Et petits et grands « décideurs » d’un système en rupture avec le vivant suivent. Pendant ce temps, comme jamais, la majeure partie de la population a le nez dans la moquette ou les amuse-gogos. Déculturée, désinformée et démobilisée, trop ne comprennent plus rien et se jettent dans les bras des vampires, tandis que les fonctionnaires sont corrompus ou contraints de plier sous le joug.

Et vogue la médiocratie !

Là encore, Saint Gengoux le National est un microcosme exemplaire du grand désordre en cours.

L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal
première partie : le Ruisseau de Nolange
https://renaissancerurale71.

L’eau perdue de Saint Gengoux le Royal
– seconde partie
https://renaissancerurale71.

à propos des insectes :

« Je pense que j’ai dû me réveiller vers le milieu des années 2000. Un jour, alors que je marchais près de chez moi, dans la garrigue, je me suis demandé où étaient passés les insectes, car il me semblait qu’il y en avait beaucoup moins qu’avant, raconte Maarten Bijleveld van Lexmond. Et puis j’ai réalisé qu’il y en avait aussi de moins en moins collés sur le pare-brise et la calandre de ma voiture. Presque plus, en fait. »

En juillet 2009, dans sa maison de Notre-Dame-de-Londres (Hérault), le biologiste néerlandais, 77 ans, réunit une douzaine d’entomologistes partageant la même inquiétude.

Tous notent un déclin accéléré de toutes les espèces d’insectes depuis les années 1990. Selon eux, l’effondrement des abeilles domestiques n’est que la partie visible de ce phénomène aux conséquences considérables pour l’ensemble des écosystèmes.

(…)
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/24/le-declin-massif-des-insectes-menace-l-agriculture_4444051_3244.html#kSiDSqW1kYhlLPxa.99

The Task Force on Systemic Pesticides is the response of the scientific community to concern around the impact of systemic pesticides on biodiversity and ecosystems. Its intention is to provide the definitive view of science to inform more rapid and improved decision-making.

Neonics and fipronil have impacts that extend far beyond the intended crop, plant and pest species.

They are causing significant damage and pose a serious risk of harm to a wide range of beneficial invertebrate species in soil, vegetation, aquatic and marine habitats and are affecting ecosystem services as a result.

There is a lack of research into the impact on vertebrate species though the assessment revealed sub-lethal impacts of concern across a range of species including birds.

The risk of harm occurs at field exposure levels (ie. the amounts used in agriculture) and lower.

It is clear that present day levels of pollution with neonics resulting from authorized uses, frequently exceed ‘lowest observed adverse effect concentrations’ for a wide range of non-target species and are thus likely to have large scale and wide ranging negative biological and ecological impacts.

The evidence is also clear that neonics pose a serious risk of harm to honey bees and other pollinators.

In bees, field-realistic concentrations adversely affect individual navigation, learning, food collection, longevity, resistance to disease and fecundity. For bumblebees, irrefutable colony-level effects have been found, with exposed colonies growing more slowly and producing significantly fewer queens. Field studies with free-flying bee colonies have proved difficult to perform, because control colonies invariably become contaminated with neonicotinoids, a clear demonstration of their pervasive presence in the environment.

http://www.tfsp.info/

à propos des oiseaux

infos déjà données sur Renaissance Rurale

en décembre 2015

Un silence de mort s’étend partout

Le grand orchestre de la nature est peu à peu réduit au silence

(…) J’ai enregistré plus de 15 000 sons d’espèces animales et plus de 4 500 heures d’ambiance naturelle. La triste vérité est que près de 50 % des habitats figurant dans mes archives récoltées au cours de ces quarante-cinq dernières années sont désormais si gravement dégradés que beaucoup de ces paysages sonores naturels, naguère si riches, ne peuvent plus être entendus aujourd’hui, même approximativement, sous leur forme d’origine. (…)

en septembre 2015

Le silence des oiseaux : enquête sur la disparition des passereaux

Les passereaux se font de plus en plus rare à travers le monde. Quelles sont les raisons de ce terrible déclin ? A découvrir les jeudi 17 et vendredi 18 septembre à 19 heures sur ARTE. Un document de Susan Rynard.

La population de passereaux décline de manière alarmante à travers le monde. Aux côtés de scientifiques, d’écologistes et d’amateurs passionnés, le film décrypte les raisons de ce phénomène, ce qu’il signifie, et ce que nous pouvons faire pour l’enrayer.

L’effondrement biologique s’accélère (suite)

Biodiversité : disparition de la moitié de la population des papillons de prairie en seulement 20 ans

La spectaculaire régression des hirondelles

à propos des pesticides qui inondent les terres, les eaux, et jusqu’aux rues des villages…

etc.

à propos des sols

80% des organismes vivants vivent là, dans ce milieu là (l’humus) que nous sommes en train de tuer et de massacrer parce qu’on n’a pas compris qu’il était un milieu vivant.

http://www.dailymotion.com/video/x2bkvrl_comment-l-agriculture-conventionnelle-a-tue-nos-sols_school

Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. Rien à voir avec l’agriculture. L’agriculture c’est cultiver des plantes saines…

On ne mettait pas 1 pesticide, en 1950, sur les blés en Europe. Il n’y avait pas un traitement fongique qui était appliqué. Maintenant, c’est au moins 3/4. Sinon, le blé il est pourri avant d’arriver dans le silo…

https://www.youtube.com/watch?v=vzMhB1fgWew

à propos des populations marines

Les populations d’animaux marins (mammifères, oiseaux, reptiles et poissons) se sont contractées en moyenne de moitié sur la planète au cours des quatre dernières décennies.

http://www.wwf.fr/?5640/Rapport-Planete-Vivante-Oceans-2015-le-declin-des-oceans-met-en-perilla-securite-alimentaire-de-lhumanite

2 – Vous avez vu une guêpe cette année ?

les premières réactions à la circulaire du 27 août

de Lucienne, grande connaisseuse du Morvan
Merci pour ce rappel vraiment utile.

Je suis d’accord, car j’ai constaté qu’il n’y a pas de guêpes, pratiquement pas de papillons de nuits, les abeilles se font rares, c’est grave et inquiétant, mais ça n’empêche pas de continuer à traiter sur ma commune puisque l’interdiction n’est qu’au 1er janvier, et là encore il y aura bien des dérogations et des stocks à écouler. Je vais envoyer ce récapitulatif à mon maire.

de Paul, longue expérience d’observateur des désordres financiers et écologiques (Belgique)
Je fais la même constatation.

de Marcellin, historien et observateur de terrain (Mâconnais)
Pour les abeilles (…) Il y en a eu peu sur notre cerisier, mais on a quand même eu des cerises.

Les guêpes et frelons étaient rares cette année ; par contre, j’ai vu beaucoup de pompiles ;

Papillons : j’ai vu la vanesse, l’amiral, le paon de jour, deux fois le flambé et un machaon, plus diverses espèces de papillons blancs.

Moustiques. J’en ai eu la nuit, en quantité gérable.

Grillons : disparus ! Je n’ai entendu qu’une seule fois le grillon d’Italie ce mois-ci !

Les épandages insecticides anti-flavescence ont fait un dégât terrible dans la population d’insectes. Ils ont effectivement, me semble-t-il, dramatiquement chuté depuis 3 ans. xxx (l’association) se bat tant qu’elle peut contre ces épandages, qui ont diminué à environ 10 % de 2013, mais malheureusement Saint-Gengoux a eu droit aux épandages obligatoires pour la troisième année consécutive, je crois. Les dégâts entomologiques y sont donc, logiquement, au maximum.

de Thomas (pays de Salornay)
Actuellement je me soigne de 23 piqûres de moustiques, il y a deux heures que j’ai libéré une guêpe de la salade que je prépare pour le déjeuner et si on passe devant le moulin tu entendras les abeilles dans les lavandes autour du jardin des fines herbes.

de Véronique (Le Puley)
Merci pour la somme de documentation très riche qui accompagne le mail, je souhaite simplement être un peu plus optimiste en montrant qu’il y a encore des petits paradis pour les naturalistes, même si, effectivement, la situation n’est pas forcément rose partout…

Je ne mets pas en doute les observations que M. Galtié a pu faire à Saint Gengoux le National, mais dans ma commune, j’ai vu toutes les espèces qu’il cite, parfois en grandes quantités et d’autres en plus : vers luisants, hannetons de la Saint Jean, papillons de nuit (dont le moro-sphinx), polyste gaulois, grillons champêtres, coccinelles, bourdons, frelons, cétoine dorée, lucane cerf-volant, odonates divers et variés…

Les Hirondelles de fenêtre et rustiques du village se régalent, ainsi que les Guêpiers d’Europe, Martinets noir, Chevêches d’Athéna et Bondrées apivores (ces 2 dernières espèces d’oiseaux étant principalement insectivores).

Et, à la tombée de la nuit, un ballet de chauves-souris (plusieurs espèces) démarre, auquel je n’assiste pas très longtemps, chassée par les moustiques.

Si vous voulez en savoir un peu plus sur les observations naturalistes de votre commune, voici un lien : http://www.bourgogne-nature.

de Liliane (Saint Gengoux le National)
Ne soyons pas si défaitistes!

J’ai dû clore mes fenêtres avec des moustiquaires tant il y a le soir des bestioles de tout poil et de toutes ailes, parfois de gros papillons de nuit et cela m’a même étonnée car d’habitude je n’avais pas ces visiteurs chez moi! (il faut dire que je travaille beaucoup la nuit…)

et, nous mangeons de temps en temps en terrasse (…) et des nuées d’oiseaux piailleurs plus les hirondelles, c’est loin d’être le silence!

Bon, je suis consciente qu’il y a des problèmes écologiques, mais comparée à d’autres régions je trouve que la Saône et Loire reste encore assez protégée.

La nature est vivante, elle change et évolue sans cesse. Il y a eu les glaciations , l’homme n’y était alors pour rien, à présent, il est un peu plus responsable de certaines choses et notamment pour le changement climatique certes. Mais nous sommes peut-être à la fin d’une civilisation qui comme d’autres se sont éteintes, puis d’autres renaîtront, ainsi va le monde…

Sur le plan bestioles en tous cas, je me sens bien servie et comme je n’use d’aucun insecticide bien sûr, je fais de moins en moins le ménage pour ne pas abîmer les tissages merveilleux de mes araignées sous lesquelles le sol se trouve à présent jonché d’une hécatombe de mouches!!!!

Jean-Louis, longue expérience des écosystèmes aquatiques
merci encore pour ce témoignage

Je me faisais une réflexion identique il y a un-deux mois.

Mais il est vrai que nous avons déménagé et que les insectes que je vois à 10kms à vol d’oiseau de notre ancien domicile, avec plus d’altitude (+160m) mais plus sec (garrigues), ce toujours dans la périphérie de Montpellier, sont différents pour un habitat résidentiel qui ressemble au précédent (avec des jardins moins grands et moins diversifiés) qui avait aussi des vignes/prairies.
Il faudrait un protocole rigoureux mais cela n’empêche pas les constats empiriques.

  • Pas de guêpes communes (sauf au robinet du cimetière qui goutte) mais quelques autres spécimens que je n’avais jamais vu.

Pas d’abeilles mais il y a peu à butiner. Sec. Peu de fleurs.

  • Quelques taons par grosse chaleur.
  • Quelques beaux papillons, bcp de nuit, eux très divers.
  • De nombreuses éphémères.
  • Des moustiques divers, gros ou petits, sur un créneau précis plus étroit que notre ancien logement: 18h30-20h00.

à suivre

Il y a quelques jours sur mon écran de PC, un moustique modèle réduit, faciès du suspect idéal. Sous la loupe, il révèle une jolie décoration de points blancs sur tout le corps. C’est un moustique tigre ! Cette fois, je suis à Paris.

Renaissance Rurale

http://renaissancesrurales.blo

 

27 août 2016

1 – Les guêpes témoins de l’effondrement ?

quelques dernières sur Renaissance Rurale
http://renaissancesrurales.blo

Vous avez vu une guêpe cette année ?

A Saint Gengoux le National (Saône et Loire) pas une seule au mois d’août.

Les abeilles domestiques ? Rares. 

Les abeilles charpentières (elles étaient nombreuses auparavant) ? Quelques-unes seulement. 

Les papillons ? Une pincée de Ducs de papillons de Bourgogne, quelques Piérides, c’est tout. Et beaucoup étaient de taille réduite. Mauvais signe supplémentaire.

Le soir, pas un insecte autour des lampes de la veillée.

Pas un seul papillon de nuit.

Papillons du passé

une image du passé

Même les moustiques, dont on nous avait annoncé la recrudescence après le printemps pluvieux, étaient étrangement absents.

L’été était bien silencieux dans le jardin ! Un silence de mort.

Biodiversité : disparition de la moitié de la population des papillons de prairie en seulement 20 ans

rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) : entre 1991 et 2011, les populations de papillons de prairie ont diminué de moitié. En cause, l’agriculture intensive et l’échec de la politique de gestion des écosystèmes de prairie.
(…) le rapport rappelle l’importance des terres agricoles à forte valeur naturelle cultivées de manières traditionnelle (High Nature Value Farmland ou HVM Farmland), qui représentent des habitats importants.
(…) Alors que la stratégie biodiversité de l’Union européenne reconnaît que le statut de conservation des prairies est limité, malgré les aires de protection du réseau Natura 2000 et des  HVM Farmland, le rapport plaide pour un nouveau système de financement, dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), pour favoriser une optimisation de la gestion des prairies européennes.
http://www.actu-environnement.

Natura 2000
? Dans l’affaire de la tête de bassin de Saint Gengoux le National, cette « protection » a fait la démonstration de sa soumission à tous les projets destructeurs des lobbies.

A propos, comme la destruction des haies et des espaces humides se poursuit…

« On entend de moins en moins d’oiseaux puisqu’on a arraché sans réfléchir arbres et haies qui empêchaient la terre de couler sous les averses et abritaient les couvées de merles et de mésanges. (…) »

Avant qu’on oublie… (chronique de la vie au début du siècle entre Saône-et-Loire) par Armandine Allonot-Turlot 1983

La biodiversité décline fortement en Ile-de-France

En Ile-de-France, ce n’est pas sur le bitume parisien que l’érosion de la biodiversité se mesure le mieux, mais dans les zones agricoles. Celles-ci couvrent la moitié de la région et ont une lourde responsabilité dans le déclin de la faune. En treize ans, l’Ile-de-France a perdu un cinquième de ses oiseaux ! Haies, bosquets et mares ont disparu. Les parcelles cultivées, de plus en plus étendues et de plus en plus monotones, n’ont plus rien pour les attirer, plus d’habitat refuge à leur offrir. La décimation de quantité d’insectes par les pesticides achève de les faire disparaître.

(…) 21 % la baisse de l’abondance des oiseaux dans la région depuis 2002 ; celle des papillons à 8 % depuis 2005 ; tandis que la diversité des plantes est restée stable depuis 2009.

(…) « Dans notre région, le plus alarmant est la simplification des paysages agricoles: drainés, irrigués, aplanis, car ils ne sont plus accueillants pour la nature. Et les pesticides y sont encore trop utilisés : malgré le plan “Ecophyto”, qui impose de les réduire de moitié, leur usage ne baisse qu’en milieu urbain, où les gestionnaires d’espaces verts prennent conscience du problème. Résultat : on observe une végétalisation des interstices dans les  villes. C’est une note positive, mais il faudrait se montrer plus ambitieux : casser le bitume pour laisser la biodiversité revenir »,

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et, pendant ce temps-là, les élus soumis aux lobbies…

Les sénateurs étrillent la loi sur la biodiversité

(…) La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable ne s’est pas livrée à un simple toilettage, mais à un sérieux lessivage avant l’examen du texte législatif en assemblée plénière programmée du 10 au 12 mai.
(…)

La décision d’interdire les pesticides de la famille des néonicotinoïdes est abandonnée ; comme celle d’instituer une taxe sur l’huile de palme. Le droit d’entamer une procédure en justice dans le but de défendre la nature est limité à certains acteurs ; passe aussi à la trappe la volonté d’inscrire le principe de non-régression de l’environnement dans la loi ; idem pour la possibilité de classer certaines zones en « espaces de continuités écologiques » dans les plans d’urbanisme. (…)

http://www.lemonde.fr/planete/

Abeilles et bourdons sont irrésistiblement attirés par les pesticides qui les tuent
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Dix ans d’observations citoyennes des papillons de nos jardins
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Réchauffement climatique : il rétrécit les papillons
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Il était une fois un village, au cœur de l’Amérique, où toute créature semblait être en parfaite harmonie avec l’ensemble de la nature. Il était niché au centre d’un damier de fermes prospères. (…) Au long des routes, les lauriers, les viornes, les aulnes, les hautes fougères et les fleurs sauvages enchantaient l’oeil du voyageur en presque toutes saisons. (…) les gens accouraient de fort loin à l’automne et au printemps pour observer le passage du flot des migrateurs. (…) Mais un jour, un mal étrange s’insinua dans le pays, et toute chose commença à changer. (…) de mystérieuses maladies décimèrent les couvées, le gros bétail et les moutons dépérirent et crevèrent. Partout s’étendit l’ombre de la mort. Dans les fermes, beaucoup de gens s’alitèrent et, au village, des maladies nouvelles déconcertèrent le médecin. (…) Ce fut un printemps sans voix. Là où le lever du soleil avait été salué chaque matin par le choeur bruyant des grives, des colombes, des geais, des roitelets et de cent autres chanteurs, plus un son ne se fit entendre (…)

Ce village n’existe pas. Aucun pays n’a souffert toutes ces catastrophes. Mais chacun de ces maux s’est abattu quelque part, et certaines localités en ont subi plusieurs. (…) Pourquoi les voix du printemps se sont-elles tues ?

Printemps silencieux, Rachel L. Carson 1962 (Fable pour nos fils). 

Droit au coeur du chaos, pied au plancher

Longtemps, les écologistes ont été traités de « catastrophistes« . Et la catastrophe est là, créée par ceux-là mêmes qui ont étouffé l’alerte écologiste.

Le jour du dépassement de la consommation des ressources renouvelées par la biosphère maintenant au début du mois d’août. Chaque année plus en avance.

L’effondrement général de la biodiversité et l’extinction massive des espèces.

Et la stérilisation des sols sous les engins et la chimie.

Les pollutions comme seule production durable de la civilisation capitaliste. Avec le réchauffement de l’atmosphère, il est vrai.

La croissance et la surabondance matérielles toujours au coeur des discours des « représentants » et de ceux qui aspirent à le devenir.

La croissance démographique présentée par les mêmes comme une nécessité de « la croissance« . Et les Françaises devenues des pondeuses sans souci du cauchemar que vivront leurs enfants. 

45 ans après « Bagnoles ras le bol !« , (a), le système automobile toujours en expansion. Les moindres routes de campagne et les plus petites venelles de village sillonnées par des norias de bolides bodybuildés.

Les eaux partout polluées et appauvries par la destruction massive des têtes de bassin versant et la réduction drastique des zones humides, etc.

– Une cinquantaine d’années après le lancement de l’alerte écologiste, 

– presque aussi longtemps de censure des écologistes et d’altération de leur message, 

– après plus d’un doublement, de la population humaine mondiale, 

– après et pendant la multiplication des guerres du profit, 

– après des pertes si considérables que la biosphère des années soixante (dont les blessures avaient horrifié les écologistes) fait figure de paradis, il n’y a même pas l’amorce pratique d’une évolution d’un système qui, partout, se complaît dans le développement du mensonge et la destruction du vivant.

Au contraire. La culture de la prédation et de la possession, qui était largement remise en cause dans les années soixante, a quasiment effacé celle du bien commun et contaminé la majeure partie de la population. Et, sans presque provoquer de réveil (b), même ce qui semblait annoncer une évolution décisive – les conférences internationales et l’évolution de certaines législations – ne s’est traduit que par des manifestations d’impuissance et une distribution de poudre aux yeux, avec abondance de fonctionnaires apathiques abrités derrière des tas de plaquettes de propagande. Confirmation éclatante que « l’Etat de droit » est un mythe (c). Et de l’accoutumance au mensonge, à la corruption et à l’impuissance.

Presque partout, le bien commun est la proie des prédateurs affolés par la réduction des ressources. Illustrations spectaculaires avec l’eau, bien commun premier… En contradiction avec l’évolution claironnée, et avec l’appui des mêmes discoureurs, l’eau et ses écosystèmes sont toujours menacés par les projets les plus absurdes et les plus destructeurs :

– ici, un aéroport du passé (tête de bassin versant de Notre Dame des Landes), 

– là, un réservoir étanche pour détourner les eaux au profit de l’agriculture industrielle (tête de bassin versant de Sivens),

– là encore, un centre de vacances « écologiques » au détriment de l’écologie d’un pays (tête de bassin versant du Rousset, en Saône et Loire),

– et encore, une station service dans le lit mineur du ruisseau historique de la cité médiévale (si !), les cuves plongées dans la nappe phréatique (tête de bassin versant de Saint Gengoux le National, également en Saône et Loire),

etc.

(a)

(b) de réveil à la hauteur de l’horreur en cours !

(c) s’il en était besoin, puisque plusieurs crises sanitaires l’ont largement démontré, en particulier celle – toujours actuelle – de l’amiante

une petite chanson de circonstance :

Highway to hell

http://www.dailymotion.com/vid